Les bâtiments de porcs en France : état des lieux

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Les bâtiments de porcs
en France : état des lieux
D
urant la dernière décennie, la construction de bâtiments en production porcine a
connu un fort ralentissement. Ceci se traduit par des constructions actuellement
plus vieilles comme l’indiquent les deux enquêtes SCEES de 1994 et 2001 (Figure 1).
Entre ces deux dates, la part des bâtiments de plus de 20 ans a été multipliée par quatre
alors que dans le même temps celle des structures de moins de 5 ans a été divisée par
deux. Les contraintes environnementales ont pesé pour beaucoup dans cette évolution.
D’une part, l’agrandissement des élevages et le rapatriement de places sur un même
site n’ont pas été possibles. D’autre part, la mise en place de solutions de traitements
des effluents a engendré un besoin d’investissements qui a limité les capitaux disponibles pour améliorer le parc bâtiment. Cette diminution dans la construction s’est faite
alors qu’il y a eu une amélioration constante de la productivité numérique des truies
et un alourdissement du poids à l’abattage (Figure 2). Ces deux paramètres auraient
déjà dû inciter les éleveurs à construire des places neuves.
Enquête 1994
Enquête 2001
40,4%
38,1%
(Source SCEES)
31,2%
26,3%
23,3%
19,4%
11,3%
9,6%
> 20 ans
10 à 20 ans 5 à 10 ans < 5 ans
Année de construction
Figure 1 : Age du parc bâtiment porcin
Par ailleurs, depuis 1998, il existe une stagnation des performances zootechniques. Ainsi,
la croissance est passée, en post-sevrage, de
447 à 470 g/j entre 1990 et 1998 alors qu’elle
augmentait de 687 à 763 g/j en engraisse-
ment pour la même période (Figure 3). En
revanche, de 1998 à 2005, les GMQ ne se sont
pas améliorés. Le même constat peut être fait
pour l’IC (Figure 4) qui a diminué entre 1990
et 1998 pour passer de 1,88 à 1,73 en postsevrage et de 3,16 à 2,95 en engraissement.
Là aussi, ce critère s’améliore peu depuis
1998 par rapport aux animaux des schémas
de sélection.
Ces différents constats (stagnation des performances et vieillissement des bâtiments) nous
ont conduits à démarrer un projet dont le but
est de faire un état des lieux des bâtiments en
élevages porcins, mais aussi de proposer des
pistes d’évolutions des élevages pour que la
production porcine française dispose demain
d’outils adaptés et performants.
115,5 kg
20,8
Nbre porcs produits/truie prés./an
Poids de sortie
17,7
105,6 kg
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
Résumé
Une enquête postale portant sur
le parc bâtiment a été menée
auprès de 3000 éleveurs, elle a
été complétée par 100 enquêtes
terrain. Les résultats obtenus
sur 1120 réponses donnent une
représentation des élevages
ayant des porcs en 2006. Le
système naisseur-engraisseur
Résumé
est prédominant avec 90 %
des
L’artitruies et 86 % des places
de porcs à l’engrais. La moitié
du cheptel est détenue par des
élevages spécialisés. Dans notre
échantillon le sevrage est effectué
à 28 jours avec une conduite en
7 bandes pour 70 % des truies.
Le sevrage à 21 jours et les autres
conduites sont présents dans les
plus grosses structures.
Les constructions ont en moyenne
plus de 15 ans, mais ont été
rénovées. Ces modernisations
ont porté sur les aménagements
intérieurs, la distribution de
l’aliment et la ventilation. Ainsi
actuellement la majorité des
bâtiments est sur caillebotis intégral, en ventilation dynamique
(de 75 % pour les truies à plus
de 90 % pour les porcelets et les
porcs) et avec une alimentation
automatisée sauf pour le poste
maternité (59 % manuel).
Le parc bâtiment porcin est
actuellement plutôt âgé, même
s’il a été bien entretenu.
Le maintien d’un outil de
production compétitif va
nécessiter un investissement
important dans les années à
venir et pas uniquement pour
la mise aux normes des truies
gestantes.
Patrick MASSABIE
Yannick RAMONET*
Figure 2 : Amélioration de la productivité des truies et alourdissement du poids à l’abattage
* Chambre Régionale d’Agriculture de Bretagne
TechniPorc, Vol. 30, N°5, 2007 - la revue technique de l’IFIP
Résultats 5
par le SCEES pour refléter la production porcine de leur région.
