Amitié franco-allemande.indd

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EXPOSITION
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Conception rédactionnelle : Didier Rousselet • Traduction et adaptation : Sven Leyder • Graphisme : Patrick Le Masurier
De loin : de fortes
ressemblances
Hier…
De près : bien
des nuances
La France et l’Allemagne sont deux pays
voisins qui font partie du même ensemble
géographique. Ils jouissent tous deux d’un
climat tempéré.
Les activités humaines – agriculture, industrie,
commerce – sont comparables. Les paysages
ruraux et urbains se ressemblent.
Les populations ont un niveau de vie, une
qualité de vie, une espérance de vie proches.
Leurs modes de vie s’uniformisent.
Pays développés, pays d’immigration, puissances
économiques, l’Allemagne et la France sont
deux éléments importants de l’Europe, ce
continent qui s’unit dans la paix.
Climat : La France est plus océanique,
l’Allemagne plus continentale et sans région
méditerranéenne.
C
«
es amis qui ne
se connaissent pas. »
Laetitia Darmon, Entretien avec
Claire Demesmay, chercheuse au
Cerfa (Comité d’études des relations
franco-allemandes).
Relief : La haute montagne n’occupe qu’un
mince liseré dans le sud de l’Allemagne. Elle
est plus présente dans le paysage français.
Activités : L’Allemagne est une plus grande
puissance industrielle, la France, une plus
grande puissance agricole.
Population : L’Allemagne est plus dense
et plus urbanisée que la France.
Des pays proches
mais différents
La limite des langues
latines et germaniques
ne correspond pas
aux frontières. Elle court
sur les territoires de
la France, la Belgique,
le Luxembourg,
la Suisse et l’Italie.
Et surtout, quelques différences
marquantes dues à l’histoire
La langue
L’allemand est une langue germanique alors que le français
est une langue latine. Les Francs étaient des Germains mais
les tribus de l’Ouest, qui vivaient sur le territoire du nord de
la France actuelle, ont été romanisées.
Principaux groupes linguistiques
Roman
Germanique
Slave
L’héritage religieux
© Didier Rousselet
L’organisation politique
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La France est un pays centralisé, l’Allemagne est un État fédéral
composé de « länder ». La France a connu un lent accroissement
de son « pré carré » autour du domaine royal alors que l’Allemagne
fut un pays « à géométrie variable » dont le territoire divisé fluctua
sur une grande partie de l’Europe.
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La France est majoritairement de tradition catholique.
L’Allemagne est divisée : elle a été à l’origine de la Réforme
avec Martin Luther mais les catholiques, majoritaires en Rhénanie
et en Bavière, sont aussi nombreux que les protestants.
Statue de Martin Luther
à Wittenberg.
En France, les régions sont faibles face à la toute puissance de Paris.
En Allemagne les länder sont de véritables États autonomes.
1
Des origines
communes
Au VIIIe siècle, les souverains carolingiens
réunissent les divers royaumes francs.
Mais le vaste empire sur lequel règne
Charlemagne sera divisé en 843 au Partage
de Verdun qu’on peut considérer comme
l’acte de naissance de la France et de
l’Allemagne.
Hier…
L’Allemagne meurtrie
par la France
Du XVIe au XVIIIe siècle, et plus particulièrement
sous Richelieu et Louis XIV, le royaume de
France tirant profit des querelles dynastiques
et des divisions religieuses repousse de plus
en plus ses frontières vers l’Est.
À la suite de la Révolution Française, c’est
par réaction contre l’occupation, l’enrôlement
dans les armées
napoléoniennes et
la Confédération du Rhin
imposée par l’empereur
que se développera le
sentiment national dans
l’Allemagne humiliée.
O
«
n a pu calculer
qu’entre les premiers
affrontements de Charles
Quint et de François I er,
et la Seconde Guerre
mondiale, il y a eu vingt-trois
conflits guerriers
franco-allemands, dont
la très grande majorité
se sont déroulés sur
le territoire allemand. »
Joseph Rovan,
Histoire de l’Allemagne.
Les trois fils de Louis I le Pieux,
fils de Charlemagne, se partagent
l’empire. Le royaume de Lothaire
sera de courte durée et deviendra
le lieu des affrontements.
« Frontière
naturelle »
L’idée du Rhin comme « frontière
naturelle » développée par le Prussien
Anarchasis Cloots et des « patriotes »
rhénans, fut, bien sûr, reprise par
la Révolution française : « C’est en vain
qu’on veut nous faire craindre
de donner trop d’étendue à
la République. Ses limites sont
marquées par la nature. Nous les
atteindrons toutes des quatre coins de
l’horizon, du côté du Rhin, du côté de
l’Océan, du côté des Pyrénées, du côté
des Alpes. Là sont les bornes
de la France »
Danton, 13 janvier 1793.
Deux peuples mêlés
Pourtant malgré les hostilités, les peuples ont parfois trouvé
refuge chez leurs voisins.
