Suspiria de Dario Argento (Extrait n°20)* :
Synopsis : Suzy, une jeune Américaine, débarque à Fribourg pour
suivre des cours dans une académie de danse prestigieuse. A peine
arrivée, l'atmosphère du lieu, étrange et inquiétante, surprend la jeune
fille. Et c'est là qu'une jeune élève est spectaculairement assassinée.
Sous le choc, Suzy est bientôt prise de malaises. Et le cauchemar ne
fait qu'empirer : le pianiste aveugle de l'école meurt à son tour, égorgé
par son propre chien.... Suzy apprend alors que l'académie était
autrefois la demeure d'une terrible sorcière surnommée la Mère des
Soupirs. Et si l'école était encore sous son emprise ?
Ce film, très influencé par Les chaussons rouges, donne l'idée que la
qualité de liberté de corps est souvent liée à l'adolescence. Comme
dans Les rêves dansants, la sensation d'enfermement est suggérée
par la mise en scène. La salle de répétition est un lieu clos, tout le
monde est concentré sur la danse et l'extérieur ne doit pas interférer.
Black Swan de Darran Aronofsky (Extrait n°22)* :
Synopsis : Rivalités dans la troupe du New York City Ballet. Nina est
prête à tout pour obtenir le rôle principal du Lac des cygnes que dirige
l’ambigu Thomas. Mais elle se trouve bientôt confrontée à la belle et
sensuelle nouvelle recrue, Lily...
Ce film relie la danse et le cinéma muet, également présents dans le
documentaire Pina Bausch. Sans avoir vu le film, le spectateur sait
déjà que ce film parlera de la solitude, de l'épuisement du corps.
Le cinéma n'est jamais très loin dans la danse de Pina Bausch. D'une
part, le cinéma peut être présent pour les danseurs et dans le
documentaire, cela est montré par la réflexion de l'ami de Rosario sur
le film de Stephen Daldry, Billy Elliot (le cinéma aide l'ami de Rosario
à accepter l'idée de danser, de se mettre en scène physiquement).
D'autre part, dans certains numéros de Kontakthof, les références à
certains films sont très claires et permettent de mieux comprendre la
chorégraphie.
II – RELATION ENTRE LES DANSEURS ET LA CHOREGRAPHE
Habituellement, la relation entre le chorégraphe et les danseurs marque le sujet central du film mais dans Les
rêves dansants, la relation est établie essentiellement entre les danseurs et Jo Ann Endicott. Jo Ann Endicott,
bras droit de Pina Bausch, est une de ses anciennes danseuses et c'est elle qui la représente dans ce
documentaire.
Les relations entre Pina Bausch et Jo sont très peu évoquées. En 1978, c'est Jo qui jouait le rôle de la fille en
rose, reprise par Kim dans la version 2008. Un effet miroir est donc présent pour Jo qui dirige quelqu'un ayant
joué le même rôle ; elle a rencontré les mêmes difficultés que Kim et est donc bien placée pour lui transmettre
la chorégraphie.
Cette relation particulière avec la chorégraphe est aussi liée avec les conditions de réalisation de ce
spectacle : Pina Bausch est retenue par la préparation d'un autre spectacle. Pina Bausch n'a pas le temps de
répéter bien qu'elle apparaît au début du film au centre des adolescents (Extrait n°35*) ce qui peut faire penser
aux spectateurs qu'elle sera un personnage central alors que finalement, c'est Jo qui mènera les répétitions.
Pina Bausch réapparaît dans le film au bout d'une demi heure et quand elle revient, chacun vaque à ses
occupations sans se soucier de son arrivée.
Après le filage, elle n'a pas le temps et regrette de ne pas pouvoir s'occuper des adolescents (Extrait n°37*)
mais cette séquence sera rééquilibrée quand Pina Bausch distribuera une rose à chaque adolescent sur scène
à la fin de la représentation (1 h 25 minutes 24 secondes). Sachant que Pina Bausch n'aime pas s'exprimer et
qu'elle a construit sa personnalité sur sa réserve, Anne Linsel a su présenter l'aura de Pina Bausch d'une
façon intéressante. Pina Bausch a un côté très "grande dame de la danse" qui impressionne les adolescents.
Alors que les adolescents sont dans la discussion avec Jo, ils sont dans l'écoute avec Pina Bausch et elle
reste à distance d'eux pour ne pas leur donner des illusions et pour que son autorité puisse véritablement
fonctionner. Jo "met de l'huile dans les rouages" avec son acolyte, Bénédicte Billiet. Si nous étions dans le
conte de fées, nous pourrions dire que Pina Bausch jouerait le rôle de la marâtre et que Jo et Bénédicte
seraient les bonnes fées qui se pencheraient sur le berceau des adolescents.
* Les extraits sont disponibles à l'association Collège au Cinéma 37