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Historiographie Citoyenneté, république, démocratie
●COLLOQUE D’AVIGNON EN MAI 2000 SUR LE 1ER EMPIRE
Maurice Agulhon, Marianne au combat : l’imagerie et la symbolique républicaine de 1789 à 1880, Paris, 1979.
Etude monuments et façades : décor urbain.
Polysémie de l’imagerie + symboliques répblicaines ont été calculées par les dirigeants, interprétées, voire
réinterprétées par les élites et peruçues par la foule→mesure les discordances entre les idées et les
représentations.
Etude image de la Liberté qui s’inscrit ds une lgue tradition iconographique. 1789-1792 : prééminence de la
liberté s’accentue.
10 août 179 qd il faut remplacer emblèmes de l’Etat image de la Liberté devient officielle ms est ambiguë.
Pr M.Agulhon, c’est entre 1830-1849 que se fige les 2 images de la Rép : Liberté-sauvageonne + allégorie de la
puissance, de la victoire.
Gvernement répugne à la symbolisation féminine→le « génie » censé figurer la Liberté au sommet de la colonne
de la Bastille est un jeune homme ailé.
Durant année 1848, division symbolique s’accomplit + rivalité des 2 images. L’1 l’emporte ds la rue, sur scène
des théâtres, l’autre ds les concours officiels. Dualité de l’iconographie = reflet de l’ambiguité de la 2nde Rép.
Allégorie de la Rép sereine assise sur un trône, drapée, front ceint d’olivier, armée du glaive, avec emblèmes de
l’égalité, du travail, de la légalité (niveau, ruche, urne...)→≠de la Rép des barricades seins nus, bonnet phrygien,
pique, torche, drapeau...
Avec élection de Bonaparte, image officielle s’étiole : dépolitisation du décor. La Fr remplace la Rép (seuls
Montagnards du Midi continuent de vouer un culte). Cdp, usage +++ de Marianne (d’abord sobriquet utilisé par
dérision durant An II) qui désigne à la fois Rép et la société secrète qui prépare sa venue (cf affaire Trélazé en
1854).
Eclipse durant 2nde Empire.
Commune = drapeau rouge.
Véritable novation = en plein Ordre moral→x des Mariannes ds les dpts du Midi malgré hostilité des autorités.
Elles entrent même ds les mairies radicales.
Marianne entre 1876-1880= Rép sage , sans bonnet phrygien, dessinée sur le modèle de 1849.
APRILE (Sylvie), La révolution inachevée, 1815-1870, Paris, Belin, 2010.
Sylvie Aprile a choisi un plan assez classique, qui respecte les césures liées aux régimes politiques, mais inclut des
chapitres traitant d’une période plus vaste et destinés à rendre compte, entre 1815 et 1848 par exemple, de
l’évolution économique et intellectuelle, ainsi que des rapports internationaux de la France. Mais même dans les
chapitres consacrés à l’histoire politique, elle évite de s’enfermer dans le récit au jour le jour et cherche à mettre
en évidence des caractères plus profonds et plus significatifs de la période. Ainsi, dans le chapitre consacré à la
Monarchie de Juillet, elle consacre quarante pages aux « fabriques de l’opinion, le roi, la Chambre, l’esprit public
et la rue ». De même, elle fait place, dans tout le volume, aux aspirations et combats des femmes, trop souvent
négligés, et donne toute leur place aux grands mouvements sociaux (quinze pages sur juin 1848, plus favorisé à
cet égard que la résistance au coup d’État en 1851). Si la réflexion sur les grandes tendances de la période est
présente dans tout le livre, elle est un peu plus systématisée dans le chapitre XII « L’atelier de l’historien ».
Quatre thèmes ont été retenus : Revisiter le XIXe siècle français, A quoi pensaient les historiens du XIXe siècle ?,
Usages et mésusages de la littérature, Le premier siècle du regard photographique. Ils ne sont pas exactement de
même nature. Dans le premier thème, Sylvie Aprile examine les nouveautés historiographiques qui ont
approfondi notre connaissance de la France à l’époque de la monarchie parlementaire, tendant à dépasser
l’opposition entre deux histoires « irréconciliables », celle de la Seconde République et celle du Second Empire
en portant un jugement plus équilibré sur l’une et l’autre, et inscrivant plus profondément l’histoire de la France
dans une histoire européenne. Le second thème revient sur l’émergence au cours de cette période de l’histoire,
qui passe « de l’art à la science », tout en étant profondément marquée par des débats idéologiques. Le troisième
aborde la question problématique de la littérature comme source historique, la prodigieuse vitalité de la littérature
à cette époque ayant inci les historiens à l’utiliser longtemps sans précautions méthodologiques suffisantes. Enfin
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le dernier thème, illustré par de beaux documents, signale l’apparition et le développement, pendant cette période,
de ce qui deviendra un grand facteur de représentation et de connaissance de la réalité, la photographie.
Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Françoise Vergès, La République coloniale. Essai sur une utopie, Paris, Albin
Michel, 2003.
Écrit par deux historiens et une politologue, cet ouvrage se veut le manifeste d’une « école » critique du fait
colonial dans la période républicaine, des années 1880 à nos jours. La méthode utilisée consiste à envisager
l’histoire de la colonisation, non du point de vue européocentriste qui a prévalu jusqu’alors, mais sous l’angle des
indigènes, dont les colonisateurs ont ignoré la civilisation pour les considérer comme des « sauvages » à éduquer.
A partir de là, les auteurs soulignent les contradictions de la « République coloniale » dont la mission civilisatrice
repose sur une utopie, l’alignement des populations colonisées sur le modèle occidental sans que soient
véritablement mis en oeuvre les moyens d’y parvenir : la proclamation de principes de liberté et d’égalité
régulièrement bafoués dans la pratique quotidienne ; l’instauration de l’hégémonie des colons en lieu et place du
progrès, de la justice et de l’État de droit, en vertu de la conviction de la supériorité raciale des Européens.
Jusque-là, on se trouve en présence d’un constat historique peu contestable.
Mais les auteurs ont une autre ambition, celle de conduire la République à reconnaître ses « crimes coloniaux » et
à mettre en procès les Victor Hugo, Jaurès, Ferry ou Gambetta, apôtres de l’extension aux « peuples inférieurs »
des bienfaits civilisateurs de la France républicaine. On change ainsi de registre, troquant la méthode critique
contre l’instrumentalisation de l’histoire, confondant le champ de l’analyse et celui du jugement de valeur,
brandissant un anachronique devoir de mémoire fondé sur nos vues contemporaines au risque de ne rien
comprendre à la culture politique des hommes du XIXe siècle.
Philippe Biard, Pierre Bourdin, Silvia Marzagalli, Révolution, Consulat et Empire (1789-1815), Paris, Belin, 2009.
-Consulat et de l’Empire, aujourd’hui au centre des nouvelles recherches des historiens.
-questions économiques et sociales, les religions, l’histoire culturelle, la Contre-Révolution et l’émigration, les
relations internationales et les problèmes coloniaux, les questions militaires si obsédantes à partir du printemps
1792, car les tambours de la guerre alors n’ont cessé de battre pendant plus d’une génération...
-Dans «l’atelier de l’historien» sont évoqués différents thèmes renouvelés et/ou suscitant toujours des
questionnements, voire des controverses. Ainsi, un aperçu de l’historiographie de la période rappelle à quel point
la Révolution, le Consulat et l’Empire ont été, deux siècles durant, un enjeu dans les querelles entre historiens,
tant que l’idée même de Révolution déclenchait des oppositions partisanes, aujourd’hui en grande partie
apaisées.
-analyse de sources vives, comme les pamphlets ou les images
-plusieurs approches sont proposées sur des questions ayant fait l’objet d’études tout à fait neuves: les élections
dans la période révolutionnaire, la vente des Biens nationaux, la première abolition de l’esclavage, la place et le
rôle majeurs des femmes dans la Révolution, la singularité de la Révolution française dans ce qui fut nommé
«Révolution atlantique»…
BERSTEIN (Serge), et Michel Winock (dir.), L'invention de la démocratie, 1789-1914, Paris, Ed. du Seuil, 2003 ,
REED. « POINTS », 2008.
Cet ouvrage décrit le phénomène majeur inauguré par la Révolution française : la montée en puissance de la
démocratie.
Si la Révolution échoue à donner aux Français une constitution durable ?, une série de régimes politiques se
succédant, entre coups d’État et révolutions ?, elle n’en a pas moins affirmé le principe de souveraineté populaire
au détriment de celui de la royauté de droit divin. La poussée démocratique devient alors le fil conducteur de
l’entrée de la France dans la modernité, symbolisée par l’établissement du suffrage universel et l’enracinement du
régime républicain
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Patrick Cabanel, Le Dieu de la République, Rennes, PUR, 2003.
-protestantisme et laïcité.
-évoque l'importance des femmes, d'Hermione Asaki-Quinet, veuve influente du grand homme, à Pauline
Reclus-Kergomard, l'organisatrice des écoles maternelles en passant par Julie Velten-Fabre, première directrice
de l'École normale supérieure de Sèvres et Clarisse Gauthier-Coignet auteure de manuels de morale et
d'instruction civique. À une époque « la » femme était l'enjeu des deux France (il faut qu'elle « appartienne à
l'Église » ou qu'elle « appartienne à la science » affirmait Ferry), des protestantes ont joué un rôle actif dans la
voie d'une émancipation féminine laïque.
DELUERMOZ (Quentin), Le crépuscule des révolutions 1848-1871, Paris, Le Seuil, 2012.
