Programme de Formation en Gestion de la Politique Economique (GPE) L’INTEGRATION ECONOMIQUE AFRICAINE Par Professeur Moustapha Kassé Dossier 3 Septembre 2006 Les organisations d'intégration économique régionale : UEMOA ET CEDEAO L'intégration est un Processus par lequel deux ou plusieurs pays cherchent à éliminer les barrières discriminatoires existant entre eux pour établir un espace économique unique. Devant les changements profonds qui affectent l'économie mondiale, l'intégration apparaît comme la réponse adéquate au phénomène de globalisation. La constitution des blocs telles que l'union Européenne, l'Accord de libre Échange Nord Américain (ALENA), témoigne de la nécessité des pays à cheminer en groupe. Le Burkin Faso, à l'instar des pays de la sous région appartient aux organisations d'intégration économique suivantes : • La Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest(CEDEAO) • L'union Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) Dans le cadre de ce travail, nous présenterons d'abord dans le tableau ci dessous les deux communautés, ensu les avantages et les coûts de l'intégration et enfin les mesures prises pour remédier aux conséquences négative de l'intégration 1. Présentation de deux organisations d'intégration économique Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest Union Économique et Monétaire Ouest africaine 1- Nom (sigle) Communauté économique des Union économique et Monétaire Ouest africain États de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA) (CEDEAO) 2- Date et lieu de création 28 Mai 1975 à Lagos (Nigeria) 10 Janvier 1994 à Dakar (Sénégal) 3- États membres Bénin, Burkina, Cap vert, Côte d'ivoire, Gambie, Ghana, Bénin, Burkina, côte d'ivoire, Guinée Bissau(,12 Guinée, Guinée Bissau, Mali, Mai 1997) Mali, Niger, Sénégal, Togo Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Léone, Togo 4- population Superficie 240 Millions d'hts - 6 194 000km2 5- Principaux objectifs Promouvoir la coopération et Renforcer la compétitivité des activités l'intégration afin d'améliorer le économiques et financières des États membres niveau de vie de ses dans le cadre d'un marché ouvert et concurrentie populations et d'un environnement juridique, rationalisé et harmoniser Maintenir et renforcer la 67 Millions d'hts - 3 509 125 km2 stabilité économique Favoriser les relations entre ses membres, contribuer au progrès et au développement du continent africain Assurer la convergence des performances et d politiques économiques des États membres par l'institution d'une surveillance multilatérale Créer entre les États membres commun basé s la libre circulation des personnes et des biens , Harmoniser et coordonner des services et des capitaux et sur le droit les politiques nationales d'établissement des personnes exerçant une activité indépendante ou salariée ainsi que sur un Créer un marché commun et tarif extérieur commun et une politique commerciale commune une union économique Harmoniser les législation des Etats membres Participer à la création de la particulièrement le régime de la fiscalité communauté économique africaine Instituer une coordination des politiques sectorielles nationales par la mise en œuvre d'action commune et éventuellement de politique communes notamment dans les domaines des ressources humaines de l'aménagement du territoire, des transports et télécommunication, d l'environnement, de l'agriculture de l'énergie, de l'industrie et des mines. La conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement Le conseil des ministres La cour de Justice Les commissions techniques 6 - Instances dirigeantes spécialisées Le secrétariat exécutif Le conseil économique et social Le parlement de la communauté 7 - Organigramme Le secrétaire exécutif est assisté de deux adjoints; (S.E.A) Le secrétaire exécutif adjoint chargé de l'administration et La conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement Le conseil des ministres La commission La cour de justice La cour des comptes Le comité inter-parlementaire La chambre consulaire régionale La commission commission comprend huit membres et est dirigé par un président élu pour quatre ans. La présidence qui est renouvelable est assurée par chaque État membre à tour de rôle. Les commissaires sont chargés de la direction des des finances est responsable des sections suivantes : Affaires juridiques départements ci-dessous : Le département de l'amenagement du territoire et des infrastructures, des transports et des communications ; Affaires sociales et culturelle Le département des ressources ; Administration et finance Le département de l'énergie, des mines, de l'industrie et de l'artisanat ; L'autre