Ainsi les Huguenots – protestants français – chassés par
Louis XIV à la suite de la Révocation de l’Édit de Nantes sont
accueillis par le Grand électeur de Prusse et d’autres princes
allemands.
Inversement au milieu du XIXe siècle, nombreux sont les militants
politiques, les artistes, les intellectuels qui, fuyant la répression
de nombreux É tats allemands, s’installent à Paris.
« Ennemis
héréditaires »
Symétrique de la
cathédrale allemande,
la cathédrale française
rappelle qu’à Berlin, au
début du XVIII e siècle,
les Huguenots formaient
le quart de la population
de la ville qu’ils aidèrent
dans son essor.
© Didier Rousselet
On a qualifié les Allemands et
les Français d’« ennemis héréditaires »
mais de la guerre de Cent Ans
(XIVe siècle) à la rivalité coloniale
en Afrique (XIXe siècle), l’expression
désignait le plus souvent les Anglais et les
Français ! C’est l’Entente cordiale qui mit
fin à cet antagonisme face à la montée
de la puissance... allemande.
Charlemagne (742-814),
cet empereur franc parlait
sa langue germanique mais
admirait le latin.
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©DR
Une histoire commune
mouvementée
HeinrichHeine (17971856), grand poète
allemand, passa une
grande partie de sa vie
à Paris où il écrivit en
français des ouvrages
politiques.
2
Hier…
1870, le début :
la dépêche d’Ems
Le télégramme du roi de Prusse relatant
son entretien à Bad Ems avec l’ambassadeur
de France au sujet de la succession sur le
trône d’Espagne est réécrit par Bismarck
en un sens insultant pour la France. Publié
pour produire sur « le taureau français
l’effet du drapeau rouge », il provoque
l’indignation à Paris. Emile Ollivier, Premier
ministre de Napoléon III déclare, « d’un
cœur léger », la guerre à la Prusse le
13 juillet 1870.
L’
« Europe est devenue une
demeure gigantesque où des
hommes s’entretuent. [...]
La barbarie la plus sauvage
célèbre son triomphe sur tout
ce qui était naguère la fierté
de l’Humanité. »
L’Alsace et la Lorraine.
En 1871, le nouveau régime
français, la IIIe République,
doit accepter un traité de
paix humiliant : énorme
indemnité de guerre et perte
de l’Alsace et de la moitié
de la Lorraine.
Belfort — qui avait résisté —
resta français.
Le Manifeste de Zimmerwald
(Suisse, 1915).
©DR
Bismarck (1815-1898),
Premier ministre de
Guillaume 1er, roi de Prusse,
utilise la guerre, contre
le Danemark en 1864,
contre l’Autriche en 1866,
contre la France en 1870,
comme un moyen pour
achever l’unité allemande
autour de la Prusse.
Trois guerres en75ans
de plus en plus dévastatrices
©
lia
to
Fo
BRUXELLES
Calais
Lille
Vimy
Lignes allemandes
au début de la guerre
début août 1914
Front àprès la première
bataille de la Marne
13/09/14
Compiègne
Reims
Verdun
Calais
Château-Thierry
PARIS
St Mihiel
Nancy
Avance extrême allemande
5 septembre 1914
© Corbis
Carte du front occidental de 1914 à 1918.
C’est sur le sol français que s’affrontent pendant
quatre ans, en de vaines et sanglantes
offensives, les soldats français et allemands.
La rivalité franco-allemande, cause
de la guerre de 1870, contribue
grandement à la première Guerre
Mondiale dont toutes les grandes
puissances partagent la responsabilité.
Elle ne joue plus qu’un rôle
secondaire dans la seconde guerre
mondiale où l’Allemagne nazie
qui domine l’Europe, affronte les
nouveaux grands : États-Unis et
URSS.
Une file d’attente devant un magasin.
Ni résistants, ni collaborateurs, la plupart
des Français cherchent seulement
à survivre sous l’occupation allemande
(1940-1944).
L’entrevue de Montoire.
Le 20 octobre 1940,
le Maréchal Pétain, le
« vainqueur de Verdun »,
chef de l’Etat français,
fait entrer celui-ci « dans
la voie de la collaboration »
avec Hitler.
©DR
Amiens
En 1914, après l’échec de
la guerre de mouvement,
le conflit s’enlise dans
une guerre des tranchées
qui durera jusqu’en 1918.
agne
1945, la fin : l’Allem
écrasée, la France
au second plan
Dans les deux actes de capitulation sans
conditions de l’Allemagne nazie signés à
Reims le 7 mai et à Berlin le 8 mai 1945,
en présence des autorités militaires
américaines et soviétiques, le représentant
français n’a que le rôle de témoin.
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Front après la Somme
septembre 1918
©DR
Front lors de l’Armistice
11 novembre 1918
© Rue des Archives-Tal
Arras
3
Deux peuples dressés
l’un contre l’autre
Par l’école et les associations, à travers la
chanson ou la presse, sur les monuments, dans
les manifestations ou les discours politiques,
les idées nationalistes se répandent dans
l’opinion. L’esprit de revanche qui anima les
Français avant 1914 saisira les Allemands
après 1918. En temps de guerre, la propagande
diabolise l’adversaire.
