UNIVERSITE PARIS EST CRETEIL FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL ****************** ANNEE 2013 N° THESE POUR LE DIPLOME D'ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Discipline : Médecine Générale -----------Présentée et soutenue publiquement le : à CRETEIL (PARIS EST CRETEIL) -----------Par SAUTERON Bruno Né le 03 juillet 1976 à Sainte Foy lès Lyon ------------- TITRE : PARCOURS DE SOINS VILLE-HOPITAL DES PATIENTS ATTEINTS DE BRONCHOPNEUMOPATHIE CHRONIQUE OBSTRUCTIVE DANS LE VAL DE MARNE ET LA SEINE ET MARNE DIRECTEUR DE THESE : LE CONSERVATEUR DE LA M. CITTEE Jacques BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE Signature du directeur de thèse Cachet de la bibliothèque universitaire 2 REMERCIEMENTS Au moment de conclure ce travail, il me faut me souvenir de tous ceux qui m’ont accompagné au cours de cette longue aventure qu’ont été les études de médecine. La décision de faire ces études alors que j’étais infirmier, je l’ai prise en revenant d’une mission avec Médecins Sans Frontières, il y a maintenant un peu plus de dix ans...Je pense à Jean-Hervé, Isabelle, Nicolas, Maryline, que j’ai croisé au Burundi et qui m’ont accompagné avec bienveillance depuis. Je salue également Alain, qui travaille pour une société d’intérim et qui m’a aidé à trouver du travail comme infirmier, chaque fois que mes finances étaient en berne... Je dois bien sûr remercier à ce titre mes parents qui m’ont permis de joindre les deux bouts pendant de longues périodes. Je pense aussi aux amis, médecins ou non qui ont cheminé avec moi ces dix dernières années et qui m’ont souvent aidé à avancer. Aurore, toi qui me supporte dans la réalisation de ce travail, depuis maintenant un peu plus d’un an, sois également remerciée. Concernant ce travail, j’adresse mes remerciements au Dr Jacques Cittée, qui m’a fait l’honneur de me le confier et de m’aider à le mener à bien. Merci pour ta patience et ta disponibilité. Je dois aussi remercier le Pr Attali qui m’a guidé avec humanité dans l’apprentissage du métier de médecin généraliste lors de mon passage dans son cabinet et qui m’a aidé à choisir un nouveau sujet de thèse, alors que mon premier projet n’avait pas pu se concrétiser. Je pense également aux membres du comité BPCO de l’université Paris Est-Créteil, qui ont suivi avec attention l’avancée de ce travail. Merci enfin aux membres de ce jury, qui me font l’honneur de juger ce travail. 3 TABLE DES MATIÈRES Remerciements………………………………………………………………...……………p 2 Acronymes…………………………………………………...…….………………………..p 6 Code de lecture des figures………………………………………..………………………..p 7 I-INTRODUCTION ……………………….…………………...…………………………..p 8 1 Un enjeu de santé individuelle et de santé publique………….……………………………p 8 2 Vers une médecine des « parcours de soins » ?.....................................................................p 8 3 Les notions de parcours de soins et de parcours de santé………………………………….p 9 4 L’usage de la notion de parcours de soins dans cette étude………………………………p 10 II- MATÉRIEL ET METHODES……………………….………………..………………p 11 1 Le choix d’une approche qualitative par étude de cas…………………………………..p 11 1-1 Le choix d'une recherche qualitative……………...……………………………….p 11 1-2 Le choix d'une étude de cas…………………………………………….………….p 12 1-3 Etude de cas unique ou multisites?...........................................................................p 12 2 La recherche documentaire…………………………………….….……………………p 13 2-1 Des données de PMSI ……………..………………………………………………p 13 2-2 Un rapport d’activité………………………………………………...…….……….p 14 2-3 Une liste de la file active des patients suivis dans un des centres……….…...……p 14 2-4 Des comptes rendu d’hospitalisation des patients suivis dans un des centres….….p 14 3 Organisation des entretiens semi directifs ...................................................................... p 14 3-1 Le lieu ......................................................................................................................p 14 3-2 Le déroulement ........................................................................................................p 14 3-3 Le guide d’entretien .................................................................................................p 14 3-4 La transcription ........................................................................................................p 15 4 Identification et sélection des acteurs interviewés ............................................................p 15 5 Caractéristiques des participants à l’enquête ....................................................................p 16 6 Méthode d’analyse des données ........................................................................................p 17 III- RÉSULTATS : les parcours de soins du patient BPCO sur chacun des 25 sites d’investigation……………………………………………………………………………..p 18 1 L’hôpital privé Claude Galien…………………………………………...……………..p 18 4 2 L’hôpital privé du Val d’Yerres……………………..………………………………….p 20 3 L’hôpital privé Armand Brillard……………………………….……………………….p 21 4 L’hôpital Albert Chenevier………………………….…………………...……………..p 23 5 L’hôpital intercommunal de Créteil……………………………………………………p 25 6 L’hôpital Henri Mondor…………………………………….………………………….p 27 7 Le centre hospitalier de Villeneuve-Saint-Georges…………………………………….p 29 8 La polyclinique de Villeneuve-Saint-Georges……………………..…………………..p 30 9 Le centre hospitalier spécialisé en Pneumologie de Chevilly-Larue…………..………p 31 10 L’hôpital d’instruction des armées Bégin…………...……………………….…………p 33 11 L’hôpital de Bicêtre……………………………............................…………….………p 35 12 L’hôpital privé Paul d’Egine…………………………….…..…………………………p 37 13 L’hôpital Saint Camille………………………………………………….……………..p 39 14 L’hôpital privé de Thiais………………………….……………………………………p 41 15 Le centre hospitalier Marc Jacquet (Melun)…………………………….……………..p 43 16 Centre hospitalier de Fontainebleau………………………...…………………………p 45 17 Centre hospitalier de Nemours…………………...……………………………………p 46 18 Le centre médical de Forcilles…………………………………………………………p 48 19 Le centre hospitalier de Coulommiers…………………………………………………p 50 20 Le centre hospitalier de Lagny sur Marne………………….…………………………..p 53 21 Le centre hospitalier de Meaux……………………………………..………………….p 55 22 La clinique de la Francilienne (Pontault-Combault)………..……………….…………p 57 23 Le centre hospitalier Léon Binet (Provins)………………………………...…………..p 59 24 La clinique de Tournan………………………………..…………….………………….p 61 25 Récup’Air………………………………………….……………..…………………….p 62 IV- DISCUSSION………………………………...………………………………….…….p 64 1 Synthèse globale des résultats……………………….……….………………………..p 64 2 Une typologie des parcours émerge-t-elle travers ces différentes configurations par site ?.......................................................................................................................................p 66 2-1 Les parcours de soins lors d'une décompensation aigüe de la maladie………….p 66 2-1-1 En amont de l'hôpital………………….….………………………………p 66 2-1-2 A l'hôpital…….……………………………………………………………p 66 2-1-3 En soins de suite et de réadaptation polyvalents…………...……………..p 66 5 2-1-4 En soins de suite spécialisés en Pneumologie…………….………………p 67 2-2 Les parcours de soins lors d'un état chronique stable……………………….........p 67 2-2-1 En ville…………………………………………………………………….p 67 2-2-2 Les centres de RR ambulatoires………………...…………………………p 67 2-2-3 Les centres de RR en hospitalisation………………...…………………….p 68 3 Parcours et territoires…………………………………………………………………..p 69 4 Comparaisons aux données de la littérature………...………………….………………p 69 4-1 Les recommandations de la HAS…………………...…………………………….p 69 4-2 Les expériences étrangères de coordination des parcours complexes…………….p 74 5 Les réseaux de santé…………………………………….……..……………………….p 75 6 Apports et limites méthodologiques de cette étude qualitative………………………...p 76 6-1 Critères de validité……………………….…..……………………………………p 76 6-1-1 La validité interne………………….………………………………………p 76 6-1-2 La validité externe ou transférabilité………………………………………p 76 6-1-3 La fidélité………………………………………………………………….p 78 6-2 Les biais potentiels de l’étude…………………………………………………….p 78 6-2-1 L’échantillon des acteurs interrogés……………………………………….p 78 6-2-2 Biais lié à la personne interrogée………………………………………….p 79 6-2-3 Biais lié à l’interviewer……………………………………………………p 79 V-CONCLUSION…………………………………...…………………………………….p 80 BIBLIOGRAPHIE………….……………………………………………………………..p 82 ANNEXE 1…………………………………………………...………………………….…p 84 ANNEXE 2…………………………………………...……………………………….……p 86 ANNEXE 3…………...………………………………………………………………….…p 87 ANNEXE 4……………………………………………………………………………..…..p 88 ANNEXE 5………………...………………………………………………………….……p 89 ANNEXE 6…………………………………………………………………………………p 90 Résumé (Anglais)……………………………………….…………………………………p 91 Résumé (Français)…………………………………...……...…………………………….p 92 6 ACRONYMES ARS : agence régionale de santé BPCO : CHU : centre hospitalo-universitaire obstructive broncho-pneumopathie chronique CHIC : centre hospitalier intercommunal de CHU : centre hospitalo-universitaire Créteil CIM CPAM : caisse primaire d’assurance maladie maladies version 10 DGOS : direction générale de l'offre de soins CTAR : centre de traitement et de réadaptation EBM : evidence based medecine cardio-respiratoire FFRP : fédération française de 10 : classification internationale des randonnée EHPAD : établissement d’hébergement pour pédestre personnes âgées dépendantes FIR : fonds d’intervention régional FICQS: HAD : hospitalisation à domicile coordination et la qualité des soins fonds d’intervention pour la HCAAM : haut conseil pour l’avenir de GHM : groupe homogène de malades l’assurance maladie GOLD : global initiative for chronic obstructive IOT : intubation oro-trachéale lung disease MIT : service de maladies infectieuses et HTAP : hypertension artérielle pulmonaire tropicales PMSI : programme MCO : Médecine-Chirurgie-Obstétrique de médicalisation des PLS : plan local de santé systèmes d’information PRS : projet régional de santé RR : réhabilitation respiratoire SAMU : service d’aide médicale d’urgence SAMI : service d’aide médicale initiale SAU : Service d’Accueil des Urgences SPLF : société de Pneumologie de langue SLD :soins de longue durée française SSR : soins de suite et de réadaptation UH(T)CD : unité d’hospitalisation de (très) UMPU : unité de médecine post-urgences courte durée USC : unité de soins continus USI(C): unité de soins intensifs (cardiologiques) UGA: unité de gériatrie aigüe SLD : soins de longue durée VNI : ventilation non invasive 7 Code de lecture des figures Structure de soins avec hospitalisation Acteur ou structure de soins ambulatoire Acteur ou structure de médecine de ville Service de médecine d’Urgence hospitalier Service de médecine aigüe Service de Réanimation, USC Service de soins de suite et de réadaptation ou prestataires de service Acteurs non médicaux Acteurs de la médecine d’urgence « ambulatoire » Parcours de soins lors d’une décompensation aigüe de la maladie Parcours de soins lors d’un état chronique stable 8 I-INTRODUCTION 1-Un enjeu de santé individuelle et de santé publique La Broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) se définit comme une maladie chronique inflammatoire, lentement progressive atteignant les bronches. Cette maladie, longtemps peu symptomatique, débute par une toux, une expectoration matinale, symptômes souvent banalisés [...]; progressivement s’installe une dyspnée à l’effort puis au repos, pouvant gêner les gestes de la vie courante. Des décompensations respiratoires, notamment à l’occasion d’épisodes infectieux, peuvent entraîner une insuffisance respiratoire aiguë engageant le pronostic vital(22). En France, 3,5 millions de personnes (soit 6 à 8 % de la population adulte) sont atteintes de BPCO, 100 000 malades présentent des formes sévères nécessitant une oxygénothérapie et / ou une ventilation à domicile et 17 500 personnes vont en mourir chaque année. Le coût direct de la maladie est estimé à 3,5 milliards d’euros par an dont 60% sont liés aux exacerbations et 40% au suivi au long cours de la pathologie(22). On note d'ailleurs que 35% des coûts de la maladie sont dus aux 5% des patients BPCO les plus sévères. Pourtant, malgré la mise en place d'un plan national pour lutter contre la BPCO en 2005, les actions de prévention dans la population générale sont restées trop limitées, de même que les actions de dépistage puisque l'on estime que 3 patients BPCO sur 4 ne sont pas diagnostiqués aujourd'hui. 2- Vers une médecine des « parcours de soins » ? Si la formation des professionnels de santé s'est améliorée avec la publication de recommandations par la Haute Autorité de Santé(HAS)(11), l'accès aux soins et la qualité des soins restent imparfaites avec notamment un manque de lits de Soins de Suite et de Réadaptation (SSR) spécialisés en Pneumologie, un manque de structures pour faire de la Réhabilitation Respiratoire (RR) et une absence d'organisations pour prévenir les exacerbations et les hospitalisations. Pour l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Île-de-France, la BPCO, au même titre que d’autres maladies chroniques dont la prévalence augmente, ainsi que le vieillissement de la population imposent « de faire évoluer en profondeur l’organisation de notre système de 9 santé »(22). Cette évolution nécessite des prises en charge beaucoup plus complexes que lorsqu’il s’agit de répondre à une demande de soins aigus. Elle nécessite « une approche intégrée entre la prévention, le soin et la prise en charge médico-sociale »que l’on peut définir comme un « parcours de santé »(22). Cette nouvelle manière de voir la médecine repose sur la possibilité d'élaborer un plan personnalisé de soins avec le patient qui nécessite une part importante d'éducation thérapeutique. Il s'agit également de ne plus concevoir la maladie comme une succession d'événements indépendants, mais comme un tout impliquant de multiples acteurs qui exécutent chacun de multiples actions dont il faut coordonner la prise en charge entre la ville et l'hôpital au cours du temps sur un territoire donné, en définissant ainsi un « parcours de soins » du patient BPCO. Pour la HAS, « l'amélioration de la qualité de la prise en charge clinique et thérapeutique et de l'accompagnement des malades atteints de maladies chroniques passe d'abord par de bonnes pratiques professionnelles, mais doit également s'appuyer sur la promotion de parcours de soins qui comprennent, pour le patient, le juste enchaînement et au bon moment de ces différentes compétences professionnelles liées directement ou indirectement aux soins [...]. » (12) Le Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM) estime par ailleurs que « c’est sur ce terrain de l’efficience des parcours de soins que viennent exactement se superposer le défi soignant de la prise en charge des maladies chroniques et le défi économique d’optimisation de la dépense de santé. » (13) 3-Les notions de parcours de soins et de parcours de santé Ces notions du « parcours de soins » ou du « parcours de santé » amènent cependant quelques réflexions : qu'entend-on exactement par ces termes ? « Du point de vue de la santé publique, le « parcours de soins » est la succession d'étapes conduisant l'individu à utiliser des structures de soins pour se soigner, dans le cadre strict du dispositif de santé publique[...]Tout recours en dehors du cadre de la coordination implique une minoration des remboursements par l'assurance maladie.[...]Il n'a pas de dimension géographique[...] : le parcours de soins relève de l'adressage administratif chez des 10 professionnels de santé.» (16) Pour l’ARS l’organisation d’un parcours de santé, nécessite une « coopération entre professionnels de santé, le développement de nouveaux modes d’exercice collectif rassemblant divers professionnels, les rapprochements entre établissements de santé [qui] sont autant de démarches nécessaires pour garantir la présence d’une offre de soins sur l’ensemble des territoires et pour sécuriser la prise en charge des patients. [...]La qualité passe aussi par la promotion des bonnes pratiques professionnelles que l’ARS souhaite développer. […]La recherche d’efficience passe par des actions d’optimisation des modes d’organisation existants : mutualisation des fonctions support dans les établissements, fluidification des fonctions logistiques, lutte contre les facteurs de non-qualité. »(26) Les anthropologues, les sociologues et les psychologues parlent quant à eux volontiers « d' itinéraire thérapeutique », qui se rapporte « à l'ensemble des grands systèmes de représentation de la santé et de la maladie qui sont intervenus dans les choix effectués dans les recours aux soins, les choix des traitements, des praticiens et dans les façons de dire et de penser la maladie et/ou la guérison. […] Il regroupe aussi bien des données émanant du registre médical, religieux ou profanes.