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Documentation destinée aux médecins.
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LES OTALGIES
Institut Boiron - 1998
Les otodynies :
Le pavillon de l’oreille
Le conduit auditif externe
L’oreille moyenne
Les otalgies réflexes :
Causes loco-régionales
Les névralgies
Les autres causes
Place de l’homéopathie dans la prise en charge des otalgies
Docteur Gilbert LEGRAND
ORL, Reims
Préface du Docteur Christian
DUBREUIL
Chef de service ORL, CHU de Lyon Sud
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PREFACE
Aujourd’hui, après 20 ans d’expérience et en tant que titulaire de la chaire d’oto-rhino-laryngologie
de Lyon, je me permets de brosser les aspects actuels de la pathologie ORL : rhinosinusienne,
otologique ou pharyngée.
Je voudrais d’abord rappeler que, lors de nos cours à la Faculté de Médecine, nous insistons
toujours auprès de nos étudiants sur le fait que nous traitons d’abord un malade et non une
pathologie isolée du nez, de l’oreille ou de la gorge et que toute pathologie doit être appréhendée
en fonction du terrain.
En pathologie ORL, infectieuse et inflammatoire, le médecin est schématiquement confronté à
deux situations : une pathologie aiguë (otite, angine, sinusite) et une pathologie chronique.
En pathologie aiguë, il faut bien évaluer le risque de complications en fonction du terrain et du
contexte. Je prendrai deux exemples pour illustrer mon propos : l’otite et l’angine.
L’otite moyenne aiguë peut être un accident banal qu’il conviendra de traiter soit par un
antibiotique, soit par un traitement homéopathique.
En revanche, au cours de l’otite aiguë survenant chez un enfant de moins de 18 mois, vivant en
collectivité, et qui a déjà “reçu” des antibiotiques, le risque de résistance du pneumocoque à la
pénicilline est élevé et le risque de complications encéphalo-méningées l’est encore davantage.
Il convient donc, dès le début, de bien différencier l’accident aigu banal et l’accident survenant
chez un enfant à risque car le traitement sera sensiblement différent dans les deux cas.
En ce qui concerne l’angine, le risque de streptocoque A, bêta-hémolytique est toujours présent.
J’en veux pour preuve la recrudescence du rhumatisme articulaire aigu dans certains états des
USA, lorsque l’antibiothérapie des angines a été abandonnée.
L’idéal serait de disposer de tests diagnostiques rapides au cabinet afin d’identifier toute angine
streptococcique devant recevoir impérativement une antibiothérapie pour éviter les complications
(rhumatisme articulaire aigu, glomérulonéphrite, Chorée de Sydenham) alors qu’une angine à
staphylocoques justifie seulement un traitement symptomatique. Mais les médecins ne disposent
pas de tests en France actuellement et nous continuons à traiter les angines par antibiothérapie.
En pathologie chronique, il faut traiter le terrain, qu’il s’agisse d’une pharyngite ou d’une otite
chronique. Nous avons affaire à une maladie au cours de laquelle la relation médecin-malade est
fondamentale ; elle permet de bien connaître le malade, son histoire, ses antécédents, l’anamnèse
qui a orienté parfois vers un terrain allergique. Ceci ne dispense pas des examens paracliniques,
mais ils ne sont qu’une aide complémentaire pour le diagnostic et le traitement.
J’insiste auprès des malades et des médecins sur l’importance de cette relation pour appréhender
le terrain.
J’espère que ce congrès sera très riche d’enseignements grâce aux différents intervenants :
généralistes et spécialistes auxquels vous pourrez poser de nombreuses questions et que je me
ferai un plaisir darbitrer.
Je souhaite que ces Journées de l’Institut Boiron constituent l’occasion d’échanges fructueux entre
les participants notamment à travers un contenu scientifique qui s’annonce particulièrement
intéressant.
Pr Christian Dubreuil
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LES OTODYNIES
Différentes localisations :
LE PAVILLON DE L’OREILLE
Les plaies du pavillon (morsures, accidents…) et les othématomes, souvent secondaires à un choc
(rugby, catch…), présentent un risque évolutif de chondrite et de fonte cartilagineuse.
LE CONDUIT AUDITIF EXTERNE
w L’otite externe diffuse :
Elle est parfois favorisée par des conditions anatomiques (sténose du conduit, bouchon de
cérumen…) et des facteurs environnementaux (baignade, macération…) et souvent induite par un
prurit/grattage intempestif (coton tige) qui entretient l’affection.