N
«
ous sommes devenus
des animaux dangereux [...]
La fureur qui nous anime est
insensée ; nous ne pouvons
que détruire et tuer, pour nous
sauver... pour nous sauver
et nous venger. »
E.M. Remarque,
À l’Ouest, rien de nouveau
© Didier Rousselet
© DR
L’instituteur, ce « hussard
noir de la République »
veut faire de ses élèves des
hommes libres mais il leur
apprend aussi l’amour de
la patrie, les préparant ainsi
au sacrifice.
Hier…
En 1913, en pleine marche
vers la guerre, un siècle après
l’événement qu’il commémore,
est inauguré à Leipzig
l’énorme monument de
la Bataille des Nations qui
célèbre la défaite des armées
napoléoniennes.
Quand la défaite
ne peut s’expliquer
que par la trahison
Trahison version française ?
Deux moments forts
de l’histoire de la Galerie
des Glaces à Versailles.
C’est dans la Galerie des Glaces du château
de Versailles, en 1871, que le roi Guillaume 1er
devient « empereur allemand ».
© DR
C’est dans cette même Galerie des Glaces,
en 1919, qu’est signé le Traité de Versailles,
le « diktat », qui ampute et découpe l’Allemagne.
Affiche diffusée par
les Nazis en France pour
dénoncer les « crimes »
du groupe de résistants dirigé
par l’Arménien Manouchian
en 1944.
C’est dans un wagon à Rethondes, en forêt
de Compiègne, qu’est signé l’armistice
du 11 novembre 1918 qui marque la défaite
de l’Allemagne.
C’est dans ce même wagon qu’est signé
l’armistice du 22 juin 1940 qui marque
l’effondrement et le découpage de la France.
Et pourtant...
Seuls, quelques monuments
aux morts dénoncent
la guerre comme
à Strümpfelbach, près
de Stuttgart, qui porte
la mention « Plus jamais
la guerre », ou à Gentioux,
dans le département
de la Creuse, qui proclame
« Maudite soit la guerre ».
Intellectuels et artistes n’ont jamais cessé de se rencontrer
et de s’apprécier.
Dans les tranchées de 1914-1918, des scènes de fraternisation
ont lieu entre les soldats lassés d’être de la « chair à canon ».
Après la première guerre mondiale qu’on souhaite être
la « der des ders », un fort courant pacifiste se développe.
Dans les années 20, les ministres des Affaires étrangères français
et allemand, Aristide Briand et Gustav Stresemann travaillent
à la réconciliation entre les deux pays. La France parraine l’entrée
de l’Allemagne à la Société des Nations.
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© The Granger Collection NYC-Rue des Archives
Les chefs militaires allemands se rendent
compte que la victoire n’est plus possible
mais ce sont les émeutes révolutionnaires
qui contraignent l’empereur à abdiquer le
9 novembre 1918. L’Allemagne, qui n’a pas
été militairement vaincue, se voit imposer
une paix dictée. L’humiliation favorise la
naissance de groupuscules ultranationalistes
et la haine de la Gauche jugée responsable
du « coup de poignard dans le dos ».
mitt-SIPA
© Huf fsch
Trahison version allemande ?
© P.M.
C’est le haut commandement – redditions de
Napoléon III à Sedan et de Bazaine à Metz –
qui est accusé d’avoir offert la victoire à
l’ennemi. Le peuple parisien qui n’accepte
pas la défaite se soulève et forme la
Commune, mouvement insurrectionnel
qui sera violemment réprimé (Semaine
Sanglante, 22-28 mai 1871) par
la IIIe République naissante.
La symbolique
des lieux
ou échange
d’humiliations :
© DR
© DR
La Haine entretenue
4
Une reconstruction
difficile
En 1945 prend fin la guerre la plus
meurtrière que l’humanité a connue.
Le monde découvre l’ampleur des crimes
contre l’humanité.
L’étendue des pertes humaines et matérielles,
l’effondrement politique et moral,
l’occupation et la division du pays,
le regard des autres nations accablent
l’Allemagne.
Mais en France aussi les destructions sont
considérables et le régime de Vichy a été
complice du pire. De plus, le pays est
affaibli par les revendications qui montent
dans ses colonies.
De la méfiance
de l’immédiat
après-guerre…
Aujourd’hui…
N
«
ous le croyons, le temps
est proche où l’Allemagne et
la France se donneront la main
pour réaliser la sainte alliance
des peuples... »
Après trois guerres et des années
d’occupation, la France se méfie. Elle
préfère une Allemagne faible, décentralisée,
divisée.
Mais la guerre froide la pousse à s’aligner
sur la position des États-Unis et du
Royaume-Uni qui souhaitent une Allemagne
de l’Ouest forte face au bloc communiste.
Robert Schuman, ministre des Affaires
étrangères, cherche à garantir la sécurité
de la France en travaillant avec l’Allemagne
et non contre elle.
Le Globe (journal saint-simonien),
25 décembre 1831.