[...] Son objet principal restant l'ensemble des logiques spatiales et culturelles qui procèdent à la mise en place de recours particuliers et non pas les logiques spatiales que l'itinéraire semble recouvrir». (16) Enfin en sociologie, la notion de « trajectoire de santé » est utilisée pour parler « de l'organisation de la prise en charge de la maladie par les acteurs impliqués (professionnels de la santé, et du social, patient, famille). La notion de « trajectoire » ne se réfère pas à des mobilités mais plutôt aux chaînes d'organisation de soins[...] le tout d'un bout à l'autre du processus de la maladie et de la guérison. A la différence de la notion d'itinéraire thérapeutique, cette notion est moins centrée sur l'individu et permet d'avoir une vision sur le système de santé en général sous différents niveaux d'analyse, du centrement sur un des acteurs à l'analyse du processus à l’œuvre » (16) 4- L’usage de la notion de parcours de soins dans cette étude Dans notre étude, si nous avons choisi de garder le terme générique de « parcours de soins » qui nous semblait plus simple à employer, c'est pourtant cette dernière définition de 11 « trajectoire de santé » qui nous semble la plus en rapport avec les processus que nous souhaitons étudier. Connaître le parcours de soins des patients BPCO les plus gravement atteints sur le territoire naturel d’influence de la faculté de Créteil, c’est à dire celui du Val de Marne et de la Seine et Marne, permettra de mieux comprendre quelle est l'offre existante et de quelle manière elle est utilisée aujourd'hui. Le repérage des parcours de soins et surtout l'analyse de leurs déterminants selon les acteurs impliqués(18), permettra ici de mieux appréhender quelles sont les particularités de chaque site sur ce territoire. L’objet de cette étude est donc d’identifier de manière exhaustive, en prenant comme point de vue les structures hospitalières par lesquelles passent les patients BPCO les plus sévèrement atteints, quels sont les acteurs de leur prise en charge, quelles sont les actions qu’ils mettent en œuvre et quels sont les parcours de soins des patients BPCO lors des décompensations aigües et lors d’un état chronique stable de la maladie. II-MATERIEL ET METHODES 1-Le choix d’une approche qualitative par étude de cas 1-1 Le choix d'une recherche qualitative Notre démarche était animée par une recherche de sens, à savoir quels étaient les déterminants qui orientaient les parcours de soins hospitaliers des patients BPCO sur le territoire du Val de Marne et de la Seine-et-Marne, du point de vue des acteurs hospitaliers de la prise en charge. Notre but était de chercher à construire au cours de la recherche un modèle classificatoire des différents parcours de soins rencontrés. Ces déterminants semblaient complexes, mélangeant des problématiques médicales, structurelles, géographiques, sociales et psychologiques. Il s’agissait également d’appréhender la complexité des comportements des acteurs des systèmes sociaux. C'est pourquoi, nous avons choisi d'utiliser une méthode de recherche qualitative(14) qui analyse des informations non numériques (paroles, actions, idées, 12 représentations, ressenti, etc.) pour explorer et comprendre des phénomènes humains complexes. L’approche qualitative nous semblait également la plus adaptée appréhender au mieux les perceptions, les motivations et le vécu des acteurs participant à la prise en charge des patients BPCO lors de leur venue à l’hôpital. Eu égard à la pathologie étudiée et à la thématique de ce travail, il nous semblait important que les acteurs que nous souhaitions interroger travaillaient au sein de structures : -qui bénéficiaient à minima d'un service de médecine d'Urgences et d'un service de médecine polyvalente. -ou étaient spécialisées dans les problématiques respiratoires dont la BPCO. 1-2 Le choix d'une étude de cas (14): Après avoir choisi de procéder par une étude avec une méthode qualitative, il nous restait à choisir quel type d'étude qualitative nous souhaitions entreprendre. Réaliser une enquête purement quantitative dont l'objectif est « le test d’hypothèses et la validation des analyses en ayant recours à de larges échantillons », n'aurait pas été adapté à notre thématique puisque nous nous placions avec une posture de recherche de sens et non avec celle d'une hypothèse à tester. Notre préoccupation centrale en effectuant ce travail était de nous intéresser en profondeur au « comment et au pourquoi » des parcours de soins des patients BPCO sur un territoire donné à l'heure d'aujourd'hui et donc d'analyser des processus complexes, ce qui est habituellement recherché au travers d'une étude de cas. 1-3 Etude de cas unique ou multisites(14)? Nous avons fait l'hypothèse que chaque structure représentait une configuration bien spécifique qu'il était intéressant d'étudier puis de comparer avec les autres structures, le but étant de chercher à comprendre quelles étaient les grandes problématiques communes et quelles étaient les singularités propres à chaque site. Même si le fait d'étudier de nombreux sites peut conduire à une investigation qui peut rester trop en surface, le risque en étudiant un cas unique aurait été qu'il soit trop spécifique et qu'il souffre d'une absence de potentiel de « généralisabilité ». 13 C'est pourquoi nous avons choisi de procéder à une étude de cas multisites. Une enquête par entretiens semi-directifs Pour collecter nos données, nous avons choisi de faire appel à des entretiens de recherche : nous souhaitions collecter les discours des acteurs intervenant dans les parcours de soins des patients BPCO, tout en les orientant à travers des questions ouvertes, répertoriées préalablement sur un guide d’entretien (ANNEXE 1) Nous avons donc opté pour la réalisation d'entretiens semi-directifs. Notre hypothèse est que les patients BPCO les plus sévères nécessitent régulièrement d’être hospitalisés. Nous avons donc pris contact avec toutes les structures de soins du Val de Marne, de la Seine et Marne qui sont dotées d’un service d’Urgences et d’un service de Médecine et ou de Pneumologie. Deux structures de l’Essonne, répondant à ces critères, de part leur caractère limitrophes avec le Val de Marne et la Seine-et- Marne, ont également été sollicitées. 2- La recherche documentaire En partant du principe que la recherche qualitative et la recherche quantitative ne s'opposent pas mais répondent à des problématiques différentes, nous avons cherché à recueillir des données quantitatives issues du Programme de Médicalisation du système d’Information (PMSI) ou de rapports d’activités fournies par les établissements afin de compléter notre approche qualitative avec quelques données chiffrées. Lors de la demande d’entretien auprès de chaque participant, l’enquêteur leur demandait toute trace écrite en sa possession ayant trait à son activité concernant l’année 2011.Un courriel (ANNEXE 2) comportant une liste de codes de la Classification Internationale des Maladies version 10 (CIM 10) et de Groupes Homogènes de Malades (GHM) (ANNEXE 4) définis préalablement comme susceptible d’intérêt pour l’étude a été envoyé aux participants à l’enquête. Les documents suivants ont été collectés : 2-1 Des données de PMSI Elles correspondent à une synthèse des informations des dossiers des patients dont le code CIM 10 ou dont le GHM avait été défini sur un site donné, concernant un ou plusieurs 14 services de l’établissement sur l’année 2011. 2-2 Un rapport d’activité Il concerne l’activité de ce centre au cours de l’année 2011 2-3 Une liste de la file active des patients suivis dans un des centres Outre une idée du nombre de patients suivis par le pneumologue sur un établissement donné, elle n'apportait pas d'autres informations exploitables et n'a pas été utilisée. 2-4 Des comptes rendu d’hospitalisation des patients suivis dans un des centres Ces comptes-rendus étaient nominatifs ce qui rendait leur exploitation impossible. De plus les informations recherchées nécessitaient une analyse au cas par cas de chaque dossier, ce qui rendait ce travail fastidieux et peu significatif : l’information recherchée n'était pas forcément renseignée dans chacun des dossiers. Ces comptes-rendus n'ont finalement pas été utilisés. 3- Organisation des entretiens semi directifs 3-1 Le lieu Les entretiens ont eu lieu selon la disponibilité des participants, aux heures et lieux de leur choix. Les rendez-vous se sont déroulés sur les lieux de travail des participants (cliniques, hôpitaux) et au moment de leur choix. 3-2 Le déroulement Les entretiens duraient environ 20 minutes (de 10 minutes à plus d’une heure). Ils étaient menés en face à face, à l’aide d’un guide d’entretien préalablement construit. Les thèmes étaient introduits à l’aide de questions courtes. 3-3 Le guide d’entretien Le rôle du chercheur est de poser un certain nombre de questions sur différents thèmes qui ne sont pas nécessairement abordés dans l’ordre. Il doit effectuer les bonnes relances aux moments opportuns afin de balayer tout le champ à étudier, sans pour autant influencer l’interviewé dans ses réponses ou lui couper la parole. Cela nécessite d'avoir défini préalablement un certain nombre de thématiques que l'on souhaite voir abordées au cours de l'entretien et d'écrire un certain nombre de questions qui s'y rapportent. Ce canevas assez 15 souple sert de point de repère pour le chercheur. Le rôle du chercheur est, désormais, celui d’une relance progressive, d’une orientation thématique et bienveillante. Il aide le répondant à exprimer sa pensée, recentre le discours. Il s’agit de structurer l’activité d’écoute et d’intervention de l’interviewer, sans être directif. Le guide d’entretien a été réalisé afin d’appréhender au mieux à travers le discours des acteurs interrogés, les actions réalisées, leurs perceptions, leurs motivations et leur vécu (14). 3-4 La transcription Les entretiens étaient enregistrés sur un appareil numérique : leur contenu a été ensuite transcrit fidèlement mot à mot et a constitué les verbatims. 4- Identification et sélection des acteurs interviewés Définir la population, c’est sélectionner les catégories de personnes que l’on veut interroger, et à quel titre déterminer les acteurs dont on estime qu’ils sont en position de produire des réponses aux questions que l’on se pose (1). En recherche qualitative, l’objectif n’est pas d’avoir une perception moyenne de la population, mais d’obtenir un échantillon le plus varié possible de personnes qui ont un vécu, une expérience particulière quant à la question à étudier. Le corpus nécessaire à la réalisation d’une enquête par entretien est, de manière générale, de taille plus réduite que celui d’une enquête par questionnaire, dans la mesure où les informations issues des entretiens sont validées par le contexte et n’ont pas besoin de l’être par leur probabilité d’occurrence. Une seule information donnée par l’entretien peut avoir un poids équivalent à une information répétée de nombreuses fois dans un questionnaire (1). Dans notre étude, nous avons choisi un échantillon d’acteurs issus d’établissements de santé du Val de Marne, de la Seine Marne et d'une partie de l'Essonne (dans la zone limitrophe avec ces deux départements). Ces établissements avaient pour caractéristique de disposer d’un service d’Urgences, d’un service de médecine aigüe ou d’un service de Pneumologie. Il pouvait également s’agir de centres spécialisés en Pneumologie. L’échantillon des acteurs interrogés était composé : de médecins urgentistes, de médecins internistes, de pneumologues, d’une cadre infirmière responsable du programme d’éducation thérapeutique d’un hôpital et de la coordinatrice d’un réseau de RR ambulatoire. 16 5-Caractéristiques des participants à l’enquête Ville Hôpital/clinique Service Interlocuteur interrogé St Camille Urgences Médecin Urgentiste Pneumologie Pneumologue Urgences Médecin Urgentiste Pneumologie Pneumologue Médecine Cardio Cardiologue Val de Marne Bry sur Marne Champigny sur Marne H Privé Paul d’Egine Chevilly –Larue CHSP Pneumologie Pneumologue Créteil CHU H Mondor Urgences Médecin Urgentiste Pneumologie Pneumologue Kremlin Bicêtre CHU A Chenevier Réhabilitation respiratoire Pneumologue CHIC Urgences Médecin Urgentiste Pneumologie Pneumologue Urgences Médecin Urgentiste Médecine interne Médecin Interniste CHU Bicêtre Nogent sur Marne H Privé A. Brillard Pneumologie Pneumologue Saint Mandé HIA Bégin Urgences Médecin Urgentiste Thiais Clinique du Sud Urgences Médecin Urgentiste Médecine Médecin Interniste Pneumologue Pneumologue Urgences Médecin Urgentiste Médecine interne Médecin Interniste Consultations externes Pneumologue Villeneuve St Georges CH Polyclinique Essonne Yerres Quincy sous Sénart Hôpital d'Yerres C Galien Privé du Val Urgences Médecin Urgentiste Médecine interne Médecin Interniste Pneumologue Pneumologue Urgences Médecin Urgentiste Médecine interne Médecin Interniste 17 Seine et Marne Coulommiers Fontainebleau CH CH Urgences Médecin Urgentiste/Réanimateur Médecine interne Médecin Interniste Consultations externes Pneumologue Urgences Médecin Urgentiste Médecine Pneumologue Férolles-Atilly Forcilles Pneumologie Pneumologue Lagny sur Marne CH Urgences Médecin Urgentiste Pneumologie Pneumologue Urgences Médecin Urgentiste Pneumologie Pneumologue Urgences Médecin Urgentiste Pneumologie Pneumologue Education thérapeutique Cadre infirmière Urgences Médecin Urgentiste Médecine interne Médecin Interniste Meaux Melun Nemours CH CH CH Pontault Combault Clinique la Francilienne Médecine cardio Cardiologue Provins CH Urgences Médecin Urgentiste Médecine interne Médecin Interniste Tournan en Brie Clinique de Tournan Pneumologie Pneumologue Île de France Recup' Air Réseau de RR Coordinatrice du réseau 6-Méthode d’analyse des données Une analyse qualitative de contenu thématique a été menée. L’analyste cherche à partir d’un corpus de données qualitatives de dégager du sens : « De quoi s’agit-il ? », « Que dit cet acteur ? ». La validité de l’analyse des données qualitatives s’accroît lorsqu’elle est menée de façon conjointe par plusieurs analystes. La lecture du matériel à de multiples reprises permet d’acquérir une vue d’ensemble, et de voir ressortir certains thèmes. Chaque entretien est organisé dans un tableau EXCEL® en 3 colonnes, la colonne de gauche présentant une analyse thématique, la colonne centrale est la retranscription la plus fidèle possible du discours de la personne interrogée. La colonne de droite est la colonne des remarques, sur la langue, le style d’élocution du répondant. 18 L’analyse a été menée de façon conjointe par le thésard et son directeur de thèse. Cette analyse croisée consiste en des séances successives de confrontation des analyses parallèles : axes thématiques, thèmes et sous-thèmes ont été discutés, consolidés à partir des verbatims. Les éléments signifiants des discours présents dans chaque entretien ont été classifiés suivant cette systématique. Par ailleurs sur chaque site, un tableau EXCEL® synthétisant les données de PMSI collectées a été réalisé. Enfin, une vignette POWERPOINT® schématisant le parcours de soins des patients BPCO a été créée, permettant d’avoir une vue synthétique des acteurs et des interactions qui les lient. III- RÉSULTATS 1-Hôpital Privé Claude Galien C’est un établissement de la Générale de Santé situé à Quincy sous Sénart, ville au carrefour du Val de Marne, de la Seine et Marne et de l’Essonne, qui a une activité de médecine, de chirurgie et d’obstétrique (MCO) et qui dispose de 256 lits (19). Il est pourvu : d’un service d’Urgences accueillant environ 20 000 passages par an d’un service de Médecine interne d’un service de Réanimation de 15 lits. Le pneumologue est un médecin libéral qui travaille dans cette structure à temps partiel. Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : plusieurs acteurs peuvent adresser le patient aux Urgences (médecin généraliste, pompiers, SAMU...). Le médecin généraliste peut appeler directement dans le service de Médecine pour avoir une place mais le médecin interniste demande qu’il passe systématiquement par les Urgences. Pour autant, il n’existe pas de véritable coordination d’amont à l’hospitalisation. Le médecin Urgentiste décide d’orienter les patients dans le service de Médecine ou de Réanimation en fonction de la sévérité de la crise et de la réponse aux traitements initiés aux Urgences. Le médecin interniste réalise la prise en charge thérapeutique des patients modérément sévères. A l’issue du séjour il peut les orienter vers le domicile ou vers un SSR. 19 Le pneumologue les recevra en consultation un mois après leur sortie d’hospitalisation et il décidera s’ils vont ou non bénéficier d’une réhabilitation respiratoire et ou d’un traitement spécialisé (oxygénothérapie). Lors d’un état chronique stable : le patient est suivi par le médecin généraliste ou le pneumologue qui décident dans quelques cas de l’orienter vers des centres de réhabilitation respiratoire. L’ensemble du parcours de soins se fait sur un territoire de santé local, hormis la réhabilitation respiratoire qui peut être réalisée très loin du domicile du patient. Figure n°1 : Parcours de soins des patients BPC0 à l’hôpital privé C Galien Cardiologue Pneumologue EHPAD Médecin généraliste Pompiers 91 Autre hôpital: VSG, HPVY SAMU 91,77,94 Clinique des Vallées Brunoy (91) Clinique Pasteur Ris Orangis (91) Urgences 4% Ambulance 7% 42% USIC 47% Médecine cardio Réanimation Médecin généraliste Médecine interne 70% Pneumologue 17% SSR pneumologique : Forcilles, Chevilly-Larue, Villiers Saint Denis Domicile SSR polyvalent les jardins de Brunoy Tableau n°1 : Données chiffrées tirées du PMSI de l’hôpital C Galien pour l’année 2011 Nombre Service Réanimation Médecine interne Médecine USIC de d’hospitalisation =69 =76 cardio=11 =7 42% 47% 7% 4% Domicile=115 Transfert MCO=27 Décès=20 Mutation=1 70% 17% 12% 1% Département de Seine et Essonne Val de Marne Autres résidence du Marne=89 =58 =12 =3 patient 55% 36% 7% 2% séjours = Mode de sortie 163 20 2-L’hôpital privé du Val d’Yerres (HPVY) C’est un établissement de 105 lits d’hospitalisation, situé à Yerres, membre du groupe santé retraite. Son territoire de santé couvre le bassin du val d’Yerres. Il est doté : -d’un service d’urgences accueillant environ 6500 passages par an (chiffre 2005) -d’une réanimation de 10 lits -d’une unité de soins intensifs de 6 lits -d’un service de médecine de 60 lits.(19) 2 Pneumologues y travaillent à temps plein Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : le médecin généraliste, le service d’aide médicale d’urgence (SAMU), les pompiers vont décider d’adresser le patient aux Urgences. Il est fréquent que le patient décide d’y aller de son propre chef également. Le médecin urgentiste décidera du traitement en fonction des signes de gravité cliniques et biologiques présentés par le patient. Le médecin interniste prend en charge les décompensations de BPCO modérément sévères, tout en demandant l’avis du pneumologue sur le protocole de soins à suivre. Il fera sortir le plus souvent le patient à domicile et quelquefois en SSR dans les environs immédiats de l’établissement. Le recours à un établissement spécialisé en Pneumologie -qui est très éloigné- est exceptionnel. Il adresse le patient à sa sortie soit à son pneumologue habituel, soit à un des pneumologues de l’établissement s’ils n’a pas de suivi préalable. Le pneumologue donne un avis d’expert pour les patients présentant une pathologie respiratoire quelque soit le service de l’établissement (médecine, unité de soins continus(USC), Réanimation). Lors d’un état chronique stable : Le pneumologue suit des patients qui lui sont adressés par des médecins généralistes du Val d’Yerres pour bilan de toux chez des fumeurs. Une fois le diagnostic de BPCO établi, il leur prescrit de la kinésithérapie respiratoire qu’ils peuvent faire à L’HPVY car il n’existe pas de possibilité de faire de la RR dans la proximité de l’établissement. 21 Il éduque les patients à repérer les signes d’alerte qui doivent les amener à consulter aux Urgences. Pour autant il n’existe pas de coordination spécifique d’amont en cas de décompensation aigüe. Figure n° 2 : Parcours de soins des patients BPCO à l’ HPVY SAMU Médecin Généraliste Patient EHPAD Pompiers Ambulance Urgences Patient Médecine VSG, Galien Pneumologue HPVY Service de Médecine Interne Réanimation, USC Urgences: Mondor, VSG, CHIC Kiné: rééducation à l'effort SSR polyvalents Draveil, VSG, Brunoy , Valenton SSR pneumo: Bligny Domicile 3-L’ hôpital privé Armand Brillard C’est un établissement de la Générale de Santé de 182 lits situé à Nogent sur Marne. Son territoire de santé est constitué par le Val de Marne centre et sud-ouest, la Seine St Denis, et plus rarement par la Seine et Marne. Depuis 2011 il est doté : -d’un service d’Urgences accueillant environ 25000 passages par an -d’un service de Médecine aigüe de 31 lits. (19) Une pneumologue y travaille à mi-temps, et travaille l’autre mi-temps à l’Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP). 