EMIRATS ARABES UNIS
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Aujourd’hui, le modèle économique du pays est robuste, porté par des autorités et des acteurs
économiques plus vigilants. La crise de 2009 aura eu globalement (hors charge de la dette
naturellement) un effet salutaire à différents égards :
elle a fait prendre conscience aux autorités de Dubaï et d’Abu Dhabi (avec la révision du plan
« Abu Dhabi 2030 ») que les réalités économiques finissant par s’imposer, prudence, mesure
et rationalité sont nécessaires pour conduire le développement économique de l’émirat ;
elle a précipité la faillite des acteurs économiques les moins solides et les moins fiables :
aujourd’hui les projets, publics ou privés, redémarrent mais ils sont sains et ont été dûment
validés ;
en ramenant les prix de l’immobilier à des niveaux raisonnables, la crise avait redonné à la
plate-forme de Dubaï la compétitivité qu’elle avait perdue dans la flambée spéculative de
2008. Ce n’est plus le cas aujourd’hui car, si les prix de l’immobilier stagnent sur 2015 – 2016,
ils avaient en réalité atteint à nouveau en 2014 les sommets de 2008.
Le futur de l’économie émirienne dépend de nombreux facteurs - notamment le prix du baril de
pétrole, l’Expo 2020, l’évolution du secteur immobilier, la relation entre les émirats de Dubaï et
d’Abu Dhabi, la stabilité politique de la région. Ceci étant dit, les E.A.U. comptent parmi les pays
du Golfe les mieux armés pour absorber l’impact d’une baisse persistante des cours du pétrole.
Le pays devrait donc rester un acteur dynamique et refuge de la région.
En effet, le niveau avancé de diversification de l’économie au regard des standards régionaux, les
importantes réserves en devises, le niveau relativement moins important de subventionnement
public des services de base, le renforcement des deux places financières que sont Abu Dhabi et
Dubaï, l’aubaine que représente la baisse des cours pour des secteurs moteurs tels que le
transport aérien (environ 15% du PIB de la Fédération), la position de hub permettant de rayonner
sur l’Asie comme l’Afrique ou l’industrie lourde, sont autant de filets de sécurité qui devraient
épargner aux EAU un choc conjoncturel majeur. En outre, suite aux recommandations du FMI, la
fédération devrait se doter d’un dispositif fiscal, apte à pallier d’éventuelles difficultés financières,
sans décourager l’investissement.
POLITIQUES FISCALE ET ECONOMIQUE
Politique économique :
L’économie est largement dominée par les deux émirats de Dubai et Abu Dhabi :
Abu Dhabi détient l’essentiel de la production d’hydrocarbures (92%) contribuant à hauteur de
60% au PIB fédéral. L’émirat gère, pour le compte de la fédération, la quasi-totalité de
l’épargne pour les générations futures, soit plusieurs centaines de milliards de dollars au
travers de fonds souverains et d’entreprises publiques. De fait, l’ADIA (Abu Dhabi Investment
Authority) est le plus grand fonds souverain du monde (devant la Norvège). L’émirat, fort de sa
politique prudente de rente, finance, sur les revenus pétroliers, un modèle de développement
économique destiné à préparer l’après pétrole, centré sur l’industrie lourde (sidérurgie,
aluminium) l’éducation (la Sorbonne), les hautes technologies et le tourisme culturel (Louvre,
Guggenheim). Il utilise ses excédents budgétaires pour assurer l’indépendance financière du
pays et préparer son avenir. La ville, qui investit considérablement dans des projets
d’infrastructures, de développement immobilier et industriel ou dans le secteur de l’énergie, a
néanmoins revu à la baisse, voire reporté certains projets.
Dubaï contribue à 30% du PIB et a centré son développement sur sa position stratégique de
plate-forme commerciale et centre de tourisme, avec entre autres l’aménagement de