fiches infirmieres en psychiatrie schizophrenie - IFSI - Pitié

IFSI Pitié-Salpêtrière Promotion 2013-2016
Ue 2.6 procesus psychopathologique
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FICHES INFIRMIERES EN
PSYCHIATRIE
SCHIZOPHRENIE
1. Objectifs de soins
Permettre au patient de restaurer son identité, de retrouver un équilibre dans ses relations pour
vivre au plus près de la réalité de la manière la plus autonome possible.
2. Attitudes soignantes
Ne pas se substituer au patient.
Encourager le patient à agir.
Montrer que les soignants sont présents et à l’écoute des angoisses.
Faire preuve de persévérance dans la relation au patient schizophrène.
3. Actions de soins
Sur le plan social et environnemental
- Encourager à participer à la vie du service.
- Écouter et négocier les demandes du patient en le recentrant dans la réalité
commune :
o Dans le temps : en précisant la date, en parlant du temps
d’hospitalisation, des évènements passés et à venir.
o Dans l’espace : donner des repères spatiaux en précisant le lieu
d’hospitalisation et les différents lieux de vie (passé et à venir).
- Aider le patient à se situer dans la structure :
o Expliquer les règles de vie du service.
o Par rapport aux différents personnels.
o Parmi les autres patients, en lui permettant de se confronter à la vie en
collectivité afin de retrouver le lien social.
- Proposer des activités à visée socio-thérapeutique en rapport avec les capacités
physiques et intellectuelles du patient :
o Pour la reprise de conscience du corps : des activités d’expression
corporelle ou verbale, gymnastique, piscine, maquillage et de coiffure…
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o Pour l’acquisition ou à la reprise des actes de la vie quotidienne :
Courses, cuisine, repas thérapeutiques, sorties avec repérage de
l’environnement.
o Pour réinvestir le contact et les références sociales par le plaisir de la
réalisation : Préparer des boissons et les faire partager en discutant autour
d’une émission de télé, parler d’un thème commun. Atelier photo, vidéo,
jardinage. Jeux de société.
- Préparer le patient aux projets d’alternatives à l’hospitalisation : suivi en CMP,
appartement thérapeutique, traitement par injection retard etc. etc. Plus
l’hospitalisation est longue, plus les patients schizophrènes ont de difficultés à
quitter l’hôpital (tendance à l’hospitalo-centrisme).
- Accueillir la famille : Informer des troubles du patient et des contraintes de la
prise en charge en terme de : visites, attitudes, permissions, traitement.
- Informer la famille des différentes structures de soins existantes en cas de
problème (CPOA, CMP, CAC...)
- Entrer en contact avec le curateur ou le tuteur pour faciliter les échanges.
- Maintenir les relations avec l’employeur.
Sur le plan psychique
- Surveiller l’apparition d’un état dépressif, d’un épisode d’agitation, de velléités
de fugue.
- Repérer les modifications comportementales (mâchoires crispées, regard trop
appuyé etc. etc) et langagières (insultes par exemple), signes d’un potentiel
épisode agressif.
- Adopter une attitude calme et positive
- Respecter le délire du patient : en reconnaître les manifestations et en parler
avec lui sans peur ni angoisse. Le soignant devra éviter de confirmer ou de
s’opposer à ce que le patient dit mais devra le prendre en compte, se limiter à
la constatation du phénomène.
- Être attentif aux modifications de comportements de Mme Esther en discernant
tout signe d’évolution péjorative (auto ou hétéro agressivité) et le signaler.
- Surveiller l’évolution : Du délire et de sa critique, des hallucinations, du
rapport à la réalité, de l’humeur, de l’angoisse.
- Expliquer au patient la nécessité du traitement.
- Surveiller la prise et les effets du traitement psychotrope.
- Noter les observations sur les documents du service et les utiliser comme
support de la prise en charge.
Sur le plan physique
- Surveiller l’état physique général : paramètres vitaux, état dentaires, plaies,
infections, fractures, état des pieds.
- Observer et surveiller les conduites alimentaires : S’assurer que le patient
s’alimente correctement, l’éduquer si nécessaire (prendre le temps pour
manger, varier ses menus, respecter l’ordre des plats...)
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- Surveiller et canaliser la consommation de tabac, de café, d’excitants.
- Surveiller, aider et éduquer au besoin quant à l’hygiène corporelle, la tenue
vestimentaire (en fonction de la saison et de l’activité).
Sur le plan éducatif
- Informer le patient et sa famille du statut d’hospitalisation et de ses limites
- Éduquer le patient et la famille par rapport à la prise du traitement (rappeler
l’intérêt du respect des prescriptions, informer sur les effets secondaires des
médicaments, conseiller sur leur prévention et/ou leur correction…)
- Informer le patient sur l’évolution de son état de santé
- Préparer le patient à sa sortie et au suivi thérapeutique qui sera proposé après
son hospitalisation.
