Jean-Claude
BARBIER
Le
texte
qui
suit
se fixe une ambition limitée: faire une revue cursive des
questions que pose
le
développement
du
management participatif,
tant
dans
les
pratiques
et les expériences
que
dans
les
discours
de
management.
Il
s'appuie, le cas échéant,
sur
quelques
travaux
de
recherche en sociologie
du
travail et des organisations sans prétendre à
une analyse complète des points de vue.
Au
moment
où,
dans
les
administrations,
et
particulièrement
dans
l'Institution des CAF,
se
répandent et prennent forme des démarches
qui
ont d'abord existé dans les entreprises privées,
il
a
paru
utile de tenter
une
synthèse
pour
fournir aux praticiens des éléments de réflexion généraux.
Le
contexte socio-organisationnel, les
contraintes
et les
marges
de
manœuvre
qui
sont ceux des dirigeants
et
des personnels des
CAF
sont
certes bien différents de ceux de nombreuses entreprises privées. Pourtant,
il
apparaît
certain que la prise en considération des expériences
et
pratiques
dans
d'autres secteurs ne peut qu'enrichir la réflexion.
Les
années
récentes
-au
moins
depuis
1981-82-
ont
vu
se
déve-
lopper,
d'abord
timidement
puis
de
façon
plus
large,
des
réflexions,
des
expérimentations
puis
des
pratiques
qui
ont
pour
point
commun
de
chercher
à faire
parti-
ciper
le
personnel
(plus
particuliè-
rement
les
agents
d'exécution
et
l'encadrement
de
base,
plutôt
classés
du
côté
de
l'exécution,
selon
le
système
taylorien
classique);
cette
participation
concerne
la
définition
des
objectifs
de
travail
quotidiens
ou
à
plus
moyen
terme,
mais
aussi
la
formalisation
et
l'intégration
de
valeurs,
d'états
d'esprit
centrés
sur
une
volonté
de cohésion
RECHERCHES ET PREVISIONS n°16
interne
de
l'organisme
et
sur
l'implication, souvent
individuel-
le,
au
sein
de groupes.
Cette
tendance
suppose
une
réorganisation
à
divers
niveaux
par
rapport
aux
pratiques
antérieures,
qui
se
traduit
dans
la
modification
des
structures
de
circulation
de l'information;
dans
l'émergence
de
nouveaux
systè-
mes
organisationnels
internes;
dans
l'appel à des
compétences
et
savoir-faire
différents
chez
les
salariés;
dans
la
réflexion
et,
éventuellement,
l'essai
d'instru-
mentalisation
de
valeurs
et
de
normes.
L'hypothèse
semble
être
désormais
assez
généralement
1
(1)
Vo1r
toutefois
les
travaux
d'Henri Savaii;
vo1r
aussi
la
gr1lle proposée
par
le CRIDA
(cf.
b1bhograph1e
dans
ce numéro)
(2) Cf. plus
tom
fiches
de
synthèse
dans
ce numéro.
(3)
Cf.
par
exemple
W.
Ouchi, Théorie
Z;
T.
Petera,
Le
prix
de l'excellence.
partagée,
selon
laquelle
les
entreprises
produiraient
mieux,
plus efficacement,
en
impliquant
les
hommes
et
les femmes de
tous
niveaux
hiérarchiques
qui
les
composent.
Celle-ci
est
d'ailleurs
rarement
relayée
par
des
études
ou
évaluations
ex-post
des
effets
du
"management
participatir'
au
moins
en
termes
quantitatifs
( 1
).
Avec le recul de
quelques
années,
cel
article
se
demande
en
quoi
consiste
exactement
ce
phéno-
mène
du
"participalir'
dont
il
passe
en
revue
quelques
manifestations
empiriques
dans
le
contexte
français.
Il
s'interroge
sur
les
raisons
qui
font
que
les
pratiques
et
les
discours
changent
maintenant
à propos
de
l'impli-
cation
des
salariés
dans
la
gestion.
Dans
la
mesure
l'étiquette
de
"participatir'
se
trouve
associée à
de
nombreuses
pratiques
diffé-
rentes,
il
est
nécessaire
aussi
de
préciser
quels
sont
les
enjeux
de ce
mouvement
et
de
produire
une
vue
un
peu
synthétique
de
ce
qui
se
fait
concrètement
dans
les
entre-
prises,
à
partir
des
études
et
enquêtes
aussi
bien
que
de
la
"littérature
managériale".
