Du génotype au phénotype

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OBJET : GÉNOTYPE
NIVEAU D’ÉTUDE : 1S
Du génotype au phénotype
Des phénotypes divers peuvent sʼexprimer à des
échelles différentes
Le phénotype, c’est l’aspect des êtres vivants. Le génotype, l’ensemble de leurs gènes. Au terme de
cette leçon, vous devrez être capable d’expliquer comment on peut faire le lien entre ces deux
entités , de quelle façon le génotype influence le phénotype et le rôle joué dans l’environnement pour
l’établissement de ce dernier.
Documentation
à consulter avec profit
• votre cours de seconde sur l’ADN
• Votre cour de troisième sur la génétique. (Vous ne l’avez plus ? voir alors le manuel)
• Le site de Jussieu
Plan
1.
Un phénotype se définit à plusieurs échelles
2.
Le phénotype dépend majoritairement, mais pas exclusivement, des protéines.
• les protéines sont des suites d’acides aminés
• les protéines dépendent du phénotype
3.
La séquence d’une protéine est liée au génotype.
Ces coquilles de différents individus de
l’espèce Donax variabilis montrent une
grande variété d’aspects: à un génotype
très proche peut donc correspondre un
large ensemble de phénotypes différents.
Pourquoi ?
Photo wikimedia, Debivort
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1) un phénotype peut être défini à diférentes échelles
Un phénotype peut être caractérisé à diférentes échelles ( vous avez dû faire un TP ou un
TD là dessus):
• individuelle, ou il se caractérise par un ensemble de caractères apparents à l’échelle
d’un individu (symptômes d’une maladie par ex.)
• cellulaire, où il s’exprime par les caractères des cellules à l’origine des symptômes
observés.
• moléculaire, où il correspond à des modifications de la structure des molécules,
lesquelles sont la cause des caractères cellulaires diférents.
L’environnement peut également modifier les phénotypes, qui en sont donc aussi
dépendants.
Phénotype = influence de l’environnement + influence des gènes
Exemples:
la phénylcétonurie
est une maladie
responsable d’un phénotype «arriération mentale» qui
peut être évité si la nourriture
ne contient pas de
phénylalanine, non dégradée chez ces individus.
Les deux pins parasols ci-dessus possèdent des génotypes très proches mais des
phénotypes (aspects) très diférents à cause de leur milieu (vent salé à gauche, individu
isolé et protégé à droite - photos Sten Porse) . Chez les végétaux, les individus qui sont
issus de bouturages, et possèdent donc un génotype identique, peuvent donner lieu à des
phénotypes très dépendants de leur milieu de croissance.
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2) Le phénotype dépend majoritairement des protéines
On peut relier un phénotype individuel particulier à une modification de la structure
dʼune protéine (vous avez un TP, sans doute, sur ce sujet).
21- les protéines sont des enchaînements dʼacides aminés
Les protéines sont formées dʼune suite de molécules
plus petites, les acides aminés (AA). Il existe une
vingtaine dʼacides aminés (
formule générale ci-contre, vous
nʼavez pas à la retenir, mais sachez que les différences dépendent de
la chaîne moléculaire qui
remplace le «R» dans cette formule
comprenant, ô surprise, une partie «acide» et une partie «amine»,
dʼoù leur nom ),
ce qui donne un nombre extrêmement élevé
de combinaisons
possibles,
une protéine
pouvant
comporter plusieurs centaines dʼAA. La suite des AA est appelée séquence de la protéine.
Les protéines sont donc comparables à des “rubans” dʼAA ( voir ci-dessous - même votre anglais
déplorable devrait vous permettre de comprendre
;-). Ce ruban se replie ensuite dans lʼespace, ce
qui donne à la protéine un volume, une forme bien définie. Vous avez déjà rencontré des
protéines les enzymes, qui, à cause de leur forme, sont capables, par exemple, de
découper les molécules insolubles des aliments en molécules solubles de nutriments
(cʼest loin, la cinquième!)
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Exemple: la couleur des cheveux est due à une substance, la mélanine. Les mélanines
sont des polymères dʼAA: une suite de molécules de tyrosyne oxydées et, en proportion
variables, des molécules de cystéines. Selon le % tyr/cys et la longueur des polymères, on
obtient les différentes couleurs des cheveux.
22 - les protéines dépendent du génotype
Il existe un parallèle entre les variations dʼun caractère présenté par divers individus
dʼune même espèce et les variations de la structure dʼune protéine chez ces mêmes
individus.
Dans le cas de phénotypes aisément
repérables (maladies),
une transmission
héréditaire peut être mise en évidence, ce qui revient à montrer quʼil existe un (ou
plusieurs) gène correspondant au phénotype observé.
Exemple: la drépanocytose, maladie transmise génétiquement et liée à une anomalie de la
protéine réalisant le transport de lʼOxygène dans les hématies, lʼhémoglobine.