GMQ (8-30)
GMQ (30-115)
770
Enquête terrain
Ces enquêtes en élevages visent à
permettre d’évaluer plus précisément le besoin d’investissements
en terme de bâtiments. Le questionnaire reprend les éléments de
l’enquête postale. Toutefois des
éléments, qui avaient été jugés
trop contraignants sont ici relevés.
Ainsi, outre l’année de construction
des bâtiments tranche par tranche et par stade physiologique, il
est précisé l’effectif de places par
tranche de réalisation.
Les rénovations réalisées au sein
des bâtiments sont aussi détaillées
en fonction de leur nature. Ceci
permet de déterminer de façon
plus précise les investissements
réalisés par type de salle. En se
référant au document ITP de 1999
sur les coûts des investissements
dans les élevages de porcs, il a
été retenu six points principaux :
sous-bassement lisier, élévations,
charpente couverture isolation,
ventilation électricité, aliment distribution et agencement intérieur.
Pour chacun, le type de rénovation
et l’année de celle-ci ont été collectés. Une note d’état par poste, de 1
à 4 (Tableau 1), est aussi attribuée
par l’enquêteur, préalablement
formé sur deux ou trois élevages.
En complément de la vaste
enquête postale, des diagnostics de bâtiments ont été réalisés
dans une centaine d’élevages par
des spécialistes. Ils ont été choisis
dans la base de données GTE et
dans quatre régions : Bretagne et
Pays de la Loire (diagnostics par
les Chambres Régionales d’Agriculture), Aquitaine et Midi-Pyrénées
(diagnostics par les interprofessions INPAQ et MIDIPORC). Cette
répartition permet de tenir compte des particularités régionales. Les
élevages ont été retenus en fonction de leur taille et leur orientation
d’après un plan de sondage fourni
Afin d’avoir une bonne description
de l’élevage, les aménagements
(séparations, alimentation, organisations des cases, type de sols) ont
été relevés de façon détaillée.
En fonction du poste, de l’âge du
bâtiment, de la date de la dernière
rénovation et de la note d’état, une
valeur de vétusté a été calculée
selon une méthode élaborée par
la Chambre Régionale d’Agriculture de Bretagne, à l’origine pour
l’évaluation des élevages dans le
cadre de vente ou de succession.
Ce coefficient de vétusté permet
de déterminer objectivement si
la structure nécessite ou non une
467
687
Un plan de sondage
a été préalablement
demandé au SCEES
afin de veiller à la
représentativité de
l’échantillon enquêté
par rapport à
la production porcine
française.
447
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
Figure 3 : Evolution du GMQ de 1990 à 2006
3,16
IC (8-30)
IC (30-115)
1,88
2,89
1,70
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
Figure 4 : Evolution de l’IC de 1990 à 2006
Cet article reprend les éléments
essentiels concernant l’état du
parc bâtiment.
Méthodologie
afin de veiller à la représentativité de l’échantillon enquêté par
rapport à la production porcine
française en termes de répartition géographique, d’orientation
et de taille.
Enquête postale
Un questionnaire reprenant les
éléments généraux de l’élevage,
les caractéristiques des bâtiments
et le devenir de l’exploitation a été
envoyé par la poste à 2 964 éleveurs,
répartis dans la France entière.
Les élevages ont été
retenus en fonction
de leur taille et leur
orientation pour
refléter la production
porcine de leur région.
L’échantillon a été extrait de la base
de données de Gestion Technicoéconomique (GTE), gérée par l’IFIP.
Seuls ont été retenus les élevages
ayant fourni des informations sur
les 18 derniers mois et détenant
au moins 50 truies ou 150 places
d’engraissement.
Un plan de sondage a été préalablement demandé au SCEES
6 Résultats
TechniPorc, Vol. 30, N°5, 2007 - la revue technique de l’IFIP
Tableau 1 : Notation de l’état des bâtiments par enquête
Note
Etat
1
Normal
2
Moyen
3
Médiocre
4
Mauvais
Descriptif
Les bâtiments, matériel et agencement sont dans un état correct et fonctionnel.
Aucune rénovation ou changement n’est à prévoir à court terme.
Les matériaux ou l’agencement ne sont plus « de première fraîcheur » et commencent à se dégrader.
Pas de risque réel lié au fonctionnement de l’équipement.
Une rénovation sera nécessaire à moyen terme.