L’Allemagne, d’abord
divisée en quatre zones
d’occupation, donne
naissance en 1949
à deux États : à l’ouest,
la République Fédérale,
à l’est, la République
Démocratique.
Les deux nations, l’une vaincue, l’autre
admise au rang des vainqueurs, s’attellent
à la même tâche, la reconstruction.
© Rue des Archives/AGIP
Une réconciliation
unique
Caen
Dresde
En 1945, la majorité des
villes allemandes et un
certain nombre de villes
françaises ne sont plus que
des champs de ruines.
Une architecture de béton
et un urbanisme au plan
régulier caractériseront leur
reconstruction.
Charles de Gaulle
(1890-1970), homme
politique français, lança
de Londres le 18 juin 1940
l’appel à la résistance. Il fut
chef du gouvernement
provisoire à la Libération et
président de la République
de 1958 à 1969.
Konrad Adenauer
(1876-1967), homme
politique allemand, maire
de Cologne, fondateur du
Parti démocrate-chrétien
(Christlich Demokratische
Union ou CDU), Chancelier
fédéral de 1949 à 1963.
© Corbis
© Corbis
© Rue des Archives/Tal
© DR
L’affiche diffusée en1945
reprend le cri poussé en
vain à la fin de la guerre
précédente.
Le rapprochement passe par l’économie.
En 1951 la CECA (Communauté Européenne
du Charbon et de l’Acier) met en commun
l’industrie lourde de la France, de l’Allemagne
fédérale, du Benelux et de l’Italie.
En 1957, par le Traité de Rome, les mêmes pays
mettent en place un marché commun, la CEE
(Communauté Économique E uropéenne).
Ainsi le rapprochement franco-allemand devient
le moteur de la construction européenne.
Le 22 janvier 1963 les relations personnelles
fortes entre le chancelier allemand Konrad
Adenauer et le président français Charles de
Gaulle aboutissent au Traité de l’Elysée, traité
d’amitié franco-allemande.
Robert Schuman
(1886-1963), homme
politique français, né
allemand, un des pères
de la construction
européenne.
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… à la coopération
des années 50
5
1974-1981
Valéry Giscard d’Estaing, président de
la République française, libéral.
Helmut Schmidt, chancelier allemand,
social-démocrate.
Ils relancent la Communauté Économique
Européenne en proposant l’élection
du parlement européen au suffrage direct,
la création du Conseil européen des chefs
d’État et de gouvernement, la mise
en place du Système Monétaire Européen.
Une procuration
symbolique
© DR
Le 17 octobre 2003 à Bruxelles, au Conseil
des chefs d’Etat et de gouvernement européens,
Jacques Chirac s’exprime au nom de Gerhard
Schröder qui doit participer à un vote important
au Bundestag à Berlin. Cette procuration
germano-française est une illustration
spectaculaire de la force du lien entre les
deux pays.
En 1984, le président
français François Mitterrand
et le chancelier allemand
Helmut Kohl rendent
hommage aux victimes des
deux guerres mondiales sur
le lieu de la bataille la plus
terrible, Verdun.
Helmut Kohl, François Mitterrand,
Verdun, le 22 septembre 1984.
Le président français,
Charles de Gaulle et le
chancelier allemand Konrad
Adenauer signent le Traité
d’amitié à l’Élysée, le
22 janvier 1963.
1982-1995
François Mitterrand, président de
la République française, socialiste.
Helmut Kohl, chancelier allemand,
démocrate-chrétien.
Ils créent la Brigade Franco-allemande,
à l’origine de l’Eurocorps.
Après la réunification de l’Allemagne,
ils proposent d’accélérer la construction
politique européenne, ce qui aboutira au
Traité de Maastricht ou Traité sur l’Union
Européenne en 1992.
1998-2005
Jacques Chirac, président de la République
française, gaulliste.
Gerhard Schröder, chancelier allemand,
social-Démocrate.
En 2003, ils adoptent une position commune
contre l’intervention militaire des États-Unis
en Irak.
2007-…
Nicolas Sarkozy, président de
la République française, gaulliste.
Angela Merkel, chancelière allemande,
démocrate-chrétienne.
Un témoignage
d’amitié
Preuve de l’importance accordée par le monde
politique aux relations spéciales entre la France
et l’Allemagne, le 16 mai 2007, le jour même où
Nicolas Sarkozy prend officiellement ses fonctions
de président de la République, il se rend à Berlin
pour rencontrer la chancelière Angela Merkel.
Gerhard Schröder
et Jacques Chirac en 2004
au mémorial de Caen :
Pour la première fois un
chancelier allemand – et le
premier qui n’a pas connu
la guerre – participe aux
côtés d’un président
français, aux cérémonies
du 6 juin pour le soixantième
anniversaire du débarquement
allié en Normandie.
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Le président français
Valérie Giscard d’Estaing
avec le chancelier allemand
Helmut Schmidt.
N
«
ous nous sommes
réconciliés,nous
nous sommes compris,
nous sommes devenus amis ».