Enfin,
on
peut
également
s'arrêter
sur
une
évaluation
de
la
réussite
de
ces
pratiques
et
de
leurs
limites.
Pour
celui
qui
analyse
les
pratiques
de
gestion
des
entre-
prises
avec le recul
d'une
période
assez
longue,
il
est
frappant
de
voir
naître
et
mourir,
dans
ce
champ,
des
modes
éphémères.
L'engouement
qu'elles
suscitent
2
est
à la
mesure
de
l'oubli
ultérieur
dans
lequel
elles
tombent.
Même
des
réorganisations
et
des
méthodes
authentiquement
inno-
vanles
peuvent
n'avoir
qu'un
impact
limité
dans
le
temps
ou
dans
l'espace.
Il
faut
donc
se
poser
d'abord
la
question
de
la
réalité
du
mouve-
ment
en
faveur
d'une
gestion
plus
participative
el
des
circonstances
qui
expliquent
qu'il
prend
de
l'ampleur
actuellement.
1)
Une
diffusion
large
Sans
préjuger
de
l'impact
en
profondeur
(el
surtout,
durable)
de
la mise
en
œuvre
des
expériences
et
des
pratiques
nouvelles
dans
ce
domaine, il
faut
reconnaître
que
leur
diffusion
est
large.
On
n'examinera
pas,
en
détail,
les
pratiques
elles-mêmes
(2).
Contentons-nous
de
regrouper
sous
l'étiquette
du
participatif
une
série
de
pratiques
de
gestion
qui
prennent
des
formes
variées,
regroupant
les
démarches
dites
de
projet
d'entreprise,
de
manage-
ment
participatif,
les
cercles
de
qualité
et
la
qualité
totale,
mais
aussi
les
pratiques
qui
impliquent
la
formalisation
d'une
culture
d'entreprise
et
sa
diffusion
décidée
par
la
direction,
voire
des
projets
de
modification
des
cultures
existantes.
Il
faut
en
outre
signaler
que
ces
pratiques
qui
formalisent
le
participatif
à
un
degré
plus
ou
moins
grand
ne
sont
pas
exclusives
d'un
fonctionnement
participatif
non
explicité
qui,
lui,
n'offre
pas
de
caractère
de
nouveauté.
C'est
à
la
suite
des
théories
et
pratiques
lancés
aux
Etats-Unis
(3)
et
au
Japon
que
ces
idées
se
sont
diffusées
en
France
à
partir
dudébutdesannées
1980.
a) Des
données
chiffrées
précises
sur
l'ampleur
du
phénomène
RECHERCHES
ET
PREVISIONS
n"l6
d'ensemble sont difficiles à
réunir.
Toutefois
plusieurs
enquêtes
ont
montré
une
large
diffusion
dans
les
entreprises
(1) y compris
une
extension
des
pratiques
dans
le
secteur
public.
b)
Dans
les
publications
consa-
crées
à la gestion des
entreprises,
et
tout
particulièrement
quand
il
s'agit
de gestion
du
changement,
les
thèmes
qui se
rattachent
à la
participation
du
personnel
la
frontière
entre
gestion
du
personnel
et
gestion
de
la
production,
qui
se
trouvent
se
recouper) sont
très
généralement
évoqués.
Si l'on ne
peut
écarter,là
aussi,
les
effets de mode,
ces
mouvements
méritent
d'être
pris
au
sérieux.
Les
techniques
managériales
se
diffusent
dans
les
entreprises
par
des
effets
d'imitation.
Une
transformation
en
profondeur des
pratiques
de gestion
peut
résulter
aussi d'une diffusion qui
emprunte
les canaux de
la
mode
et
mode ne
signifie
pas
unilatéralement
un
impact superficiel. Les
exemples
de l'implantation de l'organisation
dite
scientifique
du
travail,
selon
les principes tayloriens, puis de la
diffusion de la chaîne de montage,
montrent
que
ces
méthodes
ont
d'abord
été
perçues
comme
une
mode. A ce
titre,
d'ailleurs,
elles
furent
accueillies
dans
un
premier
temps
avec
hostilité
aux
USA
aussi
bien
par
les employeurs que
les syndicats
(2).