Les matériaux et équipements sont dégradés.
Le besoin de rénovation est immédiat.
Une note 3 attribuée à un des postes suivants, « Charpente Couverture Isolation toiture » ; « Élévation » ;
« Sous-bassement lisier », signifie que la reconstruction totale du bâtiment est nécessaire.
Les dégradations sont importantes et peuvent entraîner une dangerosité de l’équipement,
un risque pour les hommes et les animaux.
La rénovation aurait déjà dû être réalisée.
intervention de type rénovation
lourde ou reconstruction à neuf :
inférieur à 40, la structure doit être
reconstruite à neuf, entre 40 et 60,
la structure peut être aménagée
(rénovation lourde) et supérieur à
60, le bâtiment n’a besoin d’aucune intervention dans l’immédiat.
Par exemple, un bâtiment d’engraissement construit en 1990,
rénové en 2005, et dont la note
d’état est 1 a un coefficient de
vétusté de 63. Un tel bâtiment
est considéré comme fonctionnel
sans investissement. A l’opposé,
le même bâtiment non rénové
et avec une note d’état de 3 a un
coefficient de vétusté de 39.
Le nombre d’élevage à enquêter
a été fixé à 100. Ils ont été choisis dans 4 régions : Aquitaine,
Bretagne, Midi-Pyrénées, et Pays de
la Loire. Le choix, en terme de taille
et d’orientation, a été fait en fonction des données du SCEES pour
ces régions. De plus, en Bretagne,
la répartition départementale des
élevages a été prise en compte.
Résultats
Caractéristiques
des élevages enquêtés
1 122 éleveurs ont retourné le
questionnaire rempli soit un taux
de réponse de 38 %. Les réponses concernent 149 951 truies et
860 916 places d’engraissement
(10-12 % du cheptel national).
La répartition régionale des retours
est très proche de celle de l’échantillon global. Par contre, la répartition des retours selon l’orientation
sur-représente l’orientation dominante de naissage-engraissement
en comparaison avec l’échantillon
du SCEES. 90 % des truies sont
dans des élevages naisseursengraisseurs, totaux (50 %), partiels
(28 %) ou multiplicateur/sélectionneur (12 %). Les engraisseurs sont
nettement moins représentés
(14 % vs 45 % des exploitations et
14 % vs 33 % des porcs à l’engrais,
Tableau 2) et les unités les plus
importantes ont répondu en plus
grand nombre.
La taille moyenne des élevages
naisseurs-engraisseurs ayant
répondu à notre enquête est de
157 truies, celles des post sevreurs
engraisseurs de 645 places d’engraissement, avec des différences
régionales.
La moitié des élevages et du cheptel est dans des exploitations spécialisées en production porcine,
l’autre dans des exploitations associant d’autres productions, le lait
dans 45 % des cas.
L’âge moyen des éleveurs de porcs
est de 41 ans en moyenne. 45 %
d’entre eux ont entre 41 et 50 ans
et détiennent 45 % du cheptel porcin. 23 % des éleveurs ont plus de
50 ans contre seulement 16 % de
La taille moyenne des
élevages naisseursengraisseurs ayant
répondu à notre
enquête est de
157 truies.
La moitié des élevages
et du cheptel est dans
des exploitations
spécialisées en
production porcine.
L’âge moyen des
éleveurs de porcs
est de 41 ans.
Tableau 2 : Répartition des exploitations et du cheptel selon l’activité principale en pourcentage
SCEES, 2005
Orientation
Exploitations Truies
Naissage avec vente au sevrage
Naissage avec vente après le post-sevrage
Naissage engraissement
Post-sevrage seul ou avec engraissement
Engraissement seul
Autre
Total
10
12
45
13
32
1
100
84
3
100
IFIP, 2006
Porcs à
l’engrais
66
12
21
1
100
Exploitations
Truies
5,3
1,7
79,4
10,1
3,5
7,0
2,5
90,5
100
100
Porcs à
l’engrais
86,3
10
3,7
100
Source : IFIP d’après l’enquête « Cheptel » du SCEES de 2005 et l’enquête « Éleveurs » de l’IFIP de 2006
TechniPorc, Vol. 30, N°5, 2007 - la revue technique de l’IFIP
Résultats 7
25%
Nombre Exploitations
Truies
Places Charcutiers
23%
16%
20%
15%
10%
5%
0%
<25 ans
26-30 ans 31-35 ans 36-40 ans
41-45 ans
46-50 ans 51-55 ans
>55 ans
Figure 5 : Age des éleveurs de porcs
moins de 35 ans (Figure 5). Dans
les 5-10 années à venir, le maintien du potentiel de production
français passera par une bonne
gestion des transmissions d’exploitations et des installations.
importante (603 truies). Les autres
conduites sont représentées par
des pourcentages assez proches,
le système 21 bandes présentant
des effectifs moyens plus élevés
(417 truies).