22 Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Le médecin urgentiste va demander une consultation de pneumologie rapide ou revoir luimême en consultation post- urgences certains patients qu’il ne souhaite pas hospitaliser. En revanche il fera souvent appel à l’USC ou à la Réanimation de l’établissement lorsqu’il jugera nécessaire d’hospitaliser les patients. La pneumologue sera sollicitée pour donner un avis sur la prise en charge au cours de l’hospitalisation et adressera le patient en réanimation s’il nécessite une ventilation non invasive(VNI). A l’issue de son séjour, le patient retournera à domicile dans la majorité des cas, avec un rendez- vous de consultation de pneumologie. Lors d’un état chronique stable : Le médecin généraliste adresse les patients suspects de BPCO en consultation de pneumologie. La pneumologue « suit les patients BPCO en consultation à une fréquence adaptée à leur état de santé ». Pour le sevrage tabagique : elle fait un conseil minimal, elle remet une fiche sur le sevrage et la BPCO (émanant de la maison du poumon à Paris) et elle adresse les patients vers des consultations anti-tabac proches. Elle peut aussi demander au médecin généraliste de les prendre en charge pour le sevrage tabagique. Pour la RR, la pneumologue les confie préférentiellement au réseau Récup’Air, et la RR se fait alors en ambulatoire. Quand les patients ont besoin d’être encadrés pour un sevrage tabagique et quand les dispos du patient lui permettent de s’éloigner plusieurs semaines ou si ces patients sont très graves, et très sédentaires, il arrive que la pneumologue les adresse dans un centre de RR avec hospitalisation. L’avis du patient est alors sollicité pour savoir s’il souhaite aller dans un centre situé à proximité de sa résidence ou dans un centre éloigné (généralement situé à la montagne). Le pneumologue prescrit à l’issue des stages de RR une kinésithérapie respiratoire pour permettre un maintien des acquis. 23 Figure n°3 : Parcours de soins des patients BPCO à l’HP A Brillard Service MCO d’un autre établissement Domicile Réanimation 74% MG 20% USC Service de Médecine Cardiologues Pathologies Professionnelles CHIC 39% 37% Urgences HP AB Urgences/ Service de medecine CH Montreuil CS Pneumologiques Recup'Air Kinés en centre de soins RR en centre : Aincourt RR en centre : Lamotte-Beuvron Osseja Tableau n° 2: Données chiffrées tirées du PMSI de l’hôpital A Brillard pour l’année 2011 Nombre Service de d’hospitalisation séjours = Mode de sortie USC=18 Médecine =17 Ambulatoire= Lits Porte=4 7 39% 37% Domicile=34 Transfert 46 15% 9% Décès=3 MCO=9 Département de 74% 20% Val de Marne =24 Seine St 6% Paris=1 Autres=2 2% 4% Denis=19 résidence 52% 41% 4-L’ hôpital Albert Chenevier : Hôpital universitaire, situé à Créteil, il dispose depuis novembre 2011 d’une activité de réhabilitation respiratoire ambulatoire au sein du service de réadaptation cardiaque. Il ne dispose pas de service d’Urgences, mais travaille en réseau avec l’hôpital Mondor et le CHIC. Son territoire de santé est constitué par le Val de Marne sud et le nord de l’Essonne. 24 Lors d’un état chronique stable : ce sont les pneumologues des hôpitaux proches et quelques pneumologues de ville qui adressent les patients pour une demande de RR .Plus rarement quelques médecins internistes et quelques médecin généralistes peuvent aussi adresser des patients. Le pneumologue du centre de RR fait réaliser au patient un bilan pré-réhabilitation à savoir une épreuve d'effort (la VO2max), un test de marche et un bilan cardiaque si nécessaire qui sont réalisés dans le service de réadaptation cardiaque de Chenevier lors de la consultation d'admission, pour savoir s’il est éligible au stage de RR qui a lieu trois fois par semaine pendant deux mois. Lors du stage le traitement du déconditionnement respiratoire est abordé, mais sont également pris en charge les problèmes nutritionnels, psychologiques et le sevrage tabagique. L’éducation thérapeutique du patient (ETP) ayant comme principaux objets le changement de comportement et la gestion des traitements est également dispensée. A l’issue du stage de RR le patient est confié à son médecin généraliste avec des consignes. Il n’est pas prévu de suivi à moyen et long terme par le centre de RR. Cependant les patients peuvent être orientés vers les associations de patients pour la poursuite de l'activité physique en groupe. Figure n°4 : Parcours de soins des patients BPCO à l’hôpital A Chenevier Pneumologues CHIC Pneumologues libéraux Pneumologues CHU Réhabilitation respiratoire Médecin interniste Médecin Généraliste 25 5-Le centre hospitalier intercommunal de Créteil (CHIC) Hôpital public de 598 lits situé à Créteil. (17) Il dispose : -d’un service d’Urgences avec 86000 passages sur l’année 2011 -d’un service de Pneumologie de 35 lits d’hospitalisation complète, 9 lits d’hôpital de semaine dont 2 lits de sommeil et 15 places d’hôpital de jour. Son territoire de santé est constitué essentiellement du Val de Marne. Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : le médecin généraliste essaye de gérer dans un premier temps les suspicions d’exacerbation de BPCO en ville. Il peut également appeler le pneumologue pour accélérer une date de rendez-vous de consultation externe.Ce sont les services d’Urgences (SAMU, pompiers, ambulances) qui adressent principalement les patients à l’hôpital. Le médecin urgentiste prescrit des traitements de la crise et hospitalise systématiquement les patients en exacerbation de BPCO. Ces hospitalisations se font prioritairement sur le service de Pneumologie ou de médecine post-Urgences mais il peut aussi transférer des patients vers le centre hospitalier spécialisé en Pneumologie de Chevilly-Larue lorsqu’il ne dispose plus de place au CHIC. Si le patient nécessite une prise en charge réanimatoire, il est adressé soit en réanimation au CHIC soi à l’hôpital H Mondor. Le pneumologue du CHIC accueille en hospitalisation les patients vus aux Urgences. Il peut également hospitaliser des patients qu’il a vus en consultation.A l’issue de l’hospitalisation, les patients regagneront dans la très grande majorité des cas leur domicile. Dans de rares cas, ils sont adressés à des services de soins de suite spécialisés en Pneumologie comme Forcilles ou le CHSP de Chevilly Larue. Lors d’un état chronique stable : Le médecin généraliste adresse en consultation de Pneumologie le patient qui présente une plainte respiratoire. Il assure par ailleurs le suivi et le renouvellement des traitements. Le pneumologue du CHIC suit en consultation externe les patients BPCO. Il programme si besoin une hospitalisation de jour ou de semaine pour faire des examens. Il adresse au réseau Récup’ Air ou à l’hôpital Chenevier les patients BPCO qui ont besoin d’une RR. Le pneumologue mène également une activité de recherche clinique. 26 Figure n°5 : parcours de soins des patients BPCO au CHIC SAMU Pompiers Ambulance Médecin généraliste Urgences Mondor 5% Urgences CHIC Service de médecine post urgences CHSP UHCD 8.5% Réanimations CHIC, Mondor Consultation de pneumologie Pneumologie 83% 83% Domicile Recup' Air Chenevier Forcilles Tableau n° 3: Données chiffrées tirées du PMSI du CHIC pour l’année 2011 Nombre de séjours =492 H=350 (71%) F=142 (29%) Mode d’entrée Service de provenance* Mode de sortie Service de destination** Département de résidence du patient Domicile=467 95% USC=17 Urgences=5 68% 20% Domicile=409 Transfert**=42 83% 8.5% USC=28 SLD=6 65% 14% Val de Seine et Marne=20 Marne=430 87% 4% Transfert*=25 5% SSR=2 NR=1 8% 4% Décès=40 Mutation*5=1 8,3% 0.2% SSR=8 HAD=1 19% 2% Essonne=13 Autres=29 3% 6% 27 6-Hôpital Henri Mondor Hôpital universitaire de 933 lits situé à Créteil(20). Il dispose d’un service d’Urgences qui compte environ 48000 passages par an, d’un service de Réanimation de 58 lits et d’une antenne de Pneumologie composée de deux pneumologues qui travaillent au niveau de la Réanimation et qui assurent des consultations. Il existe une collaboration forte avec le service de Pneumologie du CHIC et avec l’activité de réhabilitation respiratoire à Chenevier. Son territoire de santé est constitué essentiellement du Val de Marne. Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Le patient BPCO consulte aux Urgences de son propre chef le plus souvent. S’il consulte le médecin généraliste ou le SAMU, ils l’orienteront préférentiellement vers les Urgences du CHIC. Le médecin urgentiste gère le plus souvent seul les patients BPCO, même s’il lui arrive de faire appel au pneumologue devant une situation inhabituelle. Du fait de l’absence de service de Pneumologie dans l’hôpital, le médecin urgentiste les hospitalise si possible dans le service de Pneumologie du CHIC et sinon-cas le plus fréquentdans un service de médecine privée généraliste ou de médecine interne. Les patients graves sont adressés en Réanimation. A la fin de leur séjour ils sortent directement au domicile ou sont transférés vers un service de Pneumologie ou un centre de rééducation. Lors d’un état chronique stable : Le pneumologue suit uniquement des patients qui ont déjà un suivi à l’hôpital H Mondor pour lesquels il a été amené à donner un avis. S’il souhaite qu’ils bénéficient d’une réhabilitation respiratoire, il les adresse au réseau Récup’Air ou à service de réhabilitation respiratoire de l’hôpital Chenevier. Les patients pourront bénéficier de l’épreuve d’effort avant l’inclusion dans le programme de réhabilitation respiratoire (VO 2 max) à l’hôpital H Mondor. Il prend en charge ces patients dans la mesure où ils n’ont pas de suivi en ville et les remet progressivement dans un circuit de suivi ambulatoire. 28 Figure n°6 : Parcours de soins des patients BPCO au CHU Mondor Médecin Généraliste Patient ou sa famille SAMU Services hospitaliers du CHU Pompiers Pneumologue Consultations hospitalières Réa CHIC, Val d‘Yerres Tests respiratoires Urgences 16% Réa Mondor 25% 66% Avis pneumos pour les patients hospitalisés au CHU Domicile UHCD Structure de référence du patient 34% Consultation CHU 45% Val de Grâce Hopitaux privés: Thiais, Yerres, Athis Mons, Vitry Médecine Mondor Pneumologie CHIC CHSP Consultation CHIC Tableau n°4: Données chiffrées tirées du PMSI de l’hôpital H Mondor pour l’année 2011 Nombre Service de d’hospitalisation séjours : 76 UHCD =50 Réanimation USC =7 médicale=19 9% 66% 25% Transfert MCO=34 Mutation=26 Domicile=12 Décès=4 45% 34% 16% 5% Département de Val de Marne Essonne Seine et Paris résidence du =67 =4 Marne = 3 =2 patient 88% 5% 4% 3% Mode de sortie 29 7-Le centre hospitalier de Villeneuve St Georges (CHIV) Hôpital public de 427 lits. Il est doté d’un service d’Urgences (générales) qui reçoit environ 50 000 patients par an(20). Elle comporte une unité de Pneumologie, Médecine polyvalente et de Gérontologie de 28 lits au sein de laquelle travaillent 3 pneumologues. Le territoire de santé est composé du sud est du Val de Marne et du nord-est de l’Essonne. Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Le patient BPCO se présente aux urgences de manière indifférenciée : soit de son propre chef, soit adressé par son médecin généraliste ou le SAMU. Le médecin urgentiste va prescrire des examens et mettre en œuvre des thérapeutiques. Il les orientera ensuite en fonction de leur gravité soit vers le service de pneumologie s’il y a de la place ou un service de médecine soit vers le service de réanimation. Le pneumologue prend en charge des patients qui viennent des urgences et de réanimation. Outre le traitement de la crise, il instaure généralement un traitement de fond en fin d’hospitalisation pour lequel il éduque les patients avant leur sortie. Il leur donne un rendez-vous de consultation après l’hospitalisation, même s’ils ont un médecin généraliste traitant. Dans quelques cas, il oriente des patients en SSR polyvalents et les grands insuffisants respiratoires vers des SSR spécialisés en Pneumologie. Lors d’un état chronique stable : Le médecin généraliste prescrit des traitements de fond sans toutefois avoir à chaque fois prescrit des EFR. Le pneumologue reçoit à l’hôpital des patients qui ne veulent pas être suivis dans le Privé. Il prévoie pour quelques patients, une réhabilitation respiratoire, un peu à distance de l’hospitalisation en leur donnant le choix sur les modalités (hospitalisation ou non, proximité ou séjour à la montagne) La caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) accepte les prises en charge de séjours de RR à la montagne dans la mesure où le patient paye son logement et son transport. 30 Figure n°7 : Parcours de soins des patients BPCO au CHIV Médecin généraliste Patient SAMU Cardio> ORL> endocrino Urgences Consultation de pneumologie UHCD Service de référence du patient Hôpitaux privés: Juvisy, Thiais, Athis Mons, Val d’Yerres Service de médecine à orientation pneumologique RR CHIC Réanimations: VSG, HPVY SSR pneumo SSR polyvalent Domicile UHCD: CHIC, Mondor, CHU parisien 8-La polyclinique de Villeneuve Saint Georges Etablissement privé doté de 82 lits d’hospitalisation à vocation essentiellement chirurgicale(19). Il dispose d’une activité de consultations non programmées assurées de 8 à 20H du lundi au samedi et d’une consultation de Pneumologie assurée par 2 pneumologues. Les patients viennent du sud du Val de Marne et du Nord de l’Essonne. Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Le pneumologue essaye de gérer les patients souffrant d’exacerbations de BPCO à domicile avec des nébulisations et les oriente à l’hôpital si ce n’est plus possible : HPVY, Galien et le CHIV pour la réanimation, le CHIV (service de médecine) pour les exacerbations non graves de BPCO. Lors d’un état chronique stable : Le pneumologue suit des patients qui lui sont essentiellement adressés par le médecin généraliste. Il n’a pas de correspondants pour faire de la réadaptation fonctionnelle car il n’en 31 existe pas dans l’environnement proche et parce que le patient est rarement d’accord pour aller dans un centre éloigné de son domicile. Le pneumologue adresse par ailleurs des patients: - au service de pneumologie du CHIC pour les problèmes maladies professionnelles. - au centre chirurgical Marie Lannelongue (CCML) pour la chirurgie thoracique. Figure n°9 : parcours de soins des patients BPCO à la polyclinique de Villeneuve St Georges Médecin des consultations non programmées Cardiologue Médecin Généraliste Anesthésiste Pneumologue Prestataire d'oxygène Médecine HPVY Service de Pneumologie CHIC du CHIV Médecine Galien 9-Le centre hospitalier spécialisé en Pneumologie (CHSP) Etablissement privé situé à Chevilly-Larue. Il est doté de 50 lits d’hospitalisation en médecine aigüe et en soins de suite et de réadaptation(19). Il ne dispose pas de service d’Urgences. Le territoire de santé est composé de la partie est des Hauts de Seine et de la partie ouest du Val de Marne. Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Lors d'une consultation non programmée le pneumologue peut décider d'hospitaliser le patient en court séjour (médecine aigüe).Il accueille également des patients dans les suites d'un passage aux Urgences et d'hospitalisations en Réanimation ou en unité de soins intensifs cardiologiques (USIC). Du fait de sa spécialisation, il accueille enfin les patients les plus 32 sévères à savoir les patients BPCO trachéotomisés. A l'issue du séjour dans l'unité de médecine aigüe, les patients sortent au domicile si un entourage est présent. Sinon ils sont orientés vers un SSR qui peut être soit au CHSP, soit dans un autre établissement dans la mesure où il ces patients ne nécessitent pas d'oxygène ou d'une VNI. Les services de Médecine ou de Réanimation d'autres établissements font également des demandes pour avoir une place en SSR au CHSP. Les séjours en SSR peuvent être très longs du fait de la pauvreté du patient, de l'absence d'entourage ou de la sévérité extrême de la maladie. Lors d'un état chronique stable : Le médecin généraliste adresse le patient pour suivi de sa BPCO ou une demande de RR. Le pneumologue délègue en général à Récup'Air la RR des patients BPCO qui sont moyennement sévères et qui travaillent. Il organise la RR des patients BPCO les plus sévères avec l'aide des kinésithérapeutes de l'établissement. Au cours des stages de réhabilitation, il réalise également un travail d'ETP. A l'issue de ces stages, il prescrit une kinésithérapie respiratoire d'entretien. En parallèle il mène des consultations programmées et non programmées. Figure n° 10 : Parcours de soins des patients BPCO au CHSP Médecin généraliste Réhabilitation respiratoire Réanimations, USIC Récup’Air CS Pneumo Urgentes CS Pneumo Urgences: KB, Béclère, Percy, Mondor Pneumologie 68% EHPAD Domicile 25% SSR Pneumo 5% Service de Médecine d’un autre hôpital 33 Tableau n°5 : Données chiffrées tirées du PMSI du CHSP pour l’année 2011 Nombres de Mode Transfert Domicile=111 Mutation SSR=11 séjours = d’entrée MCO=168 58% 38% 4% Domicile=197 Mutation SSR=71 290 : H=180 Mode de (62%) sortie Décès=7 MCO=15 F=110 (38%) Transfert 68% 25% 5% 2% Département Val de Marne =174 Hauts de Seine=61 Paris=25 Autres=30 de résidence 60% 21% 9% 10% 10-Hôpital d’instruction des armées Bégin (HIA Bégin) Hôpital militaire situé à Saint Mandé disposant de 340 lits. Il accueille environ 80% de civils. Il dispose d’un service d’Urgences qui totalise environ 18000 passages par an (9) et d’un service de maladies infectieuses et tropicales de 25 lits. Le territoire de santé est constitué de la partie nord-ouest du Val de Marne, de Paris et de la partie sud de la Seine Saint Denis. Il n'existe pas de consultation de Pneumologie à l'hôpital Begin. Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Le patient arrive aux Urgences, adressé de manière non spécifique par les pompiers, le SAMU, ou son médecin généraliste. Le médecin urgentiste garde d'abord en observation le patient BPCO en salle de déchocage ou à l'UHCD. En l'absence d'amélioration sous traitement, il oriente le patient en Réanimation. Si l'état du patient se stabilise le médecin urgentiste l'oriente vers le service de maladies infectieuses de l'établissement. Si l'état du patient reste précaire sans relever toutefois de le Réanimation, le médecin urgentiste essaye de l'orienter vers le CHSP ou vers l'hôpital Percy lorsqu'il s'agit d'un patient militaire. 34 Figure n°10 : Parcours de soins des patients BPCO à l’HIA Bégin Médecin généraliste Pompiers de Paris SOS Médecin Réanimation, USIC 10% Urgences 21% Structure de référence du patient SAMU 91,77,94 94,93 UHCD 21% 21% Service de maladies infectieuses Militaires CHSP Chevilly-Larue Pneumologie Tenon Percy Tableau n°6 : Données chiffrées tirées du PMSI de l’hôpital Begin pour l’année 2011 Nombre Service MIT UHCD USIC Médecine (autres) de séjours d’hospitalisation =4 =4 =2 =9 21% 21% 10% 48% Domicile Transfert MCO Mutation Décès =13 =4 =2 =0 69% 21% 10% 0% Département de Val de Marne Paris Seine St Autres résidence du =11 =3 Denis=3 =2 patient 58% 16% 16% 10% =19 Mode de sortie 35 11-L’hôpital de Bicêtre Hôpital universitaire situé au Kremlin-Bicêtre (94), doté de 897 lits(20). Son service d’Urgences enregistre environ 70 000 passages par an. Il est doté d’un service de Réanimation médicale, d’une unité de soins intensifs et d’un service de Pneumologie. On note la fusion récente avec l’équipe de Pneumologie d’Antoine Béclère, spécialisée notamment sur la prise en charge de l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP). Le bassin de population de l’hôpital est essentiellement celui du Val de Marne. Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Le patient a pour consigne d'essayer de joindre directement son pneumologue référent ou de se rendre directement aux Urgences s'il n'est pas joignable. Il peut également arriver aux Urgences adressé par son médecin généraliste, le SAMU ou les pompiers. Le médecin urgentiste hospitalise les patients BPCO en fonction de leur gravité : en Réanimation ou à l’unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD) qui est le service porte des Urgences. Le réanimateur prend en charge les patients qui nécessitent une VNI ou une intubation orotrachéale (IOT). Il adresse ces patients au service de Pneumologie lorsqu'ils peuvent être sevrés de la ventilation. Pour ce qui concerne l’UHCD, ils sont adressés dans le service de Pneumologie ou au CHSP. Le pneumologue propose au cours de l'hospitalisation une réadaptation respiratoire aux patients BPCO pour leur permettre de regagner leur domicile.Il revoit par la suite ces patients en consultation sauf s'ils ont déjà un pneumologue référent. Pour les patients les plus fragiles, il les envoie vers un SSR si possible pneumologique, général sinon, à l'issue du séjour en Pneumologie. Lors d'un état chronique stable : Le médecin généraliste adresse au pneumologue les patients BPCO en consultation. Le pneumologue au cours des consultations fait beaucoup d'ETP sur la gestion des médicaments.Il propose la RR seulement aux patients qui en ont le plus besoin du fait du manque de places dans les structures. Il n'adresse plus de patients à des structures en dehors de l'Île de France, car certaines CPAM demandent aux centres de RR de ne pas prendre en charge des patients en dehors de leur région d’exercice. 36 Figure n°11 : Parcours des soins des patients BPCO à l’hôpital de Bicêtre Pompiers de Paris Structure de référence du patient SAMU Urgences Réanimation CHSP UHCD Médecin généraliste SSR polyvalent : Paul Brousse Service de Pneumologie Consultation SSR pneumo: Forcilles, Bligny Recup‘Air Domicile Tableau n°7 : Données chiffrées tirées du PMSI des Urgences de l’hôpital Bicêtre pour 2011 Nombres de Mode de Mutation Transfert Domicile Décès Fugue Contre- NR=1 passages sortie =45 =13 =11 =1 =1 avis 1 aux médical= Urgences 1 =83 : 54% 16% 13,3% 1,2% 1,2% H=57 Département Val de Paris Hauts de Seine St F=26 de résidence Marne =3 Seine=1 Denis=1 3.6% 1,2% 1.2% 1,2% NR=10 =68 82% 13% 12% 37 Tableau n°8 : Données chiffrées tirées du PMSI de la Pneumologie de l’hôpital Bicêtre pour 2011 Nombres de Mode Domicile Mutation séjours d’entrée =84 =147 36% 63% Pneumologie Transfert=3 1% =234 : Mode de Domicile Mutation Transfert Transfert H=175 (75%) sortie =166 =29 MCO SSR =35 =3 15% 1,2% F=59 (25%) 71% 12% Département Val de Paris=9 de résidence Marne=206 Décès=1 0.4% Hauts de Seine=5 Reste Autres= IDF 6 =8 4% 88% 2% 3.4% 2.6% Tableau n°9: Données chiffrées tirées du PMSI de la Réanimation de l’hôpital Bicêtre pour 2011 Domicile Mutation séjours =123 =69 Réanimation 61.5% 34.5% Domicile=11 Mutation=116 Nombres de =200 Mode d’entrée Mode de sortie Transfert=8 4% H=123 (61.5%) Transfert=4 Décès=25 8 F=77 (38.5%) 5.5% 58% Département de Val de Hauts de résidence Marne=168 Seine=13 84% 6.5% Paris=7 24% 12.5% Reste IDF Autres=4 =8 3.5% 4% 2% 12-L’hôpital privé Paul d’Egine Hôpital privé de la Générale de Santé situé à Champigny sur Marne, doté d’un service d’urgences accueillant environ 11 000 passages par an, d’un service de médecine à orientation cardiologique de 28 lits et d’une USIC de 8 lits(19). Le Pneumologue a une activité publique au CHIC le matin et une activité privée l’après-midi à Paul d’Egine. Le territoire de santé est constitué par la boucle formée par la Marne au niveau de Champigny dans la partie nord-ouest du Val de Marne. 38 Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Le patient BPCO arrive de manière non spécifique aux Urgences, qu’il soit adressé par son médecin traitant, le pneumologue de l’établissement à l’issue d’une consultation, une infirmière à domicile vient accompagné ou non d’une ambulance. En revanche, il est rarement adressé par le SAMU ou les pompiers, l’établissement ne disposant pas de Réanimation. Le médecin urgentiste oriente le patient en UHCD, en Médecine cardiologique ou en Soins Intensifs en fonction de sa gravité. Il peut également le transférer vers un autre établissement s’il est déjà suivi là-bas, ou si son état nécessite une Réanimation. L’urgentiste peut en outre faire appel au pneumologue qui peut l’aider à avoir une place d’hospitalisation dans le service de pneumologie du CHIC. Outre les traitements de l’état de crise, les patients BPCO vont bénéficier de kinésithérapie respiratoire. Les patients âgés en perte d’autonomie, seront adressés en soins de suite et de réadaptation. A l’issue de l’hospitalisation, le patient est renvoyé vers son pneumologue habituel s’il en a un, ou vers son médecin traitant qui a la charge de l’adresser à son correspondant de pneumologie habituel. Lors d'un état chronique stable : Le médecin généraliste adresse les patients fumeurs dyspnéiques en consultation de pneumologie ou les suit lui-même. Le pneumologue réalise des EFR lors des consultations et suit les patients BPCO tous les six mois à un an en fonction de leur stade GOLD (global initiative for chronic obstructive lung disease). S’il décide de prescrire une RR il fait appel à un kinésithérapeute spécialisé dans les voies respiratoires qui travaille à Champigny et éventuellement à l’hôpital A Chenevier. Il ne fait pas appel à Récup’ Air, ni à d’autres centres car son circuit local lui est suffisant. 39 Figure n°12 : Parcours de soins à l’hôpital privé Paul d’Egine Patient ou son entourage Médecin généraliste Pompiers Ambulances SAMU Infirmière à domicile Urgences USIC Médecine CHIC UHCD Urgences CHIC, Mondor, St Camille, Montreuil, VSG Réanimation HPVY, St Camille Médecine Médecin généraliste Pneumologue Domicile Pneumologie CHIC SSR Limeil Brévannes, Le Perreux sur Marne RR Chenevier Kiné respi 13-Hôpital St Camille Hôpital privé avec une capacité d’accueil de 270 lits (19), situé à Bry sur Marne. Il possède : Un service d’urgences qui prend en charge environ 55 000 passages par an. Une réanimation médicale Une USC Un service de médecine interne. Une pneumologue travaille à temps plein dans l’établissement. Son territoire de santé est composé par le Val de Marne, une partie de la Seine Saint Denis et une partie de la Seine et Marne (jusqu’à Gagny). 40 Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Le médecin généraliste prescrit parfois des nébulisations que le patient va pouvoir faire à domicile. Il peut appeler la pneumologue pour avoir un rendez-vous de consultation plus rapide, ou adresser directement le patient aux Urgences. Les autres modes d’arrivée aux Urgences se font avec le SAMU, les ambulances, quelquefois les SAMI ou le patient vient par ses propres moyens. Le médecin urgentiste traite le patient par des aérosols ou une VNI. Il oriente les patients BPCO en fonction de leur sévérité : à domicile, en Médecine interne ou en Gériatrie et en Réanimation pour les cas les plus graves. S’il n’y a pas de place à St Camille, l’urgentiste transfère les patients vers une unité de Gériatrie si c’est un patient âgé et poly-pathologique ou vers un centre spécialisé en Pneumologie si c’est une problématique uniquement respiratoire. Le médecin interniste accueille essentiellement des patients qui viennent des Urgences. Il gère les patients BPCO hospitalisés, fait appel au kinésithérapeute en aigu et au pneumologue pour une demande d’avis. Le patient sort avec un rendez-vous de consultation avec le médecin interniste ou avec le pneumologue pour son suivi. Lors d’un état chronique stable : Le médecin généraliste envoie en consultation les patients fumeurs qui présentent une dyspnée avec une altération de l’état général. Le pneumologue, qui a un délai pour une consultation de quatre mois, essaye de programmer en amont des examens que le patient peut faire en hôpital de jour : explorations fonctionnelles respiratoires(EFR), test de marche, gaz du sang, scanner thoracique... Lors des consultations, le pneumologue fait le point sur le traitement de fond, l’arrêt du tabac (qui est pris en charge par le tabacologue) et envoie un courrier au médecin généraliste avec les résultats d’examens et des consignes à suivre. Il adresse les patients de cinquante à soixante, plutôt en forme physiquement et capables de se déplacer au réseau Récup’ Air, réservant les centres de RR avec hospitalisation à des patients plus âgés et plus dépendants. 41 Figure n°13 : Parcours de soins des patients BPCO à l’hôpital St Camille Pompiers Médecin Généraliste Patient ou son entourage SAMU Urgences UHCD Cliniques : les Vallées, Gaston Métivet Réa Médecine interne Hôpitaux privés : P. d’Egine, A. Brillard Médecin Généraliste Consultation pneumologie Centre de RR : Aincourt(95), Osseja CHIC Centre médical de Forcilles USC Kiné De ville Domicile Recup' Air 14-Hôpital privé de Thiais Hôpital privé faisant partie du groupe Santé-Retraite, qui est doté de 138 lits d’hospitalisation. Le service d’urgences accueille environ 12 000 passages par an et le service de médecine interne a une capacité d’accueil de 35 à 40 lits(19). Une pneumologue travaille dans l’établissement à temps partiel. Le territoire de santé est essentiellement constitué par le Val de Marne. Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Les pompiers sont les principaux acteurs à adresser des patients BPCO aux Urgences. Le patient peut aller de lui-même aux Urgences, mais c’est souvent à un stade avancé après un long délai d’attente. Quant au médecin généraliste, il adresse plus facilement les patients BPCO vers les Urgences de l’hôpital de Bicêtre. A l’arrivée du patient BPCO, le médecin urgentiste réalise des examens, met en œuvre des thérapeutiques et assure leur surveillance pour en vérifier l’efficacité. En l’absence d’amélioration des symptômes du patient, il met en place une VNI pendant 6h à l’UHCD puis 42 il réévalue la situation. Si le patient ne présente pas de critères de gravité clinique ou biologique, il l’oriente vers le service de Médecine. Dans le cas contraire il transfère le patient vers un autre établissement dans un service de soins intensifs ou de Réanimation. Le médecin interniste reçoit en hospitalisation des patients BPCO qui viennent essentiellement des Urgences, quelques patients dans les suites d’un séjour en Réanimation et plus rarement des patients adressés directement par le médecin généraliste. Il lui arrive de faire appel au pneumologue devant un cas difficile et prévoit systématiquement une consultation de pneumologie à la sortie d’hospitalisation. Il adresse enfin assez souvent les patients en SSR polyvalent après leur séjour dans le service de Médecine. Lors d’un état chronique stable : Le pneumologue suit les patients BPCO qui ont été hospitalisés. Lorsqu’il souhaite qu’un patient bénéficie d’une RR, il l’adresse au Centre de Traitement des Affections Respiratoires (CTAR) à Paris, en estimant que ça pose un problème de distances pour le patient. Il n’a pas de contacts avec Récup’ Air ou avec des centres font de la RR en hospitalisation. Figure n°14 : Parcours de soins des patients BPCO à l’hôpital privé de Thiais Médecin Généraliste Patient ou son entourage Pompiers 94 SAMU 91,94 Urgences Urgences: Mondor, KB Réanimation HPVY, Bicêtre UHCD Pneumologue Thiais USIC AllerayLabrouste Service de médecine 7% 92% CTAR SSR polyvalent: Fontenay aux Roses, L‘Haye les Roses Domicile 43 Tableau n°10: Données chiffrées tirées du PMSI à l’hôpital de Thiais pour l’année 2011 Nombre Service Médecine =106 Gastro-entérologie=1 de d’hospitalisation 99% 1% séjours Mode d’entrée Domicile Transfert =81 MCO=23 76% 21% 3% Domicile Mutation Décès =98 SSR=8 =1 92% 7% 1% = 107 Mode de sortie de Paris Département de Val résidence du Marne =81 patient 76% Mutation SSR=3 Essonne Hauts de Val d’Oise Autres =7 =7 Seine =7 =2 =3 6% 6% 6% 2% 3% 15-Le centre hospitalier Marc Jacquet (Melun) Hôpital public de 350 lits. Son service des Urgences accueille près de 40 000 passages par an. Il dispose d’un service de Pneumologie et d’un service de Réanimation médicale(20). Il a signé une convention avec l’ARS en 2008 pour un plan de santé local sur le dépistage et la prise en charge de la BPCO.Son bassin de santé est celui du Sud Seine et Marne. Il dispose d’une équipe dédiée pour l’ETP qui prend en charge les patients souffrant de maladies chroniques telle que la BPCO. Lors d'une décompensation aigüe de la maladie : Le patient vient adressé par son médecin généraliste ou son pneumologue. Il peut être aussi amené par le SAMU. Le médecin urgentiste hospitalise 100% des patients BPCO et demande systématiquement l'avis du pneumologue. Il les oriente en USC ou en réanimation s’il estime qu’ils présentent un facteur de gravité, sinon en Pneumologie, en Médecine ou à l’UHCD, en fonction des places disponibles. L’USC ou la Réanimation vont mettre en place une VNI dans les situations aigües. Le pneumologue hospitalier peut décider de laisser sortir un patient BPCO vu aux Urgences et de le revoir 48 à 72 H après en consultation. Il n'a pas le rôle de référent pour les hôpitaux périphériques aux alentours qui n'ont pas de service de Pneumologie. Il adresse principalement les patients BPCO qui en ont besoin sur des soins de suite généralistes et il oriente vers Forcilles des patients BPCO particulièrement instables pour leurs soins de suite. 44 Lors d'un état chronique stable : Le médecin généraliste peut adresser le patient pour une consultation de Pneumologie ou pour une demande d'éducation thérapeutique du patient. Le pneumologue peut inclure un patient BPCO dans un programme d’éducation thérapeutique sur l’hôpital et réaliser si besoin une RR ambulatoire sur site ou avec le réseau Récup'Air. L'infirmière de l'école du souffle reçoit le patient BPCO, fait un diagnostic éducatif et lui propose des objectifs en rapport. Elle propose la RR si cela correspond à l’objectif final du patient et par ailleurs propose l’ETP aux patients adressés en premier lieu pour une réhabilitation respiratoire. Elle adresse des comptes rendus au médecin généraliste et au pneumologue lors de l’inclusion dans le programme et à la fin du programme. En dehors de l'infirmière, l'équipe d'ETP est composée de kinésithérapeutes, de diététiciennes, d'une sophrologue, d'une sexologue, d'une psychologue et d'agents des services hospitaliers. La prise en compte de la situation sociale du patient (habitat, situation professionnelle, ressources, vie familiale...) est incontournable dans la prise en charge en ETP et rend indispensable le travail de l’assistante sociale. L'ensemble des frais de l’ETP sont pris en charge par l’ARS dans le cadre du plan local de santé (PLS). Figure n°15 : Parcours de soins des patients BPCO au CH de Melun Médecin Généraliste Urgences Médecine post Urgences Pneumologie: Forcilles, Montereau Centre médical de Forcilles SMUR Patient Réa/ USC Galien, Evry Fontainebleau Réa/ USC Melun Pneumologie Melun Pneumologue de ville Consultation Médecin Généraliste RR avec Récup’Air Domicile Education thérapeutique RR sur site Spécialiste Hospitalier De Melun 45 16-Centre hospitalier de Fontainebleau Hôpital public disposant de 270 lits de MCO, dont 4 services de Médecine de 28 lits (un de ces services a une orientation sur la pneumologie). Le service d’Urgences accueille environ 30000 passages par an. L’hôpital dispose d’un service de Réanimation médicale de 8 lits (20). Un pneumologue travaille à l’hôpital à temps plein. Les patients viennent essentiellement de la Seine et Marne sud. Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Le patient est adressé aux Urgences par son médecin traitant, une EHPAD, le SAMU, le pneumologue de la clinique ou le pneumologue de l’hôpital. Le médecin urgentiste réalise de gestes techniques pour la prise en charge de patients en décompensation de BPCO. Il oriente ensuite les patients en fonction de leur évolution symptomatique : sortie à domicile, hospitalisation dans le service de Médecine à orientation pneumologique ou de Réanimation. Le service de Réanimation prend en charge les patients qui nécessitent une VNI. Il adresse secondairement ces patients au service de Médecine qui accueille par ailleurs en provenance des Urgences des patients BPCO qui n’ont jamais été diagnostiqués auparavant. Lors d’un état chronique stable : Le pneumologue propose une prise en charge en fonction de la classification GOLD des patients BPCO : -GOLD 1,2: consultation une fois par an avec spirométrie et ETP: hygiène de vie, manipulation des sprays, signes d'alerte devant amener à consulter, vaccination -GOLD 3,4: proposition en plus d'une RR s'ils ont le désir et les moyens physiques pour le faire. Le pneumologue adresse à des centres de RR en dehors de l’Île de France les patients qui ont les moyens physiques et la motivation pour faire une RR. 46 Figure n°16 : Parcours de soins des patients BPCO au CH de Fontainebleau Patients SAMU Médecin Généraliste Pneumologues clinique ou hôpital Réanimation Fontainebleau Urgences Médecine A, B, D UHCD Transferts Paris, Melun, Montereau USC Nemours Médecine C 3% 92% SSR+RR: Lamotte-Beuvron, Briançon Pneumologues clinique ou hôpital Domicile Tableau n°11: Données chiffrées tirées du PMSI du CH de Fontainebleau pour l’année 2011 Nombre de Mode de sortie séjours Domicile =67 Transfert=2 92% 3% 5% Essonne=2 Loiret=3 =73 Département de résidence des Seine et H=38 (52%) patients Marne=64 F=35 (48%) 88% Décès=4 Autres =3 3% 4.5% 4.5% 17-Centre hospitalier de Nemours Hôpital public de 120 lits, il dispose : d’un service de médecine de 36 lits à temps complet et de 15 lits d’hôpital de semaine. d’un USC de 6 lits d’un service d’urgences accueillant environ 18000 passages par an(20). Un pneumologue travaille pour l’établissement à temps partiel. Le territoire de santé est constitué essentiellement par la Seine-et-Marne sud. 47 Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Le patient BPCO est adressé de manière non spécifique aux Urgences par les Pompiers, les ambulances, un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ou le SMUR. Le médecin urgentiste hospitalise la plupart des patients qui sont adressés pour décompensation de BPCO dans le service de Médecine ou en USC. Si besoin il les transfère en Réanimation à Fontainebleau ou sur un autre site. Le médecin interniste prend en charge les patients BPCO adressés par les Urgences ou dans les suites d'un séjour en USC ou en Réanimation. Le pneumologue fait « le bilan » des patients hospitalisés dans le service de Médecine. Le médecin interniste renvoie les patients vers leur médecin généraliste lorsqu'ils sortent à domicile.Il peut également adresser ces patients à un SSR polyvalent le plus souvent ou à un SSR spécialisé en Pneumologie lorsqu'il s'agit d'une prise en charge bien spécifique. Lors d'un état chronique stable : Les médecins généralistes adressent assez peu leur patients en consultation pneumologique par peur qu'on leur « vole » leurs malades. Le médecin interniste a une consultation de tabacologie, mais ne s'occupe pas de RR et ne connaît pas de structures qui en fassent. Figure n°17 : Parcours de soins des patients BPCO au CH de Nemours MDR EHPAD SAMU Patient Pompiers Médecin Généraliste Urgences Pneumologue USC Nemours Réanimation Fontainebleau Service de Médecine 72% Domicile 16% SSR polyvalent: Avon SSR pneumo: CHSP, Bligny, Forcilles 48 Tableau n°12 : Données chiffrées tirées du PMSI de l’hôpital de Nemours pour l’année 2011 UGA=14 USC=13 UHCD=10 39% 23% 21% 16% Domicile Mutation=4 Transfert MCO=1 7% 1% Psychiatrie SSR=2 USC=1 NR=8 13.5% Nombre Service Médecine de séjours d’hospitalisation =24 =61 Mode d’entrée H=43 =56 (70%) 92% F=18 Service (30%) provenance de Urgences Mode de sortie Département =48 =2 79% 3% 3% 1.5% Domicile Mutation Transfert Décès =44 =10 =4 =3 72% 16% 7% 5% Yonne=2 Autres=4 3% 7% de Seine résidence du patient et Loiret=2 Marne =53 87% 3% 18-Centre médical de Forcilles Etablissement privé de 391 lits répartis en 5 services disposant chacun de lits de courts séjours et de SSR spécialisés(19). Le service de Pneumologie dispose de 25 lits et de 3 pneumologues à temps complet. L’établissement possède par ailleurs une Réanimation médicale de 12 lits. Il n’y a pas de service d’Urgences dans l’établissement. Les patients viennent de nombreux départements d'Île de France. Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Le pneumologue du centre de court séjour prend en charge des patients adressés par le pneumologue qu'il a vu lors d'une consultation externe, par des services d'Urgences d'autres hôpitaux, par le médecin généraliste et enfin par le patient ou son entourage. Le centre de moyen séjour accueille des patients en provenance des services de médecine d'autres hôpitaux pour une réadaptation respiratoire comprenant : une ré-autonomisation du patient, une éducation thérapeutique par rapport aux traitements et une adaptation de l'oxygénothérapie ou de la VNI. L'USC accueille des patients BPCO qui nécessitent une VNI « pointue ». 49 Lors d'un état chronique stable : Le médecin généraliste adresse le patient en consultation externe. Les pneumologues libéraux adressent des patients BPCO candidats à une réhabilitation respiratoire. Le pneumologue du centre médical de Forcilles (CMF) les reçoit pour un entretien afin de leur expliquer ce qu'est la RR et de tester leur motivation. Il demande en outre qu'ils réalisent un bilan de faisabilité comprenant une consultation cardiologique avec électrocardiogramme (ECG), des EFR et un bilan kinésithérapique pour tester leur autonomie de marche. A l'entrée dans le processus de RR, les patients signent une attestation de consentement éclairé. Après le séjour en RR le pneumologue du CMF privilégie le retour sur l'équipe médicale qui entoure le malade. Il remet au patient un carnet de suivi avec ses constantes de sortie, lui prescrit une kinésithérapie d'entretien et essaye de le revoir après six mois pour une consultation d'évaluation du maintien des acquis. Figure n°18 : Parcours de soins des patients BPCO au centre médical de Forcilles Urgences d'autres hôpitaux Médecin traitant Consultation Entourage du patient Moyen Séjour Court Séjour SSR Hôpital de jour RR Réa/ USIC 43% Pneumologues Domicile Services de médecine : St Camille, Melun, Lagny, Meaux, CHIC Saint Antoine, Tenon, A. Paré Consultation ou service d'origine 50 Tableau n° 13: Données chiffrées tirées du PMSI du CMF pour l’année 2011 MCO SSR Nombre Service d’ RR ORL CS Gastro HDJ Réa Autres de hospitalisation = =158 Pneumo entéro =57 =54 =69 =86 =92 11% 12% 7% 7% 9% séjours 200 = 770 26% 21% Mode Domicile Transfert d’entrée =416 =162 54% 21% 25% MCO Mutation Domicile Transfert sortie =716 =329 =308 =43 93% 46% 43% 6% 5% SSR Mutation Domicile Transfert Décès =54 =5 =41 =6 =1 7% 10% 76% 12% 2% Seine et Marne=2 67 Val de Paris Essonne Marne= =92 =48 Autres =196 12% 6% 26% de résidence 7% Mutation=192 Mode de Département =54 Décès=36 167 35% 21% 19-Centre hospitalier de Coulommiers C’est un établissement public, il est membre du groupe hospitalier du nord-est Francilien avec les hôpitaux de Meaux et de Lagny sur Marne. Le territoire de santé est essentiellement le territoire de proximité autour de la ville de Coulommiers (soit 90 à 100000 habitants) Il est doté de 460 lits, dont 120 lits de médecine. Le service d’urgences accueille 30 000 passages par an(20). Il dispose d’une USC mais n’a pas de service de Réanimation médicale. Un pneumologue travaille dans l’établissement à temps partiel (3 demi-journées par semaine). Il travaille également une demi-journée par semaine en ville (ce qui représente la seule activité libérale au niveau pneumologique à Coulommiers). Le reste de son activité se situant à Meaux où il passe 6 demi-journées par semaine. 51 Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Le patient a tendance à appeler directement les pompiers ou le SAMU. S’il consulte son médecin généraliste, celui-ci adresse le patient aux Urgences ou appelle directement le service de pneumologie. A l’arrivée, le médecin urgentiste fait une évaluation de l’état du patient : il oriente le patient en USC en cas de signe de gravité (où le patient peut bénéficier d’une VNI ou d’une IOT si besoin), sinon, il hospitalise les patients en Médecine interne. Si le patient nécessite plus de 48h de ventilation mécanique, il est transféré vers un service de Réanimation. Le médecin interniste accueille en hospitalisation environ 50% de patients qui viennent des Urgences et 50 % de patients qui viennent de la ville. Il fait le plus souvent le diagnostic de BPCO lors d’une hospitalisation à l’occasion d’une exacerbation. Il démarre une ETP sur la gestion des traitements lors de l’hospitalisation. Il réoriente ces patients pour des explorations pneumologiques dans un deuxième temps (EFR, scanner thoracique) et écrit à la sortie un courrier au médecin généraliste avec des recommandations concernant le suivi à donner. Lors d’un état chronique stable : La découverte de la BPCO se fait par le biais du bilan d'une dyspnée chez un tabagique ou un ancien fumeur, adressé par le médecin généraliste au pneumologue que ce soit en ville ou à l'hôpital, bilan bien sûr centré sur une EFR. A l’hôpital, une autre part des patients est adressée directement pour des EFR sans consultation obligatoire du pneumologue. Le pneumologue ne reçoit en consultation que les patients qui ont un courrier de leur médecin traitant. Pour une demande de RR, le pneumologue adresse le patient aux centres de Villiers Saint Denis ou de Forcilles. 52 Figure n°19 : Parcours de soins des patients BPCO au CH de Coulommiers 15, 18 Patient Médecin Généraliste Ambulances Urgences Réa Meaux, Lagny Chirurgie Pneumologie Meaux USC Médecine interne VNI à domicile Médecin Généraliste Meaux, Ville Coulommiers SSR pneumo: Villiers Saint Denis, Ville Hôpital Coulommiers Pneumologue Forcilles Tableau n°14 : Données chiffrées tirées du PMSI de l’hôpital de Coulommiers pour l’année 2011 Nombre de Mode d’entrée Domicile=39 Transfert=5 88% 12% séjours= 44 H=31 (70%) Service de provenance Urgences =27 NR=12 F=13 (30%) Transfert Transfert Psy=3 MCO=2 61% 27% 7% 5% Transfert Transfert Mutation NR psy=2 MCO=1 SLD =1 =40 5% 2% 2% 91% Département de Seine et Val de Autres résidence du patient Marne=41 Marne =2 Mode de sortie =1 93% 2% 5% 53 20-Centre hospitalier de Lagny sur Marne Hôpital public de 400 lits faisant partie de groupe hospitalier du nord-est francilien, il dispose -d’un service d’Urgences qui accueille environ 60 000 passages par an. -d’un service de Pneumologie qui compte 25 lits. -d’un service de Réanimation médicale de 12 lits(20) D’ici quelques mois l’ensemble des services va être transféré vers le nouveau site de l’hôpital à Jossigny avec une augmentation de la capacité d’accueil à 460 lits d’hospitalisation. Lors d'une décompensation aigüe de la maladie : Les médecins généralistes adressent à l'hôpital les patients qu'ils ne peuvent plus gérer en ville. Le patient BPCO peut également être amené par le SAMU qui oriente les patients en Réanimation ou aux Urgences en fonction de la gravité et de l’évolution sous traitement. Le médecin urgentiste décide si le malade doit être hospitalisé ou non en tenant compte du délai avec lequel il pourra voir un pneumologue en ville (le délai de consultation est d'environ 5 jours).Si le malade nécessite une VNI, il l'adresse à l’unité médicale post-Urgences (UMPU) ou en Réanimation. Dans les autres cas, il les hospitalise en Pneumologie. Le pneumologue hospitalier accepte beaucoup d'admissions directes de patients adressés par des médecins de ville, s'ils ont l'habitude de travailler avec eux. Les autres modes d'admission se font dans les suites d'un séjour en Réanimation ou après un passage aux Urgences. La plupart des patients sortent à domicile, ceux qui en ont besoin sont adressés à des SSR polyvalents. Les patients les plus lourds posent des difficultés d'orientation du fait de la faible disponibilité de structures adaptées. Lors d'un état chronique stable : Les médecins généralistes adressent trop tardivement les patients BPCO en consultation de Pneumologie, une fois qu'ils sont à un stade avancé de la maladie. Par ailleurs, ils prescrivent des traitements de fond de la BPCO sans avoir fait réaliser d’EFR pour documenter leur diagnostic.Le pneumologue hospitalier assure les consultations de suivi et réalise les EFR. Il explique aux patients quels sont les signes d'alerte qui doivent les amener à consulter aux Urgences. Il envoie des comptes-rendus de consultations au médecin généraliste avec des délais très longs. S'il prescrit une RR, il adresse les patients à Récup'Air et très peu à des centres avec hospitalisation, car les patients sont en général très réticents à l'idée d'être loin de leur domicile pour une RR. 54 Figure n°20 : Parcours de soins des patients BPCO au CH de Lagny sur Marne Patient SMUR Médecin Généraliste Pneumologue Urgences Réanimations Clinique de Brou RR par le Kiné de ville Clinique de Tournan Service de pneumologie Urgences D'autres hôpitaux 4% Centre médical de Forcilles 74% SSR: Serris, Montévrain, Meaux Domicile Tableau n° 15 : Données chiffrées tirées du PMSI de l’hôpital de Lagny pour l’année 2011 Nombre Service d’ Pneumologie UMPU Médecine Gériatrie USIC Réa Autres de hospitalisation =62 =6 =2 =2 =2 =1 =3 79.5% 8% 2.5% 2.5% 2.5% 1% 4% séjours =78 Mode d’entrée H=45 Service de (58%) provenance Domicile=62 Mutation=14 Transfert=2 79.5% 18% 2.5% Urgences=21 MCO= Structure d’ 15 hébergement F=33 SSR=1 NR=39 1,5% 50% =2 (42%) 27% Mode de sortie 19% 2.5% Domicile=58 Mutation=15 Transfert=3 Décès=2 74% 19% 4% 3% 55 21-Centre hospitalier de Meaux Hôpital public de 600 lits faisant partie de groupe hospitalier du nord est francilien, il dispose d’un service d’Urgences accueillant 60 000 passages par an, d’un service de Pneumologie de 26 lits, d’un service de Réanimation médicale(20). Son territoire de santé est constitué par le nord Seine et Marne, mais aussi par l’Aisne, l’Oise et l’Aube dans une moindre mesure. Lors d'une décompensation aigüe de la maladie : Le pneumologue hospitalier a 2 ou 3 consultations d'urgences par semaine et il se met à la disposition du médecin généraliste en cas d'exacerbation de BPCO. Le patient arrive néanmoins souvent de manière non spécifique aux Urgences que ce soit de lui-même, adressé par son médecin traitant ou par le SMUR. Le médecin urgentiste propose alors une prise en charge graduée en fonction de la gravité des symptômes : aérosols, VNI, IOT. Il oriente ensuite le patient en fonction de la réponse aux traitements : en Réanimation si besoin, en UHCD dans l'attente d'une place en Réanimation ou en Pneumologie, en gériatrie aigüe ou vers un service de Médecine non spécifique.Le pneumologue hospitalier a souvent un délai de 2 à 3 jours pour pouvoir admettre un patient dans le service mais il passe tous les jours aux Urgences pour donner des avis. Du fait de l'éloignement de Paris et de l'absence de cliniques aux alentours, il n'existe pas de transferts sur d'autres établissements. Il fait sortir à domicile les patients qui vont mieux et adresse les patients qui ont fait une décompensation importante en soins de suite. Lors d'un état chronique stable : Le médecin généraliste adresse les patients fumeurs et dyspnéiques au pneumologue. Le pneumologue essaye de voir les patients GOLD 4 tous les six mois et les GOLD 3 tous les ans. Il ne peut réaliser d’éducation thérapeutique structurée actuellement faute de moyens humains et de temps. Il propose une RR à des patients jeunes en institution car il n'y a pas de kinésithérapeutes disponibles pour une prise en charge ambulatoire. Il travaille également en collaboration avec le CHIC pour les pathologies professionnelles et fait partie du réseau Hypnos (centre du sommeil du CHU Avicenne) pour les pathologies du sommeil. Il demande un avis spécialisé à Bichat si une greffe pulmonaire est envisagée. 56 Figure n°21 : Parcours de soins des patients BPCO au CH de Meaux SMUR Pompiers Patient IDE à domicile Pneumologue Réa Meaux Médecin Généraliste 3.4% Urgences 10% 39% UHCD Consultation de Pneumologie Réas Vert Galant, Montfermeil, Lagny, Tournan 45% Service de pneumologie Services de médecine UPUG 45% RR à Aincourt Clinique du souffle Villiers Saint Denis Domicile Tableau n° 16 : Données chiffrées tirées du PMSI des Urgences de l’hôpital de Meaux pour 2011 Nombre Lieu de de provenance passages Domicile =771 EHPAD Lieu de travail=7 =82 71% 7.5% 0.5% Domicile Mutation Transferts en H=530 =568 =497 Réanimation=18 (49%) 52% 46% 1.8% Pneumologie=49 =1088 Mode de sortie F=558 Service d’ UHCD Médecine (51%) hospitalisation =193 =223 39% 45% Département Seine et Marne de résidence Autres NR =46 =182 4% 17% Transferts autres=5 0.2% Réanimation Autres =19 =13 10% 3.4% 2.6% Aisne Seine-Saint Denis Paris=4 NR=16 =1001 =60 =7 92% 5.5% 0.6% 0.4% 1.5% 57 Tableau n° 17 : Données chiffrées tirées du PMSI de l’hôpital de Meaux pour l’année 2011 Nombre Service d’ Pneumo Réa /Usi Autres services de hospitalisation =21 =9 Médecine =16 40% 17% 30% séjours =53 Mode d’entrée H=35 Urgences =6 Chirurgie =1 11% 2% Domicile =35 Mutation=15 Transfert=3 66% 28% 6% (66%) Service de Urgences=21 MCO=17 SSR=1 NR=14 F=18 provenance 40% 32% 2% 26% (34%) Mode de sortie Domicile Mutation Transfert* Décès =28 * =4 =2 7.5% 3.5% =19 53% 36% Service de MCO*=18 SSR*=5 destination 78% 22% 22-Clinique de la Francilienne à Pontault Combault Etablissement privé appartenant à la Générale de Santé doté de 130 lits. Il dispose d’un service d’Urgences qui accueille environ 20 000 passages par an, d’un service de médecine à orientation cardiologique de 24 lits et d’une USC (10). Le territoire de santé est constitué par la partie est du Val de Marne et la partie nord-ouest de la Seine et Marne. Un pneumologue libéral travaille pour l’établissement à temps partiel. Lors d'une décompensation aigüe de la maladie : Le patient vient aux Urgences soit de son propre chef, soit adressé par son médecin généraliste. Le SAMU n'adresse pas de patients car l'établissement n'est pas étiqueté « pneumo ». Le médecin urgentiste hospitalise le patient BPCO dans le service de médecine à orientation cardiologique ou en USC. Il peut également transférer le patient BPCO en Réanimation si son état lui semble trop sévère. Le cardiologue du service de médecine peut faire de la VNI en USC sanslimitation de durée. En cas de ventilation assistée, celle-ci peutêtre pratiquée pendant 24h. Passé ce délai, il est obligé de transférer le patient en Réanimation. Le cardiologue peut solliciter le pneumologue libéral pour un avis pendant l'hospitalisation ou 58 demander le conseil du réanimateur de l'hôpital de Meaux ou de Brou sur Chantereine. A l'issue du séjour en médecine à orientation cardiologique, le cardiologue fait sortir le patient soit à domicile, soit en SSR, soit en hospitalisation à domicile (HAD). Il demande au patient d'être revu par un pneumologue à l'issue de son séjour. Lors d'un état chronique stable : Le suivi dépend avant tout de la disponibilité d'un pneumologue. Figure n°22 : Parcours de soins des patients BPCO à la clinique la Francilienne Médecin Généraliste Patient Urgences 49% Réanimation 2.5% Service de Médecine Cardiologique USC Urgences Lagny, St Camille, CHIC 11% SSR: Brie Comte Robert Serris Pneumologue Tableau n°18: Données chiffrées tirées du PMSI de la clinique la Francilienne pour l’année 2011 Nombre de Service d’ USC UHCD Médecine Ambulatoire séjours=73 hospitalisation =36 =34 cardio=2 =1 49% 47% 2.5% 1.5% Mode de sortie Domicile=65 Transfert=8 89% 11% Département de Seine et Marne Val de résidence du patient =61 Marne =8 84% 11% Seine St Denis =2 3% Paris Autres= =1 1 1% 1% 59 23-Centre hospitalier Léon Binet de Provins Hôpital public doté de 200 lits de MCO, il dispose par ailleurs de : un service d’Urgences accueillant environ 25 000 passages par an. un service de Médecine interne comptant 90 lits répartis entre l’hospitalisation complète et l’hospitalisation de semaine. un service de Réanimation et d’une USC(20) Un pneumologue libéral travaille également à temps partiel à l’hôpital. Son territoire de santé est constitué de la partie sud-est de la Seine et Marne mais aussi de la Marne et de l’Aube. Lors d'une décompensation aigüe de la maladie : Le patient a tendance à se rendre directement aux Urgences lorsqu'il est dyspnéique ou qu'il est inquiet. Le patient peut également appeler les services d'urgences (SAMU, Pompiers) d'emblée, ou quand son médecin généraliste ou son pneumologue ne sont pas disponibles. Le centre 15 régule les appels en provenance des patients, des pompiers et des EHPAD et décide si besoin d'envoyer le patient aux Urgences via le service médical d’urgence et de réanimation (SMUR) ou par un moyen de transport non médicalisé (pompiers, ambulances). Aux Urgences, le médecin urgentiste hospitalise quasiment 100% des patients BPCO. Il prend en charge ces patients selon leur degré de gravité de manière graduée : aérosols en premier lieu, VNI en deuxième intention, IOT en dernier recours. Le médecin urgentiste peut démarrer la VNI aux Urgences et en fonction de la réponse clinique, il va orienter le patient vers le service de Médecine interne ou le service de Réanimation. Toutes les hospitalisations se font de manière locale, à part quand la Réanimation est saturée. Le médecin interniste et le médecin réanimateur gèrent ensuite les patients BPCO lors de leur hospitalisation et peuvent éventuellement demander un avis au pneumologue. La plupart des patients sortent ensuite à domicile, quelques uns sont adressés à des centres spécialisés en Pneumologie, en dehors de l'Île de France. Lors d'un état chronique stable : Le pneumologue adresse certains patients en RR dans des centres spécialisés en Pneumologie, en dehors de l'Île de France. Lorsqu'il s'agit d'une BPCO vraisemblablement d'origine professionnelle, il peut demander un avis spécialisé au CHIC. 60 Figure n°23 : Parcours de soins des patients BPCO au CH de Provins Ambulances MDR Patient ou son entourage Pompiers Urgences SAMU Médecin traitant UHCD Pneumologue libéral Service de médecine Réa 84.3% 7.3% Domicile Centres de RR: la Motte Beuvron Villiers St Denis Tableau n° 19: Données chiffrées tirées du PMSI de l’hôpital Léon Binet pour l’année 2011 Nombre de Mode d’entrée Domicile Transfert MCO =395 =11 97% 2.7% Domicile Transfert Mutation Décès =344 =30 =13 =21 84.3% 7.3% 3.2% 5.2% séjours =408 H=201(49%) Mode de sortie F=207(51%) Mutation =2 0.3% Département de Seine et Aube Marne Seine St Paris Autres résidence des Marne =56 =15 Denis =3 =6 patients =325 0.7% 1.4% 80% =3 13.7% 3.5% 0.7% 61 24-La clinique de Tournan Etablissement privé de 112 lits d’hospitalisation complète faisant partie du groupe Salvia Santé (qui regroupe 3 cliniques en Seine et Marne) situé à Tournan en Brie. Il dispose : -d’un service d’Urgences qui accueille 12500 patients par an -d’un service de médecine à orientations cardiologique et pneumologique de 26 lits -d’une unité de soins continus de 6 lits (10) Son territoire de santé est essentiellement constitué par le centre de la Seine et Marne Lors d'une décompensation aigüe de la maladie : Le médecin généraliste adresse les patients aux Urgences. Le SAMU n'a dresse plus de patient car l'établissement ne dispose plus d'une Réanimation. Le médecin urgentiste hospitalise ces patients aux lits « porte » avant qu'ils soient vus par le pneumologue. En cas de besoin, le pneumologue peut faire de la VNI en USC pendant une douzaine d'heures. Il oriente alors le patient BPCO en réanimation, s'il ne s'améliore pas après quelques heures de VNI. Il fait sortir au domicile la majorité des patients BPCO avec une prescription de kinésithérapie respiratoire mais peu également les adresser à un SSR qu'il soit spécialisé ou non. Avec l'aide des prestataires de service, il peut organiser la mise en place d'une oxygénothérapie de longue durée (OLD) ou d'une VNI à domicile. Dans le cas très spécifique des patients BPCO trachéotomisés, il les adresse au centre de Villiers Saint Denis. Lors d'un état chronique stable : Les patients BPCO stables sont suivis directement par le pneumo en cabinet de façon semestrielle le plus souvent avec lettre au MT à chaque fois.Le pneumologue voit de plus de patient en accès direct la première fois compte du nombre décroissant de praticiens généralistes dans le secteur, les départs en retraite n'étant souvent pas remplacés. S'il décide de prescrire une RR, le pneumologue oriente le patient vers des centres en dehors de la région parisienne, car il estime qu'il n'y a pas de ressources localement et que « l'environnement s'y prête mal ». La CPAM n'a pas émis de désaccord aux remboursements des frais de ces séjours. 