COURS DE TERMINALE ES CSI 2014/2015 A. STRATAKIS THEME 1 Croissance, fluctuations et crises CHAPITRE 2
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THEME 1. CROISSANCE, FLUCTUATIONS ET CRISES
CHAPITRE 2 COMMENT EXPLIQUER L’INSTABILITE DE LA CROISSANCE ?
Questions centrales du chapitre 2 :
- Comment expliquer les fluctuations économiques (alternances de périodes de croissance et de crises) ?
- Comment les politiques macro-économiques interviennent-elles dans la gestion des fluctuations
conjoncturelles ?
Objectifs du chapitre 2 :
- Acquérir des savoirs :
- Savoir définir les notions essentielles du programme de terminale : fluctuations économiques, crise
économique, désinflation, dépression, déflation. Egalement chocs d’offre et de demande, cycle du
crédit (qui ne sont pas des notions essentielles).
- Savoir définir les notions de première : inflation, chômage, demande globale.
- Savoir utiliser les notions de chocs d’offre et de demande et le cycle du crédit pour expliquer les
fluctuations économiques.
- Savoir expliquer le rôle de la demande dans les fluctuations économiques
- Savoir détailler les différents types de politique macro-économique et leurs effets attendus sur les
fluctuations conjoncturelles ainsi que leurs limites.
- Savoir expliquer les mécanismes économiques reliant déflation, dépression et chômage de masse.
- Acquérir des savoir-faire :
- Lecture et interprétation de courbes d’offre et de demande
- Savoir lire et interpréter, utiliser les taux de répartition, taux de croissance, taux de croissance
moyen, indice simple (de base 100), pour établir des comparaisons dans le temps et l’espace.
- Savoir lire et interpréter les représentations graphiques.
Plan du cours du chapitre 2
I/ OBSERVONS LES FLUCTUATIONS ECONOMIQUES
A. Une irrégularité de la croissance repérable dans les séries statistiques
B. La notion de cycles en économie
II/ COMMENT EXPLIQUER CES FLUCTUATIONS ?
A. Des chocs d’offre et de demande
B. Des chocs divers et cumulatifs
III/ COMMENT LES POLITIQUES ECONOMIQUES INTERVIENNET-ELLES SUR LES FLUCTUATIONS
CONJONCTURELLES ?
A. Pourquoi les pouvoirs publics interviennent-ils ?
B. L’intervention par la politique monétaire et la politique budgétaire
C. Les politiques conjoncturelles dans la zone euro
I/ OBSERVONS LES FLUCTUATIONS ECONOMIQUES
A. Une irrégularité de la croissance repérable dans les séries statistiques
Document 1 : les fluctuations de la croissance ne France sur le long terme
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vrai
faux
justification
En 1970, le PIB de la France
est plus élevé qu’en 1972.
Le PIB a baissé de 2 points
entre 1970et 1972.
Le taux de croissance du PIB
a baissé de 2 points entre
1970 et 1972.
Sur la période 1974-1981 le
PIB n’a cessé de diminuer en
France.
. Le PIB a baissé d’environ
3,5% en 2009 en France
Le PIB a progressé de moins
en moins vite de 1974 à
1981.
Document 2 : Des hauts et des bas Bordas doc 1 p46
Q1. Décrivez la croissance entre 1992 et 2008 en France :
! Point méthode : lecture et commentaire d’un graphique Bordas page 375
Commencez par dégager les informations principales du graphique, puis la tendance générale qui apparaît
(série chronologique). Enfin mettez en évidence différentes périodes. A chaque fois, utilisez des outils pour
souligner les fortes augmentations ou baisses (coefficient multiplicateur, taux de variation).
Document 3 : Le cercle vertueux des trente Glorieuses, un moment exceptionnel + Bordas doc 3 p 47
A. La bonne santé du secteur industriel en France tout au long des trois décennies de forte croissance que l’on
appelle traditionnellement les « Trente Glorieuses » (1945-1973) repose essentiellement sur trois piliers.
