Toute seule ou est-on toujours tout seul dans la vie

Dossier d’accompagnement
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Toute seule
ou est-on toujours tout seul dans la vie ?
Théâtre
Compagnie La Berlue
Bruxelles / Belgique
Informaons :
Ce spectacle est accessible à parr de : 6 ans
Durée du spectacle : 60 minutes
Tarifs : 3,80 € (classes aliées à l’USEP), 4,80€
Pour tout renseignement, contacter :
Ligue de l’enseignement Doubs et Haute Saône :
Cyril Devesa
03 81 25 06 39
Ligue de l’enseignement du Jura :
Jean-Jacques Megel-Nuber
03 84 35 12 00
Le spectacle auquel vous allez (ou aurez) assisté est l’adaptaon d’un livre de Grégoire Solotare.
La queson de la solitude est au centre de Toute seule, paru en 1998.
L’histoire
Fleur, une lapine de 7 ans, qui vit entre sa maman et son papa, en bonne entente avec son frère,
s'interroge au point d'en perdre le sommeil : « Est-ce qu'on est seul dans la vie, oui ou non ? »
Elle imagine qu'en traversant la forêt, elle trouvera réponse à sa queson. Les rencontres
successives se révèlent décevantes, elles ne l'aident guère, tant les avis de ses interlocuteurs sont
contradictoires. Pour les uns, c'est oui, pour d'autres non, pour d'autres encore, c'est l'indécision.
Fleur avait toutefois fait la connaissance d'un ours qui l'avait accompagnée au long de sa
quête. Au départ, il avait ignoré la queson, comme s'il ne l'avait pas entendue. À la n du
voyage, Fleur se fait insistante.
« Voilà, j'ai traversé ma forêt », dit-elle en regardant les arbres au loin. « Mais je n'ai
toujours pas de réponse à ma queson. Ours , réveille-toi ! Tu ne veux pas répondre à
ma queson ? » « Si nous allions chercher quelque chose à manger ? », dit l'ours en
s'érant. « Est-ce qu'on est seul dans la vie, oui ou non ? » insista Fleur.
« Si je vais chercher quelque chose à manger, tu seras toute seule, et moi aussi. Si c'est toi
qui y vas, ce sera pareil. Nous serons seuls. Par contre, si nous y allions tous les deux... C'est
comme tu veux, tu comprends ? C'est à toi de choisir si tu veux être seule ou non. » « Alors,
c'est ça la réponse ! » s'écria Fleur. « Je crois qu'elle me plaît. »
La réponse est simple, évidente presque, mais pas innocente. À chacun de forger son
desn, ce qu'a fait Fleur ultérieurement, en se montrant à la hauteur de ses choix.
Ce livre est désormais épuisé. Côté Cour en possède un exemplaire qui peut vous être prêté si
vous le désirez. Pour cela, contactez-nous… (voir page 2).
Traiter du thème de la solitude, par Grégoire Solotare...
"Pour moi, c'est le thème de la vie : la vie n'existe qu'en société, dans la mesure l'on rencontre
les autres. À l'occasion de ces rencontres, la vie prend un autre chemin et il arrive des choses,
heureuses ou malheureuses. C'est ce qui m'intéresse dans la vie. La solitude, par contre, est un
verge, un senment émoonnel très fort. Les enfants qui n'ont pas d'amis construisent eux-
mêmes un microcosme ils sont solitaires par rapport à une société qui a l'air heureuse. La
solitude forcée est une horreur alors que la solitude choisie est très agréable. (...) C'est une
queson humaine très forte de savoir quel chemin on va prendre. Les enfants ne se posent pas
nécessairement cee queson, pourtant c'est une queson subliminale de l'enfant.
Entreen avec Grégoire Solotare mené par Madeleine Couet-Butlen, CRDP de l'académie de
Créteil. hp://www.crdp.ac-creteil.fr/telemaque/document/solotare.htm
Toute seule
Pour moi, Toute seule est un voyage iniaque. C'est une histoire simple, sans grands eets, qui
avance doucement.
L'histoire d'un quesonnement. "Est-ce qu'on est seul dans la vie ? "
Une queson qui en pose d'autres.
Et si la solitude était bonne à vivre ? S'il fallait l'apprivoiser comme un animal sauvage ?
Comme à la n des contes zen, celui qui cherche partout une réponse à ses quesons découvre, le
plus souvent par une rencontre, que cee réponse est en lui, qu'elle l'accompagne depuis toujours.
On ne peut rien enseigner à autrui, on ne peut que l’aider à le découvrir lui-même. Galilée
Toute seule, c'est l'histoire d'une rencontre. On dirait que l'ours aendait Fleur dans la forêt. Un
ours. Le symbole de l'animal solitaire et sauvage. Tellement diérent des lapins domesques. Celui-
ci est un jeune ours de sept ans, comme elle, qui lui dit: « Si tu veux, je t'accompagne ». Et elle
accepte; elle part à l'aventure avec lui.
Ce compagnon de route et de jeux ne répond pourtant jamais aux quesons de Fleur. Ce n'est qu'à
la toute n qu'il lui ouvre les yeux sur la liberté de faire des choix dans sa vie. Choisir plutôt que
subir, choisir d'être seul(e) ou pas.