62 Figure n°24 : Parcours de soins des patients BPCO à la clinique de Tournan Médecin Généraliste Patient ou son entourage Urgences USC UHCD RR Lamotte-Beuvron Osseja CS pneumo Réanimation Galien, Lagny, Forcilles Service de médecine SAMU Domicile Villiers St Denis SSR Forcilles SSR Brie Comte Robert Kinés 25-Récup’Air Réseau de réhabilitation respiratoire ambulatoire financé par le fonds d’intervention régional (FIR) de l’ARS. Il prend en charge environ 200 patients par an(25). Il a vocation à répondre à des demandes réparties sur l’ensemble de l’Île de France mais dépend en pratique de l’implantation des professionnels formés par le réseau (kinésithérapeutes, diététiciennes, psychologues, tabacologues) dans les différents départements. Lors d’une décompensation aigüe de la maladie : Récup’ Air ne dispose pas de circuit facilité, en évitant les Urgences, pour les patients du réseau qui feraient une décompensation de BPCO. Lors d'un état chronique stable : Le médecin généraliste et le pneumologue choisissent la structure la plus adaptée au patient pour pratiquer une RR et peuvent adresser des patients au réseau en remplissant les feuilles de prescription adaptées. Récup’ Air mène des entretiens téléphoniques auprès des patients pour savoir s’ils sont 63 admissibles dans le réseau. Le réseau organise le bilan fonctionnel avant l’inclusion dans le programme : EFR, test de marche, questionnaire de qualité de vie et VO2 max sur le site le plus proche. La coordination médicale du réseau valide l’inclusion d’un patient dans le programme via un courrier. La réalisation de la RR se fait selon un protocole de réentraînement et est déléguée à des kinésithérapeutes préalablement formés par le réseau et qui sont rémunérés par des honoraires dérogatoires. Ils établissent un programme de 20 à 30 séances de RR, qui ont lieu 2 à 3 fois par semaine à leur cabinet et réalisent un bilan kinésithérapique en début et en fin de prise en charge, ainsi que des tests d’exercice qu’ils renvoient au siège du réseau. Le patient est également incité à consulter une diététicienne et une psychologue au cours du programme. A la fin du programme de RR une évaluation est refaite: EFR, test de marche et questionnaire de qualité de vie. Le réseau organise des cycles éducatifs thématiques à destination des patients en fin de programme, qui sont animés par le kinésithérapeute en charge de l’éducation thérapeutique. Le réseau travaille également en collaboration avec des associations sportives pour le maintien des acquis des patients après la RR. Figure n°25 : Parcours des patients BPCO au niveau de Récup’Air Patient Médecin Généraliste Kiné Récup‘ Air Pneumologue Plateau technique: EFR, TDM, VO2max... Diététicienne Tabacologie Psychologue 64 IV-DISCUSSION 1-Synthèse globale des résultats : L’objet de cette étude était d’avoir une approche exhaustive des parcours de soins suivis par les patients BPCO lors d’une décompensation aigüe de leur maladie ou lors d’un état chronique stable, sur le territoire naturel d’influence de la faculté de Créteil, c'est-à-dire le Val de Marne et la Seine et Marne. 46 entretiens ont été réalisés au cours de l’étude dans 25 structures de soins soit une exhaustivité quasi-totale puisque seuls les acteurs de l’hôpital de Montereau n’ont pas été interrogés. 16 établissements ont fourni des données de PMSI ou un rapport d’activité, ce qui représente un taux de réponse d’un petit peu moins de 2/3 des établissements interrogés. Les établissements interrogés se situaient dans des environnements très variés : certains étaient proches de Paris et de nombreuses structures spécialisées en Pneumologie; d’autres au contraire se situaient en moyenne voire en grande couronne. Il s’agissait alors souvent d'un établissement généraliste, seul dans le territoire de santé concerné. La possibilité de pouvoir faire appel à d’autres structures ou à des professionnels formés à la RR dans l’environnement proche était alors quasi nulle. Le taux de recours à l’hospitalisation lors d’une exacerbation de BPCO était extrêmement important. Le sous diagnostic de la maladie explique sans doute au moins en partie cet état de fait : « on les voit arriver(les patients) à des stades déjà très évolués. » ( acteur H, site 18). La question du juste diagnostic se posait également: « les médecins de ville les ont déjà mis sous traitements sans examen préalable (sans EFR) » (acteur H, site 18). Le nombre d’hospitalisations augmente très significativement au cours de la période hivernale. La précarité des patients était citée (acteur F, site 3) comme facteur favorisant la maladie et comme facteur allongeant très nettement les périodes d’hospitalisations en compliquant le retour au domicile. Par ailleurs, si le médecin urgentiste décidait de faire sortir un patient dont l’exacerbation a bien répondu au traitement, les possibilités dont il dispose sont limitées: 65 -il peut faire intervenir une infirmière à domicile pour réaliser des aérosols après avoir fait la prescription du matériel nécessaire et avoir prévenu le médecin traitant. (Il est à noter que selon la recommandation de la HAS, la prescription de nébulisations relève normalement du pneumologue). (11) -il pouvait adresser le patient-sous réserve de disponibilité-à un pneumologue pour une réévaluation après quelques jours de traitement ambulatoire. Dans les deux cas le malade bénéficie d’une surveillance très limitée et rien n’indique qu’il n’aura pas besoin de revenir en hospitalisation après quelques jours. Certains acteurs de la prise en charge de premier recours, comme le pharmacien, n’ont quasiment pas été cités par les acteurs interrogés, tant lors des prises en charge en urgence, que des prises en charge chroniques de la maladie. Les questions de prévention ont peu été abordées lors des prises en charge chroniques : un seul acteur a cité la vaccination antigrippale annuelle et la vaccination tous les cinq ans contre le pneumocoque. Concernant l’éducation thérapeutique, cette notion pose des problèmes de définition puisque un des acteurs estimait « qu’elle fait partie intégrante de ses consultations » (acteur E, site 16), en la décrivant essentiellement comme un apprentissage de la gestion du traitement, alors que sa définition est plus complexe. A Melun, où se situe de loin le programme le plus abouti d’éducation thérapeutique, c'est grâce au financement d'un PLS. Certains acteurs disent au contraire qu’« ils n’ont pas les moyens humains » pour faire de l'ETP et « que si c’est pour faire de l’à peu près, ça ne sert à rien» (acteur J, site 19). Il en va de même pour la RR: certains praticiens disent ne pas avoir de correspondants dans leur environnement susceptible de la réaliser, d’autres la réservent à leurs patients les plus sévères et également les plus motivés, d’autres enfin trouvent un compromis en adressant leurs patients à des kinésithérapeutes formés aux problèmes respiratoires (mais en faisant alors l’économie de l'éducation thérapeutique, du suivi diététique et psychologique). 66 2-Une typologie des parcours émerge-t-elle travers ces différentes configurations par site ? 2-1 Les parcours de soins lors d'une décompensation aigüe de la maladie. 2-1-1 En amont de l'hôpital Il n'existe pas de prise en charge coordonnée, le patient s'adresse aussi bien à son médecin généraliste, à son pneumologue, qu'au centre 15, aux pompiers, à des ambulances quand il ne se rend pas directement de lui-même aux Urgences lors d'une décompensation aigüe de la maladie. Certains patients BPCO suivis par un pneumologue ont reçu comme consignes de se rendre aux Urgences devant certains symptômes qu'il leur a appris à reconnaître. 2-1-2 A l'hôpital. Le médecin urgentiste reçoit des patients qui proviennent le plus souvent du bassin de vie de l'hôpital. Il a pour mission de faire un diagnostic de sévérité de l'épisode aigu, de le traiter et d'orienter le malade en fonction du niveau de gravité initial de ses symptômes, de sa réponse aux traitements, mais aussi de la disponibilité de lits dans son établissement. L'hospitalisation après un passage aux Urgences pour décompensation aigüe de BPCO est quasiment systématique. Le réanimateur prend en charge les patients les plus graves d'emblée (patients amenés par SAMU) ou sur demande du médecin urgentiste. Le pneumologue ou le médecin interniste poursuivent la prise en charge initiée aux Urgences, lorsque les patients présentent des symptômes moins prononcés. Les patients BPCO bénéficient alors de kinésithérapie respiratoire, d'aérosols et dans certains cas de la mise en place d'une OLD ou d'une VNI au long cours sur avis du pneumologue. Ils ressortent la plupart du temps directement à domicile avec le plus souvent un rendez-vous de consultation en Pneumologie prévu à distance de l'hospitalisation. Les patients les plus fragiles sont orientés le plus souvent vers des soins de suite polyvalents. Dans quelques rares cas, ces patients sont adressés vers des soins de suite spécialisés en Pneumologie. 2-1-3 En soins de suite et de réadaptation polyvalents Ils ont une prise en charge non spécifique concernant la BPCO et les co-morbidités qui y sont souvent associées, en rapport ou non avec la pathologie elle-même, avant de regagner leur domicile. 67 2-1-4 En soins de suite spécialisés en Pneumologie Les patients bénéficient d'une réadaptation respiratoire avant de regagner leur domicile. Certaines problématiques, telles que la grande précarité financière et l'isolement social rendent néanmoins ce retour à domicile très délicat pour certains patients. La gestion d'une trachéotomie chez un patient BPCO le rend également très dépendant des institutions… 2-2 Les parcours de soins lors d'un état chronique stable 2-1-1 En ville Le patient est le plus souvent adressé par son médecin généraliste au pneumologue, pour une dyspnée chez un fumeur. Le pneumologue procède à certains examens (EFR, pléthysmographie, scanner thoracique, gaz du sang), ce qui lui permet d'affirmer le diagnostic et de définir le niveau de sévérité de la maladie (GOLD 0 à 4) (8). A partir de là, le pneumologue définit la fréquence des consultations, le traitement adéquat et l'intérêt ou non de proposer une RR au patient BPCO. Lorsque celle-ci est envisagée, les critères de choix d'une structure ambulatoire ou hospitalière pour la RR dépendent du niveau de dépendance des patients, de la disponibilité ou non de telles structures dans l'environnement proche, des desiderata des patients et éventuellement de l'accord de l'assurance maladie concernant le remboursement de séjours dans des régions éloignées de celle du domicile du patient. 2-2-2 Les centres de RR ambulatoires Ils s'adressent à des patients relativement jeunes, autonomes, qui n'ont pas de difficultés pour se déplacer. Ils nécessitent que le patient soit proche des différents professionnels intervenant dans la prise en charge de manière à pouvoir effectuer le parcours de la prise en charge : centre de diagnostic, cabinet du kinésithérapeute, de la diététicienne, de la psychologue... Le patient est adressé le plus souvent par un pneumologue (25) et beaucoup plus rarement par un médecin généraliste. Il bénéficie d'une prise en charge multidisciplinaire, centrée sur le réentrainement à l'effort au cabinet du kinésithérapeute, associée à une prise en charge du sevrage tabagique et de la dénutrition. Une aide psychologique peut également être apportée ainsi qu'une ETP sur la gestion de la maladie. 68 Seul un programme construit sa prise en charge sur un diagnostic éducatif fait à l'entrée dans le dispositif de soins. Le patient est alors véritablement associé à sa prise en charge puisqu'il choisit les objectifs qui lui semblent les plus importants à atteindre. Un partenariat avec la fédération française de randonnée pédestre (FFRP) permet de pérenniser les acquis dans les suites du stage. 2-2-3 Les centres de RR en hospitalisation Ils concernent généralement une population plus âgée, plus sédentaire, moins motivée pour arrêter de fumer et pour se prendre en charge. Il peut s'agir également de patients habitant à une distance importante de Paris, pour lesquels une prise en charge ambulatoire n'est pas possible du fait de la rareté des acteurs dans leur bassin de vie. Il existe très peu de centres de RR en hospitalisation en Île de France (Aincourt, ChevillyLarue, Forcilles, Bligny). La plupart sont en effet situés en montagne (Alpes, Pyrénées, Massif central) ou de manière plus proche dans l'Aisne (Villiers Saint Denis) et en Sologne (Lamotte Beuvron). Actuellement, il n'existe que peu d'outils pour suivre ces patients à distance des hospitalisations dans des centres de RR. Il se pose donc la question cruciale à l'issue de ces séjours du maintien des acquis sur le long terme et des changements de comportements du patient. 2-3 Conclusion Il n’existe pas réellement de typologie des parcours de soins : chaque site présente une configuration singulière des acteurs de la prise en charge, ce qui définit la particularité locale de chaque parcours de soins. Nous notons une absence de coordination en aval et en amont de la prise en charge hospitalière notamment lors des décompensations aigües de BPCO. La prise en charge est en revanche un peu mieux coordonnée lors d’un état chronique stable de la maladie. 69 3-Parcours et territoires Si l’ARS d'Île-de-France estime que le maillage régional hospitalier est de qualité (« Les flux intrarégionaux ne sont pas négligeables mais les besoins courants sont largement pris en charge en proximité même en grande couronne »), elle note néanmoins que les parcours de soins hospitaliers pourraient être améliorés : « une partie des hospitalisations est sans doute évitable : une partie de celles qui ne le sont pas pourraient sans doute éviter le passage aux urgences. Une partie de celles qui fréquentent les urgences pourraient être admises plus rapidement dans un service d'hospitalisation. »(26) L'ARS porte un tout autre regard concernant le volet ambulatoire de l'offre de soins : «elle n'est pas comparable en termes d'accessibilité géographique, financière ou de spécialités selon les départements, les communes, voire les quartiers. » Elle ajoute que : « on constate une forte concentration de l'offre dans le centre de la région et une absence de médecins spécialistes dans plus de 71% des communes franciliennes. En outre, la densité d'omnipraticiens libéraux francilienne reste plus faible que la moyenne nationale (87/ 100 000 habitants contre 99) et marquée par de fortes inégalités de répartition entre les départements. » (26) Ce constat souligne la difficulté des adaptations structurelles à venir dans les parcours de soins puisque dans son plan régional de santé (PRS), l’ARS d'Île-de-France cherche à diminuer le recours aux hôpitaux au profit « d'un principe d'offre graduée visant à satisfaire en ambulatoire, à qualité et sécurité égales, le maximum de demandes en réservant à l'hôpital les prises en charge les plus complexes et les plus coûteuses. » (26) Même si elle prévoit pour cela de « favoriser le développement de structures d'exercice collectif tels que les réseaux de santé, les centres de santé, les pôles de santé et les maisons de santé pluridisciplinaires », le départ prochain à la retraite dans les 5 prochaines années de « 20% des médecins généralistes et de 23% des spécialistes » (26) tempère les espoirs à attendre de la médecine ambulatoire. 4-Comparaisons aux données de la littérature 4-1 Les recommandations de la HAS (11)(Annexe 3) La HAS définit un certain nombre de points critiques autour desquels doivent se structurer les parcours de soins des patients BPCO. Nous revenons sur quelques points à la lumière des résultats de cette étude. 