Premièrement, le faible degré d’ouverture internationale de l’économie tient l’industrie et son marché à l’abri de
la concurrence extérieure et l’oblige à recourir à la production locale de biens d’équipement. Deuxièmement, la
modernisation de l’appareil de production conduit à d’importants gains de productivité. Troisièmement, la
stabilité du rapport de force entre le capital et le travail permet aux salariés d’obtenir des gains de pouvoir
d’achat en contrepartie des gains de productivité, et de fournir ainsi des débouchés de consommation aux
biens mis sur le marché. Marc Chevallier, extrait du supplément « Comment sauver l’industrie ? » Alternatives
Economiques, juillet 2012 p 26
B. Depuis le début des années 80, les pays industrialisés sont entrés dans un régime de croissance dit
« récessif ». Les taux moyens de croissance sont pratiquement divisés par 2. Il est alors facile d’opposer les
« Trente Glorieuses » de J. Fourastié (1945-1975) aux « Trente Piteuses » de l’économiste Nicolas Baverez.
Cependant, et le fait est maintenant avéré, les économies des pays industrialisés n’ont fait que retrouver leur
tendance biséculaire. J.P. Quilès, Les approches contemporaines de la croissance, in L’économie aux concours
des grandes écoles, Nathan 2011.
Q1. Montrez quels ont été les facteurs de la croissance dans les Trente Glorieuses :
Q2. Comment peut-on considérer les Trente Glorieuses dans l’histoire économique des deux derniers siècles ?
B. La notion de cycle en économie
Document 4 : cycles et fluctuations Bordas doc 1 et 2 p 46
Q1. Quelles sont les différentes phases d’un cycle économique ?
Q2. Quels sont les principaux cycles économiques repérés par certains économistes ?
Q3. Pourquoi la notion de cycles est-elle discutable ?
Source : Maurice Niveau et Yves Crozet, Histoire des faits économiques contemporains, PUF 2010.
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Synthèse du I A : Toute économie connaît des fluctuations économiques, c’est-à-dire des évolutions de
court terme de variables économiques (le PIB, les prix, l’emploi, les revenus, l’investissement…), autour d’une
tendance de long terme, appelée le trend.
Ces fluctuations lorsqu’elles se répètent dans l’histoire, s’appellent des cycles économiques. Le cycle connaît
plusieurs moments : une phase d’expansion (augmentation du volume de la production), une phase de crise
(moment de retournement de la conjoncture), une phase de récession (ralentissement ou recul de l’activité
au sens strict, recul de l’activité pendant plus de deux deux trimestres consécutifs), accompagnée de hausse du
chômage. La récession peut aboutir à une dépression (baisse durable de la production, accompagnée d’un
chômage élevé et prolongé). La dépression s’accompagne le plus souvent d’une déflation (baisse des prix et
donc de la valeur de la production). Trois grandes dépressions ont marqué l’économie de la France depuis le
20ème siècle : 1929, 1993 et 2008 à aujourd’hui.
Des économistes ont mis en évidence des cycles économiques, courts, comme le cycle Juglar (7 à 11 ans), de
moyen terme, comme le cycle Kuznets (20 à 25 ans) ou long comme le cycle Kondratiev (50 ans). Depuis la fin
des années 70, ces cycles ne sont pas vérifiés économiquement.
V Point vocabulaire : le mot crise est employé pour désigner un moment de rupture entre une situation
économique d’expansion et une récession, mais aussi pour désigner la période de récession ou de dépression.
Une crise conjoncturelle : c’est le moment du retournement d’un cycle, le passage d’une phase d’expansion à
une phase de récession ou de dépression.
Une crise structurelle (longue) : c’est une période longue de forte récession ou de dépression. Elle montre alors
la nécessité de transformations dans l’organisation de la production
Le mot récession est utilisé par l’INSEE pour désigner la situation de la France lorsqu’elle connaît deux
trimestres consécutifs de croissance négative.
II/ COMMENT EXPLIQUER CES FLUCTUATIONS ?
A. Des chocs d’offre et de demande
Document 5 : Les conséquences du Tsunami au Japon
Le Tsunami du 11 mars 2011 au Japon a provoqué des dommages directs de 16 900 milliards de yens
(147 milliards d’euros), sans compter les perturbations pour l’activité économique ni les conséquences de
l’accident nucléaire de Fukushima.
Cette somme correspond aux destructions subies par les habitations, entreprises et infrastructures de
la région du Tohuku (Nord Est du Japon), dévastée par un tremblement de terre de magnitude 9 et un tsunami
géant qui ont fait plus de 23 000 morts et disparus.