La conduite en 7 bandes
avec un sevrage 28 jours
reste prédominante
Caractéristiques
des équipements
Le sevrage est réalisé à 28 jours
pour près de 80 % des élevages
et 72 % des truies. Une durée d’allaitement de 21 jours est présente
dans des troupeaux de taille plus
importante (209 truies contre 143
pour le sevrage à 28 jours).
Tableau 3 : Répartition des élevages et des truies en pourcentage
Les élevages avec
20 bandes arrivent en
deuxième position.
Ces unités ont une
taille moyenne
importante.
Le sol est majoritairement du
caillebotis intégral
Les bâtiments de maternité, de
post-sevrage et d’engraissement
sont à plus de 90 % sur caillebotis
intégral (Figure 6). Ce sont aussi
les bâtiments les plus récents. Il y
a environ 4 % de places sur caillebotis partiel qui était la conception
courante il y a plus de 30 ans
Sevrage 28 jours 21 jours
Nombre
78,8
21,2
Truies
71,8
28,2
Taille
143
209
moyenne
Caillebotis total
Pour la verraterie et le local gestante, le caillebotis intégral est couramment présent (70 %). Le caillebotis
partiel se retrouve dans les autres
places (20 %). Ce type d’aménagement se justifiait avec des truies
bloquées, la partie pleine se situant
sous la truie pour lui assurer plus de
confort au couchage.
Pour la quarantaine, une place sur
deux est sur paille. Cet aménagement résulte de la reconversion de
bâtiments existants.
L’alimentation est
très automatisée à la fois en
distribution sèche et humide
L’apport d’aliment aux porcs lorsqu’il est automatisé permet des
gains de productivité. Il est donc
normal que le poste engraissement
soit le plus mécanisé (Figure 7).
Près de 95 % des places disposent d’un système d’alimentation
automatique. Les deux tiers sont
en machine à soupe, les autres
sur une alimentation par chaîne.
Les procédés plus récents par voie
pneumatique sont pour l’instant
très peu répandus.
En post-sevrage, près du quart des
places sont alimentées manuellement ce qui s’explique en partie
Caillebotis partiel
Paille
Sciure
31,3
71,3
92,4
70,2
89,5
93,6
Le type de conduite en bande le
plus répandu est 7 bandes avec
plus de 80 % des élevages et
70 % des truies. Les élevages avec
20 bandes arrivent en deuxième
position avec 8 % des truies. Ces
unités ont une taille moyenne
Plein air
Qua
Verr
Gest
ater
rant
ante
ie
aine
Mat
erni
té
Post
s
Eng
raiss
eme
ge
nt
evra
Figure 6 : Type de sol : le caillebotis intégral majoritaire
Tableau 4 : Répartition des élevages et des truies en fonction de la conduite
Conduite
Nombre
Truies
Taille moyenne
8 Résultats
4 bandes
5,8%
5,0%
138
5 bandes
5,4%
5,8%
173
7 bandes
82,5%
70,8%
139
10 bandes
2,4%
3,5%
239
20 bandes
2,2%
8,0%
603
TechniPorc, Vol. 30, N°5, 2007 - la revue technique de l’IFIP
21 bandes
1,8%
4,7%
417
Autre conduite
3,0%
2,2%
119
Liquide : manuel
Sec : pneumatique
automatique
manuel avec chaîne
20,1
16,7
22,6
25,5
57,0
16,3
50,2
51,3
20,4
Qua
Verr
Gest
ater
rant
ante
ie
aine
23,2
45,0
Ventilation statique
20,2
31,3
En verraterie et gestation, l’alimentation est automatisée pour 76 %
des places.
En maternité, près de 60 % des places sont alimentées manuellement,
sous forme sèche ou humide. Pour
ce stade, la ration est ajustée quotidiennement par observation des
animaux. L’automatisation s’est tout
de même mise en place pour des
grosses unités, où elle permet un
gain de temps et de main-d’œuvre.