chargé des affaires économiques est responsable des sections Le département des politiques commerciales e douanières ; Le département des politiques économiques ; Commerce,Douane, Immigration, Questions monétaires et paiements Transport, communication, énergie Le département du développement rural et de l'environnement ; Le département des politiques financières Industrie, Agriculture et ressources naturelles Recherche et statistiques Agence monétaire de l'Afrique de l'Ouest (AMAO) 8 - Institutions spécialisées Fonds de coopération, de compensation et de développement Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) Banque Ouest africaine de développement (BOAD) Avantages Les principaux avantages découlant de l'intégration sont : 1. La baisse des coûts de production à l'intérieur de la région grâce aux économies d'échelle due à la réduction des barrières tarifaires et non tarifaires , . 2. La substitution du commerce légal au commerce transfrontalier illégal généralement associé aux activités improductives et onéreuses encouragées par des différences de prix découlant des politiques diverses ; 3. L'accélération du rythme des investissements attirés par un marché élargi et un code communautaire d investissements plus libéral. 4. La baisse des prix due à la réduction des tarifs et à la concurrence et l'élargissement de la gamme de choix pour les consommateurs. Au delà de ces avantages considérés comme globalement positifs pour la zone, l'intégration, entraîne des coût Les coûts Le schéma de libéralisation préconisé dans le cadre de l'UEMOA et de la CEDEAO entraîne, au moins dans l'immédiat des moins values budgétaires, et une inégalité dans la répartition des avantages et des coûts de l'intégration pour les différents pays. 2. Les moins values budgétaires La fiscalité de l'ensemble des pays de la sous région se caractérise essentiellement par l'importance de la fiscalité de porte dans le montant total des recettes budgétaires des Etats. Dans un tel contexte, toute diminution ou suppression des droits de douane entraîne des moins values budgétaires importantes pour les différents pays. Surtout pour des pays en proie à de graves difficultés financières, toute perte de recettes est lourde de conséquences. Mais au delà de ces moins values budgétaires, on note une inégalité des avantages et des coûts pour les pays. Une inégalité des avantages et des coûts Celle-ci résulte des écarts de développement existant entre les différents pays, en particulier sui- le plan industriel. Les pays dotés de tissus industriels plus développés et de circuits de distribution plus élaborés profitent plus d effets de l'intégration que les pays moins avancés à tissus industriels peu étoffés. Ceci s'explique par le jeu de avantages comparatifs généralement défavorables à ces derniers. A l'intérieur de l'UEMOA, la Côte d'Ivoire constitue l'économie dominante avec 34,7%, du PIB de l'Union. Elle est suivie du Sénégal (22,1% du PIB) et ensuite les autres pays qui représentent chacun environ 8,5% du PIB de l'Union. C'est la disparité des niveaux de développement des économies que semble attester la liste des produits et des entreprises agréés à la taxe préférentielle communautaire ; A la date du ler septembre 1997, sur les 211 entreprises dont les produits sont agréees., on note., la répartition suivante : • • • • • • • 98 pour la Côte d'Ivoire 56 pour le Sénégal 18 pour le Mali 15 pour le Burkina Faso 9 pour le Togo 8 pour le Niger 6 pour le Bénin D'autre part, l'hétérogénité des mesures tarifaires et non tarifaires, notamment sur le plan du droit des affaires, sur le plan de la fiscalité et dans le domaine des règles de concurrence fausse le jeu de la libre concurrence. De telle hétérogénité viennent, le plus sounvent aggraver entre les pays l'inégalité dans la répartition des avantages et des coûts pour les différents pays. Face à toutes ces conséquences on note un effort de mise en place de mécanismes de compensation pour y remédier. 3. Les mécanismes de compensation aux moins values budgétaires e aux inégalités et disparités Ces compensations peuvent être regroupées en deux catégories : • la compensation par les fonds • la compensation par le droit La compensation par les fonds comprend : 1. Le fonds de compensation financière provisoire pour pertes de recettes de l'UEMOA , 2. Le fonds de coopération, de compensation et de développement (FCCD) de la CEDEAO; 3. Les fonds structurels pour l'aménagement équilibré du territoire communautaire La compensation des disparités par le droit comprend d'une part l'harmonisation des fiscalités et législations et, d'autre part, l'adoption de règles garantissant la libre concurrence des