A propos de la forêt… comme personnage
Quelle forêt ? Il y a la forêt réelle, celle on se promène. Ce lieu d'immersion dans un univers
diérent, lieu de retour à la nature, au calme, à la liberté. Le réveil de nos sens engourdis. Dans la
forêt qui est grande et inconnue, qui fait peur aussi, on peut marcher, courir, perdre son chemin,
aller à travers tout, écouter, crier, découvrir, senr les saisons par tous les sens. La forêt est
habitée. On peut y rencontrer des bêtes sauvages. L'ours fait pare de la forêt. Et il y a la forêt
symbolique. Traverser la forêt dans les contes, ça ne veut pas dire aller faire une pete balade dans
les bois. L'orée de la forêt est comme une fronère que l'on franchit pour aller à la rencontre de
son desn. Y entrer, et la traverser, c'est accepter de perdre ses repères. De se confronter à ses
quesons et ses peurs. Accepter de se perdre pour se retrouver. Cela demande du courage. Parr
dans la forêt transforme et fait grandir. On en ressort plus mûr, libre d'être qui on veut être. Pour
moi, la forêt, comme la scène de théâtre, est un endroit on remet le monde en queson. Tout
les deux permeent cee distance d’avec le quodien. Le rapport au temps change. L’imaginaire
s’acve. Ce sont des endroits de transformaon.
Dans Toute seule la forêt est au centre de l'histoire. Plus qu'un lieu, c'est devenu un personnage. A
la fois la narratrice de l'histoire et le premier moin, elle tend le l et garde le contact avec les
enfants-spectateurs tout au long de la représentaon. C'est elle qui, à vue, plante le décor, rend la
forêt vivante en faisant des sons, des bruits, en manipulant des éléments mobiles du décor, en
faisant évoluer l'espace traversé par les deux autres comédiens. C'est elle encore qui joue tous les
autres habitants de la forêt rencontrés par l'ours et la pete lle lapin. C'est elle qui parle de ce qui
se passe dans la tête de Fleur aux moments les plus sensibles, les plus inmes, rendant audible le
dialogue intérieur et les quesonnement de notre pete héroïne. C'est elle enn qui ouvre et
ferme le spectacle comme on referme un livre.
Notes de dramaturgie
Par Violee Léonard, meeure en scène du spectacle.
La solitude, ou le senment de solitude, est une noon que l’on aborde assez peu en classe.
La solitude est dicile à mesurer et à quaner. A travers la proposion que nous vous
faisons de découvrir ce spectacle, nous avons trouintéressant de vous proposer un atelier
philosophique an de tenter de rééchir, avec vos élèves à une dénion de ce senment.
Qu'est-ce que l’atelier philosophique ?
L’atelier philosophique avec des élèves est une acvité de médiaon, c'est-à-dire qu'elle vise
à faciliter l'entrée dans les apprenssages. Ce n’est pas un enseignement. Il n'y a ni
programme, ni évaluaons. C’est donc une acvité qui introduit du non scolaire dans le
scolaire, au même tre que l’art, la culture ou toute autre médiaon. Cee acvité constue
une expérience de vie pensante, pour les enfants. C’est donc une acvité pédagogique qui
relève du projet de l'enseignant. Elle propose un cadre rigoureux, clair, tout en ménageant
une souplesse de mise en œuvre au niveau de la classe.
C’est une praque accessible à tout enseignant qui désire s’engager. Aucun niveau
d'experse en philosophie n’est requis.
Les objecfs
- L'atelier philosophique vise à permere, à tous les élèves, de faire l'expérience
irremplaçable d'être à la source de leur pensée, d'oser explorer leur pensée, de s'autoriser à
penser, en faisant parciper les enfants au débat sur des quesons de la vie. En rééchissant,
les élèves changent de statut : ils deviennent « co-rééchisseurs » des problèmes de la vie, de
civilisaon.
- Cee expérience, à la fois personnelle et groupale, valorise la construcon identaire et
l'accès au sens. Du point de vue de l’enfant, les ateliers philosophiques lui font vivre
l’expérience de se propre capacité à produire de la pensée sur des quesons importantes.
Cee découverte par l’enfant de sa propre capacité à penser précède tout apprenssage
didacque du raisonnement philosophique. Elle est indispensable pour que le travail de la
pensée soit inves par un sujet qui pense. Elle permet à chacun de dépasser ses parcularités
pour fonder sa singularité.
- Cee praque part des quesons des enfants, quesons en écho avec les énigmes de la vie,
de celles qui n'appellent aucune réponse dénive. Le cadre est susamment rassurant pour
donner envie à chacun d'inventer sa vie, en pensant tranquillement, sans crainte dans ce
groupe de pairs, tous sont des interlocuteurs valables. Les enfants découvrent le
senment d'appartenance à une communauté humaine en construcon, parce qu'ils la
pensent ensemble.
Il est à noter que ce disposif met en lumière les étapes " naturelles " de la construcon de la
pensée de l'enfant : des émoons aux mots puis aux idées, ce sont les préalables à la pensée
philosophique. Elle permet l’éveil de la pensée réexive par la découverte du rôle de
l’intériorité dans l’élaboraon de la pensée. L’atelier philosophique permet de faire
l’expérience d’un ux connu de pensées silencieuses et explicites, qui se fécondent les unes
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