• Leur faiblesse politique ne remet pas en cause le rayonnement culturel des Grecs.
Maîtres de sagesse, les sophistes développent un enseignement de qualité fondé sur la
dialectique et la rhétorique. Les philosophes (Socrate, Platon, Aristote, Épicure, Zénon)
donnent naissance à de nombreuses écoles qui témoignent de la vitalité de la pensée
grecque. Les sciences profitent de cette émulation intellectuelle. Autour de la bibliothèque
d'Alexandrie, les découvertes se multiplient dans toutes les disciplines : géographie
(Ératosthène), mathématiques (Euclide, Pythagore), physique (Archimède), médecine
(Hippocrate), astronomie (Hipparque). L'art (sculptures de Phidias) et l'architecture
(théâtres, temples, portiques) profitent de la même dynamique, laissant derrière eux un
patrimoine d'œuvres dont les proportions se rapprochent d'un idéal de perfection (Vénus
de Milo, série des éphèbes, Parthénon).
La romanisation de l'Europe
Moins intellectuels sans doute, les Romains imposent leur efficacité technique aux Grecs
et fondent un empire qui structure pour longtemps une grande partie du continent
européen.
De la République à l'Empire
• Sous la domination des rois étrusques du VIIe au VIe siècle, Rome instaure la République
vers −510. Lentement, la petite cité grandit. Son développement est toutefois difficile. En
−387, une invasion gauloise menée par Brennus provoque la destruction de la ville. Mais
cette longue période de gestation et d'affrontements militaires avec ses voisins est mise à
profit pour renforcer et développer son organisation politique et militaire.
Rigoureusement structurée, l'armée romaine s'affirme peu à peu comme une arme
redoutable de conquête et d'expansion territoriale. Les guerres puniques contre Carthage
(264-241 puis 218-201 av. J.-C. contre Hannibal) ou la conquête des Gaules (58-52 av. J.-
C.) témoignent de l'efficacité des légions dans leurs manœuvres, les tactiques employées,
leur encadrement rigoureux et leur discipline sévère.
• Après une période de troubles (guerres civiles), un système plus autoritaire (l'Empire)
se met en place à l'instigation d'Octave Auguste (−27). Sous le règne de Trajan (98-117),
il atteint sa plus vaste extension. La paix romaine (pax romana) s'étend tout autour de la
Méditerranée puis à toute l'Europe du Nord-Ouest. À partir du IIIe siècle, toutefois,
l'autorité des empereurs s'affaiblit. Intrigues de palais, faiblesses de certains empereurs,
révoltes populaires en ébranlent les fondations. La pression des peuples barbares sur les
frontières (le limès) est difficile à contenir. Pour en faciliter l'administration, Dioclétien
partage l'Empire en deux (en 286) et le codirige avec Maximien (dyarchie). Mais le
maintien de l'Empire jusqu'en 476 est surtout le résultat des moyens efficaces qui avaient
été mis en œuvre à ses débuts pour contrôler l'espace.
La maîtrise de l'espace
• Les Romains mettent en place les moyens nécessaires pour assurer la surveillance
militaire de leur empire et sa prospérité économique. Ils le quadrillent d'abord de voies
de circulation (300 000 km de routes) qui permettent aux légions de se déplacer
rapidement et au commerce de se développer. Les villes sont reconstruites selon des plans
en damier qui les rendent plus fonctionnelles et elles sont équipées des installations
nécessaires à leur croissance. La construction de monuments utilitaires (aqueducs, ponts,
fortifications, thermes, ports) est privilégiée. Les lieux de spectacle (théâtres et
amphithéâtres) participent de la pacification. La romanisation des peuples consolide
encore la maîtrise que les Romains ont du territoire impérial.