EXPOSITION
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© Didier Rousselet/PM/DR/Fotolia/Université franco-allemande/PLM2/OFAJ-DFJW-
De loin : de fortes
ressemblances
La France et l’Allemagne sont deux pays
voisins qui font partie du même ensemble
géographique. Ils jouissent tous deux d’un
climat tempéré.
Les activités humaines – agriculture, industrie,
commerce – sont comparables. Les paysages
ruraux et urbains se ressemblent.
Les populations ont un niveau de vie, une
qualité de vie, une espérance de vie proches.
Leurs modes de vie s’uniformisent.
Pays veloppés, pays d’immigration, puissances
économiques, l’Allemagne et la France sont
deux éléments importants de l’Europe, ce
continent qui s’unit dans la paix.
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Et surtout, quelques différences
marquantes dues à l’histoire
La langue
L’allemand est une langue germanique alors que le français
est une langue latine. Les Francs étaient des Germains mais
les tribus de l’Ouest, qui vivaient sur le territoire du nord de
la France actuelle, ont été romanisées.
L’héritage religieux
La France est majoritairement de tradition catholique.
L’Allemagne est divisée : elle a été à l’origine de la Réforme
avec Martin Luther mais les catholiques, majoritaires en Rhénanie
et en Bavière, sont aussi nombreux que les protestants.
L’organisation politique
La France est un pays centralisé, l’Allemagne est un État fédéral
composé de « länder ». La France a connu un lent accroissement
de son « pré carré » autour du domaine royal alors que l’Allemagne
fut un pays « à géométrie variable » dont le territoire divisé uctua
sur une grande partie de l’Europe.
De près : bien
des nuances
Climat : La France est plus océanique,
l’Allemagne plus continentale et sans région
méditerranéenne.
Relief : La haute montagne n’occupe qu’un
mince liseré dans le sud de l’Allemagne. Elle
est plus présente dans le paysage français.
Activités : L’Allemagne est une plus grande
puissance industrielle, la France, une plus
grande puissance agricole.
Population : L’Allemagne est plus dense
et plus urbanisée que la France.
Des pays proches
mais différents
Hier
« Ces amis qui ne
se connaissent pas. »
Laetitia Darmon, Entretien avec
Claire Demesmay, chercheuse au
Cerfa (Comité d’études des relations
franco-allemandes).
Principaux groupes linguistiques
Roman Germanique Slave
La limite des langues
latines et germaniques
ne correspond pas
aux frontières. Elle court
sur les territoires de
la France, la Belgique,
le Luxembourg,
la Suisse et l’Italie.
Statue de Martin Luther
à Wittenberg.
Statue de Martin Luther
à Wittenberg.
En France, les régions sont faibles face à la toute puissance de Paris.
En Allemagne les länder sont de véritables États autonomes.
© Didier Rousselet
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Les trois fi ls de Louis I le Pieux,
ls de Charlemagne, se partagent
l’empire. Le royaume de Lothaire
sera de courte durée et deviendra
le lieu des affrontements.
Deux peuples mêlés
Pourtant malgré les hostilités, les peuples ont parfois trouvé
refuge chez leurs voisins.
Ainsi les Huguenots – protestants français – chassés par
Louis XIV à la suite de la Révocation de l’Édit de Nantes sont
accueillis par le Grand électeur de Prusse et d’autres princes
allemands.
Inversement au milieu du XIXe siècle, nombreux sont les militants
politiques, les artistes, les intellectuels qui, fuyant la répression
de nombreux É tats allemands, s’installent à Paris.
Des origines
communes
Au VIIIe siècle, les souverains carolingiens
unissent les divers royaumes francs.
Mais le vaste empire sur lequel règne
Charlemagne sera divisé en 843 au Partage
de Verdun qu’on peut considérer comme
l’acte de naissance de la France et de
l’Allemagne.
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« On a pu calculer
qu’entre les premiers
affrontements de Charles
Quint et de François I
er,
et la Seconde Guerre
mondiale, il y a eu vingt-trois
confl its guerriers
franco-allemands, dont
la très grande majorité
se sont déroulés sur
le territoire allemand. »
Joseph Rovan,
Histoire de l’Allemagne.
Symétrique de la
cathédrale allemande,
la cathédrale française
rappelle quà Berlin, au
début du XVIIIe siècle,
les Huguenots formaient
le quart de la population
de la ville qu’ils aidèrent
dans son essor.
Symétrique de la
cathédrale allemande,
la cathédrale française
rappelle quà Berlin, au
début du XVIII
les Huguenots formaient
le quart de la population
de la ville qu’ils aidèrent
dans son essor.
L’idée du Rhin comme « frontière
naturelle » développée par le Prussien
Anarchasis Cloots et des « patriotes »
rhénans, fut, bien sûr, reprise par
la Révolution fraaise : « C’est en vain
qu’on veut nous faire craindre
de donner trop d’étendue à
lapublique. Ses limites sont
marquées par la nature. Nous les
atteindrons toutes des quatre coins de
lhorizon, du du Rhin, du de
l’Océan, du des Pyrénées, du
des Alpes. Là sont les bornes
de la France »
Danton, 13 janvier 1793.
