Situation économique et financière de l’Emirat de Dubaï Juin 2016 © DG Trésor Un dynamisme économique retrouvé Introduction Après avoir connu une forte récession en 2009 avec l’éclatement de la bulle immobilière, l’économie de Dubaï a renoué ces trois dernières années avec des taux de croissance élevés (4% en moyenne). Le dynamisme économique retrouvé est imputable à la performance de ses activités marchandes (trafic portuaire et aéroportuaire, hôtellerie et loisirs, ventes de détail), renforcée par la dynamique des grands projets en cours de définition (Dubaï South, aéroport Al Maktoum, Expo 2020, Smart Dubaï). Le redressement du marché immobilier et la bonne gestion du problème de la dette de Dubaï participent d’un regain de confiance durable. Avec plus de 400 entreprises françaises et 17 000 expatriés français (inscrits au Consulat, population totale estimée à 22 000), Dubaï est une plateforme vitale de nos intérêts commerciaux aux Emirats Arabes Unis. Macroéconomie Dubaï affiche aujourd’hui l’économie la plus dynamique de la Fédération 3,5% Dubaï a enregistré une croissance de son PIB réel de 3,5 % en 2015, et le FMI l’estime à 3,3 % pour 2016. Avec un PIB de près de 92 Mds $ en 2014 (338 Mds AED), Dubaï est la deuxième économie de la Fédération après l’Emirat d’Abu Dhabi qui représente plus de 60% du PIB et détient près de 93% des réserves en hydrocarbures du pays. Contribuant à moins de 6% du PIB, les ressources en hydrocarbures de Dubaï sont extrêmement limitées et devraient être épuisées à l’horizon 2020/2030. La production n’a cessé de diminuer, passant de 410 000 barils par jour en 1991 à un niveau compris entre 50 000 et 70 000 b/j aujourd’hui. de croissance en 2015 Secteur tertiaire Une croissance soutenue par les secteurs du « 3 T » : Trade, Transport, Tourisme La croissance est tirée principalement par les performances des activités correspondant aux axes de diversification déterminés par le gouvernement qui contribuent aujourd’hui à plus de 60% du PIB de l’Emirat : Les activités de « trading » représentent Les activités de « trading » (activités marchandes et transports) qui représentent environ 44% du PIB, et bénéficient de l’excellence des infrastructures portuaires et aéroportuaires de l’Emirat. Le port en zone franche de Jebel Ali, avec une capacité de 14 millions de conteneurs en 2015, qui devrait être portée à 19 millions cette année, contribue à faire de Dubaï la première plateforme de réexportation de la région. 44% du PIB de l’Emirat 1er Hub aérien mondial 78 M passagers pour l’aéroport de Dubaï en 2015 Dynamisé par l’expansion spectaculaire de la compagnie Emirates Airlines, le transport aérien fait de l’aéroport international de Dubaï (DBX) le 1er hub mondial pour le trafic international avec 78 millions de passagers en 2015. Le nouvel aéroport Al Maktoum International (DWC), situé au sud de Dubaï, peut accueillir dès à présent jusqu’à 7 millions de passagers par an. Il a vocation à devenir le plus grand aéroport au monde en termes de trafic passager avec une capacité d’accueil projetée de 120 millions puis de 240 millions de passagers. La problématique du financement a toutefois entraîné un phasage de ce projet, avec un premier appel d'offres visant à l'extension du terminal existant à hauteur de 27 millions de passagers afin de répondre aux besoins les plus urgents (Expo 2020, saturation de DBX). Le succès de ces plateformes qui participent de la vitalité des activités touristiques, favorisent le dynamisme des ventes de détail, second pilier de l’expansion économique de l’Emirat. AMBASSADE DE FRANCE AUX EMIRATS ARABES UNIS - SERVICE ÉCONOMIQUE -1- Emirats arabes unis : Fiche économie Dubai - 11,6 M entrées touristiques en 2014 Juin 2016 - © DG Trésor Le tourisme a profité des Printemps arabes en captant les visiteurs des pays d’Afrique du Nord et du Golfe qui voient dans Dubaï une destination « refuge ». Avec 11,6 millions d’entrées en 2014 (+5,6%), le taux d’occupation des hôtels dépasse 80% et le tourisme génère environ 18% du PIB de Dubaï, 4ème ville la plus visitée au monde. Néanmoins, l'effet conjugué de l'appréciation du dollar (et par conséquent du dirham) et du ralentissement économique en Russie et en Chine a un impact sensible sur le nombre de touristes russes, chinois, voire européens en 2015 et 2016, et des revenus générés par ce secteur. 