© Corbis
© DR
Le duo
franco-allemand
Aujourd’hui…
© DR
1958-1963
Charles de Gaulle, président de la République
française, à l’origine du parti gaulliste,
droite.
Konrad Adenauer, chancelier allemand,
démocrate-chrétien.
Les deux hommes d’État ne cessent d’œuvrer
au rapprochement franco-allemand.
© DR
Les relations francoallemandes se sont
renforcées grâce aux liens
d’amitié qui ont uni les
chanceliers allemands et
les présidents français,
indépendamment de leurs
appartenances politiques.
6
Les grandes lignes
Rédigé dix-huit ans après
la guerre, le Traité de
coopération, appelé aussi
Traité de l’Elysée, signé
à Paris en 1963, marque
à la fois l’aboutissement
de la réconciliation francoallemande et le début d’une
fructueuse coopération.
Le traité prévoit des rencontres à intervalles
réguliers entre les chefs d’État et de gouvernement
et divers ministres.
Il stipule que les deux gouvernements se consulteront
avant toute décision sur toutes les questions
importantes de politique étrangère.
Il précise que les deux pays coopéreront également
dans les domaines de la défense et de la recherche
scientifique.
Le brise-glaces Polarstern
de l’AWI (Allemagne)
embarque le Victor, engin
téléopéré de l’Ifremer
(France), pour une nouvelle
campagne scientifique
en 2003.
Aujourd’hui…
L
« a réconciliation du
peuple allemand et du
peuple français,mettant
fin à une rivalité séculaire,
constitue un événement
historique qui transforme
profondément les relations
entre les deux peuples [...] »
Extrait de la Déclaration commune
préfaçant le Traité de coopération
franco-allemand.
© Fotolia
Dans une campagne
publicitaire, l’université
franco-allemande invite
à apprendre la langue et
la culture du pays voisin.
© Université franco-allemande
La jeunesse au cœur
de la coopération franco-allemande
Constatant « que la jeunesse a pris conscience
de cette solidarité [qui unit les deux peuples] et
se trouve appelée à jouer un rôle déterminant
dans la consolidation de l’amitié francoallemande », le traité définit quelques buts
pour l’encourager à jouer ce rôle :
• accroître le nombre des élèves allemands
apprenant le français et le nombre d’élèves
français apprenant l’allemand ;
• arriver à l’équivalence des scolarités,
des examens et des diplômes universitaires ;
• créer un organisme chargé de développer
les échanges entre écoliers, étudiants, jeunes
artisans, travailleurs.
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Au lycée franco-allemand
de Sarrebruck, véritable
pionnier antérieur
au traité, sont venus
s’ajouter, dans
les années 70,
deux établissements
bi-nationaux : le lycée
de Fribourg-en-Brisgau
et le lycée de Buc, près
de Versailles.
• Depuis un décret de 1994, dans
une cinquantaine de lycées français
et une quarantaine de leurs équivalents
allemands, il est possible d’obtenir
simultanément l’Abitur et le Baccalauréat,
en passant l’AbiBac.
• En 2006, sur 96 collèges du département
de la Moselle, 85 ont des classes de 6 e
bilingues.
• Depuis 1997 il existe une Université
Franco-allemande, université à campus
dispersé, constituée d’un réseau de
150 établissements d’enseignement
supérieur, et dont le siège est à Sarrebruck.
L’OFAJ (Office francoallemand pour la
jeunesse) soutient de
nombreuses organisations
partenaires dans la
réalisation des échanges
(scolaires, sportifs,
professionnels,
universitaires, formation,
etc.), sur le plan
financier, pédagogique
et linguistique. Depuis
1963, il a permis à
environ 8 millions de
jeunes Français et
Allemands de participer
à 300 000 programmes.
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Le laboratoire Inserm 375
(France), spécialiste en
virologie, est installé au sein
du Centre anti-cancéreux
allemand DKFZ à
Heidelberg.
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Le rôle déterminant
de la jeunesse
7
Au milieu de
la violence, l’humanité
La réconciliation francoallemande ne se fit pas
seulement au sommet de
l’État. Des individus, des
associations, des collectivités
locales furent les acteurs
modestes mais essentiels de
ce mouvement historique.
Aujourd’hui…
L
« a réconciliation ne peut être
décrétée par les autorités,
elle ne peut venir que des
sociétés elles-mêmes. »
Les prisonniers qui ont eu la chance de ne pas
être affectés dans les mines ou la grande industrie,
ont pu avoir avec les familles d’agriculteurs
ou d’artisans chez qui ils travaillaient des
relations amicales. Ces liens forgés en temps de
guerre ne sont pas oubliés en temps de paix.
