note d’intention
Avant le choix d’un texte, il y a eu une rencontre, celle de quatre
passionnés. La discussion à propos d’un projet commun nous a
menés vers une question « qu’est ce qui nous fait peur ? ». Les
réponses foisonnantes et divergentes ont dessiné une évidence.
Nous avons tous peur de la mort, ce grand inconnu. Nous avons
ainsi divagué sur le passage de la vie à la mort.
Que se passe-t-il dans la tête d’un homme quand il bascule vers la
mort? A quoi pense-t-il ? Sa vie déle-t-elle en accéléré ? Nous
aimons à penser que cette transition est un moment prodigieux,
délirant, qui donne tout son piment à l’existence. On imagine que
les envies, les espoirs, les souvenirs et les peurs s’y entremêlent
pour créer un voyage intime avec un langage extravagant proche de
celui des rêves, des cauchemars et des contes fantastiques.
Un goût partagé pour l’univers des contes populaires nous a
motivés à y trouver une matérialisation à nos divagations. Nous y
avons cherché un héros de la vie pour lui opposer la peur de la mort.
Pinocchio s’est imposé à nous comme le personnage qui incarne
l’impulsion de la vie. Sa curiosité, son insouciance, sa joie de vivre,
son irrévérence et sa capacité à faire des choix anarchiques, qui
peuvent être interprétés comme hors du droit chemin, sont pour
nous des symboles de l’armation énergique d’une liberté de vivre.
Cette impulsion va jusqu’à transformer Pinocchio en moteur de vie
pour les personnages qui l’entourent.
On comprend ainsi Pinocchio comme une allégorie de la vie
humaine qui cherche le chemin pour être, pleinement.