RÉSUMÉS DES CHAPITRES 167
sifs. Alors que son économie repose essentiellement sur le com -
merce informel liée à sa situation de ville transit avec le Nigéria,
PortoNovo rencontre de nombreuses difcultés sociales, sanitaires
et édu catives. Pour les autorités locales comme pour les institu tions
internationales, les priorités sont la santé, l’éducation, le développe-
ment économique, l’extension urbaine et la gestion des déchets.
Ces réalités sont, à première vue, difcilement compatibles avec
le souci du patrimoine historique et les investissements nécessaires
en la matière. Quelques travaux pionniers, le rôle actif de l’École du
Patrimoine Africain et des nancements internationaux ont cepen-
dant permis d’inventer et d’inventorier ce patrimoine, tout en envi-
sageant son rôle en matière de développement à travers une opéra-
tion pilote : la maison du patrimoine et du tourisme. Toutefois, cette
patrimonialisation de la ville ne fait pas consensus : elle s’oppose
aux partisans d’une capitale retrouvant sa stature grâce à l’édica-
tion d’une ville moderne.
De plus, les actions de patrimonialisation ne répondent pas à une
demande sociale car, pour la majorité des habitants, le bâti ancien
est synonyme de pauvreté. Surtout, ce qui, pour eux, fait patrimoine
n’est pas le bâti mais la terre qui porte les collectivités familiales,
les cultes qui régissent la ville, les places et les maisons. Longtemps
combattus ou méprisés par les pouvoirs centraux, ignorés par les
opérateurs internationaux, ces éléments de patrimoine immatériel
fondent et animent le paysage culturel de Porto-Novo. Leur prise en
compte permettrait d’envisager une meilleure intégration des logi-
ques patrimoniale, sociale et urbaine.
Ch a p i t r e 8
Du patrimoine en puissance :
les architectures discrètes du Shekhawati
[Irène Be l l i e r – Christine es t è V e ]
Au nord-est du Rajasthan, en Inde, entre le désert du Thar et les
monts Arawali, le Shekhawati se trouve sur une ancienne route des
caravanes et de riches marchands s’y établirent au x V i i e siècle. La
région abrite des maisons peintes très visitées (haveli) mais aussi
des constructions remarquables, des puits et des réservoirs, qui tom -
bent aujourd’hui en désuétude. Ces édices, que nous rassemblons
dans l’expression « Architectures discrètes » le sont à un double
titre : non emblématiques de leur région elles ne sont pas encore
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