« Frontière
naturelle »
HeinrichHeine(1797-
1856), grand poète
allemand, passa une
grande partie de sa vie
à Paris où il écrivit en
français des ouvrages
politiques.
HeinrichHeine(1797-
L’Allemagne meurtrie
par la France
Du XVIe au XVIIIe siècle, et plus particulièrement
sous Richelieu et Louis XIV, le royaume de
France tirant profi t des querelles dynastiques
et des divisions religieuses repousse de plus
en plus ses frontières vers l’Est.
À la suite de la Révolution Française, c’est
par réaction contre l’occupation, l’enrôlement
dans les armées
napoléoniennes et
la Confédération du Rhin
impoe par l’empereur
que se développera le
sentiment national dans
l’Allemagne humiliée.
On a qualifi é les Allemands et
les Français d’« ennemis héditaires »
mais de la guerre de Cent Ans
(XIVe siècle) à la rivali coloniale
en Afrique (XIXe siècle), l’expression
signait le plus souvent les Anglais et les
Fraais ! C’est lEntente cordiale qui mit
n à cet antagonisme face à la montée
de la puissance... allemande.
« Ennemis
héréditaires »
Deux peuples mêlés
se sont déroulés sur
le territoire allemand. »
Joseph Rovan,
Histoire de l’Allemagne.
en plus ses frontières vers l’Est.
À la suite de la Révolution Française, c’est
par réaction contre l’occupation, l’enrôlement
la Confédération du Rhin
impoe par l’empereur
que se développera le
sentiment national dans
l’Allemagne humiliée.
Charlemagne (742-814),
cet empereur franc parlait
sa langue germanique mais
admirait le latin.
Une histoire commune
mouvementée
Hier
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1870, le début :
la dépêche d’Ems
Le télégramme du roi de Prusse relatant
son entretien à Bad Ems avec l’ambassadeur
de France au sujet de la succession sur le
trône d’Espagne est écrit par Bismarck
en un sens insultant pour la France. Publié
pour produire sur « le taureau français
l’effet du drapeau rouge », il provoque
l’indignation à Paris. Emile Ollivier, Premier
ministre de Napoléon III déclare, « d’un
urger », la guerre à la Prusse le
13 juillet 1870.
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« LEurope est devenue une
demeure gigantesque où des
hommes s’entretuent. [...]
La barbarie la plus sauvage
célèbre son triomphe sur tout
ce qui était naguère la fi erté
de l’Humanité. »
Le Manifeste de Zimmerwald
(Suisse, 1915).
La rivalité franco-allemande, cause
de la guerre de 1870, contribue
grandement à la première Guerre
Mondiale dont toutes les grandes
puissances partagent la responsabilité.
Elle ne joue plus qu’un rôle
secondaire dans la seconde guerre
mondiale où l’Allemagne nazie
qui domine l’Europe, affronte les
nouveaux grands : États-Unis et
URSS.
Bismarck (1815-1898),
Premier ministre de
Guillaume 1er, roi de Prusse,
utilise la guerre, contre
le Danemark en 1864,
contre l’Autriche en 1866,
contre la France en 1870,
comme un moyen pour
achever l’unité allemande
autour de la Prusse.
Bismarck (1815-1898),
Premier ministre de
Guillaume 1
utilise la guerre, contre
le Danemark en 1864,
contre l’Autriche en 1866,
contre la France en 1870,
comme un moyen pour
achever l’unité allemande
autour de la Prusse.
Carte du front occidental de 1914 à 1918.
Cest sur le sol français que s’affrontent pendant
quatre ans, en de vaines et sanglantes
offensives, les soldats français et allemands.
Avance extrême allemande
5 septembre 1914
Front àprès la première
bataille de la Marne
13/09/14
Front lors de l’Armistice
11 novembre 1918
Front après la Somme
septembre 1918
Lignes allemandes
au début de la guerre
début août 1914
Calais
PARIS
BRUXELLES
Nancy
Calais
St Mihiel
Verdun
Reims
Château-Thierry
Compiègne
Amiens
Lille
Vimy
Arras
Dans les deux actes de capitulation sans
conditions de l’Allemagne nazie signés à
Reims le 7 mai et à Berlin le 8 mai 1945,
en présence des autorités militaires
américaines et soviétiques, le représentant
français n’a que le rôle de moin.
1945, la fi n : l’Allemagne
écrasée, la France
au second plan
En 1914, après l’échec de
la guerre de mouvement,
le confl it s’enlise dans
une guerre des tranchées
qui durera jusqu’en 1918.
En 1914, après l’échec de
Une fi le d’attente devant un magasin.
Ni résistants, ni collaborateurs, la plupart
des Français cherchent seulement
à survivre sous l’occupation allemande
(1940-1944).
