Session professionnelle 277
2. RECOMMANDATIONS HAS ET DÉCRET DE 1994
Pour établir un projet de recommandation ad hoc sur ce sujet il est possible de
partir des recommandations de l’HAS sur l’environnement technique nécessaire
pour les actes interventionnels [12].
L’HAS distingue 3 niveaux d’environnement. Dans ce texte une « sédation »
dentaire correspondrait à l’environnement 2 (page 46). Avec un niveau d’équipe-
ment supérieur pour faire face à une prise en charge plus importante et complexe
que le niveau 1, notamment la gestion d’une réanimation. Il doit disposer d’une
salle de surveillance après l’intervention, d’un système continu d’administration
de l’oxygène. La pharmacie est complétée par des médicaments pour traiter
l’hyperthermie maligne, les troubles du rythme, les OAP, etc…
Le personnel est renforcé, tant sur le plan du nombre que des compétences
avec la présence d’un assistant dédié à la surveillance des patients « sédatés ».
Les critères discriminants d’orientation vers ce niveau sont :
• Anesthésie : locale avec tumescence, sédation + anesthésie locale, sédation
+ analgésie.
• Actes : mineurs ou majeurs.
• Patients : ASA 1, 2, 3, ± 4, accompagnement du patient.
Il y est recommandé la présence de quelqu’un de « formé aux gestes de
réanimation » et qui n’opère pas. Le risque serait à notre avis de laisser cette
activité à des personnes « formés aux gestes d’urgence » et de ne pas exiger
de médecin anesthésiste-réanimateur. Ce texte de l’HAS peut permettre de
verrouiller l’implication de la spécialité et valider l’environnement nécessaire
(monitorage, SSPI, tenue de documents d’anesthésie, etc..). Il faut aussi
recommander l’application stricto sensu du décret de 1994 (avec en particulier
une consultation à distance et une SSPI).
La solution en centre d’ambulatoire est certainement la meilleure solution si
le pourcentage d’actes sous anesthésie est important. Si en revanche, il s’agit de
sédation IV seule et si les praticiens n’ont besoin que de façon rare d’anesthésie,
les dentistes préféreront à juste titre être dans leurs locaux et leur équipement
habituel, assisté d’un médecin anesthésiste. Une SSPI doit y être prévue avec
nécessité pour l’anesthésiste de la surveiller (en n’enchaînant pas les patients)
ou de la faire surveiller par une IDE.La structure pourrait être accréditée par une
commission paritaire anesthésises-dentistes sous l’égide des ARS.
Il faut donc envisager pour ces cabinets dentaires un médecin coordinateur
et l’agrément de l’ARS qui paraissent indispensables. La structure pourrait être
accréditée par une commission paritaire anesthésistes-dentistes sous l’égide
des ARS. Une évaluation sous la forme soit d’un observatoire (continu) soit des
audits réguliers des résultats (activité) et complications (menés conjointement
par la SFAR et la SFCO) serait nécessaire. Un CRU (comité des usagers) est
aussi à recommander comme pour les IACE.
3. IMPACT ÉCONOMIQUE
Une telle stratégie aurait un impact économique certain et à un double
niveau :
• Par l’aspect préventif sur des complications plus sévères et couteuses à
distance chez les patients évitant les soins mais ceci est difficile à quantifier.