(présence ou non de réseaux de sociabilité ou,
autrement dit, "de x contacts avec autrui dans un
temps donné") et l'anomie (présence ou non de
ces matériaux de l'échange que sont les options
partagées ou, autrement dit, "de la même vision
du monde").
3. Problématisation: sur la base du croisement de
ces deux dimensions, on peut imaginer quatre cas
de figure: a) intégration + et normativité +; b)
intégration + et normativité -; c) intégration - et
normativité +; d) intégration - et normativité -.
On pourrait dès lors décider que ce qui nous
intéresse consiste dans le cas de figure "d", ce qui
nous porterait à prédéfinir alors le sentiment de
solitude comme l'expression d'un manque qui
traduit un état d'isolement relationnel, défini
comme "l'articulation entre la rareté des occasions
d'échanges relationnels entre un agent et son
milieu social et la pénurie de matériaux
d'échange". Il s'agit donc là de l'élaboration d'une
théorie (préalablement construite et non validée à
ce stade) de "la solitude".
4. Opérationalisation: il convient donc d'abord de
se centrer sur un public de personnes qui vivent
seules et de définir un "observable" relatif à
"l'articulation" considérée; un indicateur peut être
proposé à ce stade, du côté de la variable
dépendante: le nombre de conversations à
caractère personnel, d'une durée supérieure à 5',
réalisées en une semaine; une valeur inférieure à
5 sera considérée comme caractéristique de
l'isolement relationnel (Pan Ké Shon, op. cit.).
Que se passe-t-il du côté des variables
indépendantes? Pour étayer cette "théorie de la
solitude", il faut identifier, parmi les personnes
vivant seules, des ensembles sociaux
différenciables sur la base de "chances"
(probabilités) d'avoir des occasions d'échange à
contenu personnel (valeurs) avec autrui: par
exemple la variable "état civil" dont les modalités
seraient : divorcés / célibataires / veufs (imaginer
d'autres variables!).
4. Hypothèses:
- hyp. théorique générale: le sentiment de solitude
est dépendant du degré d'intégration et d'anomie;
- hyp. de la recherche: parmi les personnes vivant
seules, le sentiment de solitude est occasionné par
l'articulation entre la rareté des occasions