Quelques
éléments
bibliogra-
phiques
(3)
peuvent
en
rendre
compte; il
n'est
pas
possible
de
faire
le
tour
d'une
littérature
foisonnante
dans
le
cadre
de
cet
article.
c)
Une
autre
preuve
de
l'importance
de
l'écho
social
important
tient
également
dans
la
reprise
du
thème
dans
les rapports
officiels
aux
pouvoirs publics.
Le
cas
du
rapport
d'A. Riboud
doit
tout
particulièrement
être
signalé,
RECHERCHES ET PREVISIONS
n"l6
qui se place résolument
en
rupture
avec
le
taylorisme
et
exalte
l'autonomie, l'initiative,
la
partici-
pation
et
la
motivation
des
hommes
par
une organisation
du
travail
qualifiante
(4).
2) Impact des
"réorganisations"
en
profondeur
Ces
éléments,
pour
autant,
ne
permettent
pas
de
juger
dans
quelle mesure les
pratiques
sont
effectivement
transformées
en
profondeur.
Comme
en
d'autres
domaines,
la
modification des discours managé-
riaux
est
souvent plus fracile
que
leur
traduction
en
actions
de
changement dans l'entreprise.
Ce que disent
les
textes, ce
que
préconisent
les
"stars"
les
pl
us
connues
(G.
Serieyx
en
est
un
exemple célèbre en France), c'est
la
nécessité
d'un
changement
radical
de
pratiques
de
gestion
intégrant, sous une forme ou sous
une
autre,
une
mobilisation
des
salariés.
La
réalité
de
cette
rupture,
sur
le
terrain,
n'est
pour
autant
pas avérée.
Certains
éléments laissent
penser
qu'il y a,
au
moins, un
retard
dans
l'appropriation
effective
de
ce
changement des pratiques
par
les
états-majors. Une récente enquête
(5) a
montré
que
les
dirigeants
sont
en
très
grande
majorité
convaincus
de
l'importance
du
"facteur humain" dans la compéti-
tivité. La contribution des
salariés
est
même jugée plus
importante
que
les
moyens
matériels.
En
revanche, la dimension
"ressour-
ces
humaines"
est
rarement
incorporée aux décisions concrètes
de
direction
et
aux
plans
stratégiques
(rareté
relative d'un
plan général de formation, volet
ressources
humaines
du
plan,
etc).
Si
l'on compare le mouvement créé
autour
du participatif
avec
celui
qui, dans les
années
70
3
(lJ
Cf.
enquête
CRIDA
"Démocratie
et
entreprise",
n• 6,
décembre
1987;
cf.
auss1 la
revue
"Personnel",
mal
198H;
plus1eurs
dizaines
de
milliers
de
cercles
de
qualité
(AFCERQJ etc ...
(2J
V01r,
par
exemple,
sur
ce sujet, S.
Kakar,
Frederic
Taylor,
a
study
in
personnahty
and
mnovation.
(3l
V01r
b1bhograph1e
dans
ce numéro.
(4) Cf.
aussi
le
rapport
Arthu1s
dans
la
fonctiOn
pubhque
et
les
mitiat1ves
pnses
par
l'ancien
ministre
de
la fonction
publique
(De
Charette).
l5l Cf.
Personnel,
mai
1988
<réalisée
par
Peat
Marw1ck,
auprès
de
267
entreprises).
(1)
Qui
d'ailleurs
n'étaient
pas
si nouvelles
que
cela,
Cf.
G.
Friedmann,
Problèmes
humains
du
machinisme
industriel.
(2) Cf. CFDT
aujourd'hui,
mai·jum
1981.
(3)
Recherches
sur
la
participation
dans
le groupe
Thomson
·
Grand
Pubhc,
J.
Gautrat
et
J .L.
Laville,
C:RIDA 1988.
(4)
Voir
D.
Linhart
et
A. BorzeJX,
Sociolog1e,du
travail
"La
partic1pat10n,
un
clair
obscur",
1/88.
(5)
Confirmé
par
enquête
"Personnel", ma• 1988, c1tée
plus
haut.