400 Dubaï a renforcé sa position de place financière régionale. Non seulement l’Emirat accueille la majorité des sièges régionaux des sociétés internationales présentes au Moyen-Orient (parmi Implantations permanentes lesquels près de 3000 entreprises chinoises) mais il tire profit, à travers son centre financier off-shore, d’institutions financières le Dubai International Financial Center, du transfert de nombreuses banques et d’institutions financières de Bahreïn et d’Egypte notamment, en raison des troubles politiques qui agitent ces pays. La Banque Centrale répertorie aujourd’hui plus de 400 implantations d’institutions financières. 25 M visiteurs attendus pour l’Expo 2020 L’effet d’entrainement des grands projets (organisation de l’Exposition Universelle de 2020, Dubaï South qui représente l'extension d'un-cinquième de la ville vers le sud) commence à se faire sentir, notamment dans le secteur immobilier qui a renoué ces trois dernières années avec son dynamisme d’avant crise. Dubaï 2020, qui nécessitera des investissements à hauteur de 6,5 Mds $, devrait attirer 25 millions de visiteurs et induire 30 Mds $ de retombées économiques pour l’Emirat. Dette publique Si les problèmes liés à la dette sont gérables, ils n’ont pas pour autant disparu Un stock de dette estimé à 136 % du PIB de l’Emirat en 2014 Si le montant des échéances exigibles sur la période comprise entre 2016 et 2018 représente 72 Mds $, les problèmes posés depuis la fin de l’année 2008 par la dette de « Dubai Inc. » peuvent être considérés comme gérables. D’abord parce que son montant a pu être stabilisé en valeur nominale pour la première fois depuis la fin des années 2009. Ensuite parce que l’Émirat a pu tout à la fois bénéficier d’un report de 2014 à 2019 du remboursement des 20 Mds $ qui avaient été mis en place par les Autorités d’Abu Dhabi et la Banque Centrale et solliciter avec succès le marché international des capitaux. Enfin parce que la reprise du marché de l’immobilier et la renégociation à la baisse des charges d’intérêts de leur dette ont mécaniquement amélioré la situation financière d’une partie des entités constitutives de « Dubai Inc. », celle de Nakheel en tout premier lieu, étant entendu que Dubai World et Dubai Holding ont commencé à procéder aux cessions d’actifs nécessaires pour être en mesure d’honorer leurs engagements le moment venu. Mais ces problèmes n’ont pas pour autant disparu, le stock de dette représentant encore 143 Mds $ (soit 136% du PIB de l’Émirat) en 2014 et le montant des échéances à couvrir sur 2016-2018 portant sur 50% du stock. C'est dans ce contexte qu'il convient d'apprécier les difficultés de montage des volets financiers de certains grands projets, notamment celui de l’aéroport Al Maktoum. Les risques d’emballement du marché immobilier semblent écartés Immobilier La situation du marché immobilier semble moins "débridée" qu’elle ne l’a été entre fin 2011 et début 2014. Sur 2014, les prix de l’immobilier résidentiel à Dubaï ont évolué à un rythme moins soutenu qu'en 2012-2013 et la situation de l’immobilier commercial est en voie de stabilisation et devrait le rester tant que le stock de bureaux vacants n’aura pas diminué dans des proportions significatives. Les prix de l’immobilier à la vente ont baissé de -11% en 2015 Le ralentissement de la croissance en 2015 a entraîné ces derniers mois un « soft landing » du secteur immobilier à Dubaï, avec une correction du marché à la baisse qui a effacé les craintes de création d'une nouvelle bulle immobilière, dans un contexte où l’Exposition Universelle de 2020 aurait pu alimenter les anticipations à la hausse et, par voie de conséquence, les comportements spéculatifs. Les prix de l'immobilier résidentiel à Dubaï, qui s'étaient fortement appréciés entre 2012 et 2014 à la vente (+36%) comme à la location (+23%), ont vu cette tendance s’inverser : -11% à la vente et -3% à la location en glissement annuel en 2015 (selon l'indice REIDIN), grâce notamment à l’efficacité des mesures prudentielles mises en place et aux annonces de nouveaux projets. AMBASSADE DE FRANCE AUX EMIRATS ARABES UNIS - SERVICE ÉCONOMIQUE - 2 - Emirats arabes unis : Fiche économie Dubai - Juin 2016 - © DG Trésor Annexes Source : FMI, Rapport article IV, août 2015 Copyright Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse du Service Économique d’Abou Dhabi. Les demandes doivent être adressées à : [email protected] Publication du Service Économique d’Abou Dhabi Clause de non-responsabilité Le Service Économique s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication. Rédaction : Service économique régional de Beyrouth et Service économique d’Abu Dhabi. Ambassade de France aux Emirats arabes unis Etihad Towers, Abu Dhabi PO Box 4036 Version du 23/06/2016 Version originelle AMBASSADE DE FRANCE AUX EMIRATS ARABES UNIS - SERVICE ÉCONOMIQUE - 3 -