Dossiers de l’EPS de l’Académie de Rennes N°1 OCTOBRE 2009
parties, à utiliser différentes machines, … Les
connaissances nécessaires sont relatives à la
représentation graphique pour établir les plans, aux
techniques d’assemblage, aux réglages des différentes
machines à utiliser, aux règles de sécurité concernant
leur utilisation,……Les capacités, enrichies des
connaissances complémentaires, permettront au
bricoleur de s’adapter à de nouvelles machines, d’utiliser
de nouvelles techniques d’assemblage, …… permettant
alors d’élargir son champ de compétence à la fabrication
d’autres types de meubles.
On peut aisément faire, en EPs, le parallèle avec les
APSA. Un élève peut disposer d’un certain niveau de
compétence dans les sports collectifs, à effectif (par
exemple en 2 contre2) et terrain réduits. Pour ce faire, il
faut mobiliser des capacités à lire les trajectoires, à
coordonner des déplacements avec des conduites de
balle, à mettre en place une stratégie, à coopérer à 2, ……
Les connaissances associées sont liées à l’organisation de
la prise d’informations, aux transferts d’appuis, aux
différentes stratégies possibles, aux communications
entre partenaires, …… Enrichir ses capacités et ses
connaissances permettra de prendre davantage
d’informations (plus de partenaires, trajectoires variées,
……), d’enrichir ses possibilités de déplacements, de
mettre en place un nombre croissant de stratégies,
d’exploiter au mieux les différences au sein de l’équipe,
…… L’élève acquiert alors un niveau supérieur de
compétence dans diverses activités collectives aux
contraintes de jeu variées (nombre de joueur, taille du
terrain, contraintes réglementaires, ……).
A nouveau est souligné ici le caractère transversal des
capacités. Celles-ci doivent pouvoir être exploitées dans
différents contextes et permettre ainsi à l’individu lui
même de s’adapter à des variétés de situations, de les
mettre en œuvre dans différentes compétences et de fait
élargir son champ de compétence. Parallèlement, un
haut niveau de développement des capacités permet
d’accéder à des niveaux de compétence élevés. En clair :
-Plus le nombre de contextes d’exploitation d’une
capacité est important, plus celle-ci offrira à l’individu la
possibilité de s’adapter à de nouvelles situations.
-Plus une capacité aura un haut degré de
développement, plus l’individu pourra disposer d’un
large éventail de compétences plus pointues.
Exemple :
Plus un individu disposera de la capacité à lire des
trajectoires rapides, tendues, paraboliques, freinées,
accélérées…, plus il pourra acquérir des compétences en
VB, Ultimate, badminton, tennis de table,… et au-delà,
dans des situations inédites, dans des situations de la vie
quotidienne : conduite automobile, découverte de
nouveaux jeux de balle, réaction à la chute d’un objet…
En tout cas, c’est le pari qui est fait ici.
Chaque individu exploitant ses capacités de manière
singulière, il s’agit donc de donner aux individus les
possibilités de s’adapter personnellement aux différents
contextes auxquels ils peuvent être confrontés, dans le
cadre scolaire, mais aussi tout au long de sa vie.
Si le développement des capacités permet à l’individu
d’être plus adaptable et plus compétent dans de
multiples domaines, il devient alors essentiel pour
l’enseignant d’être capable d’évaluer les acquisitions de
ses élèves dans ce champ capacitaire afin de mieux
orienter le travail à mener et les engager dans le
processus d’apprentissage.
Les capacités deviennent alors les déterminants, les
piliers du projet d’acquisition.
Acquérir des compétences revient à développer et
articuler des capacités. On voit bien ici que cette
approche permet de clarifier ce qu’il y a à apprendre, à la
fois pour l’enseignant, pour l’élève, mais aussi pour
l’institution et les familles.
Pour autant, encore faut-il pouvoir évaluer et identifier
les capacités prioritaires à développer à un moment
donné. Bien des écueils persistent.
3.Ecueils à lever pour évaluer les
capacités
Il faut préciser ici la conception qui anime cette réflexion.
L’idée centrale est que l’évaluation doit servir en priorité
à aider les élèves dans leurs apprentissages. Le travail de
l’enseignant consiste alors à fournir à l’individu des
informations utiles, en lui révélant ses points faibles sur
lesquels il doit travailler, mais aussi ses points forts pour
qu’il puisse s’y appuyer. Lui faire identifier les domaines
où il est efficace et ceux où il ne l’est pas. Il semble
important que ces retours d’informations soient
déconnectés d’un classement entre les élèves. Ils doivent
relever davantage de suggestions concrètes concernant
ce sur quoi il faudra se focaliser pour progresser. Les (ou
la) situations d’évaluation doivent prendre en compte
cette orientation. Evaluation et apprentissage sont donc
entremêlés.
Plusieurs écueils sont à prendre en considération.
Les deux premiers sont d’ordre pratique :
-Une capacité n’est pas directement observable.
Ce sont les actions que produisent les élèves qui
traduisent la présence ou non d’une capacité et le degré
de développement de celle-ci. Comment évaluer la
capacité à lire des trajectoires autrement qu’en
observant les actions et les procédures misent en œuvre
par les élèves dans des situations concrètes ?
Encore faut-il être bien conscient qu’il n’y a jamais de
situation mettant en jeu une seule capacité. Nous ne
sommes pas dans le cadre d’une étude expérimentale en
laboratoire.
Par exemple en volley-ball : Sauf à perdre tout sens de
l’activité, la lecture de trajectoire d’une balle n’est pas
dissociable de la capacité à coordonner ses actions pour
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