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l’orientation temporo-spatiale et l’ensemble des fonctions supérieures de façon plus générale à l’aide
de différents tests. Ils peuvent être de dépistage comme le Mini Mental State (MMS) de Folstein, le test
de l’horloge, le questionnaire de Mac Nair ou l’Instrumental Activities of Daily Living (IADL).
D’autres appartiennent plus directement à l’établissement du diagnostic de la maladie comme le test de
Grober et Buschke, le test de fluence verbale, le test des similitudes ou l’Alzheimer Disease
Assessment Scale (ADAS-Cog).
- Les examens d’imagerie se résument le plus souvent à la réalisation d’un scanner cérébral. Celui-ci
peut retrouver une atrophie cortico-sous-corticale et va permettre d’éliminer l’existence d’une autre
cause de démence telles une tumeur ou une hydrocéphalie à pression normale. Une Imagerie par
Résonnance Magnétique nucléaire (IRM), lorsqu’elle peut être facilement obtenue, est plus
performante et peut révéler une atrophie hippocampique. La tomographie par émission de positons, qui
dévoile un hypométabolisme postérieur, a son principal intérêt pour les programmes de recherche.
- Les examens biologiques comprennent un dosage des hormones thyroïdiennes, de la vitamine B12 et
des folates, une glycémie, un ionogramme sanguin et un hémogramme à la recherche d’une anémie.
Selon le contexte clinique, une sérologie syphilitique ou VIH peut-être demandée. Le génotypage de
l’apolipoprotéine E n’est en aucun cas conseillé à ce stade.
TRAITEMENTS
La prise en charge thérapeutique d’un patient présentant une maladie d’Alzheimer est multifactorielle
impliquant l’intervention de tous les acteurs de soins.
- Le traitement médicamenteux peut être spécifique ou non. Les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase
sont les seules molécules destinées exclusivement à retarder l’évolution de la maladie d’Alzheimer. Ils
bloquent l’action des cholinestérases, compensent le déficit cholinergique particulier à la maladie et
permettent à l’acétylcholine de jouer son rôle dans les processus de mémorisation et dans la pensée.
Ces molécules, prescrites en première intention par un spécialiste et efficaces dans plus de la moitié
des cas, permettent de stabiliser durant une certaine période l’évolution des symptômes qui
caractérisent la maladie. Ils s’adressent aux patients présentant des démences débutantes à modérément
sévères. D’autres traitements comme les anti-oxydants, les neuroprotecteurs, les anti-inflammatoires
non stéroïdiens au long cours ou les traitements hormonaux substitutifs de la ménopause, seraient
susceptibles d’améliorer les performances intellectuelles de ces personnes. Enfin, il semble primordial
d’éviter la prescription de molécules susceptibles d’altérer les fonctions supérieures de ces patients
comme les neuroleptiques et les psychotropes de façon plus générale, ainsi que les médicaments
anticholinergiques. La stimulation cognitive, à domicile ou lors de séances d’ateliers mémoires ne
permet pas de réapprendre les éléments oubliés, mais permet de redonner confiance aux patients et de
lutter contre la dépression d’involution.
- Les symptômes de la maladie et leur progression vers une dépendance inévitable au cours des
années d’évolution impliquent un soutien paramédical comportant l’intervention d’infirmières, d’aides
soignants, d’orthophonistes, d’ergothérapeutes et de kinésithérapeutes. De même, le soutien
psychologique apporté au patient et à ses aidants, c’est-à-dire le plus souvent à sa famille, est un
élément majeur de la prise en charge thérapeutique.
- Le soutien social peut se traduire par la mise en place d’aides au domicile. Il intervient également
dans la réalisation de dossiers en vue de l’obtention d’aides financières comme le propose l’Allocation
Personne Agée dépendante.
- Enfin, les patients peuvent avoir besoin d’une protection juridique, représentée par la tutelle ou la
curatelle, pour protéger leurs biens.
CONCLUSION
La maladie d’Alzheimer est actuellement la première cause de démence. Sa prévalence comme son
incidence ne cessent de croître. L’existence de traitements spécifiques de cette maladie et leur
meilleure efficacité aux stades précoces nécessite de poser le diagnostic le plus tôt possible. L’avenir
de la prise en charge thérapeutique de ces patients se tourne vers la recherche de traitements
« étiologiques » en limitant ou détruisant les dépôts de substance amyloïde ou en réduisant peut être
les phénomènes d’apoptose.