Corinne Defrance,
Les jumelages franco-allemands : une
invention de l’après-guerre, site de l’Unité
Mixte de Recherche IRICE (Identités,
relations internationales et civilisations
de l’Europe), Paris.
s
Quand les adversaire
res
deviennent partenai
Moins connu que le sort des prisonniers français
en Allemagne pendant la guerre (plus de
1,5 million) et des travailleurs forcés du Service
du Travail Obligatoire ou STO (plus de 600 000),
celui des prisonniers allemands en France
après la guerre (750 000) fut, à une époque de
pénurie, très difficile. Mais, avec l’amélioration
des conditions économiques à laquelle ils
contribuent, lorsque le gouvernement français
leur propose en 1948 de rester avec un contrat
de travailleur libre, 40% signent un engagement
d’un an minimum.
Deux sociétés œuvrent
pour la paix
Son amitié avec l’écrivain
allemand Franz Hessel,
malgré la coupure de la
première guerre mondiale,
inspira au français Henri
Pierre Roché son roman
autobiographique Jules et Jim
que François Truffaut adapta
au cinéma en 1961.
Dans son numéro
de mars 2006, ce
magazine biculturel
titre sur les nombreux
mariages francoallemands avec en
couverture un couple
célèbre du cinéma :
Marlène Dietrich et
Jean Gabin
Allemands
et/ou
Français
Les échanges culturels
Des intellectuels, des artistes reprennent
le dialogue. Des universités, des instituts,
des fondations, des associations culturelles
coopèrent et organisent des échanges. Ainsi
l’Office allemand d’échanges universitaires
ouvre son bureau parisien en 1963.
À l’entrée d’un village
français, un panneau porte
le nom de son village
allemand « frère ».
La ville jumelée est aussi
parfois honorée par une place
ou une rue qui porte son
nom, comme ici à SwisttalBuschhoven, près de Bonn.
© Didier Rousselet
© Didier Rousselet
Les jumelages
Quelques années après la fin de la seconde
guerre mondiale, dans un climat parfois encore
hostile, des villes allemandes et françaises se
jumellent pour travailler à la compréhension
réciproque. Elles forment aujourd’hui près de
2500 paires. Des cantons, des départements,
des régions (Bourgogne et Rhénanie-Palatinat,
par exemple) les ont suivies.
Des intellectuels
français nés
allemands, de
familles juives qui
ont fui le nazisme
en 1933, comme
les historiens
Joseph Rovan (cidessus),ou Alfred
Grosser, servent de
ponts entre les deux
pays par leur
connaissance des
deux cultures qu’ils
font partager dans
leurs cours et leurs
écrits.
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© SIPA
© Paris-Berlin
Les relations amoureuses mixtes, dangereuses
pendant la guerre, mal vues dans l’immédiat
après-guerre, sont progressivement bien accueillies.
De nos jours c’est près de 2000 mariages francoallemands qui sont célébrés chaque année.
© Sophie Bassouls-Corbis
Les mariages mixtes
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Des faits impressionnants
Aujourd’hui…
Dans bien des domaines la coopération est remarquable.
Économie :
L’Allemagne et la France sont l’une pour l’autre le 1er partenaire
économique (premier exportateur, premier importateur).
Au total, plus de 4000 entreprises nées dans l’un des deux
pays sont implantées dans l’autre.
J’
« ai dit alors :
je retourne en Europe.
Je n’ai pas dit : en Allemagne,
je n’ai pas dit : en France,
j’ai dit : en Europe. »
Wim Wenders,
La Vérité des images.
Diplomatie et défense :
Les réunions prévues par le Traité de l’Élysée se multiplient.
Soldats français et allemands sont côte à côte au sein
de la Brigade franco-allemande.
Né à la suite d’un vœu
exprimé par le Parlement
Européen des Jeunes réunis
à Berlin en 2003, le premier
manuel d’histoire commun
(Terminale/12e-13e), conçu
et réalisé par des historiens
des deux pays a vu le jour
en 2006.
an
t-Éditions Nath
© Éditions Klet
Culture et éducation :
Français et Allemands peuvent regarder leur chaîne
de télévision commune, ARTE.
Les lycéens peuvent apprendre l’histoire contemporaine
dans le même manuel.
Avec Erasmus, programme européen d’échanges d’étudiants
et d’enseignants du supérieur créé en 1987, chaque année
plus de 7 000 jeunes Allemands étudient en France et plus
de 6 000 jeunes Français en Allemagne.
Une entente exemplaire
au sein de l’Europe unie
Une attitude
chaleureuse
L’image de l’autre a changé. Les enquêtes
montrent qu’Allemands et Français se sentent
plus proches entre eux sur certains sujets,
comme la politique étrangère, qu’ils ne le sont
d’autres peuples.
Le rapprochement dû à la raison prend maintenant
un caractère affectif.
Question :
ARTE,
c’est donc
de l’art ?
Réponse : En effet, le nom a été choisi
pour évoquer l’art mais ARTE est un GEIE
(Groupement Européen d’Intérêt Économique)
dont l’acronyme signifie Association Relative
à la Télévision Européenne.
La chaîne culturelle
de télévision francoallemande dont le siège
est à Strasbourg diffuse
ses programmes depuis
1992.