Maisons, bureaux, terres agricoles, ports, bateaux de pêches, lignes électriques, réseaux de
communication ont été détruits ou fortement endommagés.
Touchée par ce désastre, la troisième puissance économique mondiale a basculé dans la récession au
premier trimestre et les organisations internationales ont nettement réduit leurs prévisions de croissance.
A partir de : «Les destructions du Tsunami au Japon… », Le Monde, 24 juin 2011
Q1. Quelles sont les conséquences du tsunami sur l’activité économique et le niveau de la production ?
Q2. En vous servant de la définition des chocs d’offre et de demande, expliquez pourquoi le tsunami, au-delà
de la catastrophe humaine, peut être assimilé à un choc d’offre. (voir ci-dessous dans le cours)
V Point vocabulaire : l’expression choc exogène est utilisée par de nombreux économistes pour désigner
un évènement extérieur à la sphère économique, qui a des effets sensibles sur l’économie, et qui échappe au
contrôle du gouvernement. Cela peut être l’évolution favorable ou défavorable des prix des matières premières,
d’une catastrophe naturelle, d’une modification des échanges avec un voisin pour des raisons politiques par
exemple. Cette expression est discutée par d’autres économistes qui réfutent le caractère auto-équilibrant de
l’économie de marché. A partir de Nathan, 2012
Document 6 : Choc de demande positif/ choc de demande négatif
A. l’ouverture de la Chine : un choc de demande positif pour le pays Bordas doc 3 p 49
B. Le marasme économique européen et américain- se répercute jusqu’en Asie. Le rythme annuel de
croissance des exportations chinoises ralentit. (…) la Chine subit de plein fouet les effets de la crise de la dette
en Europe, premier débouché des produits chinois. « La situation grave et complexe de l’économie mondiale se
traduira inévitablement par une demande insuffisante. Les entreprises chinoises doivent répondre en améliorant
leur compétitivité », avait réagi le Vice-premier ministre chinois, promettant des futurs rabais fiscaux aux
entreprises exportatrices chinoises .
A partir de C. De La Guérivière, « La Chine s’inquiète du ralentissement économique de son premier client :
l’Europe ». le Figaro, 11 décembre 2011
C. Vladimir Poutine limite les importations européeenes de fruits et légumes, vidéeo septembre 2014
http://videos.tf1.fr/infos/2014/poutine-limite-les-importations-quelles-consequences-sur-les-8463877.html
Q1. Expliquez comment l’ouverture de la Chine a provoqué un choc de demande positif.
Q2. Pourquoi la baisse de la demande européenne est-elle un choc exogène pour la Chine ? Expliquez d’abord
pourquoi c’est un choc, et pourquoi celui-ci est exogène.
Q3. Quelles sont les conséquences de la décision de Vladimir Poutine en Europe ? En Russie ?
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Des chocs exogènes (voir point vocabulaire) peuvent éloigner la production effective de la production
potentielle. Un choc d’offre (positif ou négatif) correspond à des modifications importantes des
conditions de la production (par l’intermédiaire d’une hausse de la productivité ou du prix d’un facteur
de production). Cela va modifier le lien entre production et prix. Un choc d’offre est positif si les coûts
de production des entreprises baissent, ou négatif s’il ce coût augmente.
Un choc de demande perturbe la relation entre demande et prix.
Rayez les mentions inutiles après l’exercice ci-dessous :
Un choc d’offre modifie les quantités offertes à un prix donné
Choc d’offre positif : augmentation/ baisse des quantités offertes à un prix donné. La courbe d’offre se
déplace vers la …………………… Exemple :
Choc d’offre négatif : augmentation /baisse des quantités offertes à un prix donné. La courbe d’offre se
déplace vers la …………………….. Exemple :
Un choc de demande conduit à une modification des quantités demandées à un prix donné
Choc de demande positif : augmentation / baisse des quantités demandées à un prix donné. La courbe
de demande se déplace vers la …………… Exemple :
Choc de demande négatif : augmentation / baisse des quantités demandées à un prix donné. La courbe
de demande se déplace vers la ………………….. Exemple :
Un exercice pour mieux comprendre les effets des chocs exogènes :
Source : Nathan 2012
Document 7 : Effet accélérateur et effet multiplicateur des chocs de demande : Bordas doc 1 et 2 p 48
Q1. Pourquoi l’entreprise Foxconn a –t-elle réalisé des investissements ?
