
5 L’achat public : une réponse aux enjeux climatiques
10 questions/réponses
1. Que signifie prendre en compte les enjeux climatiques dans un marché public ?
Il s’agit d’une part de « réduire » au maximum les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) de son
achat en prenant en compte dans sa réflexion l’ensemble du cycle de vie de l’achat (« atténuation »
du changement climatique).
La compensation financière des émissions de gaz à effet de serre résiduelle peut également
compléter les démarches d’atténuation.
D’autre part, il s’agit d’anticiper les impacts du changement climatique pour définir son achat de sorte
qu’il puisse être adapté au climat futur («adaptation », principalement pour les achats à longue durée
de vie : bâtiments, aménagement urbain, réseaux, etc. et tenir compte par exemple des événements
caniculaires).
Chapitre 1 du guide
2. Les marchés publics peuvent-ils réellement servir à réduire les émissions de GES ?
OUI. Chaque action, choix, projet est responsable d’émission de GES : principalement du dioxyde de
carbone « CO
2
» (véhicules, bâtiment, déchets), du méthane « CH
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» (agriculture notamment), et
protoxyde d’azote « N
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O» (engrais chimiques…). Ces émissions peuvent provenir d’une ou plusieurs
étapes du cycle de vie des produits – biens ou services – que nous achetons : fabrication, transport,
utilisation, élimination, émises directement par et sur le lieu de l’entité (usage d’un chauffage au gaz,
de véhicules thermiques,…), ou indirectement même à l’autre bout du monde (fabrication de la
chaufferie, émissions liées à la fabrication d’électricité pour faire fonctionner un chauffage électrique,
un véhicule, ou liées à une production agricole, à la fabrication de matériaux, d’équipements, …). Ces
GES sont responsables de l’augmentation du phénomène d’effet de serre et donc du changement
climatique.
Les achats publics n’échappent pas à la règle et les politiques d’achats doivent intégrer ces enjeux.
Les achats constituent une modalité d'action parmi l'ensemble des leviers des politiques publiques de
lutte contre le changement climatique déjà mises en œuvre par ailleurs (règlementations –
performance énergétique et seuils d’émissions en CO
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, subventions - soutiens aux énergies
renouvelables, transports en commun et déplacements doux… quotas Carbone de certaines
entreprises…).
Avec quelques 10% du PIB, les achats publics ont un poids indéniable sur le climat du fait des
quantités de biens, produits et services qu’ils représentent. Ces achats constituent donc une part
significative du potentiel de réduction et d’adaptation, mais représentent également un levier
déterminant pour influencer l’évolution des modes de production mis en œuvre par les opérateurs
économiques et valoriser l’offre innovante des entreprises
Chapitre 2 du guide
3. Y-a-t-il un intérêt - y compris économique - pour l’acheteur ?
OUI. L’intégration de considérations climatiques dans ses achats présente une réelle opportunité et
procure de nombreux intérêts pour l’organisation acheteuse, notamment d’ordre économique :
anticipation de l’évolution du prix de l’énergie et de la fiscalité sur les émissions de GES, contribution à
adapter les activités économiques de son territoire aux effets du changement climatique, mettre à
disposition des agents des conditions de travail tenant compte de l’évolution probable du climat,
renforcement de l’efficacité économique de ses achats et soutien de l’innovation, etc. Elle permet
également de maitriser différents types de risques : juridiques, financiers…
L’évaluation économique doit dépasser les seuls coûts d’acquisition qui sont dans certains cas plus
élevés pour une offre plus performante.
Chapitre 2 du guide (et § 4122 pour le coût global)