L’A 380, dernier-né
d’Airbus, filiale d’EADS,
(European Aeronautic
Defence and Space
company) groupe industriel
dans l’aéronautique et
le spatial, civil et militaire,
dont les principaux
actionnaires sont français
et allemands
L’Allemagne et la France sont deux pays différents
mais complémentaires. Leur situation, leur
taille, leur histoire les rendent nécessaires à la
construction européenne. Leur entente l’accélère.
À l’exemple d’EADS, beaucoup de projets
européens ont d’abord été des initiatives
franco-allemandes.
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Un effet d’entraînement
pour l’Europe
© Plantu
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Après la guerre, après tant de morts et de ruines, chacun rêvait
de prospérité et pouvait comprendre la nécessité de la concorde.
Maintenant que la réconciliation a eu lieu, l’enjeu n’est plus
le même. L’entente risque de devenir routine.
Danger : pour les États,
des intérêts divergents
La bonne relation entre les deux pays n’a
jamais empêché le déséquilibre. Quand
l’Allemagne était divisée et occupée, ce
déséquilibre était en faveur de la France,
membre permanent du Conseil de sécurité
des Nations Unies.
À la suite de la réunification et de l’élargissement
de l’Europe vers l’Est, la balance penche du
côté de l’Allemagne, alors que la France peut
paraître marginalisée.
Par ailleurs, plus l’Europe s’agrandit, moins
le partenariat France-Allemagne influence
les autres États-membres.
Danger : pour les peuples,
la méconnaissance
Demain…
E
« st-ce “ la fin de
l’histoire ” entre la France
et l’Allemagne ? Il n’en
est rien, énormément
reste à faire ! »
D’après un discours
d’Immo Stabreit, ancien
ambassadeur d’Allemagne
en France,
L’Amitié franco-allemande,
une cathédrale inachevée,
1997.
Connaissez-vous les noms du chancelier et du
président allemands ? Et ceux du premier ministre et
du président français ? Pas évident !
Cette méconnaissance risque de s’accentuer car pour
connaître un peuple il vaut mieux connaître sa langue.
Or la politique linguistique subit de nombreux revers.
Dans chaque pays, on apprend de moins en moins
la langue du pays voisin.
© PLM2
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« La cathédrale
inachevée »
De moins en moins de
jeunes Français apprennent
l’allemand et de moins en
moins de jeunes Allemands
apprennent le français.
Ainsi la communication
passe de plus en plus par
une troisième langue :
l’anglais !
© DR
© DR
Sorti en 2007, le film
allemand La vie des autres
a fait plus de 1,5 million
d’entrées en France. C’est
encore loin des 3,2 millions
d’entrées en Allemagne
pour Le fabuleux destin
d’Amélie Poulain sorti en
2001. Mais savez-vous que
celui-ci est une coproduction
franco-allemande ?
Danger :
pour tous, l’apathie
Les responsables politiques négligent les engagements
de leurs prédécesseurs. Ainsi en 2004, les contributions
des gouvernements à l’OFAJ /DFJW ne représentent
que 34% du pouvoir d’achat des contributions de 1964.
Au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la guerre,
on oublie les raisons vitales du rapprochement francoallemand.
Dans chaque pays des minorités nationalistes
extrémistes redressent la tête.
Ne semblant pas apprécier à leur juste valeur les
soixante ans de paix et la chance historique qu’elles
vivent, les générations actuelles sont-elles devenues
les enfants gâtés de la « post réconciliation » ?
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© Goodshoot
Cinquante ans après
l’Europe des Six,
l’Union Européenne
est maintenant forte
de 27 États.
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Demain…
© Didier Rousselet
Ne plus craindre une guerre prochaine, franchir
des frontières grandes ouvertes, utiliser la même
monnaie, être côte à côte dans les amphithéâtres
universitaires ou les lieux de loisirs...
Montrons-nous reconnaissants envers cette époque
exceptionnelle et travaillons à nourrir et embellir
une relation privilégiée pour transmettre
ce cadeau aux générations futures.
Hier : des combattants
allemands et français de
14-18 dont les restes ne
purent être identifiés ont
été inhumés, pêle-mêle.
Aujourd’hui : au festival de
cinéma de Berlin, un groupe
de jeunes forme un jury
franco-allemand.
P
« our mon grand-père [...],
la réconciliation avec
la France était quelque chose
d’inconcevable et pour mon
père [...], quelque chose
d’inouï. Ainsi, j’appris que
la réconciliation francoallemande, qui se transforma
[...] en une amitié entre deux
peuples, était un cadeau de
l’histoire pour lequel il fallait
être reconnaissant. »
© Andres
otolia
Rodriguez-F
D’abord, continuer
et développer
ce qui marche
Les jumelages, les échanges, les visites, les
projets communs, tout ce qui fait la trame de
ce lien privilégié peut être approfondi, multiplié
pour que les relations entre les sociétés civiles
deviennent aussi denses qu’elles le sont entre
les dirigeants.
Même s’il n’a pas encore
cours dans tous les pays
de l’Union, l’euro est un
symbole fort de l’Europe
d’aujourd’hui.