Q2. Pourquoi l’investissement surréagit-il par rapport à la demande ?
Q3. Quel est l’effet d’un investissement important dans une économie ?
Document 8 : les chocs d’offre liés à l’innovation : Bordas doc 1 p 50
Q1. Pourquoi peut-on parler de choc d’offre lors de l’arrivée d’innovations majeures dans une économie ?
B. Des chocs divers et cumulatifs
Document 9 : L’évolution du prix du pétrole, un choc d’offre et de demande à la fois, + Bordas doc 3 p 51
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Source : Nathan 2012
Q1. Calculez l’évolution du prix du baril de Brent entre 1990 et 2001, puis entre 2009 et 2011
Q2. Présentez l’impact potentiel de cette augmentation sur la demande, puis sur l’offre, dans les pays
importateurs de pétrole.
Document 10 : le cycle du crédit, facteur de fluctuations économiques
La théorie du « cycle du crédit » est simple : les récessions sont aggravées par les comportements des
banques. Lorsque l’activité recule, les banques deviennent plus restrictives dans la distribution du crédit,
puisque le risque de défaut des emprunteurs s’accroît, puisque la valeur des garanties hypothécaires qu’ils
peuvent apporter diminue. La restriction de l’offre de crédit dans les récessions peut aussi venir d’un
comportement excessivement prudent des banques, ce qui est la base des débats sur le risque que les banques
aggravent la crise. A partir de « Les banques amplifient-elles les crises ? » Flash économie, n°504, Natixis,
Nov 2008, in Nathan.
Q1. Qu’est-ce qu’un risque de défaut ? Un risque hypothécaire ?
Q2. Proposez un schéma montrant, de manière logique, comment la contraction des crédits bancaires peut
donner lieu à son tour à un ralentissement encore plus marqué de l’activité économique.
Q3. Montrez comment le crédit à taux d’intérêts faibles a engendré la crise en 2007 cf Bordas doc 1 p 52.
Q4. Mettez en évidence les effets cumulatifs des chocs en cas de crise (cf texte sur la déflatinon : schéma)
Synthèse du II
Rappel de première : qu’est-ce que la demande ?
La demande appelée aussi demande globale regroupe la demande extérieure et la demande extérieure :
investissement et consommation.
III/ LES POUVOIRS PUBLICS PEUVENT-ILS INTERVENIR SUR LES
FLUCTUATIONS CONJONCTURELLES ?
A. Pourquoi les pouvoirs publics interviennent-ils ?
1. Des exemples d’interventions :
Document 11 : Les plans de relance face à la crise de 2008-2009
La plupart des pays ont adopté des plans de relance de grande envergure, ajustant simultanément impôts et
programmes de dépenses. Une majorité de pays ont donné la priorité aux réductions d’impôts sur la stimulation
des dépenses (mais le Japon, la France, l’Australie, le Danemark et le Mexique font manifestement exception).
(…) Dans la plupart des pays, les allègements fiscaux touchent principalement l’impôt sur le revenu des
personnes physiques, et dans une moindre mesure l’impôt sur les sociétés. (…) Côté dépenses, pratiquement
tous les pays de l’OCDE ont lancé ou accéléré des programmes d’investissement public. (…) Les transferts aux
ménages sont devenus plus généreux. Perspectives économiques de l’OCDE, rapport OCDE mars 2009
Q1. Relevez les différentes mesures prises par les gouvernements pour faire face à la récession en 2009.
Document 12 : L’intervention de la Banque centrale
Couplés avec des chiffres médiocres de l'emploi américain, cette prévision de récession en Europe a fait reculer
les Bourses mondiales et le cours de l'euro, jeudi. Elle devrait renforcer dans leur argumentaire les
gouvernements - notamment français, italien et espagnol - qui demandent à la Banque centrale européenne
(BCE) de pratiquer une politique monétaire plus accommodante, afin de contrer une récession qui risque de
rendre insupportables les plans d'austérité des pays les plus endettés, tels la Grèce ou l'Espagne. Rachats
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