Cela précise votre définition du gène. On passe de la relation: un gène ---> un caractère
à la relation
un gène ---> une protéine ---> un caractère.
Un allèle sʼexprime donc par la fabrication dʼune protéine.
Note importante:
«il n’y a rien de simple dans la nature, seulement du simplifié» G.
Bachelard, philosophe des sciences
La relation «un gène ---> un caractère» est très simplifiée. Dans la
réalité, la plupart des caractères dépendent d’un vaste ensemble de
gènes s’exprimant ensemble et dont le «travail» peut être modifié par
les conditions de l’environnement. Par exemple, la couleur de la peau
des humains dépend de 8 gènes différents, dont il existe, pour
chacun, plusieurs allèles. De plus, l’environnement (bronzage...) peut
modifier fortement le résultat obtenu par l’activité des gènes...
La relation «un gène ---> une protéine», est plus exacte (vous avez
cependant deviné quelle n’est pas exacte à 100 %, mais ceci est une
autre histoire...)
Pr. Dr. R. Raynal
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3) La séquence dʼune protéine est liée au génotype
La séquence dʼune protéine est susceptible de variations lorsquʼil y a variation dʼun
gène, cʼest à dire modification de la séquence en nucléotides dʼun morceau dʼADN (Cf
cours de seconde). Il y a donc un rapport entre la séquence des nucléotides
de lʼADN et la séquence en acides aminés dʼune protéine.
Exemple: La dystrophine est une protéine indispensable au bon fonctionnement des
muscles. Le gène correspondant à cette protéine est situé sur le chromosome X. Ce gène
peut subir des modifications (les mutations, rappelez-vous votre cours de seconde!). Une
mutation au niveau du gène de la dystrophine peut aboutir à une protéine «trop courte»,
inutilisable. Les cellules musculaires ne peuvent alors plus fonctionner (causant une
maladie, la myopathie de Duchenne, rendue célèbre par le téléthon, qui se caractérise par
un afaiblissement progressif des muscles).
Le changement de la séquence (trop courte) de la protéine est donc lié à un changement
de la séquence des nucléotides sur un morceau du chromosome X.
Comme le gène est sur le chromosome X, vous comprenez pourquoi cette maladie
touche plus fréquemment les garçons: ils ne possèdent qu’un seul allèle du gène, et une
mutation sur cet allèle ne pourra donc pas être «compensée» par l’autre allèle
fonctionnant normalement, comme ce peut être le cas chez les filles (il y a, hélas, 1
garçon sur 3500 touché
par cette maladie). De nombreux exercices de
manuel ou
d’examen concernent cette maladie...
Note: Lʼaspect extérieur, le phénotype, est la résultante de nombreux caractères distinctifs
se rapportant à des structures morphologiques et
des fonctions physiologiques. La
réalisation de chacun de ces caractères résulte de lʼinteraction du milieu et des facteurs
héréditaires (les gènes).
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Vocabulaire
allèle
Définition : Version d’un gène
Contexte : Chaque chromosome d’une paire porte un allèle d’un même gène, ces allèles pouvant être
identiques ou différents.
Génotype
Définition : Ensemble des gènes d’un individu et, par extension, d’une espèce. Ce mot fait un peu
double emploi avec celui de génome. Vous pouvez les considérer comme synonymes (en fait, le
génotype est l’information contenue dans le génome d’un être vivant).
Le saviez-vous ? Les différences visibles entre humains (couleur de la peau, des yeux, morphologie),
sensibilité aux maladies), sont due à la variation de seulement 582 gènes sur les 30000 de notre
génome...
nucléotide
Définition : Molécule constituant l’unité de base des acides nucléiques comme l’ADN (appelé DNA
partout ailleurs dans le monde).
Rappel de seconde : 1 nucléotide = phosphate + un sucre + une base (à choisir parmi Adénine,
Thymine, Cytosine et Guanine pour l’ADN)
Phénotype
Définition : Aspect d’un individu ou, par extension, d’une espèce. Le phénotype peut aussi
concerner des éléments anatomiques invisibles extérieurement.
Protéine
Définition : Molécule formée de l'enchaînement d’aides aminés. Les enzymes et les anticorps sont
deux familles de molécules, que vous connaissez qui sont en fait des protéines.
Séquence
Définition : Suite d’éléments, lesquels se succèdent dans un ordre précis
Contexte : Cette idée de séquence, vous l’avez rencontrée en seconde lors de l’étude de l’ADN: la
suite des nucléotides constitue une séquence qui correspond en fait à une information. La séquence
d’une protéine, suite d’acides aminés, est aussi une information qui agit directement sur la forme, et
donc sur les propriétés, de la protéine. Comment se fait le lien entre la séquence de l’ADN et celle
des protéines ? C’est tout le sujet de la très importante leçon à venir sur la synthèse des protéines...
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