70 Le dépistage et la prévention Penser à la BPCO devant des signes fonctionnels et/ou cliniques chez un patient qui a un facteur de risque : le tabagisme en premier lieu, la prise de cannabis ou une exposition professionnelle Rechercher les co-morbidités fréquemment associées, souvent multiples (cardio-vasculaires en particulier) Obtenir le sevrage tabagique quel que soit le stade de gravité Vacciner le patient : vaccination antigrippale tous les ans et, en cas d’insuffisance respiratoire, vaccination antipneumococcique tous les 5 ans Cette question fondamentale n’apparaît pas clairement dans les discours des acteurs hospitaliers enquêtés, sans doute parce que dans leurs représentations, elle relève des soins ambulatoires de première ligne. Or ces soins primaires n’apparaissent pas dans l’étude comme une organisation structurée avec une coordination des acteurs. Le médecin généraliste est-il le seul acteur vers lequel il faut se tourner ou bien faut-il envisager de faire appel à d’autres acteurs tels que : les pharmaciens, les médecins du travail, les infirmiers, les kinésithérapeutes et d’autres acteurs de santé pour organiser et coordonner des actions de dépistage et de prévention de grande envergure ? Le diagnostic et la prise en charge spécialisée Réaliser une spirométrie Évaluer la sévérité et si nécessaire réaliser une pléthysmographie et des gaz du sang Annoncer le diagnostic et impliquer le patient dans sa prise en charge en évaluant avec lui ses besoins et en tenant compte de ses capacités La spirométrie est indispensable pour affirmer le diagnostic, pour définir le degré de sévérité de la maladie et pour définir le traitement. Elle est aujourd’hui en grande majorité réalisée par les pneumologues. Cependant, si on estime que ce sont les médecins généralistes qui sont les mieux placés pour la prescrire, cela pose des problèmes de temps, d’équipement et de formation à la réalisation et à l’interprétation de la spirométrie. Au-delà de cette spirométrie de base, d’autres examens spécialisés faisant partie du bilan diagnostique sont nécessaires. Une coordination entre les acteurs des soins primaires et ceux des soins secondaires (pneumologues et cardiologues, notamment) développant des complémentarités apparaît indispensable. 71 Le traitement Annoncer le diagnostic et impliquer le patient dans sa prise en charge en évaluant avec lui ses besoins et en tenant compte de ses capacités Traiter le patient avec les médicaments recommandés Prescrire la (RR) dès que le patient présente une incapacité et/ou un handicap respiratoire Impliquer le patient dans sa prise en charge : information et ETP réalisée par des intervenants formés. Il s’agit de mettre en œuvre un véritable programme personnalisé de soins, notion structurante dans la prise en charge des pathologies chroniques comme la BPCO. Il nécessite un changement de mentalité de la part de tous les acteurs, soignants et patients, pour passer d’une culture de soins aigus à une culture de santé dans la prise en charge globale de patients porteurs des pathologies chroniques. Celle-ci nécessite la prise en compte d’éléments biomédicaux s’appuyant sur l’ « evidence based medecine » (EBM) mais aussi des facteurs psychosociaux liés aux caractéristiques du patient et de son entourage social, incluant l’offre locale en équipement et acteurs de soins. Ainsi dans l’étude, un des pneumologues interrogé déplorait que « les médecins de villes les ont déjà mis sous traitements comme Sérétide ®, Symbicort ®, Spiriva ®, avec des associations comme Sérétide ® + Symbicort ®» (Acteur H, site 18). Cela pose la question du développement professionnel continu pour les médecins généralistes ... Un pneumologue estime déjà y contribuer : « hier soir, j'ai organisé un EPU avec des médecins généralistes sur les exacerbations de BPCO » (Acteur C, site 15). Pour autant il estime que les laboratoires sont clairement derrière ces écarts de prescription : « il y a un message association bêta2LA- corticoïdes qui a été largement distribué par quelques laboratoires pour dire: « c'est le traitement de la BPCO », alors que ça ne représente que 10-15% des BPCO, qu'on est amenés à voir» (Acteur C, site 15). Un autre pneumologue interrogé trouve cependant la tâche bien difficile : « après, ce qui nous manque aussi, c'est une vraie organisation de formation médicale continue centrée sur le service public. [...]Nous, quand on essaye d'organiser des trucs, on n'est plus du tout attractifs. Les labos les invitent dans un resto et leur propose un petit truc sympa. Nous quand on veut le faire, leur proposer de venir manger des sandwichs en salle de conférence, ça ne les passionne pas » (Acteur J site, 19). 72 Par ailleurs, malgré les recommandations de la HAS, qui conseillent de prescrire la RR dès le stade 2 de la classification GOLD, certains pneumologues la réservent à leurs patients les plus sévères : « les stades 1, 2, 3 de BPCO, moi je n'envoie pas en réhabilitation d'emblée. On peut parler de traitement si vous voulez, mais les stades avancés de la BPCO, les stades avec une dyspnée importante, oui c'est une indication à la réhabilitation. Je ne sais pas s'il y a des gens qui font d'emblée de la réhabilitation pour les stades précoces de la BPCO, mais moi, je ne suis pas tout à fait pour personnellement» (Acteur D, site 2). A cela, s'ajoute les difficultés pour obtenir une place dans un programme de RR : -La RR à domicile, bien qu'elle soit évoquée dans la recommandation de la HAS, n'existe pas en pratique et ce probablement, en relation avec une valorisation de l'acte de RR. -La RR en ambulatoire se fait : -le plus souvent au cabinet du kinésithérapeute. Cela permet au patient de rester à domicile, à condition qu'il soit suffisamment jeune et pas trop handicapé pour pouvoir se déplacer. Elle peut se pratiquer sur prescription directe d'un pneumologue ou via un réseau : Récup' Air ou dans le cadre du PLS de Melun. Il existe pourtant un vrai problème d'accessibilité puisque Récup' Air est surtout présent à Paris et en petite couronne et beaucoup moins sur des sites éloignés (Coulommiers, Meaux, Provins, Nemours...) (15). La capacité de prise en charge du réseau est également limitée, puisqu'il prend en moyenne en charge 200 patients par an, alors que les besoins sont de très loin supérieurs. Il n'y a par ailleurs de PLS sur la BPCO qu'à Melun pour ce qui concerne l'Île de France. Pour un des acteurs cette difficulté à intéresser des kinésithérapeutes à participer à la RR vient du fait que: « ils sont payés, 3 francs 6 sous, ça ne les intéresse pas de faire ça. […] Tant qu'on ne les aura pas impliqués correctement dans la réhabilitation respiratoire. Tant qu'on n’aura pas une cotation qui ne sera pas une vraie cotation, ça ne marchera jamais» (Acteur C, site 15). - Une RR ambulatoire peut également être réalisée dans certains centres hospitaliers Si l'on peut se réjouir de l'ouverture récente d'un tel centre à l'hôpital A Chenevier à Créteil, on regrette en revanche que de tels centres soient aussi peu nombreux sur le Val de Marne et la Seine-et-Marne. -La RR en centre hospitalier avec hébergement. 73 Enfin, la place de l'ETP doit être précisée. Si la part qui consiste à éduquer le patient à la prise de ses traitements est généralement faite au moment des consultations avec le médecin généraliste ou avec le pneumologue, des notions comme le diagnostic éducatif et le plan personnalisé de soins restent assez floues dès lors que leurs modalités de réalisation et de rémunération ne sont pas mieux définies. La prise en charge réalisée dans le cadre du PLS de Melun correspond dans cette mesure le plus aux recommandations de la HAS. L'enjeu est de pouvoir transférer ce mode de prise en charge qui est réalisé par une équipe dédiée à cette problématique pour un nombre limité de patients, à une prise en charge équivalente à avec une population beaucoup plus grande. Là encore la coordination entre les acteurs, notamment entre l’hôpital et la ville se pose avec acuité. Développer la coordination entre professionnels (facilitée par des réseaux ou des structures dédiées) et avoir des messages cohérents. Cette notion, très séduisante sur le papier de la coordination interprofessionnelle rencontre de nombreux obstacles sur le terrain. D'une part, parce que sur certains territoires, notamment en Seine-et-Marne, « les médecins généralistes partent sans être remplacés », « ici, il y a un vrai manque de moyens humains ». D'autre part parce les réseaux monothématiques ou les structures dédiées montrent également leurs limites dans la gestion de patients souvent atteints de multiples pathologies. La DGOS a d'ailleurs publié un guide méthodologique à l'attention des ARS :« alors que les réseaux constituent l'un des principaux dispositifs de coordination, leur bilan est contrasté et il s'avère nécessaire de faire évoluer leur fonctionnement […] vers une mission d'appui aux médecins généralistes et aux équipes de premiers recours pour la prise en charge des situations complexes. Ce guide fournit un cadrage national vers des réseaux polyvalents de proximité, centrés sur la coordination des soins et au service des équipes de proximité. »(5) A tous les niveaux du système de santé, d’un niveau très local à un niveau régional – voire national, la nécessité d’une coordination des actions des différents protagonistes apparaît indispensable pour donner réellement consistance à la notion de parcours de soins ou de santé des patients. Cette coordination est multiple et doit s’exercer entre le secteur médical et médico-social, entre la ville et l’hôpital, et au sein même du secteur ambulatoire par une meilleure coopération interprofessionnelle impliquant médecins généralistes et spécialistes, paramédicaux, pharmaciens, prestataires de matériel médical 74 4-2 Les expériences étrangères de coordination des parcours complexes Plusieurs articles de la littérature internationale s’intéressent aux alternatives possibles à l’hospitalisation lors des exacerbations de BPCO et aux diminutions importantes de coûts qui s’y rattachent. Un premier article néo-zélandais (24) a étudié l’impact d’un programme de suivi de la maladie chez le patient BPCO sur le nombre d’hospitalisations et sur la qualité de vie. Ce programme comprenait un plan personnalisé de soins pour le patient qui reposait sur une collaboration entre le patient, le médecin généraliste, l’infirmière libérale, les médecines hospitaliers et les infirmières spécialisées en pneumologie. Les résultats montraient que le groupe de patients traités avaient une diminution du nombre de jours d’hospitalisations annuelles qui passaient de 2.8jours à 1.1j alors que le groupe contrôle connaissait une augmentation du nombre de jours d’hospitalisation qui passaient de 3.5j à 4j par an. Les auteurs concluaient en disant que « un programme de gestion au long cours de la BPCO, qui inclue des approches variées comme la RR et le soutien par les soins primaires permet de diminuer les admissions à l’hôpital et le nombre de jours d’hospitalisation ». En ce qui concerne le rôle des médecins généralistes sur la gestion de la maladie, deux auteurs états-uniens se sont intéressés au fait que les exacerbations de BPCO affectent l’espérance de vie et la qualité de vie et qu’elles contribuent aussi fortement à l’augmentation des coûts des soins pour les patients. Ils estiment qu’en aidant à prévenir, à reconnaître et en traitant correctement les exacerbations, les médecins généralistes ont un rôle majeur sur l’évolution de la BPCO(28). A l’interrogation « la maladie peut-elle être gérée par le médecin généraliste ? », un auteur hollandais répondait que c’était tout à fait faisable dès lors que le médecin généraliste apparaissait comme coordonnateur des soins et déléguait les tâches à un centre de support logistique. Dans ce centre une infirmière spécialisée dans les problèmes respiratoires tenait à jour le fichier des patients, les rappelaient régulièrement, effectuait des mesures du souffle, répondait aux questions thérapeutiques et effectuait régulièrement des visites de suivi au cours desquelles elles donnaient des conseils et participaient à l’éducation du patient(21). 75 L'utilisation de centres de supports à la coordination des soins par les médecins généralistes fait partie des outils que l’ARS souhaite mettre en place à travers son PRS dans les cinq prochaines années. Ils n'existent cependant pas pour le moment. Ces données sont confirmées par des auteurs canadiens qui estimaient pour leur part que la mise en place d’un programme d’éducation thérapeutique spécifique pour les patients souffrant de BPCO permettait de diminuer de 39.8% les admissions à l’hôpital, de 41% les passages aux Urgences et de 58.9% les consultations non programmées chez leur médecin (3). Des auteurs norvégiens ont quant à eux estimé que chaque couronne norvégienne investie dans un programme d’éducation du patient permettait d’en économiser 4.8. Ils notaient également que les patients qui avaient bénéficié du programme d’éducation avaient une baisse de 85% de leur besoin de voir leur médecin généraliste, qu’ils avaient moins besoin d’utiliser des médicaments d’urgence et qu’ils étaient plus satisfaits de la gestion de leur maladie (7). Si personne ne semble plus douter de l'intérêt et de l'efficacité de l'ETP, tout l'enjeu reste de trouver de nouvelles modalités d'organisations qui permettent de dégager des moyens humains et financiers pour pouvoir généraliser son utilisation. Un auteur britannique remarque enfin que si l’on souhaite mettre le médecin généraliste au cœur de la prise en charge, la question du diagnostic de la maladie reste problématique. « Malgré les incitations à effectuer une spirométrie en médecine générale, le manque de formation adéquate dans son utilisation et son interprétation suggère que son utilisation est compliquée et que le diagnostic de la BPCO est susceptible d'être fait sur les critères cliniques alors qu’ils ne sont pas spécifiques. »(2) Ce constat est partagé également en France où à peine 1/3 des spirométries sont réalisées par des médecins généralistes. La formation à la réalisation et à l'interprétation des spirométries, n'est pas faite actuellement lors de la formation initiale en médecine générale. 5- Les réseaux de santé La prise en charge en réseau dans le cadre de la BPCO semblait au départ très séduisante puisqu'il s'agit de travailler en « coopération interprofessionnelle » et de proposer au patient une prise en charge aussi bien thérapeutique (par la RR, la prise en charge d'une éventuelle dénutrition, un soutien psychologique et le sevrage tabagique), qu'éducative avec des séances collectives d'ETP habituellement proposées en fin programme. 76 Les faiblesses du réseau que nous avons étudié concernaient néanmoins: -des limites géographiques : l'offre de soins concernait essentiellement Paris et la petite couronne. Il n'était pas possible pour un patient en grande couronne de pouvoir faire appel à un kinésithérapeute du réseau pour sa RR. -des limites liées aux patients: avant d’être inclus dans le programme, le patient devait passer un certain nombre d'examens qui le rendait apte ou non à bénéficier d'une RR. En cas d’inéligibilité au programme le patient ne pouvait pas bénéficier à minima d’une ETP, d'une aide au sevrage tabagique... -des limites structurelles: environ 200 patients bénéficiaient d'une RR grâce au réseau chaque année. Ce chiffre correspondait à un nombre critique de prises en charge que le réseau pouvait réaliser, eu égard aux financements qu'il percevait et au nombre de praticiens qui le composait. Une augmentation d'activité semblait donc difficile. -des limites temporelles : une fois le stage de RR fait, le patient était confié à son médecin traitant sans qu'il y ait de consultations de suivi de prévues. A cela s'ajoutait que les organismes de tutelles (direction générale de l’offre de soins (DGOS), ARS) font une évaluation mitigée des réseaux de santé qu'ils jugent trop spécialisés et avec des résultats inégaux(5). Ils souhaitent les pousser « à s'orienter vers des coordinations pluri-thématiques et à assurer une meilleure couverture territoriale (26) ». Force est donc de constater que l'organisation d'un réseau de santé thématisé sur la BPCO ne permet pas aujourd'hui de répondre de manière globale aux problématiques de cette maladie dans tous ces aspects et sur l'ensemble du territoire régional. 6- Apports et limites méthodologiques de cette étude qualitative L’objectif de cette étude était de comprendre, à travers des situations différentes au niveau géographique et structurelles, les difficultés et les enjeux pour les acteurs du parcours de soins des patients BPCO dans le Val de Marne et la Seine et Marne Nous avons choisi d’utiliser une méthode qualitative et plus précisément une étude de cas multi-sites pour y parvenir. 77 6-1 Critères de validité Selon Mucchielli (23), la validation des méthodes qualitatives fait référence à la capacité de produire des résultats ayant une « valeur dans la mesure où ils contribuent de façon significative à mieux comprendre une réalité, un phénomène étudié ». Drapeau, reprenant l’approche de Mucchielli, propose ceux de validité interne, de validité externe ou transférabilité, de fiabilité(6). 6-1-1 La validité interne : La validité interne implique de vérifier si les observations sont effectivement représentatives de la réalité ou crédibles, c’est-à-dire d’évaluer si ce que le chercheur observe est vraiment ce qu’il croit observer. Une façon de la vérifier est de soumettre les résultats de l’analyse aux acteurs qui ont participé à l’expérience exploratoire en vue d’une corroboration (validité phénoménologique). Dans cette étude, les résultats ont été soumis aux acteurs de chaque site via un courriel (ANNEXE 5). Leurs remarques et suggestions ont permis d’apporter des précisions supplémentaires aux informations délivrées pendant l’entretien ou de corriger certaines inexactitudes, concernant notamment le nombre de lits de certains établissements (ANNEXE 6). Une analyse croisée des données menée conjointement par les deux chercheurs, en l’occurrence ici le thésard et son directeur de thèse, contribue à renforcer cette validité interne. 6-1-2 La transférabilité ou validité externe : La transférabilité se réfère à la notion de généralisation des résultats que l’on retrouve en recherche qualitative (4). Dans quelle mesure en effet les conclusions émises à l’issue de l’étude du Val de Marne et de la Seine et Marne ici, peuvent-elles être transposées à d’autres situations ? L’Île-de-France est une région qui présente des diversités et des zones sociogéographiques multiples. On ne peut donc pas généraliser sans précaution les particularités retrouvées sur le Val de Marne et la Seine et Marne, à d’autres zones de l’Île-de-France. Toutefois on peut penser que les problématiques générales seraient sans doute similaires, compte tenu de la multiplicité des situations locales explorées. Par ailleurs, en quoi l'étude des parcours de soins des patients BPCO peut-elle nous apprendre 78 des choses sur les parcours de soins rencontrés dans d'autres maladies chroniques comme le diabète, l'hypertension artérielle ? Les maladies chroniques ont en commun qu'elles connaissent une évolution suivant un état chronique stable et selon des épisodes aigus qui peuvent nécessiter un recours à des thérapeutiques d'urgence voire à l'hospitalisation. Le fait de faire de la prévention, de poser le diagnostic de manière précoce, d'éduquer le patient et d'impliquer le patient dans la gestion de sa maladie agit favorablement sur l'évolution de la maladie. Même si chaque maladie a ses particularités, l'analyse détaillée des parcours de soins des patients BPCO dans leurs composantes aigües et chroniques, retrouve des similarités avec ceux d'autres grandes maladies chroniques. Sans doute la BPCO partage de nombreuses caractéristiques avec l’insuffisance cardiaque chronique du point de vue du parcours des patients entre la ville et l’hôpital et du mode d’évolution de la maladie C’est dans cet esprit que la HAS a initié une approche nouvelle pour les maladies chroniques en publiant quatre guides de parcours de soins pour l’insuffisance cardiaque, la maladie rénale chronique, la maladie de Parkinson et la BPCO(12). 