Il essaie de réunir deux choses qui peuvent apparaître contradictoires mais qui sont, en réalité, complémentaires:
d’un côté, les changements inéluctables associés à la modernité (un mot, rappelle-t-il, qui date des années 1860),
y compris la technologie, l’affermissement de l’État, l’urbanisation, l’intégration du territoire; et de l’autre, les
incertitudes, les conflits, les balbutiements. Quentin Deluermoz suggère pour caractériser ces années le symbole
du sphinx, souvent évoqué par les contemporains: il fallait trouver une réponse à l’énigme de la modernité ou
risquer d’être dévoré par elle. Car c’est bien la conscience de frayer un chemin nouveau et sans retour qui
caractérise cette époque. Comme le soulignait l’historien victorien James Froude à la fin du siècle, à propos des
années 1840-1850: «Tout autour de nous, les bateaux-phares intellectuels avaient largué les amarres […], les
boussoles ne montraient plus le nord». Il coexiste alors en France comme en Angleterre et partout en Europe
une croyance obstinée dans le Progrès en même temps qu’une crainte profonde que tout pourrait se terminer en
décadence, sinon en catastrophe. On peut penser à Flaubert: «Pécuchet voit l’avenir de l’Humanité en noir […]
Bouvard voit l’avenir de l’Humanité en beau». En Angleterre les craintes (et aussi les espoirs) sont plutôt morales,
sociales, religieuses et économiques. En France, bien sûr, c’est la politique qui reste la plus grande
préoccupation, inspirant des attentes et des craintes exagérées, tandis que les Français donnent au monde le
spectacle de la mise à l’épreuve de toutes les variantes de la politique alors imaginables.
Pr auteur : 1871 = « crépuscule des révolutions classiques ». Quentin Deluermoz est en accord avec Jacques
Rougerie. La Commune, plus dépendante encore d’une conjoncture parisienne improbable que la République de
1848, reste sans grand écho en province, et inspire plutôt l’incompréhension ou l’horreur à l’étranger: en fait, elle
arrive «après le temps de ces plus grands soubresauts», ceux du Printemps des Peuples. Les Communards ne
retrouvent pas des circonstances aussi favorables qu’en février 1848, et certains d’entre eux craignent avec raison
de nouvelles Journées de Juin: le pouvoir de l’État, malgré la victoire de l’Allemagne et les changements subits de
gouvernement en septembre 1870 et en février1871, est bien plus solide et plus soutenu qu’en février 1848 (ou
qu’en juillet1789). Paradoxalement, la victoire de l’Allemagne, qui rend possible (et même probable) la
Commune, rend également possible (et très probable) la victoire écrasante des Versaillais, car le pays en général
aspire surtout à la paix et à un gouvernement stable.
1871 est aussi une aube non pas celle des révolutions futures, mais, nous dit Quentin Deluermoz, celle du
système parlementaire libéral, qui avait déjà commencé à s’installer au cours des années 1860. Ce système
parlementaire prend finalement la forme républicaine et «conservatrice», mais cet aboutissement, fait de
«tiraillements et hésitations», et bénéficiant d’erreurs commises par d’autres forces politiques, est «tout sauf
linéaire». Pour le républicanisme, nous dit l’auteur, le grand changement est «la dissociation de la révolution et de
la République», achevée par la Commune, mais préparée, entre autres, par les efforts de NapoléonIII et de
Thiers.
Aurélien Lignereux, L’Empire des Français, 1799-1815, Paris, Seuil, 2012.
Une première partie, sur « Les moments napoléoniens », place dans une perspective les années 1799-1812 pour
étudier comment elles finissent la Révolution, puis comment elles conduisent à sortir de la République et enfin
comment on y construit l’Empire. Bonaparte sait faire face à la situation des lendemains de Brumaire en
s’entourant de bons collaborateurs et en se faisant pacificateur : l’auteur montre bien l’œuvre d’apaisement et de
reconstruction, sans oublier de faire état des persistantes oppositions intérieures.
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Une deuxième partie fait une pause chronologique pour envisager « État napoléonien et état de la société », par
une approche d’en haut tout d’abord, « Gouverner la société », puis d’en bas, « De l’Empire voulu à l’Empire
vécu », puis à la Goubert, « Napoléon et 40millions de Français ». Aurélien Lignereux met à profit les nouveaux
travaux sur le Conseil d’État ou le ministère de l’Intérieur pour montrer tant les continuités que les inventions. Il
note également les continuités lignagères dans les services des préfectures et livre une bonne synthèse sur le rôle
des préfets, des sous-préfets et des maires, non sans analyser les appartenances sociales des individus jugés
dignes d’encadrer la société. Il montre que gouverner la société passe par une recomposition sociale
soigneusement contrôlée. Analyse du Code civil. Les processus de contrôle des esprits sont présentés. Les
espaces de refus ne sont pas oubliés.
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