Résumé
L’arti
19 TechniPorc, Vol. 32, N°3, 2009 - la revue technique de l’IFIP Synthèse
Dans le cadre d’un Appel
à Projet, cette étude a été
financée par le CASDAR.
Patrick MASSABIE
Pour répondre à la question « Quel bâtiment d’élevage de porc dans 10 ans ? »,
il convient de préciser à quelles contraintes doit répondre cet outil de travail qu’est
le bâtiment.Ces impératifs peuvent être pour certains d’entre eux identifiés à l’heure
actuelle. Ainsi, la problématique environnementale ou bien l’organisation du travail
sont des enjeux déjà présents dans l’élaboration des projets. D’autres contraintes peu-
vent être envisagées sans connaître l’échéance précise de leur mise en application.
Il en est ainsi de la possible évolution en terme de bien-être animal (augmentation des
surfaces, liberté de la truie à la mise-bas) ou de traitement sanitaire (diminution du
nombre de molécules autorisées, interdiction de traitement collectif,…).
Résumé
L’IFIP a mené dans le cadre
d’un appel à projet CASDAR
une réflexion sur les modèles
d’élevage d’avenir pour la
production porcine française.
Dans ce cadre, une partie du
travail a consisté à déterminer
les structures qui vont être
prédominantes dans les 10 ans
à venir. Ce volet a été publié par
Christine Roguet (Ifip 2009).
La partie concernant le bâtiment
proprement dit est présentée
dans cet article.
Les contraintes et les défis
auxquels vont devoir répondre
les bâtiments d’élevage ont
été analysés. Des solutions
techniques (existantes ou à
rechercher) ont été proposées
ou identifiées pour relever
au maximum les challenges
auxquels va être confrontée la
production porcine à échéance
de 10 ans.
Globalement, les bâtiments sont
en panneaux isolés porteurs.
La ventilation est centralisée
avec lavage d’air et récupération
d’énergie. L’air est préchauffé
en hiver et refroidi en été.
L’alimentation est apportée sous
forme humide à tous les stades.
Les opérations à faible
valeur ajoutée comme les
déplacements d’animaux
ou le lavage des salles sont
automatisées ou repensées.
Les bâtiments d’élevage
perspectives et évolutions
Globalement, le bâtiment doit permettre d’être
le plus adaptable possible en cas d’évolution
des contraintes réglementaires et économi-
ques.
C’est dans ce contexte qu’a eu lieu la réflexion
sur le « bâtiment de demain » dans le cadre
plus large du projet « Quels modèles d’élevage
d’avenir pour la production porcine française »
porté par l’IFIP.
Les contraintes retenues
La problématique environnementale
concerne essentiellement les rejets gazeux
et la consommation d’énergie. La gestion
des effluents n’est pas prise en compte dans
la mesure où le bâtiment seul ne peut pas en
assurer la maîtrise.
Le travail en élevage est un facteur important
tant du point de vue du coût (2ème poste) que
par la difficulté à recruter de la main d’œuvre,
voire à motiver des jeunes pour choisir la pro-
duction porcine.
Dans les évolutions possibles en matière de
législation, le changement de la surface par
animal en engraissement en fonction de la
température ambiante, impose des systèmes
de refroidissement.
La possibilité de faire évoluer les cases de
mises-bas a été retenue.
Concernant l’aspect sanitaire, pour limiter les
épisodes de pathologie, les bâtiments imagi-
nés mettent tout en œuvre pour assurer une
ambiance protégée et élever ainsi les animaux
dans les meilleures conditions.
Les solutions proposées
Le volet environnemental
Les bâtiments proposés sont équipés de laveur
d’air. Ceci suppose une ventilation centralisée
qui de plus permet de récupérer l’énergie qui
sort des salles. Les deux techniques actuelle-
ment utilisées (échangeur air/ air et pompe
à chaleur) sont retenues. Mais dans notre cas,
elles sont mises en place de façon simultanée
alors qu’actuellement les deux technologies ne
sont pas placées ensemble dans les bâtiments
(Figure 1).
Cela doit théoriquement permettre de récupé-
rer davantage d’énergie, chaque technologie
revendiquant une capture de 30 % de l’énergie
rejetée dans l’air. L’échangeur répond aussi à la
problématique sanitaire car il permet de pré-
chauffer l’air neuf ce qui limite beaucoup les ris-
ques de courants d’air au niveau des animaux
et l’apparition de pathologies.
L’utilisation de pompes à chaleur pour capter
l’énergie présente dans l’eau du laveur d’air
suppose un aménagement des salles avec des
systèmes de chauffage à eau chaude. Nous
avons retenu des dalles en maternité et des
ailettes en post sevrage. L’engraissement n’est