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BOUFFEE DELIRANTE AIGUE
1. Objectif
La prise en charge du patient souffrant de bouffée délirante aiguë vise à réduire le plus vite
possible la phase délirante et à permettre un retour rapide à l’autonomie.
2. Soins et surveillances
Surveiller l’état psychique du patient (repérer les éléments critiques du patient par
rapport à son délire, par rapport à la réalité….)
Identifier l’apparition éventuelle de signes pouvant signifier l’entrée dans une autre
pathologie (schizophrénie, psychose hallucinatoire chronique…)
Administrer et surveiller la prise du traitement ainsi que son efficacité et son innocuité
Veiller à l’hydratation du patient, à son équilibre alimentaire (repas pris dans la
chambre puis dans la salle à manger)
Informer le médecin de l’évolution du comportement du patient
Transmettre les observations à l’équipe et les noter sur le dossier de soins
Soins relationnels :
Avoir une attitude calme et positive
Être à son écoute sans adhérer à son délire et sans le critiquer
Amener progressivement le patient à la réalité en tenant compte de la réduction de son
activité délirante
Aider le patient à fixer son attention et à retrouver le lien avec la réalité en :
- l’accompagnant dans les actes de la vie quotidienne (toilette, repas…)
- lui Proposant des activités sociothérapiques
Valoriser les progrès du patient
Protéger le patient et ceux qui l’entourent en l’isolant en chambre en cas d’agressivité
ou d’agitation
Prévenir une éventuelle émergence d’angoisse nocturne en rassurant le patient, en
laissant une veilleuse allumer dans la chambre…
Soins éducatifs :
Informer le patient et sa famille du statut d’hospitalisation et de ses limites
Eduquer le patient et la famille par rapport à la prise du traitement (rappeler l’intérêt
du respect des prescriptions, informer sur les effets secondaires des médicaments,
conseiller sur leur prévention et/ou leur correction…)
Informer le patient sur l’évolution de son état de santé
Préparer le patient à sa sortie et au suivi thérapeutique qui sera proposé après son
hospitalisation.
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PARANOÏA
1. Objectif de soins
Permettre à la personne soignée de retrouver un équilibre personnel en lien avec la réalité et
faire disparaître le sentiment de méfiance.
2. Attitude soignante
Elle est primordiale dans la relation avec la personne souffrant de paranoïa car elle
conditionne la réussite des actions engagées :
Se positionner en référent de la réalité (rappeler les limites et contraintes de la
vie dans le service, répondre aux questions du patient et délimiter les éléments
délirants et ceux appartenant à la réalité commune).
Se montrer souple, neutre mais ferme.
Eviter la compassion, qui renforce le patient dans son attitude.
Eviter l’opposition, qui rompt le dialogue thérapeutique : Ne pas chercher à
prouver au patient qu’il se trompe.
Tenir des propos précis : Ne pas laisser entrevoir de failles dans l’organisation
du service et des soins.
Adapter sa distance relationnelle pour ne pas provoquer de doute sur sa propre
crédibilité ou devenir persécuteur :
- Trop près : le patient fait alliance avec le soignant avec le risque pour ce dernier d’être
incorporé dans le délire en tant que maillon du système de raisonnement paralogique.
- Trop loin : Le soignant devient suspect et risque de devenir un persécuteur désigné
dans le délire du patient.
Céder la place à un collègue lorsque la relation paraît impossible.
3. Actions de soins
À l’arrivée :
C’est une période difficile car le patient ne se sent pas malade. Il faut parvenir à gagner sa
confiance et le placer dans un processus de soins malgré ses réticences.
- Réaliser un inventaire strict (ou complet) de ses affaires. L’inventaire est réalisé en sa
compagnie et co-signé par le soignant et le patient.
- Lui rappeler les conditions de son hospitalisation, le plus souvent en HDT ou en HO,
(pour donner un caractère « officiel » à la maladie)
- Préciser les limites de liberté assorties à l’hospitalisation : Un patient sous contrainte
peut voir ses affaires personnelles lui être retirées temporairement et ne peut s’opposer
aux soins qui lui sont prescrits. Les autorisations de sortie sont toujours subordonnées à
un accord médical (HO et HDT) L’utilisation du téléphone portable est réglementée.
- Remettre le livret d’accueil et présenter la structure, les personnes, les règles de vie du
service et les différentes périodes rythmant la journée (sans donner trop de détail afin
d’éviter les réclamations). Cet aspect institutionnel est indispensable à la compliance et
à l’apaisement des patients.
- S’enquérir des habitudes de vie du patient.
- Fournir un pyjama afin de lui faire prendre conscience de son statut de patient et limiter
les fugues.
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