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physique, l’activation du facteur de transcription EB (TFEB) permet d’augmenter la taille et le
nombre de mitochondries, ainsi que d’optimiser la mobilisation des réserves énergétiques (Marco
Sandri, Université de Padova, Italie).
L’atrophie musculaire est la conséquence d’un manque d’activité, du vieillissement ou de cachexie,
développée lors des cancers en phase terminale. Dans les muscles de rat, l’expression des gènes
impliqués dans la régulation du métabolisme énergétique mitochondrial évolue avec le
vieillissement. La perte fonctionnelle de l’innervation musculaire, observable chez des individus
âgés et ceux souffrant de cachexie, se reflète par des modifications de l’expression de gènes
impliqués dans l’intégrité des jonctions neuromusculaires (David Glass, Novartis Institute for
Biomedical research, Cambridge, Etats-Unis). Dans les muscles atrophiés, un ensemble de gènes
s’exprime dont des enzymes muscle-spécifiques dont le rôle est de marquer les protéines
intracellulaires qui doivent être dégradées dans les protéasomes (Alfred Goldberg, Harvard
Medical School, Boston, Etats-Unis). Un stress environmental active des mécanismes de
compensation importants pour le maintien des fonctions cellulaires, et leur défaillance est une
cause du vieillissement, comme par exemple, la réduction de la fonction mitochondriale qui
accompagne l’atrophie musculaire. Cependant, certains de ces effets peuvent être améliorés avec
l’exercice physique (Sandri).
PGC-1 est une molécule qui joue également un rôle central dans la réponse à des stimuli
externes, en régulant notamment l’expression de gènes impliqués dans le métabolisme et la
biogenèse des mitochondries. L’augmentation de son activité améliore par exemple l’endurance,
réduit les dommages des fibres et l’atrophie musculaire, et joue un rôle dans la détermination
métabolique de la fibre musculaire. PGC-1 pourrait être au cœur des mécanismes régénératifs
du muscle au travers de l’entraînement : il active en effet les macrophages, qui permettent
d’assurer le renouvellement des fibres en se débarrassant des déchets, ainsi que les cellules
satellites, les cellules souches musculaires donnant de nouvelles fibres (Christoph Handschin,
Université de Basel, Suisse).
PGC-1 est aussi important dans la régulation énergétique dans le tissu adipeux brun. Ce tissu
assure notamment la régulation de la thermogenèse, soit la conversion de l’énergie stockée sous
forme chimique en chaleur, ce qui constitue un mécanisme d’adaptation au froid. Bien que sa
présence dans le corps humain soit controversée, le tissu brun adipeux a été identifié dans des
localisations importantes, comme la nuque ou des tissus gras sous-cutanés, où il joue un rôle
déterminant. Il diffère du tissu adipeux blanc, qui est la principale forme de réserve énergétique
dans le corps. Il a été récemment démontré qu’il existe un mécanisme de conversion entre le type
« blanc » et « brun », par le biais d’une forme intermédiaire décrite comme « beige » (Francesco
Celi, Virginia Coommonwealth University, Richmond, Etats-Unis). Les signaux hormonaux qui
stimulent cette conversion et la biogenése de tissus beiges et bruns en réponse au froid, et
favorisent l’effondrement du taux de glucose post-prandial, sont actuellement à l’étude. Le
mécanisme permettant d’activer PGC-1 et UCP-1 (ou thermogénine), un facteur retrouvé dans le
tissu adipeux brun, pourrait permettre de mieux comprendre la relation qui existe entre exercice et
thermogenèse : l’hormone irisine produit par le muscle squelettique actif a été impliquée dans la
stimulation de la conversion de tissu adipeux blanc en brun (Spiegelman).
Dans la continuité de ses effets bénéfiques sur le muscle et le tissu adipeux, l’effort physique
permet aussi, dans une moindre mesure, de maintenir l’homéostasie cérébrale. La kynurénine,
une molécule produite à partir du tryptophane et d’un précurseur d’enzymes impliquées dans le
métabolisme des acides tricarboxyliques et des lipides, est impliquée dans des inflammations
neurales sévères et des pathologies psychiatriques, comme le stress et la dépression (Jorge
Ruas, Karolinska Institutet, Stockholm, Suède). Durant l’exercice, la kynurénine est détoxifiée
dans le muscle squelettique par la conversion en acide kynurénique, qui ne peut traverser la