(6) A l'exception, notable, de
la
CGT,
Cf.
aussi
les
réserves
de
FO
(voir
interviews
in
Laganier
"Le
concept
de
modernisation,
l'entreprise
et
le
progrès
technique,
rapport
CGP,
décembre
1986.
préconisait le développement des
"nouvelles formes
d'organisation
du
travail"
(NFOT)
et
tout
particulièrement
les groupes auto-
nomes,
on
doit
donc
rester
circonspect.
Ces "nouvelles" formes
(1)
ne
se
répandirent
que
dans
une
partie
marginale
des
entreprises
au
plus
fort de
leur
diffusion, une enquête
(2)
a évalué le personnel concerné
à
8%
de
la
main
d'œuvre
de
l'industrie
et
du
commerce.
Une des raisons,
parmi
beaucoup
d'autres, de
la
diffusion limitée de
ces NFOT
et
du fait qu'elles sont
complètement
passées
de mode
aujourd'hui
tient,
entre
autres,
au
fait
que
les
questions
de
l'autonomie
et
de
l'auto-
organisation
n'avaient
sans
doute
pas
été
pensées
suffisamment.
Dans
une
situation
donnée,
en
entreprise,
tous
les
collectifs
n'aspirent
pas
à l'autonomie.
Dans les
années
75-80 surtout, des
débats
avaient
pris place à propos
de
la
question,
centrale
pour
certains
chercheurs, de
savoir
si
ces
NFOT
représentaient
une
rupture
vis-à-vis de l'organisation
scientifique
du
travail
classique
(et de
la
dichotomie, comme
dit
G.
Friedmann,
entre
conception
et
exécution) ou si,
au
contraire,
il
ne
s'agissait
que de "néo-taylorisme".
Une interrogation analogue
peut
être
posée aujourd'hui.
Le
mouve-
ment
en
faveur de pratiques plus
participatives
peut
aussi
être
évalué à l'aune des modifications
des pouvoirs, de
leur
répartition
dans l'entreprise, ou pour certains,
à
l'aune
de
la
diffusion de
pra-
tiques "démocratiques" de gestion.
Mais
d'autres
points de vue
sont
possibles. Les
remarques
pruden-
tes
et
très
nuancées de J.
Gautrat
sur
le
participatif
peuvent
être
rappelées
ici:
selon
lui,
"il
est
impossible de porter un diagnostic
général
en
termes
de gain
et
de
4
perte
de
pouvoir
et
d'avantage
pour
l'un
ou
l'autre
des
parte-
naires
(salariés/ employeurs)". Ce
qu'il
constate,
ce
sont
des
"résultats
différenciés
voire
diamétralement
opposés"
d'une
entreprise
à une
autre
(3).
Soulignons
en
outre
qu'il convient
de ne
pas
surestimer
le
caractère
"nouveau"
des
pratiques.
Très
souvent
dans
les
cas
concrets
d'entreprises,
des
pratiques
plus
ou
moins
formalisées
de
participation,
d'échange
et
de
circulation d'information
existent
depuis
longtemps.
La
démarche
actuelle
doit
donc
être
dans
certains
cas
comprise comme une
démarche
de
formalisation
et
de
systématisation
plus
que
comme
une
démarche
d'introduction
de
pratiques
entièrement
nouvelles.
3)
L'hypothèse
du
caractère
souhaitable de
la
participation est
largement partagée
Ce
qui
est
peut-être
le
plus
frappant
dans
l'évolution actuelle
des
discours,
dans
les
"préconi-
sations" des consultants,
et
dans
la
littérature
du
management,
c'est l'acceptation générale (4) de
l'hypothèse
du
caractère
béné-
fique, souhaitable, efficace,
de
la
participation
des
salariés
au
regard
de la productitivé
et
de
la
compétitivité
des
entreprises,
aussi
bien que de la qualité.
Ceci
n'empêche
pas
que
cette
hypothèse
n'est
en
général
pas
vérifiée
par
des
évaluations.
La
plupart
des
dirigeants
ne
veulent
pas (ou ne
savent
pas)
mesurer
les
effets de
leur
politique en
matière
de gestion participative
(5)
Un
accord
majoritaire
sur
l'hypothèse
est
presque
réalisé
entre
les
employeurs
(et
leurs
organismes représentatifs),
et
les
syndicats
(6).