Enfin, pour le local quarantaine,
l’alimentation est manuelle pour
trois quarts des places. Les bâtiments de quarantaine ne sont pas
spécifiquement conçus pour cette
utilisation et sont placés en dehors
des circuits d’alimentation qui desservent les autres locaux. Ainsi,
entre l’alimentation manuelle et le
curage de la litière, le bâtiment de
quarantaine apparaît plus contraignant en terme de main-d’œuvre
que le reste de l’élevage.
La ventilation dynamique
équipe dorénavant
la plupart des places
Les locaux de maternité, postsevrage et engraissement sont en
grande majorité équipés de venti-
8,1
94,5
91,9
62,6
2,2
16,1
14,1
79,8
73,5
37,4
24,8
Mat
erni
91,3
63,4
té
Post
E
sevr ngraisse
age
men
t
Figure 7 : Systèmes d’alimentation selon le stade physiologique
par des quantités d’aliment à
apporter moindres qu’en engraissement. Les élevages ayant une
alimentation manuelle sont aussi
de plus petite taille.
Ventilation dynamique
5,5
8,7
lation dynamique (Figure 8). La part
de ventilation statique correspond
le plus souvent à des bâtiments de
plus de 25 ans sur caillebotis partiel.
Il y a aussi des locaux plus récents
mais sur litière pour le post sevrage
et l’engraissement.
Pour la partie saillie-gestation, une
place sur cinq est en ventilation statique. Cette valeur est à rapprocher
du nombre de places de plus de 25
ans. Pour des truies logées sur caillebotis partiel ou sur paille, ce type de
ventilation peut suffire, notamment
en zone tempérée. Par contre, sur
caillebotis intégral et à plus forte
raison en zone chaude, la ventilation dynamique permet d’assurer de
meilleures conditions de confort.
Pour la quarantaine, près des deux
tiers des places ont une ventilation
statique. Ceci s’explique par la présence de vieux bâtiments qui existaient déjà sur l’exploitation et qui
ont été reconvertis.
Les bâtiments ont en
moyenne plus de 15 ans
mais ont été rénovés
L’âge des bâtiments d’élevage
porcin en France est en moyenne
élevé : entre 15-16 ans pour les
post-sevrages et les engraissements et plus de 20 ans pour les
quarantaines (Figure 9).
Si le cheptel ne progresse plus,
de nouvelles places sont tout de
même construites en raison de la
concentration des exploitations.
Qua
G Verr
rant
aine estanteaterie
Mat
erni
té
Post
s
evra
ge
Eng
raiss
eme
nt
Figure 8 : Systèmes de ventilation par stade physiologique
Age en années
21,4
17,6
17,0
16,0
15,5
Pos
Eng
t se
rais
vrag
sem
e
ent
Mat
Qua
Verr Ges
ern
ater tan
rant
ité
ie- te
aine
Figure 9 : Age des bâtiments d’élevage porcin
Ainsi, un quart des places de truies
ont moins de 10 ans, 29 % des places de porcelets et 27 % de celles
de porcs à l’engrais (Figure 10).
A l’opposé, plus de la moitié des
places a plus de 15 ans, avec une
part de places de plus de 25 ans
importante à tous les stades : 38 %
en quarantaine, 27 % en verraterie-gestantes, 25 % en maternité,
20 % en engraissement. Une part
du parc a même plus de 35 ans !
Il s’agit ici des dates de construction. En général, les bâtiments ont
> 25 ans
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
38,4
37,8
23,8
10-24 ans
< 10 ans
27,2
24,6
46,8
50,0
26,0
25,4
18,1
19,5
53,1
53,6
28,8
26,9
Pos
Eng
M
Qua
V
G
t se
rant erraterestant aterni
vrag raisse
té
ie- e
aine
men
e
t
Figure 10 : % de places par stade selon leur âge
TechniPorc, Vol. 30, N°5, 2007 - la revue technique de l’IFIP
Résultats 9
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Verraterie-Gestante
Rénovation
< 5 ans
5-10 ans
> 10 ans
>35
25-34
15-24
10-14
Age du bâtiment
9-5
<5
Figure 11 : Verraterie-Gestante, part des places rénovées
en fonction de l’âge du bâtiment
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Maternité
Rénovation
< 5 ans
5-10 ans
> 10 ans
>35
25-34
15-24
10-14
Age du bâtiment
9-5
<5
Figure 12 : Maternité, part des places rénovées
en fonction de l’âge du bâtiment
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Post-sevrage
Rénovation
< 5 ans
5-10 ans
> 10 ans
>35
25-34
15-24
10-14
Age du bâtiment
9-5
<5
Figure 13 : Post-sevrage, part des places rénovées
en fonction de l’âge du bâtiment
bénéficié de rénovations lorsque
leur vétusté semblait le justifier.
