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ou les situations quotidiennes de soins auprès des patients. Ces apprentissages, conscients et
involontaires, de survenue aléatoire sont des apprentissages incrémentaux concernant des
données ou des ressources modifiées, en lien avec l’évolution des savoirs, des techniques ou
des organisations. Ils sont les plus nombreux, car nécessaires dans l’activité infirmière pour
« savoir agir » dans l’ici et maintenant (leBoterf, 2010). Notre publication concerne ce type
d’apprentissage, la transmission entre pairs y tenant une place privilégiée.
Présentation des résultats
Au total, les trente infirmiers déclarent prés de 500 apprentissages composés de
savoirs, savoir-faire et attitudes. Soit 16,5 en moyenne par personne pour tous les
apprentissages confondus : les savoirs sont de l’ordre de 10 apprentissages par personne, les
savoir-faire de 3 par personne, les attitudes entre 1 à 2 par personne. Les savoirs, représentant
67% des apprentissages déclarés, concernent l’institution (administration, culture, valeurs,
organisation, projets, outils de communication intranet) ou des savoirs théoriques spécifiques
au service relatif à la spécialité (les progrès matériels et médicaux, les nouvelles molécules,
les pathologies, les techniques opératoires, et techniques de soins) et les soins infirmiers qui
en découlent, les protocoles et procédures d’entrée, de techniques de soin). Les savoir-faire
représente 21% (mise en œuvre de protocoles, de soins techniques, de commandes) et les
attitudes 9% (gestion de stress, de conflits, prise de position, savoir dire non). Deux
dimensions prépondérantes permettent de les préciser : les dimensions thérapeutique et
organisationnelle avec respectivement dans les deux cas : 53% et 12% pour les savoirs et 34%
et 17% pour les savoir-faire. La dimension thérapeutique des apprentissages est en lien avec
les évolutions scientifiques et techniques, le développement des procédures qualité.
L’infirmier apprend des gestes techniques, des procédures pour agir en situation, être
opérationnelle. La dimension organisationnelle des apprentissages est significative de
l’évolution des structures internes et externes à l’hôpital (la sectorisation, la répartition en
pôles d’activités, les parcours de soins des patients, les réseaux de soins, la collaboration), de
la rationalisation (économie, efficience) du processus qualité (certification des hôpitaux
(V2012,) du mode de management (mode participatif), des conditions et des modes de travail
(ajustement des effectifs, pénurie, flexibilité du travail). Ces savoirs et savoir-faire
représentent 89% des apprentissages.
La majorité de ces apprentissages, conscients et involontaires, se réalisent à l’occasion
de situations de soins dans le service auprès d’un patient, lors d’une activité de soins dans
laquelle l’infirmier agit. Ils ont lieu avant ou pendant l’activité par ce que nécessaires à la
réalisation de cette activité. Les infirmiers déclarent apprendre pour développer des
compétences pour 53% et gérer les situations de soins à 11%, assurer des soins de qualité à
25 % ou encore pour 11% informer le patient. 17% des infirmières déclarent apprendre
seules. 83% apprennent grâce à des ressources humaines : leurs pairs pour 44% puis avec les
médecins pour 27%. Les 12% restants sont répartis entre responsable qualité, agents
administratifs, autres paramédicaux ou patients. Le téléphone est un outil qui permet de
contacter la personne ressource au bon moment, pour répondre à un besoin d’information. La
majorité d’entre elles apprennent à partir d’une information transmisse par une autre
personne. Il est question de « transmission » en tant qu’action de transmettre, de faire passer
quelque chose à quelqu'un ». Une personne transmet une information à une autre,
l’information devient une nouvelle ressource qui peut être combinée avec d’autres pour être
compétent ou encore moyen d’apprentissage. Le résultat de cette action, est, in fine, la
réalisation d’un apprentissage par l’infirmière qui reçoit l’information. Ces apprentissages
sont des apprentissages professionnels informels définis comme : « tout phénomène
d’acquisition et/ou de modification durable de savoirs (déclaratifs, procéduraux ou
comportementaux) produits en dehors des périodes explicitement consacrées par le sujet aux