Après une brève introduction dans laquelle Quentin Deluermoz explique le choix des bornes
chronologiques, il consacre un chapitre à la révolution de 1848. Sans s’étendre sur les causes (on
devine qu’elles ont été traitées dans le tome précédent de la série), l’auteur relate les événements
parisiens. Il s’appuie sur des citations du 22 et 25 février du quotidien Le Siècle pour montrer la
rapidité de la révolution. Avant de passer en revue le gouvernement provisoire qui se met en place à
l’Hôtel de Ville de Paris et surtout une de ses premières décisions : « Le gouvernement provisoire
veut la République, sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. » Quentin
Deluermoz consacre un paragraphe aux liens entre 1848 et 1789 : « Février 1848, était-il répété, ne
rouvrait le cycle des révolutions que pour mieux le réussir, puis le fermer, cette fois définitivement :
n’était-on pas débarrassé des “excès” de 1793 et n’apportait-on pas ce qui, rétrospectivement, avait
manqué en 1830 : la souveraineté populaire, la République, le suffrage universel ? » (p.20). Après
s’être intéressé à la capitale, l’auteur nous expose les réactions à la révolution en province, en notant
que l’information de la chute de Louis-Philippe y arriva rapidement grâce aux lignes télégraphiques. Il
nous dresse une liste de différentes réactions selon les villes et leurs couleurs politiques, en insistant
sur l’importance des banquets et des pétitions qu’y sont écrites dans « les villes, bourgs ou zones
plus rurales ». Pour prendre encore plus de recul, après Paris et les régions, l’auteur nous expose la
situation internationale au moment du « Printemps des peuples » : « Peut-on réellement parler de
révolution européenne ou s’agit-il de la juxtaposition de plusieurs révolutions en Europe ? » (p.29).
Après avoir noté la décision du gouvernement provisoire de mettre en place l’impôt des « 45
centimes » et les mécontentements qu’elle entraine à droit (manifestation des bonnets à fourrure)
comme à gauche (manifestations du 17 mars), l’auteur s’intéresse aux élections du 23 avril. Ces
élections étant les premières au suffrage universel masculin, il y consacre quelques pages en donnant
de nombreux exemples sur les situations en province.
Pour clore ce premier chapitre, l’auteur s’intéresse au mois de juin qui met fin à la révolution de
1848. Quentin Deluermoz, commence par nous présenter la composition de l’Assemblé constituante
et les tensions qui y règnent. En quelques pages, l’auteur résume la série de décisions et
d’événements (la perception de l’impôt des 45 centimes, le « 15 mai », la crise industrielle, la
fermeture des ateliers nationaux) qui provoque les « journées de juin ». En présentant en détail les
combats Parisiens et « la tuerie de fin d’insurrection » (p.54), Quentin Deluermoz cite de nombreux
historiens ou philosophe : Karl Marx, Louis Hincker, Mark Traugott, David El Kenz, Jean-Clément
Martin, Alain Corbin). Mais il nous donne aussi « un essai d’analyse » sur le massacre : « il semble
alors mettre aussi un terme à la perspective d’une République démocratique et sociale. Le sang qui
recouvre les rues de Paris rappellerait ainsi que le pouvoir ne vient plus de ces pavés ternis d’un voile
rouge, mais bien de la Chambre élue par la nation ».
Il poursuit chronologiquement par la Deuxième République, en s’intéressant aux élections
présidentielles et législatives pour dresser un portrait des courants politiques et de la « politisation »
des Français. L’auteur nous présente Louis-Napoléon Bonaparte et son succès à l’élection
présidentielle. Puis avec les élections législatives, il présente les différences de résultats entre les
villes et les campagnes pour expliquer la victoire des conservateurs. Dans ce passage, Quentin
Deluermoz, malgré un souci de synthèse, arrive à brosser un portrait assez accessible de la
politisation des régions françaises sans volonté de simplification. En passant rapidement sur la
« République conservatrice », l’auteur arrive à l’analyse du coup d’État du 2 décembre 1851, sa