Le but des marchés financiers est de mettre en relation l'investissement et l'épargne en proposant des
placements plus ou moins risqués.
Le taux d'épargne aux USA était quasi-nul avant la crise.
L'auteur considère que la hausse des inégalités est la cause majeure de la crise financière. Une inégalité de
revenus entraîne une faiblesse de la demande globale. Aux USA le Top 1% des revenus a vu passer sa part de
10% à 23% du revenu national. Donc celle des 99% restants est passé de 90% à 77%. La politique monétaire
de ce fait a dû être expansionniste pour inciter les ménages à s'endetter. Le taux d'endettement des
ménages est passé de 60% de leur revenu en 1980 à 120% en 2007.
Justifications théoriques de tout cela :
1) Théorie du « ruissellement de la richesse ». Aphorisme de J.F Kennedy : « la marée
montante soulève tous les bateaux ». Bref, enrichissez les plus riches et tout le monde en
profitera. Cela marche si il y a aucun frein à la mobilité sociale or ce n'est pas le cas.
2) Car ils prennent des risques : Faux. Les évolutions qui se sont produites depuis les années
1980 ont consisté dans un déplacement du risque vers les personnes les plus fragiles de la
société. On a réduit la taille de l’État et notamment son rôle d'assureur en dernier ressort +
éloge de la flexibilité. Rendre le licenciement plus fragiles = transfert du risque des
entreprises vers les ménages.
IV. Des États fédérés orphelins d'une fédération
Zoom sur la zone euro avec enfantement de deux autres crises spécifiques mais liées : crise des dettes
souveraines et crise bancaire.
Capacité auto-réalisatrice des marchés : la méfiance vis-à-vis d'un débiteur peut le rendre insolvable in fine.
Les banques qui détiennent une part relativement importante des titres publics subissent de ce fait une
dégradation potentielle de leur bilan et vont réduire leurs crédits à l'économie.
La crise économique accentue les deux autres crises (diminution des recettes fiscales, hausse des dépenses
sociales). Pensée unique en Europe empêche toute réforme : si vous trouvez que les règles de l'UE ne sont
pas bonnes c'est que vous êtes contre l'Europe. Zone euro a été mal construite. L'auteur s'est prononcé contre
le traité de Lisbonne en 2005. L'Europe a besoin de démocratie. Une vraie constitution doit être courte et
concerne le temps long de la démocratie, ne doit pas s'aventurer dans les détails de la politique économique à
mener (constitution aux USA = 4 400 mots).
Le déficit démocratie en Europe est un miroir de nos sociétés tant les démocraties nationales ont accepté de
se lier les mains pour permettre à la chose publique de devenir européenne. Gouvernement de l'Europe =
gouvernement par des règles et non par des choix politiques. On a une gestion de la zone euro par des
autorités indépendantes juxtaposées plutôt qu'un véritable processus politique de décision.
L'Espagne, l'Italie et l'Irlande sur le plan budgétaire ont été plus vertueux que l'Allemagne et la France avant
la crise contrairement aux idées reçues. La solution des dévaluations internes et de la déflation salariale est
catastrophique. Alternative aujourd'hui : se soumettre aux exigences européennes ou prendre la
responsabilité des choses ?
V. Une fédération monétaire sans solidarité budgétaire, ou les vices de construction de la zone
euro
Règle du no hail out = stupide. Interdiction de solidarité. Double tutelle aujourd'hui : celle des marchés et
celle des pays créanciers. Seule la BCE essaye de calmer le jeu, seule entité vraiment fédérale. Draghi a été
la seule voix claire et crédible alors que les gouvernements étaient dans l'indécision.
Premier problème : les dettes sont nationales mais la monnaie est communautaire. Les États membres de la
zone euro émettent des emprunts en une monnaie sur laquelle ils n'ont aucun contrôle. Avec la perte de
contrôle de leur BC, les pays membres s'exposent au risque d'insolvabilité. Les prophéties auto-réalisatrices
des marchés peuvent s'effectuer facilement. La spéculation sur les dettes a remplacé la spéculation sur les
changes. La menace sur la solvabilité d'un État met directement en danger son son système bancaire (fuite de
capitaux, baisse des dépôts...).
→ Il faut créer un titre unique de dette dans la zone euro. Cette dernière deviendrait du coup une fédération
complète.
→ Nécessité d'une Union Bancaire. Les systèmes bancaires nationaux seraient garantis à l'échelle fédérale.
On brise ainsi le cercle vicieux entre crise des dettes souveraines et crise bancaire. Dans le projet actuel on