Ce
constat
va de
pair
avec
celui
d'une modification (dont
il
n'est
RECHERCHES ET PREVISIONS n°16
pas
prouvé
qu'elle
sera
durable)
des
positions
syndicales
concer-
nant
la
légitimité
de
l'entreprise
et
du
patronat
et
une
modification
des
conditions
de
la
remise
en
cause,
traditionnelle
en
France,
du
système
économique
capita-
liste.
Il
semble
également
que
ce
consensus
ait
des effets
en
matière
de recherche, ce
qui
ne
veut
pas
dire
que
l'unanimité
règne,
en
particulier
dans
les
motivations
des
différentes
positions
sur
le
management
participatif.
Dans
la
fin
des
années
70,
les
thèmes
qui
sont
sous-jacents
au
participatif
(1)
étaient
plutôt
issus
des
revendications
syndicales
et
des
mouvements
sociaux.
Les
employeurs,
à
travers
une
certaine
remise
en
cause
du
"taylorisme",
prenaient
en
compte,
dans
certains
secteurs,
cette
donnée.
L'enjeu
semblait
être
principalement
situé
en
termes
de pouvoir des
opérateurs
sur
leurs
conditions de
travail
(et
éventuellement
son contenu) à des
fins
d'augmentation
de
la
satisfaction
ou
de
réduction
des
motifs de mécontentement.
Dans
les
programmes
syndicaux
ou politiques,
de
l'autre
côté, la
participation,
au
niveau
de
la
production
quoLidienne,
était
conçue,
dans
le
modèle
auto-
gestionnaire,
comme
devant
s'articuler
avec
un
projet
d'autogestion globale de la société
Toutefois, ce
mouvement
n'a
pas
pris
l'ampleur
de
celui
d'aujour-
d'hui.
Le
consensus
anli-OST
n'était
semble-t-il
que
beaucoup
plus
superficiel.
A
cette
époque, les
organismes
patronaux
et
les
directions
ne
s'occupaient
pas
explicitement
de
la
question
du
"participa
tir'.
A l'inverse,
aujourd'hui
on observe
une
quasi-unanimité
patronale
alors
que
certains
syndicats
sont
RECHERCHES
ET PREVISIONS
n•t6
restés,
au
moins
au
niveau
des
positions nationales, hostiles
pour
des raisons idéologiques.
Mais
le
consensus
du
côté
des
employeurs ne repose
pas
sur
un
projet démocratique ou de
partage
de pouvoir,
et
est
la
grande
différence;
il
repose
sur
une
logique d'efficacité.
C'est
parce
que
la
combinaison
productive
peut
être
améliorée
en
lui
"injectant" une dimension d'orga-
nisation
participative
que
les
experts
en
management
dévelop-
pent
et
amplifient
ce mouvement.
C'est
la raison pour laquelle
il
ne
faut
pas
surestimer
la solidité
d'un
accord majoritaire de
partenaires
qui
ont
des
analyses
et
objectifs
différents. C'est aussi la
raison
qui
explique que le développement de
pratiques
participatives
l'l'a
aucune
chance de se
substituer
au
dialogue avec les syndicats
et
les
représentants
du
personnel.
Les points
principaux
de
l'hypo-
thèse qui recueille l'avis favorable
dominant
concernent à
la
fois
la
recherche de la
qualité,
la
place
donnée
à
la
mobilisation
des
salariés
et
le rôle dévolu à
une
meilleure
formation
et
une
meilleure
motivation
pour
que
l'entreprise
soit
en
mesure
de
dépasser
ses
concurrents
et
de
servir
ses clients
4) Une spécificité française ?
Une
telle
extension
ct
transfor-
mation du contexte
autour
de
la
question
de
participatif
semble
comporter des dimensions spécifi-
quement
françaises Même s'il ne
faut
pas les surévaluer.
La
synthèse
réa
1
isée
pour
le
rapport
Sudreau,
au
milieu
des
années
70,
distinguo~
il
le
système
des
"relations
professionnelles"
françaises des modèles de l'Europe
du Nord pour la raison
essentielle
que
les
principaux
syndicats
français
refusaient
le
consensus
et
5
(1)
On
ne
parle
pas
ici
de
la
participation
au
sens
gaulhste.
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