La douleur est très vive, augmentée par la pression du tragus (mastication) et la mobilisation du
pavillon. L’entrée du conduit auditif externe est sténosée par l’œdème réactionnel et une otorrhée
plus ou moins importante. Enfin une adénopathie prétragienne ou sous-angulo-maxillaire peut être
retrouvée.
w Le furoncle du conduit :
C’est une infection à staphylocoque du follicule pilosébacé. La douleur est très intense.
w L’eczéma surinfecté du conduit auditif externe :
Il peut être d’origine allergique. Le prurit, et donc le grattage, favorisent la surinfection.
w Les mycoses du conduit auditif externe :
L’examen otoscopique retrouve des filaments noirâtres (aspergillose) ou un enduit blanchâtre
(candidose).
w Le zona du nerf intermédiaire de Wrisberg VII bis :
La douleur à type de “brûlure” peut précéder l’apparition des petites vésicules dans la conque et le
conduit auditif externe.
w Les corps étrangers :
Ils sont inertes (cailloux, grains…) ou vivants (insectes) et peuvent être surinfectés.
w Les plaies du conduit :
Dues à des traumatismes directs ou indirects (choc sur le menton), elles sont souvent associées à
une otorragie.
w La tuberculose du conduit auditif externe :
Il faut y penser chez des sujets transplantés ou immunodéprimés.
w Les tumeurs du conduit auditif externe :
Elles peuvent être bénignes (ostéome, tumeur vasculaire…) ou malignes.
L’OREILLE MOYENNE
w L’otite moyenne aiguë :
Elle a le plus souvent une origine naso-tubaire. L’otalgie n’est pas modifiée par la traction du
pavillon ; elle s’accompagne d’une hypoacousie, d’un contexte fébrile variable et parfois d’une
otorrhée.
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Le tympan est modifié selon le stade évolutif : congestif, collecté ou perforé.
w La myringite phlycténulaire (bulles séro-hématiques intra-tympaniques) :
Elle est habituellement virale. L’otalgie, très forte, est souvent nocturne. Elle persiste pendant la
formation des phlyctènes sur le tympan. Parfois la rupture de ces petites “bulles” provoque une
minime otorrhée séreuse ou hématique. L’hypoacousie peut durer trois semaines.
w Le catarrhe tubaire :
L’otalgie est intermittente et due à l’inflammation du rhinopharynx.
On retrouve une baisse de l’audition et un état tympanique variable en fonction des stades de
l’otite séromuqueuse.
Il faut penser à rechercher un cancer du cavum, surtout chez l’adulte.
w L’otite baro-traumatique :
Elle se déclenche chez un patient enrhumé, lors d’unatterrissage. Il y a différents stades.
wLa perforation traumatique :
Elle peut être directe (coton tige) ou par blast (gifle, plongeon).
wL’otite moyenne chronique surinfectée :
L’otalgie apparaît quand l’eau du bain pénètre par la perforation tympanique, ou en cas de
complication d’une otite cholestéatomateuse.
w Le cancer de l’oreille moyenne :
Il existe souvent une otorragie et des bourgeons hémorragiques.
Otodynie = otalgie + examen otologique anormal
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LES OTALGIES REFLEXES
CAUSES LOCO-REGIONALES :
w Le pharynx :
L’otalgie peut être le signe révélateur d’un cancer du rhinopharynx, de l’oropharynx ou de
l’hypopharynx.
Elle est également fréquente dans la pathologie infectieuse ou inflammatoire de l’amygdale.
w La denture :
En cas d’otalgie, il faut savoir rechercher une carie, une péri-coronarite, ou une poussée de dent
de sagesse incluse.
w L’articulation temporo-mandibulaire :
L’otalgie dans le SADAM (syndrome algo-dystrophique de l’appareil manducateur) a une
irradiation hémi-faciale et est aggravée par la pression de l’articulation temporo-mandibulaire. Il
faut rechercher un défaut d’occlusion et parfois un bruxisme.
w La langue :
Une otalgie peut être due à une lésion de la base de langue : aphte, ulcération tumorale ou
traumatique.
w Les glandes salivaires :
Une douleur à l’oreille peut être due à la pathologie infectieuse, inflammatoire ou tumorale des
glandes parotides et sous-maxillaires.
LES NEVRALGIES
Elles sont violentes, paroxystiques, de topographie précise, et ont une période réfractaire entre les
crises. Il existe parfois une zone gâchette.
Les plus fréquentes sont les névralgies du V3 (nerf auriculo-temporal) et du IX (glosso-
pharyngien).
Elles peuvent être essentielles ou secondaires à une tumeur, une atteinte centrale ou une boucle
vasculaire.
LES AUTRES CAUSES
w L’artérite temporale de Horton
w Les équivalents migraineux de la région auriculaire
w La contraction prolongée des muscles du cou (conducteur, dactylo)
w L’otalgie due au reflux gastro-œsophagien
Otalgie réflexe = otalgie + examen otologique normal
Dubreuil C., Haguenauer J.-P., Morgon A.,
ORL pour le praticien : les otalgies, SIMEP Ed.
Korchia D., Braccini F., Concours médical, Groupe ORLI
et Laboratoires Roussel
Inflammation et infection en otologie, CAT otalgie
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