Ainsi, hormis en quarantaine, il
ressort que la première rénovation lourde intervient lorsque le
bâtiment a plus de 15 ans. Elle
permet de prolonger sa durée de
vie d’une dizaine d’années car elle
concerne souvent tout l’intérieur
des salles. En verraterie-gestantes,
plus de 50 % des places construites il y a 15 à 24 ans ont été rénovées et 80 % des bâtiments plus
vieux (Figure 11). Les maternités
les plus vétustes ont été encore
plus massivement rénovées : à
plus de 90 % pour celles datant de
plus de 25 ans, à plus de 50 % pour
celles construites il y a 15 à 25 ans
(Figure 12). L’effort de maintien en
état de cette partie de l’élevage a
été plus important que pour les
stades précédents. Ceci peut s’expliquer par une exigence technique forte à ce stade important et
par la recherche de conditions de
travail convenables dans un compartiment où le temps de présence
est important.
En post-sevrage (Figure 13), les
rénovations ont été effectuées :
80 % des bâtiments datant de 25
à 35 ans et 95 % de ceux de plus
de 35 ans. Par contre, moins de la
moitié des bâtiments datant de
15 à 25 ans a été rénovée et 10 %
de ceux datant de 10 à 15 ans.
Ce niveau semble faible au vu
des contraintes sur les bâtiments
qu’a dû générer l’évolution des
performances techniques depuis
la construction de ces bâtiments.
De plus, ces rénovations peuvent
concerner la mise en place d’une
alimentation automatique et non
l’aire de vie des animaux.
Les bâtiments d’engraissement de
35 ans et plus ont été majoritairement rénovés (Figure 14). Mais, un
quart des places d’engraissement
de 25 à 34 ans et deux tiers de celles de 15 à 24 ans n’ont jamais été
rénovés !
Priorité à la rénovation
des aménagements intérieurs
Les diagnostics en élevage permettent de préciser les postes concernés par les rénovations. Près de la
moitié des places d’attente saillie
gestation a bénéficié d’au moins
une rénovation. Ces rénovations
concernent majoritairement les
aménagements intérieurs, l’alimentation et les sols (Tableau 5).
Les salles de maternité sont les
locaux les plus rénovés : 56 % d’entre elles ont bénéficié d’au moins
une rénovation. Les travaux portent prioritairement sur les aménagements intérieurs qui représentent un poste de coût important
(38 % du coût d’une place). Ils
permettent de maintenir les salles
Tableau 5 : Type de rénovation en fonction du stade physiologique
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Engraissement
Rénovation
< 5 ans
5-10 ans
> 10 ans
>35
25-34
15-24
10-14
Age du bâtiment
9-5
<5
Figure 14 : Engraissement, part des places rénovées
en fonction de l’âge du bâtiment
10 Résultats
% de places Verraterie
Maternité
rénovées
gestante
Agencement
48,1
55,6
intérieur
Alimentation
41,3
46,9
Ventilation
26,9
34,6
électricité
Charpente/
15,4
12,3
isolation
Elévations
14,4
9,9
Sols-sous
27,9
27,2
bassement
TechniPorc, Vol. 30, N°5, 2007 - la revue technique de l’IFIP
Postsevrage
Engraissement
34,5
28,1
39,5
31,7
36,1
24,6
12,6
18,0
9,2
13,2
31,1
25,1
Tableau 6 : Part des truies gestantes confirmées en groupe selon la taille de l’atelier
Effectif truies
Répartition
des truies
Part des truies GC*
en groupe
<100 truies
17 903
100-149
40 260
150-199
33 301
200-299
27 451
12 %
27 %
22 %
18 %
21 %
100 %
26 %
21 %
16 %
15 %
13 %
20,5 %
(*) GC : Gestantes Confirmées (truies devant obligatoirement être élevées en groupe)
de maternité dans un état correct.
