TERMINALE ES – CSI - STRATAKIS
SYNTHESE DU CHAPITRE 2 : FLUCTUATIONS ET CRISES
I/ OBSERVONS LES FLUCTUATIONS ECONOMIQUES
Toute économie connaît des fluctuations économiques, c’est-à-dire des évolutions de court terme de variables
économiques (le PIB, les prix, l’emploi, les revenus, l’investissement…), autour d’une tendance de long terme,
appelée le trend.
Ces fluctuations, lorsqu’elles se répètent dans l’histoire, s’appellent des cycles économiques. Le cycle connaît
plusieurs moments : une phase d’expansion (augmentation du volume de la production), une phase de crise
(moment de retournement de la conjoncture), une phase de récession (ralentissement ou recul de l’activité –
au sens strict, recul de l’activité pendant deux trimestres consécutifs), qui peut aboutir à une dépression
(baisse durable de la production, accompagnée d’un chômage élevé et prolongé). La dépression s’accompagne
le plus souvent d’une déflation (baisse des prix et donc de la valeur de la production). Trois grandes
dépressions ont marqué l’économie de la France depuis le 20ème siècle : 1929, 1993 et 2008 à aujourd’hui.
Des économistes ont mis en évidence des cycles économiques, courts, comme le cycle Juglar (7 à 11 ans), de
moyen terme, comme le cycle Kuznets (20 à 25 ans) ou long comme le cycle Kondratiev (50 ans). Depuis la fin
des années 70, ces cycles ne sont pas vérifiés économiquement.
II/ COMMENT EXPLIQUER CES FLUCTUATIONS ?
Les fluctuations économiques s’expliquent par des chocs de demande ou d’offre, positifs ou négatifs. L’arrivée
d’un produit substituable sur le marché est un choc de demande négatif par exemple, des informations
positives sur mes bienfaits d’un produit peuvent, elles, provoquer un choc de demande positif. Une
augmentation de la productivité génère un choc d’offre positif par exemple, la hausse du coût des matières
première ou la destruction des capacités de production comme lors du tsunami au Japon en 2011 sont des
chocs d’offres négatifs. Les chocs de demande sont amplifiés car l’investissement surréagit (effet accélérateur).
On parle d’effet multiplicateur lorsqu’un investissement, entraînant des distributions de revenus, génère
d’autres vagues d’investissement et de consommation. Les chocs d’offre et de demande entraînent des
déplacements des courbes d’offre et de demande, faisant ainsi varier le prix d’équilibre sur les marchés.
Certains chocs sont à la fois des chocs de demande et des chocs d’offre, comme la variation des prix du pétrole.
Les activités financières génèrent elles aussi des fluctuations. Les périodes d’expansion s’accompagnent d’une
certaine euphorie des agents économique et de l’augmentation de leur endettement, amplifiant les chocs de
demande positifs, mais provoquant parfois des bulles spéculatives et donc des crises lorsque celles-ci éclatent.
Lors de récession, les banques réduisent les crédits qu’elles accordent, ce qui provoque un choc de demande
négatif mais aussi un choc d’offre négatif car les entreprises investissent moins.
III/ COMMENT LES POLITIQUES ECONOMIQUES INTERVIENNET-ELLES SUR LES FLUCTUATIONS
CONJONCTURELLES ?
Les politiques économiques et sociales sont des actions des pouvoirs publics pour influer sur la conjoncture
économique, à court moyen ou long terme, dans le but d’améliorer le bien-être collectif. On peut distinguer
(bien que la distinction ne soit pas toujours facile à faire ni pertinente) les politiques conjoncturelles (politiques
monétaires et budgétaires, visant à influer à court terme sur la conjoncture) des politiques structurelles (visant
à améliorer les structures économiques et sociales du pays).
A court terme, les politiques conjoncturelles visent à assurer les grands équilibres du « carré magique » de
kaldor » : stabilité des prix, plein emploi, croissance, équilibre des échanges extérieurs. Elles peuvent freiner
l’économie en cas d’inflation ou au contraire la relancer en cas de croissance : il s’agit de politiques
contracycliques ; des politiques qui accentuent un cycle sont dites elles procycliques.
Pour les politiques conjoncturelles, les pays disposent de la politique monétaire et de la politique budgétaire
et lorsqu’elles mènent les deux ensembles, il s’agit d’une policy mix.
Une politique monétaire est une politique qui agit sur l’évolution de la masse monétaire et des taux d’intérêt.
Trois types d’instrument sont utilisés : les taux d’intérêt directeurs, les réserves obligatoires et l’intervention de
la Banque centrale sur le marché interbancaire. Aujourd’hui les banques centrales ont pour objectif la stabilité
des prix, pour susciter la confiance des agents. Il s’agit d’éviter les dangers de l’inflation, et ceux de la
déflation. Les banques centrales peuvent associer d’autres objectifs (l’emploi par exemple pour la FED).
Une politique budgétaire est une politique qui agit sur les dépenses et les recettes de l’Etat pour réguler la
conjoncture, redistribuer et produire des biens publics.
On peut distinguer deux types de politiques conjoncturelles, des politiques de relance et des politiques de
rigueur (dites aussi : de freinage, de stabilisation, de stimulation par l’offre).