L’entrevue de Montoire.
Le 20 octobre 1940,
le Maréchal Pétain, le
« vainqueur de Verdun »,
chef de l’Etat français,
fait entrer celui-ci « dans
la voie de la collaboration »
avec Hitler.
L’entrevue de Montoire.
L’Alsace et la Lorraine.
En 1871, le nouveau régime
français, la IIIe République,
doit accepter un traité de
paix humiliant : énorme
indemnité de guerre et perte
de l’Alsace et de la moitié
de la Lorraine.
Belfort — qui avait résisté —
resta français.
Une fi le d’attente devant un magasin.
Hier
Trois guerres en75ans
de plus en plus dévastatrices
© Rue des Archives-Tal
© Corbis
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La Haine entretenue
Seuls, quelques monuments
aux morts dénoncent
la guerre comme
à Strümpfelbach, près
de Stuttgart, qui porte
la mention « Plus jamais
la guerre », ou à Gentioux,
dans le département
de la Creuse, qui proclame
« Maudite soit la guerre ».
En 1913, en pleine marche
vers la guerre, un siècle après
lénement qu’il commémore,
est inauguré à Leipzig
l’énorme monument de
la Bataille des Nations qui
célèbre la défaite des armées
napoléoniennes.
Affi che diffusée par
les Nazis en France pour
dénoncer les « crimes »
du groupe de résistants diri
par l’Arménien Manouchian
en 1944.
Affi che diffusée par
les Nazis en France pour
dénoncer les « crimes »
du groupe de résistants diri
par l’Arménien Manouchian
en 1944.
L’instituteur, ce « hussard
noir de la République »
veut faire de ses élèves des
hommes libres mais il leur
apprend aussi l’amour de
la patrie, les préparant ainsi
au sacrifi ce.
Quand la défaite
ne peut s’expliquer
que par la trahison
Trahison version française ?
C’est le haut commandement redditions de
Napoléon III à Sedan et de Bazaine à Metz
qui est accusé d’avoir offert la victoire à
l’ennemi. Le peuple parisien qui n’accepte
pas la faite se soulève et forme la
Commune, mouvement insurrectionnel
qui sera violemment pri (Semaine
Sanglante, 22-28 mai 1871) par
la IIIe République naissante.
Trahison version allemande ?
Les chefs militaires allemands se rendent
compte que la victoire n’est plus possible
mais ce sont les émeutes volutionnaires
qui contraignent l’empereur à abdiquer le
9 novembre 1918. L’Allemagne, qui n’a pas
été militairement vaincue, se voit imposer
une paix dictée. L’humiliation favorise la
naissance de groupuscules ultranationalistes
et la haine de la Gauche jue responsable
du « coup de poignard dans le dos ». Et pourtant...
Intellectuels et artistes n’ont jamais cessé de se rencontrer
et de s’apprécier.
Dans les tranchées de 1914-1918, des scènes de fraternisation
ont lieu entre les soldats lassés d’être de la « chair à canon ».
Après la première guerre mondiale qu’on souhaite être
la « der des ders », un fort courant pacifi ste se développe.
Dans les années 20, les ministres des Affaires étrangères français
et allemand, Aristide Briand et Gustav Stresemann travaillent
à la réconciliation entre les deux pays. La France parraine l’entrée
de l’Allemagne à la Société des Nations.
La Haine entretenue
La Haine entretenue
La Haine entretenue
La Haine entretenue
La Haine entretenue
Deux moments forts
de l’histoire de la Galerie
des Glaces à Versailles.
Deux moments forts
de l’histoire de la Galerie
des Glaces à Versailles.
C’est dans la Galerie des Glaces du château
de Versailles, en 1871, que le roi Guillaume 1er
devient « empereur allemand ».
C’est dans cette même Galerie des Glaces,
en 1919, qu’est signé le Trai de Versailles,
le « diktat », qui ampute et coupe l’Allemagne.
C’est dans un wagon à Rethondes, en fot
de Compgne, qu’est signé l’armistice
du 11 novembre 1918 qui marque la défaite
de l’Allemagne.
C’est dans ceme wagon qu’est signé
l’armistice du 22 juin 1940 qui marque
l’effondrement et le découpage de la France.
La symbolique
des lieux
ou échange
d’humiliations :
Deux peuples dressés
l’un contre l’autre
Par l’école et les associations, à travers la
chanson ou la presse, sur les monuments, dans
les manifestations ou les discours politiques,
les idées nationalistes se répandent dans
l’opinion. L’esprit de revanche qui anima les
Français avant 1914 saisira les Allemands
après 1918. En temps de guerre, la propagande
diabolise l’adversaire.
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« Nous sommes devenus
des animaux dangereux [...]
La fureur qui nous anime est
insensée ; nous ne pouvons
que détruire et tuer, pour nous
sauver... pour nous sauver
et nous venger. »
E.M. Remarque,
À l’Ouest, rien de nouveau
Hier
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