6-1-3 La fidélité : La fidélité fait référence à la persistance d’une procédure de mesure à procurer la même réponse, peu importe quand et comment celle-ci est reproduite (4). Dans cette étude, la « protocolisation » minutieuse de chacune des étapes de l’analyse et le travail d’analyse réalisé par deux chercheurs différents (le thésard et son directeur) visaient à s’approcher de ce critère de fidélité. 6-2 Les biais potentiels de l’étude 6-2-1 L’échantillon des acteurs interrogés Le recrutement des participants à l’étude s’est voulu le plus large possible, en tentant d’inclure tous les acteurs des parcours de soins hospitaliers des patients BPCO les plus sévères dans le Val de Marne et la Seine et Marne. Dans 11 établissements, un seul acteur (médecin urgentiste, médecin interniste ou pneumologue) du parcours de soins hospitaliers des patients BPCO a été interrogé, ce qui n' a sans doute pas toujours permis d'avoir une vision complète de ces parcours sur ces sites. 79 6-2-2 Biais lié à la personne interrogée Les données de ce travail concernent une vingtaine d’acteurs mais ont été recueillies auprès de médecins urgentistes, de pneumologues, de réanimateurs, de la coordinatrice d’un réseau de réhabilitation respiratoire et de l’infirmière coordinatrice d’un programme d’éducation thérapeutique. En conséquence la majorité des données reposent sur les propos des acteurs interrogés tels qu’ils perçoivent le rôle et les actions de leurs partenaires et correspondants, incluant les médecins de ville. Mais il s’agit là d’une limite liée à la posture, au point d’observation même de l’étude qui avait été construite selon une perspective purement hospitalière. Par ailleurs, des mécanismes de défense ont pu être déployés par les acteurs interrogés (rationalisation, projection, oubli...), bien que les entretiens se soient déroulés dans le lieu de leur choix, à leur convenance, pour qu’ils se montrent le plus naturels et spontanés possible. 6-2-3 Biais liés à l’intervieweur La position que les acteurs interrogés attribuent à l’investigateur joue un rôle dans le contenu et la forme des informations récoltées. Le fait d’appartenir à la faculté de Créteil a pu orienter le discours de certains interlocuteurs, dont le propos était fortement marqué par la qualité des relations qu’ils avaient avec cette institution. 80 V-CONCLUSION L'amélioration de la prise en charge des patients porteurs de pathologies chroniques, dont la BPCO fait partie, constitue aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique. L’ARS d’Île-deFrance en fait d’ailleurs l’écho avec la publication récente du plan régional de santé pour les cinq prochaines années. Les pathologies chroniques répondent à des logiques plus complexes que les pathologies aigües. Elles nécessitent d’organiser des continuums de services spécialisés, de la prévention à la prise en charge sous différentes formes, en définissant ainsi des parcours de soins qui s’inscrivent dans la durée et qui font appel à des équipes pluridisciplinaires et pluriprofessionnelles. Cela nécessite une adaptation structurelle de notre « système de santé qui s’est essentiellement développé autour du soin (en Île-de-France, les dépenses spécifiques de prévention représentent à peine 1 % de l’ensemble des dépenses de santé) alors que notre premier objectif doit être de tout faire pour éviter qu’apparaisse la maladie ».(26) Cette étude a permis à travers l’analyse des discours des praticiens sur les parcours de soins hospitaliers des patients BPCO dans le Val de Marne et la Seine-et-Marne de montrer qu’il existait une grande diversité de l’offre de soins en fonction des territoires : la possibilité d’avoir recours à un médecin généraliste, à un pneumologue, à un kinésithérapeute formé aux problématiques respiratoires ne sont pas du tout les mêmes à Créteil ou à Provins… Par ailleurs plusieurs étapes des parcours de soins restent problématiques. Le diagnostic de la BPCO reste très insuffisant : les médecins généralistes sont peu formés à la réalisation des spirométries et sont trop peu nombreux pour faire un dépistage de qualité à l’échelle de la population. Le manque d’une coordination pré-hospitalière lors des épisodes aigus aboutit à un taux d’hospitalisation très élevé alors même que certaines données de la littérature internationale font penser qu’une gestion à domicile des exacerbations de BPCO par le médecin traitant assisté d’un centre logistique permet de diminuer très significativement le nombre d’hospitalisations. 81 Le suivi après une hospitalisation semble en revanche un peu mieux organisé, avec des consultations de suivi qui sont quasi systématiquement programmées. Mais la portée réelle de celles-ci à moyen et long terme pose question, compte tenu des taux restant élevés de décompensations aigües avec ré-hospitalisation. La possibilité de bénéficier d’un séjour en SSR spécialisé pour les patients les plus fragiles reste également problématique. La question de l’éducation thérapeutique reste également en suspens, à l’exception du programme mené à Melun et des programmes de RR, mais où le nombre de places disponibles reste insuffisant. Les réseaux de soins à qui l’on pense naturellement pour le suivi au long cours des patients atteints de maladie chronique vont être amenés à évoluer vers des prises en charge globale et pluri-thématiques avec une organisation à différentes échelles, probablement du départemental au local, permettant de toucher une population de patients plus large et d’agir vraiment en proximité en tenant compte des caractéristiques locales des territoires de santé. Ces réseaux ont vocation à « orienter leur activité vers l’appui à la coordination, en renforçant leur polyvalence et en travaillant avec les autres acteurs notamment du champ médico-social et social ».(22) Le parcours de santé que souhaite organiser l’ARS Île de France « permettant une approche intégrée entre la prévention, le soin et la prise en charge médico-sociale » (22) est probablement une option stratégique prometteuse, même si cette étude a montré que beaucoup reste à faire, au moins sur les territoires du Val de Marne et de la Seine-et-Marne. 82 BIBLIOGRAPHIE (1) Blanchet, A, Gotman, A, L’enquête et ses méthodes : l’entretien. Paris, Nathan, 1992 (2001), 127 p. (2) Bolton CE, Ionescu AA, Edwards PH, Faulkner TA, Edwards SM, Shale DJ, Attaining a correct diagnosis of COPD in general practice. Respir Med. 2005 Apr;99(4):493-500. Epub 2004 Nov 11. http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0954611104003762 (3) Bourbeau J, Julien M and al. 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Management of patients during and after exacerbations of chronic obstructive pulmonary disease: the role of primary care physicians. Int J Gen Med. 2011; 4:665-76. Epub 2011 Sep 12. 84 ANNEXE 1 GUIDE D’ENTRETIEN DU PARCOURS DE SOINS DES PATIENTS BPCO DANS LE VAL DE MARNE ET LA SEINE ET MARNE Présentation personnelle en entrant dans le bureau. Bonjour, nous vous remercions de nous recevoir aujourd’hui et de nous consacrer un peu de votre temps. En quelques mots, l’entretien fait partie d’une thèse sur le parcours de soins du patient BPCO sur les départements du Val de Marne et de la Seine et Marne. Notre entretien durera environ 30 minutes. Cette étude a pour but de comprendre qui sont les acteurs de la prise en charge, quels sont leurs rôles, comment les patients arrivent jusqu'à vous, quelle est la nature de votre prise en charge et vers quelles structures vous les adressez secondairement. C’est pour recueillir votre opinion personnelle en tant qu’acteur du parcours de soins du patient BPCO que nous sommes ici. Si nous vous proposons d’enregistrer cet entretien, c’est pour faciliter notre discussion, et éviter des erreurs dans notre prise de notes. Avez-vous des questions ? 1- Qui sont selon vous les acteurs de la prise en charge des patients BPCO ? Relances Selon vous quel est le rôle de chacun de ces acteurs ? Que pensez-vous du rôle d'autres acteurs du système de santé dans l'orientation des patients BPCO, tels que le médecin du travail ou le pharmacien ? 2- Qui vous adresse les patients BPCO que vous prenez en charge ? Relances Existe-t-il un « circuit » d'adressage prévalent, par lequel les patients vous arrivent ? Les patients BPCO vous sont-ils adressés en fonction du territoire de santé? Sinon quels sont les éléments qui fonts qu'ils arrivent jusqu'à vous ? Connaissez-vous d'autres structures existantes sur la prise en charge des BPCO au niveau 85 du territoire de santé (Val de Marne et Seine et Marne)? Quels sont les critères d'admissibilité dans votre établissement ? -disponibilité des places dans votre service ? -degré d'urgence de la prise en charge ? 3- Quelle est la prise en charge que vous réalisez dans votre service ? Relances Examens et traitements mis en place avant l'arrivée dans votre service ? Possibilités de réaliser sur place tous les examens et traitements nécessaires à la prise en charge ? Partenariats éventuels ? Durée de prise en charge ? Volume de patients accueillis par mois / possibilités théoriques d'accueil ? 4- Vers quels acteurs/structures, adressez-vous les patients BPCO lorsque vous avez fini de les prendre en charge ? Relances Circuit déjà existant ? Revoyez-vous les patients à distance ? Sous quelles modalités ? Partenariats avec Recup' Air ? Associations de malades ? 5- Pourriez-vous me fournir des données chiffrées concernant les patients BPCO admis dans votre service issues d'un rapport d'activité, ou du PMSI ? Relance Connaissez-vous un autre acteur susceptible de me fournir de telles données : responsable du DIM... En fin d’entretien 1- Avez-vous quelque chose à ajouter ? Avez-vous d’autres renseignements qui vous reviennent à l'esprit ou que l’entretien n’a pas permis de soulever. Pensez-vous à un autre acteur qui pourrait apporter des renseignements complémentaires? 2- Remerciements. 86 ANNEXE 2 COURRIEL ENVOYE AUX TRAVAILLER À L’ETUDE PERSONNES SELECTIONNEES POUR Bonjour Mme, M, Dr X, Je m’appelle Bruno Sauteron, je prépare ma thèse en médecine sur le thème de la BPCO au sein du département universitaire de médecine générale de la faculté de médecine de Créteil (et je vous écris sur le conseil de....). Le département de médecine générale de la faculté de Créteil en collaboration avec le CHU Henri Mondor et le Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil a décidé de lancer un programme de recherches sur la prise en charge des patients BPCO sur le territoire naturel de la faculté, c’est-à-dire le Val de Marne et la Seine-et -Marne. Le premier volet de ce programme de recherches porte sur l’identification des acteurs de la prise en charge hospitalière et la description des parcours de soins entre la ville et l’hôpital de ces patients sur les territoires du Val de Marne et de Seine et Marne. La méthodologie de ce travail repose sur : -la réalisation d'entretiens de 20 à 30 minutes auprès des principaux acteurs hospitaliers prenant en charge les patients BPCO dans le Val de Marne et la Seine et Marne. -le recueil de données d'information médicale (rapport d'activité, PMSI...) identifiant le lieu de provenance des patients BPCO* (urgences, transfert, réa, mutation...), leur âge, leur sexe, leur code postal, leur durée de séjour, le numéro d'hospitalisation (pour repérer les séjours multiples), le lieu de destination à la sortie du service (SSR, domicile, mutation). Vous trouverez ci-joint: -ma fiche de thèse -un court diaporama avec les codes CIM10 et GHM* des patients qui nous intéressent -un fichier réalisé par un de vos confrères qui reprend les informations que nous souhaitons recueillir. Mon numéro de portable est le …. , au cas où …. A bientôt, j'espère Bruno Sauteron, IMG, Créteil 87 ANNEXE 3 88 ANNEXE 4 LISTE DES CODES CIM10 ET DES GHM SELECTIONNES (J41) Bronchite chronique simple et mucopurulente (J41.0) Bronchite chronique simple (J41.1) Bronchite chronique mucopurulente (J41.8) Bronchite chronique simple et mucopurulente (J42) Bronchite chronique, sans précision (J44.0) Maladie pulmonaire obstructive chronique avec infection aiguë des voies respiratoires inférieures (J44.1) Maladie pulmonaire obstructive chronique avec épisodes aigus, sans précision (J44.8) Autres maladies pulmonaires obstructives chroniques précisées (J44.9) Maladie pulmonaire obstructive chronique, sans précision 04M03 Bronchites et asthme, âge supérieur à 17 ans 04M05 Pneumonies et pleurésies banales, âge supérieur à 17 ans 04M07 Infections et inflammations respiratoires, âge supérieur à 17 ans 04M08 Broncho-pneumopathies chroniques 04M11 Signes et symptômes respiratoires 04M20 Broncho-pneumopathies chroniques surinfectées 89 ANNEXE 5 Bonjour Dr, Mme, M X Tout d'abord, je voulais vous remercier pour la gentillesse avec laquelle vous m'aviez reçu il y a quelques mois, à l'occasion de mon travail de thèse portant sur les parcours de soins hospitaliers des patients BPCO dans le Val de Marne et la Seine et Marne. A partir des données recueillies lors de cet entretien, et des données de PMSI que vous m'aviez adressé, j'ai essayé de caractériser les parcours de soins des patients BPCO dans votre établissement. Afin de valider cette analyse, j'aimerais que vous m'indiquiez : 1/ si ces éléments d'analyse correspondent bien à ce que vous m'avez décrit et à votre perception de votre situation locale 2/ les erreurs ou les imprécisions que vous avez relevées 3/ les corrections à apporter En vous remerciant une nouvelle fois pour l'attention que vous porterez à cette demande, je vous prie d'agréer l'expression de mes meilleurs sentiments. Bruno SAUTERON, IMG Créteil 90 ANNEXE 6 Etablissement Acteurs Modifications demandées ? Oui Si oui lesquelles ? Modifications effectuées ? Non 19 B X Style X 24 A X Nombre de lits d’hospitalisation, Nombre de passages aux Urgences X 7 B X Intitulé service, nombre de lits CHU X 22 A X Nombre de lits, précisions sur la filière suivie en cas de transfert en Réanimation X 15 A 15 B X Parcours de soins chronique X 15 C X Territoire X 2 B X Style X 20 A X 20 B X 20 C X Omission des assistantes sociales dans le parcours de soins X 12 A X Détail des établissements partenaires X 25 A X 21 B X 8 A X Parler du sevrage tabagique X 5 A X Précisions sur les acteurs adressant les patients au service X 6 B X Nombre de lits X Ajout de la Réanimation de l’hôpital dans le parcours de soins local. 3 A X X 91 YEAR: 2013 AUTHOR : SAUTERON Bruno THESIS DIRECTOR: CITTEE Jacques Courses of care between ambulatory and in-hospital care of patients suffering from chronic obstructive pulmonary disease (COPD): a multisite case study in the Val de Marne and the Seine et Marne. Objective: To identify the courses of care between ambulatory an in-hospital setting of patients suffering from COPD in the Val de Marne and the Seine- et- Marne. Method: A multisite case study was conducted from January to October 2012 with participants dealing with patients suffering from COPD at the hospital. Semi-structured individual talks and a collection of activity statistics data were carried out with 46 hospital practitioners, divided between 25 hospitals. Results: There is a great variability in the courses of care, without being able to establish a typology of it on the 25 investigated sites. The courses depend on the configuration of the local medical facilities available and are very variable. The principal observation is the absence of any city hospital coordination before or after the hospital undertaking responsibility. Discussion: The identified courses undoubtedly concern the most seriously affected patients who, during acute decompensation of their disease, have to be taken to hospital via the emergency ward. The question of coordination between ambulatory an in-hospital care, and between all the medical/paramedical staff outside the hospital, for the optimization of the courses of care and health remains. Significant improvements of the courses of health of these patients still remain to be achieved, both for early diagnosis, and for the implementation of treatment, therapeutic education and the coordination of medical staff. Conclusion: This study showed that there was a great diversity in the offer of care depending on the area. Coordination of the courses of care and health before and after hospital assumption of responsibility still remained to be improved. KEY WORDS : Pulmonary disease, chronic obstructive - Continuity of patient care- Qualitative research FACULTY ADDRESS : 8, Rue du Général SARRAIL 94010 CRÉTEIL CEDEX 92 ANNEE: 2013 AUTEUR: SAUTERON Bruno DIRECTEUR DE THESE : CITTEE Jacques Parcours de soins ville-hôpital des patients atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) : une étude de cas multi-sites dans le Val de Marne et la Seine et Marne Objectif : Identifier les parcours de soins ville-hôpital des patients souffrant de BPCO dans le Val de Marne et la Seine et Marne. Méthode : Une étude de cas multi-sites a été menée de janvier à octobre 2012 auprès d’acteurs qui prenaient en charge les patients souffrant de BPCO à l’hôpital. Des entretiens individuels semidirectifs et une collecte de données statistiques d’activité ont été menés auprès de 46 praticiens hospitaliers, répartis sur 25 hôpitaux. Résultats : Il existe une grande variabilité des parcours de soins, sans qu’on puisse en déterminer une typologie sur les 25 sites investigués. Les parcours dépendent des configurations de l’offre sanitaire locale et sont très variables. Le principal constat est l’absence de toute coordination villehôpital en amont et en aval de la prise en charge hospitalière. Discussion : Les parcours identifiés concernent assurément les patients les plus gravement atteints qui sont amenés, au cours des décompensations aigues de leur maladie, à passer par l’hôpital via les urgences. La question de la coordination entre la ville et l’hôpital et entre les acteurs ambulatoires pour l’optimisation des parcours de soins et de santé reste posée. Des améliorations significatives des parcours de santé de ces patients restent encore à réaliser, tant pour le diagnostic précoce, que pour la mise en œuvre des traitements, l’éducation thérapeutique et la coordination des soignants. Conclusion : Cette étude a montré qu’il existait une grande diversité de l’offre de soins en fonction des territoires. La coordination des parcours de soins et de santé en amont et en aval de la prise en charge hospitalière restait encore à améliorer. MOTS-CLEFS: Broncho-pneumopathie chronique obstructive - Continuité des soins- Recherche qualitative ADRESSE DE L’UFR : 8, Rue du Général SARRAIL 94010 CRÉTEIL CEDEX