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PREFACE
Aujourd’hui, après 20 ans d’expérience et en tant que titulaire de la chaire d’oto-rhino-laryngologie
de Lyon, je me permets de brosser les aspects actuels de la pathologie ORL : rhinosinusienne,
otologique ou pharyngée.
Je voudrais d’abord rappeler que, lors de nos cours à la Faculté de Médecine, nous insistons
toujours auprès de nos étudiants sur le fait que nous traitons d’abord un malade et non une
pathologie isolée du nez, de l’oreille ou de la gorge et que toute pathologie doit être appréhendée
en fonction du terrain.
En pathologie ORL, infectieuse et inflammatoire, le médecin est schématiquement confronté à
deux situations : une pathologie aiguë (otite, angine, sinusite) et une pathologie chronique.
En pathologie aiguë, il faut bien évaluer le risque de complications en fonction du terrain et du
contexte. Je prendrai deux exemples pour illustrer mon propos : l’otite et l’angine.
L’otite moyenne aiguë peut être un accident banal qu’il conviendra de traiter soit par un
antibiotique, soit par un traitement homéopathique.
En revanche, au cours de l’otite aiguë survenant chez un enfant de moins de 18 mois, vivant en
collectivité, et qui a déjà “reçu” des antibiotiques, le risque de résistance du pneumocoque à la
pénicilline est élevé et le risque de complications encéphalo-méningées l’est encore davantage.
Il convient donc, dès le début, de bien différencier l’accident aigu banal et l’accident survenant
chez un enfant à risque car le traitement sera sensiblement différent dans les deux cas.
En ce qui concerne l’angine, le risque de streptocoque A, bêta-hémolytique est toujours présent.
J’en veux pour preuve la recrudescence du rhumatisme articulaire aigu dans certains états des
USA, lorsque l’antibiothérapie des angines a été abandonnée.
L’idéal serait de disposer de tests diagnostiques rapides au cabinet afin d’identifier toute angine
streptococcique devant recevoir impérativement une antibiothérapie pour éviter les complications
(rhumatisme articulaire aigu, glomérulonéphrite, Chorée de Sydenham) alors qu’une angine à
staphylocoques justifie seulement un traitement symptomatique. Mais les médecins ne disposent
pas de tests en France actuellement et nous continuons à traiter les angines par antibiothérapie.
En pathologie chronique, il faut traiter le terrain, qu’il s’agisse d’une pharyngite ou d’une otite
chronique. Nous avons affaire à une maladie au cours de laquelle la relation médecin-malade est
fondamentale ; elle permet de bien connaître le malade, son histoire, ses antécédents, l’anamnèse
qui a orienté parfois vers un terrain allergique. Ceci ne dispense pas des examens paracliniques,
mais ils ne sont qu’une aide complémentaire pour le diagnostic et le traitement.
J’insiste auprès des malades et des médecins sur l’importance de cette relation pour appréhender
le terrain.
J’espère que ce congrès sera très riche d’enseignements grâce aux différents intervenants :
généralistes et spécialistes auxquels vous pourrez poser de nombreuses questions et que je me
ferai un plaisir d’arbitrer.
Je souhaite que ces Journées de l’Institut Boiron constituent l’occasion d’échanges fructueux entre
les participants notamment à travers un contenu scientifique qui s’annonce particulièrement
intéressant.
Pr Christian Dubreuil