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Les modèles DSGE
AAet BBsont des matrices qui dépendent des
paramètres de politiques publiques et des para-
mètres de comportements des agents (élasticité
de substitution, part des facteurs de produc-
tion, etc.). Généralement, les chocs qui pertur-
bent l’économie (qui sont les éléments de et)
sont spécifiés par des processus linéaires :
Avec utdes perturbations qui sont identique-
ment et indépendamment distribués et un
paramètre dont la valeur absolue est infé-
rieure à 1. Les chocs monétaires et fiscaux
seront simulés par la relation 2. Le modèle
(1, 2) est simulé sous certaines conditions et
permet d’analyse les effets des chocs sur les
évolutions des variables XXtt. Revenons main-
tenant aux éléments qui composent le vec-
teur XXtt. Celui-ci comprend les écarts des
variables (consommation, investissement,
etc.) par rapport à leur niveau de long terme.
Il faut entendre ici par long terme une situa-
tion où l’économie est stationnaire (équilibre
stationnaire), les anticipations réalisées, et
où les chocs aléatoires qui perturbent l’éco-
nomie sont nuls. Si on note un élément de
XXtt par l’écart d’une variable xtà son niveau
à l’équilibre stationnaire x, alors générale-
ment un DSGE explique l’évolution dans le
temps des écarts xt- x ou :
Ces écarts peuvent en première approximation
être assimilés à des fluctuations économiques.
La notion ici du « cycle » est distincte (ou
moins précise) que le cycle au sens mathéma-
tique. En effet, la notion de cycle implique
l’existence de régularités ce qui lui confère une
dimension différente d’une simple variation
autour d’une évolution moyenne. La probabi-
lité de retournement de la conjoncture dépend
du temps écoulé depuis le dernier point de
retournement, qui constitue une dimension
essentielle du cycle économique au sens strict
du terme3. Le cycle économique auquel les
modèles DSGE font référence est appréhendé
comme « un phénomène agrégé se traduisant
par des variations récurrentes et persistantes
de l’activité économique dans son ensemble »
(Hairault, 1996). Les auteurs des DSGE retien-
nent donc une notion qui ne fait pas référence
à l’existence d’une périodicité et à une ampli-
tude des phases d’expansion et de récession.
Les termes fluctuations et cycles sont utilisés
dans cette littérature de façon interchangeable
(Hairault, 1996) et ces notions ne peuvent être
analysées de manière cohérente que dans le
cadre d’un mécanisme
impulsion-propagation
.
Admettons maintenant que le cycle de crois-
sance par exemple est une déviation du PIB
par rapport à sa tendance xt- x. Depuis
Kydland et Prescott (1982), on a pris l’habi-
tude d’appréhender le cycle par les écarts des
séries observées à leur partie tendancielle
mesurée par l’application du filtre de Hodrick
et Prescott. Ce filtrage est appliqué aux séries
observées pour identifier les faits stylisés du
cycle économique et aux séries générées par
le modèle. Les résultats de l’application du
filtre Hodrick-Prescott au PIB français sont
donnés dans les graphiques ci-dessous.
Certes, de nos jours, on admet que cette
méthode de décomposition est limitée (d’au-
tres techniques sont utilisées) mais les
auteurs des DGSE continuent à l’utiliser car
cette approche a permis d’avoir une grille de
lecture commune des résultats et une seule
procédure de stationnarisation des séries4.
En résumé, la méthode des RBC–DSGE
consiste à construire un modèle qui permet de
calculer l’équilibre stationnaire (c’est-à-dire
les éléments x) et de donner
in fine
des rela-
tions d’évolution des écarts à l’équilibre xt- x.
En simulant le modèle (1, 2), il sera toujours
tentant de comparer les fluctuations générées
par le modèle et les fluctuations identifiées par
exemple dans les graphiques ci-dessous. Il faut
cependant rappeler que le cycle économique
dans les modèles RBC n’est pas une déviation
récurrente des séries par rapport aux évolu-