Le poste « alimentation » vient au
second rang des remises en état,
avec généralement une automatisation de la distribution d’aliment.
Enfin, la ventilation et l’électricité
ont été réhabilitées pour plus du
tiers des salles. Ce stade nécessite
de maîtriser à la fois la ventilation
et le chauffage.
Moins de 40 % des salles de postsevrage ont été rénovées, un taux
bas par rapport aux bâtiments avec
truies à mettre en relation avec
l’âge moyen plus récent des places en post-sevrage. Mais pour ce
stade, les rénovations reprennent
souvent tout l’intérieur des salles,
en témoigne la fréquence identique des rénovations concernant
l’alimentation, les aménagements
intérieurs, les sols et la ventilation.
De ce fait, le temps entre deux
rénovations est aussi plus important qu’en maternité.
Moins du tiers des places d’engraissement a été rénové (25 % selon
l’enquête postale). Le premier
poste concerné est l’alimentation
(automatisation de la distribution)
devant, comme en post-sevrage, la
rénovation de l’ensemble de l’intérieur des salles (aménagements,
sols, ventilation).
Des adaptations
restent nécessaires
et aux obligations réglementaires.
En post-sevrage, près du tiers des
élevages manque de places avec un
déficit important qui correspond au
gain de productivité des truies. Il
en est de même en engraissement
pour 17 % des élevages. A l’échelle
de l’échantillon, 20 % des truies en
gestation confirmée sont en groupe en 2006 (obligation de 100 % en
2013). Les plus petits élevages ont
proportionnellement plus de places en groupe (Tableau 6). Il s’agit
souvent de vieux bâtiments sur
paille conduits depuis toujours en
groupe, mais parfois avec des surfaces par truie ne respectant pas les
obligations communautaires.
Ainsi, les salles construites il y a
plus de 35 ans comptent 29 % des
places en groupe contre 14 % pour
les salles construites il y a 5 à 9 ans.
Dans les bâtiments construits
depuis 2001, la moitié des places
de gestantes confirmées sont en
groupe (Figure 15).
Au niveau régional, les Pays de
la Loire et la Normandie ont une
proportion de truies en groupe
plus élevée que la moyenne nationale, respectivement 30 % et 26 %,
contrairement à la Bretagne qui se
situe en dessous, avec 15 % de
truies en groupe.
Conclusion
Malgré ces rénovations, des adaptations restent nécessaires face à
l’amélioration des performances
Les résultats de cette enquête permettent d’avoir un panorama des
≥ 300 truies Total
31 101
150 016
Source : enquête « Éleveurs » de l’IFIP de 2006
Figure 15 : Part des truies
gestantes confirmées en groupe
selon l’âge du bâtiment
< 5 ans
12 % des places de
truies et de porcs à
l’engrais sont détenues
par des exploitations
où la succession à 5 ans
n’est pas assurée.
≥35 ans
25-34 ans
9-5 ans
15-24 ans
10-14 ans
Source : enquête « Éleveurs » de l’IFIP de 2006
bâtiments d’élevage en production porcine. Le constat qui en ressort est que le parc actuel est âgé
et a été maintenu en état par des
rénovations. Malgré cela, l’effort à
réaliser pour la remise en état de
l’outil de production est important
et intervient dans le contexte de
la mise aux normes du logement
des truies gestantes en groupe.
Parallèlement, 12 % des places de
truies et de porcs à l’engrais sont
détenues par des exploitations
où la succession à 5 ans n’est pas
assurée. La conjonction de ces éléments doit amener à une réflexion
plus globale sur l’évolution des
élevages de porcs dans les années
à venir en tenant compte des différentes contraintes afin de proposer
des pistes pour maintenir le potentiel de production. Quelles structures pour demain, quelle taille
d’élevage, quels aménagements,
telles sont les questions auxquelles
tous les acteurs de la filière doivent
répondre pour assurer l’avenir de la
production porcine en France. ■
De nombreux
partenaires ont
participé à cette étude
qui prend en compte la
diversité des situations
régionales : Chambres
d’agriculture de
Bretagne, Pays de
la Loire et PoitouCharentes, CER
Bretagne, UGPVB,
INPAQ et Midiporc.
Elle a bénéficié du
soutien financier de
l’Office de l’Elevage
et du Ministère
de l’Agriculture
(CASDAR).
Contact :
[email protected]
TechniPorc, Vol. 30, N°5, 2007 - la revue technique de l’IFIP
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