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II. L’éthique est lutte. Elle exige du courage, et se présente comme devoir de :
- résister aux dérives d’une société perturbée par des “éthiques” relativistes,
ambiguës, harcelées par les idéologies du succès à tout prix, sous la pression des
“bénéfices” financiers et physiques à procurer au champion, à n’importe quel niveau;
- donner un sens à la plénitude et à la richesse de la vie; face au cynisme et à la double
morale que certains adultes et médias tiennent pour acquis, certains jeunes vivent
notre époque comme vide de sens; le manque de sens de la vie est aussi cruel que
l’absence d’oxygène : c’est l’asphyxie;
- remonter le courant qui expose certains jeunes aux risques d’être asservis par les
intérêts, les flatteries et à la complicité qui les guettent; les jeunes considèrent le
sport comme un langage universel, mais ils doivent être éduqués à le maîtriser.
III. L’éducation et la culture sont les clés d’accès à l’éthique et à l’adoption de son code, en
tant que système de règles qui lient la vertu intérieure au comportement extérieur.
IV. Recourir au dopage est une tricherie; cela porte atteinte aux droits de chacun de se
battre à égalité de chance et peut priver le concurrent loyal de résultat dans les
compétitions. Le dopage trompe l’espoir et la confiance des jeunes dans la vérité et la
justice de l’avenir.
V. Le refus du dopage n’admet pas d’exceptions, car, en effet :
- admettre une “éthique spécifique” pour les sportifs de haut niveau signifie non
seulement les exposer à d’éventuels dommages à leur intégrité psychophysique,
parfois mortels, mais c’est tout d’abord réintégrer par le biais de raisons douteuses
l’acceptation de la double morale (nécessité d’“intégrer” dans l’organisme les énergies
dépensées par l’excès d’efforts insupportables sans “charge”; distribution d’une
partie des “bénéfices” aux sports dits “pauvres” ou aux “pépinières juvéniles”, etc.);
- admettre une “éthique spécifique” pour les sportifs de haut niveau signifie autoriser
les jeunes à les imiter, en faisant recours au dopage, perpétuant ainsi le clivage entre
dignité et sociabilité de l’homme d’un côté et recherche amorale du succès de l’autre,
En plus, cela expose les jeunes aux risques les plus graves pour leur santé, puisqu’ils
sont dépourvus de l’entourage de spécialistes du “mesurage” des seuils de la
transgression médicale qui, parfois, entoure le champion.
VI. L’éthique nécessite une concentration constante sur les valeurs : des valeurs vécues,
acceptées, intériorisées. Le destin de tout homme, de tout jeune est dans ses mains : il
peut aller vers l’esclavage ou vers l’espoir.
Le sport possède des vertus, mais ce sont des vertus qui s’apprennent. Chaque membre du
Panathlon International doit se sentir responsable de cette mission éducative au profit
des jeunes.
* * *
Le droit sportif
I. Les règles des différentes fédérations sont actuellement fragmentaires et contrastées.
Ce morcellement est la cause du désarroi des athlètes, parfois même des dirigeants, ainsi
que source de doutes parmi les organes de jugement sportifs ou étatiques. En outre, il
est souvent perçu comme source d’injustice en raison des différences de traitement dans
des circonstances analogues.
II. Il faut donc parvenir à une harmonisation supranationale des législations, des règlements
et des procédures, contraignant tout mouvement sportif national et international.
III. Le CIO est reconnu comme le promoteur naturel du processus de coordination et
d’harmonisation des règles, grâce aux moyens en vigueur ou à créer.