I-TRAUMATISME, PSYCHOTRAUMATISME ET ESPT
1 – Le traumatisme
Un choc violent, une effraction et leurs répercussions sur l'ensemble de la dynamique
psychique du sujet, c'est ainsi que nous pourrions définir la situation traumatique.
J.Laplanche et JB.Pontalis (1992) évoquent le traumatisme comme étant « un événement de
la vie du sujet qui se définit par son intensité, l'incapacité où se trouve le sujet d'y répondre
adéquatement, le bouleversement et les effets pathogènes durables qu'il provoque dans
l'organisation psychique ».
Ainsi, la situation traumatogène aurait-elle pour effet de provoquer une peur, une détresse,
un effroi d'une intensité telle que ces éprouvés déborderaient la psyché du sujet provoquant une
effraction des défenses psychiques et le blocage de la secondarisation de la pensée.
C. Barrois (1998) décrit ce phénomène en termes d'existence qui « se trouve bouleversée par
l'intrusion de quelque chose d'impensable ».
Différentes classifications sont proposées.
C .Tarquinio et S. Montel (2014) reprennent la typologie proposée par Terr, différenciant deux
types de traumatismes.
Le type I désigne un événement traumatique limité dans sa temporalité, ayant un début et une fin.
Le type II est un traumatisme qui s'inscrit dans la durée, dans la répétition et qui fait vivre au sujet
un sentiment de menace permanente.
Un troisième type, ajouté par Solomon et Heide, le type III désigne des événements traumatiques
multiples, violents et s'inscrivant également dans la durée.
D'autres distinctions sont également proposées entre :
- traumatisme direct ou indirect (indirect du fait, par exemple, de relations entretenues avec une
personne ayant subi un traumatisme, d'avoir été témoin...)
-traumatisme simple ou complexe (complexe du fait notamment, de la répétition des événements
traumatiques survenus précocement dans l'existence du sujet...)
2- Le psychotraumatisme
Le psychotraumatisme est une expérience intime qui renvoie à la singularité du sujet. Un événement
prendra ou non une valeur traumatique en fonction, entre autres, de la résonance que cet épisode
peut avoir avec l'histoire du sujet, de la réalité interne de l'individu, de la qualité de la mobilisation
de ses défenses psychiques, de ses ressources au moment où l'événement se produit. Ainsi, une
même expérience peut-elle provoquer un débordement du psychisme pour un individu et avoir un
impact beaucoup plus restreint sur un autre ou bien encore, pour un même sujet, avoir un effet
traumatique à une période donnée de sa vie et non à une autre .
Cette dimension singulière du psychotraumatisme nous paraît centrale, notamment, dans notre
position d'écoute de la souffrance du sujet, dans l'accueil de ce vécu traumatique. Il s'agit, dès lors,
d'accueillir et de reconnaître ces vécus singuliers.
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