L’espace concret, matériel doit accentuer l’architecture du système, ses traits, il révèle un certain « ordre 
» (habituellement camouflé ou adouci) : un mur qui clôt l’espace, des rangées de chaises ordonnées 
implacablement. 
Ordre, nombre et solitude. Les dizaines de chaises sont ordonnées face au mur, dos au public. 
La foule est présente dans la masse de chaises, restées vides, et dans la salle. Acteurs et spectateurs 
sont face au mur. Les acteurs sont perdus dans la multitude de chaises alignées. Ils errent dans cet 
espace, extirpés du flux, retirés de la circulation, isolés (les lapins pris dans les phares). Mais ils n’en 
bouleversent pas l’ordre, ils y restent soumis, terrifiés mais soumis. (…) 
Les écrans sont ici des écrans de contrôle. (…) 
On est à la fois dans la cellule de « contrôle » et dans la cellule « d’observation ». 
 
PARTIE 2 - SATURNE 
Saturne est identifié à Cronos, un des « pères » de Vénus. Lui aussi a donné son nom à une maladie 
(le saturnisme), qui est aussi un état d’âme pour quelques poètes (les poèmes saturniens de 
Verlaine), généralement assimilé à une tristesse ou à une mélancolie, à un écrasement délicat par l’air 
du temps. 
Le temps s’allonge, sans actes, la parole occupe toute la place. 
Retour sur le temps passé. Quelque chose se craquèle. 
 
Saturne est le temps de la « dépression » - presque au sens atmosphérique du terme ! Le temps 
s’allonge, se tord, se « désordonne ». Passé et présent se mélangent, les morts et les vivants. 
L’espace se délite, se défait, l’ordre imposé n’y tient plus. Les acteurs parlent, rêvent et modifient 
l’espace à la convenance de leurs récits, de leurs rêves et de leurs fantasmes. Ils se tiennent, parlent 
et agissent complètement hors du flux, ils ne sont plus soumis à « l’ordre des choses ». 
(…) 
PARTIE 3 - SOLEIL 
Ce temps est celui de l’éclaircie. (…) 
 
Soleil est le temps des hommes libérés de l’ordre implacable de la machine. (…) 
C’est le temps de la libération, du réveil, de la renaissance, du retour au monde avec une nouvelle 
peau… 
Une chose est sûre : les acteurs font face aux spectateurs, ils sont avec eux. Dans quel espace et 
dans quel ordre, ça reste à trouver ! Mais le trajet de la pièce nous fait passer d’un espace  où les 
hommes voient leurs dos et un mur infranchissable, à un espace où les hommes se font face. 
 
Pour exploiter le document C  
 
! Organisation de la pièce 
- Comment la pièce semble-t-elle divisée ? Nommez les différentes parties.  
- Quels points communs repérés et comment les expliquer ? 
- D’après les notes du metteur en scène, renommez le document A et le document B. 
- Comparez les  effets trouvés dans le  premier  exercice,  pour  le  document  A,  aux  propos  du 
metteur en scène. 
- Idem, pour le document B. 
 
! A vous de jouer : 
Pour la dernière partie de la pièce, « SOLEIL », Nathalie Garraud évoque (à ce moment de la 
création)  un  espace  qui  est  encore  à  définir.    A  vous d’imaginer,  de  construire  cet  espace 
d’après ses intentions. Vous pourrez réutiliser les éléments des parties précédentes… ou pas.  
 
 
Entrer dans le texte 
 
1/ Les personnages  
 
Voici les didascalies initiales présentant les personnages : 
- étudiez la désignation sociale des personnages et répartir ces personnages en deux groupes. 
Expliquez l’intérêt de cette répartition en confrontant ces personnages à l’espace dans lequel ils 
se trouvent. 
-étudiez  la  répartition  des  rôles  féminins  et  masculins :  que  remarquez-vous ?  En  quoi  cette 
division est-elle pertinente ?