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(ou vingt-six) livres, il faut conclure que ces deux socratiques ont pu publier
environ cent titres distribués en non moins que cent trente cinq à cent quarante
livres.
Mais la liste des Socratiques qui devinrent écrivains comporte une bonne
dizaine (sinon une douzaine4) d’autres personnes : Alexamenos de Téos5,
Aristippe, Criton, Eschine de Sphettos, Euclide de Mégare, Glaucon, Phédon,
Simmias, Simon le Cordonnier et Xénophon, plus Lysias.
Bien des différences marquent la production ce ces auteurs. Si Xénophon a
publié onze titres correspondant à trente-sept livres, si Eschine a dû écrire sept
dialogues, si Euclide est censé avoir écrit quelque cinq ouvrages, si Phédon et
Cébès sont censés avoir écrit deux ouvrages chacun (à part les apocryphes), il y a
quatre auteurs – Simon le Cordonnier, Criton, Glaucon et Simmias – qui n’ont
publié, semble-t-il, qu’un seul livre chacun. Comme nous l’explique Diogène
Laërce, les vingt-un, vingt-quatre ou trente-trois dialogues du premier ont fait
partie, en réalité, d’un livre unique (II 122) tout comme les dix-sept du deuxième
(II 121), les neuf du troisième (II 124, où il est mention, en outre, de trente-deux
autres dialogues apocryphes du même auteur) et les vingt-trois du quatrième
(ibid.). Pour ce qui concerne ces quatre auteurs, nous avons donc affaire à juste
un peu plus que quatre-vingts unités dialogiques regroupées en quatre livres, ce
qui suggère une comparaison avec les Mémorables de Xénophon, où l’auteur a su
concentrer dans un nombre égal de livres une soixantaine d’unités dialogiques
d’une longueur très différente, réparties en trente-neuf chapitres (si le chapitre 2
du livre I renferme un échange avec Critias et un échange avec Alcibiade, les
chapitres 9 et 13 du livre III renferment une multiplicité de petits récits ; de même
les chapitres 6 et 10 du livre III en renferment trois chacun, nettement distincts).