Wolf Lepenies, L’héritage français :
un souvenir personnel
dans la Revue des Deux Mondes,
octobre-novembre 2005.
Apprendre
la langue
et la culture
de l’autre
Pour connaître son voisin, il
faut connaître sa culture,
pour le comprendre, il
faut parler sa langue. Que
l’allemand et le français
soient appris dès l’école
primaire comme premières
langues : il sera alors facile
d’apprendre plus tard
la langue « universelle »,
l’anglais.
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Un nouvel élan
pour l’Avenir
© Didier Rousselet
Faire évoluer
les célébrations
et les symboles
© Didier Rousselet
Entre poteaux indicateurs et
plaques de rues, le panneau
annonçant l’entrée en
Allemagne est bien discret.
Le devoir de mémoire, par respect pour ceux qui nous ont
précédés et par nécessité de tirer les leçons du passé, nous
incite à commémorer les paix revenues mais les célébrations
patriotiques doivent laisser la place à l’hommage aux victimes.
En France, peut-être faut-il arrêter de commémorer, ou commémorer autrement, le 11 novembre 1918 et le 8 mai 1945 ?
Que l’on célèbre plutôt le 22 janvier, déclaré Journée
France-Allemagne en 2003 pour le quarantième
anniversaire du Traité de l’Elysée.
Et vous ? Soyez
les ar tisans de
cette amitié.
Vous pouvez œuvrer dans votre
commune, votre école, votre
club sportif ou votre quartier.
Que l’on change notre environnement mental en débaptisant
les rues et les bâtiments publics qui portent les noms
de généraux et de politiciens fauteurs de guerre et que
ceux-ci soient remplacés par :
• les noms de ceux qui œuvrèrent pour la paix,
• les noms des grands artistes du pays voisin,
• des mots et expressions comme « de la paix »,
« de l’Europe », « de l’amitié franco-allemande », etc.
©Éditions Sépia-www.editions-sepia.com
Que l’on célèbre plutôt le 9 mai, déclaré Journée de l’Europe
par le Conseil de l’Europe en 1985, anniversaire de
la déclaration Schuman, point de départ de la CECA.
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D’après l’Institut de
recherche sur les conflits
à Heidelberg, il y eut, dans
le monde, 328 conflits en
2007 dont 198 non-violents
et 130 violents dont
25 crises graves et 6 guerres.
Partout, des conflits
chroniques
Sur tous les continents,
des « ennemis héréditaires »
s’affrontent, génération après
génération, en de vains
et sanglants combats.
Demain…
Que faire pour arrêter
le cycle infernal ?
À l’image de l’Allemagne et de la France,
que peuvent les peuples pour mettre derrière
eux les querelles du passé ?
• Développer des échanges économiques.
• Multiplier les échanges culturels, scientifiques,
sportifs, les rencontres entre les jeunes.
• Se souvenir du passé en reconnaissant
ses torts et en cessant d’accuser son voisin ;
• Éduquer, dans l’école et hors de l’école,
aussi bien la population que ses dirigeants.
«
C’est que les préjugés
Sont la raison des sots ;
Il ne faut pas pour eux
Se déclarer la guerre (...)
La paix enfin, la paix,
Que l’on trouble et qu’on aime,
Est d’un prix aussi grand
Que la vérité même.»
Voltaire,
Poème sur la loi naturelle,
Potsdam, 1752.
L’objectif est de changer les mentalités de
tous et que la paix apparaisse souhaitable
et possible.
© Channi Anand-AP-SIPA
© DR
Un modèle
pour le monde ?
La paix enfin, la paix !
Mais comment était-ce possible ?
©Éditions Sépia-www.editions-sepia.com
iner-AP-SIPA
© Sebastian Sche
© Corbis
• ...lorsque, les « raisons » ayant disparu,
les guerres du passé apparaissent à tous
irréelles et absurdes, et que chacun se pose
la question :
Malgré les rancœurs encore
vives, le président chinois
Hu Jintao et le Premier
ministre japonais Yasuo
Fukuda se rencontrent
à Tokyo en mai 2008, pour
développer leurs échanges
économiques.
© Fotolia
Parfois, c’est une rencontre
sportive qui est le premier
pas d’un pays vers l’autre.
Ainsi une tournée de
pongistes américains en
Chine, à l’époque du
président Nixon, inaugura
le rapprochement entre
les deux États.
• une génération n’a pas connu la guerre ;
• les préjugés disparaissent, les injures
sont oubliées ;
• les peuples se mêlent, les mariages
mixtes se multiplient ;
• les économies apparaissent complémentaires
et non concurrentes ;
• des échanges ont lieu dans tous
les domaines ;
• les frontières sont perméables ;
© Mark Ralston-AP-SIPA
Le spectre de la guerre s’éloigne lorsque :
Deux affrontements
nés après la seconde
guerre mondiale, qui
ont débouché sur des
guerres ouvertes en
1947, 1965 et 1971
entre l’Inde et le
Pakistan, et en 1948,
1967, 1973 entre
Israël et les pays
arabes, ne sont
toujours pas résolus.
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