CORDIAM
MAI / JUIN 2015
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La canule implantée dans l’oreillette droite draine le
sang veineux qui est oxygéné à travers un oxygénateur de
membrane. Il est réinjecté dans l’aorte à un débit variable
en fonction du type d’ECLS. En fonction de la position des
canules, on distingue les ECLS périphériques et les ECLS
centrales.
Dans l’ECLS périphérique, la voie d’abord est fémorale.
Une canule de réinjection au niveau de l’artère fémorale
superficielle permet d’éviter l’ischémie aiguë de jambe.
L’ECLS périphérique assure un débit entre 3 et 5 litres par
minute. Elle est la technique de choix dans les situations
d’urgence extrême.
Dans l’ECLS centrale, la voie d’abord est thoracique. Cet
abord permet l’adjonction d’une canule de décharge
dans l’oreillette gauche ou le tronc de l’artère pulmonaire
pour éviter ou en cas d’œdème aigu du poumon. L’ECLS
centrale assure un débit entre 4 et 6 litres par minute.
L’Impella ®
Il s’agit d’une pompe miniature à flux axial montée
sur cathéter introduit par une artère périphérique
(artère fémorale ou sous-clavière) pour être placée
dans la cavité ventriculaire gauche au travers de la
valve aortique. Le sang du ventricule gauche est aspiré
par cette pompe vers l’aorte ascendante [Figure 2].
L’Impella n’assiste que le ventricule gauche. Il existe
différents types d’Impella en fonction du débit assuré : 2.5,
3.5 et 5.0. Dans le choc cardiogénique réfractaire, il faudra
envisager une Impella 5.0 qui assure un débit à 5,0 L/min.
Critères d’implantation
L’indication d’une ACM de courte durée chez les patients
ayant une insuffisance cardiaque avancée est la survenue
d’un choc cardiogénique réfractaire. Il s’agit d’un choc
cardiogénique qui échappe au traitement médical maximal
associant optimisation des inotropes et des pressions de
remplissage.
Il n’y a pas de définition précise de l’état de choc cardiogénique
réfractaire ni de consensus sur les doses maximales
d’inotrope à administrer avant d’envisager l’implantation
d’une ACM de courte durée. La règle est d’implanter avant
l’installation d’une défaillance multiviscérale. L’ECLS est
préférentiellement choisie en cas d’atteinte pulmonaire sévère
et/ou de dysfonction bi-ventriculaire alors que l’Impella
est réservée aux atteintes mono-ventriculaires gauches et
nécessite un opérateur entrainé.
Les assistances de longue
durée
Les ACM de longue durée doivent être envisagées chez le
patient en insuffisance cardiaque terminale en dehors
du cadre de l’urgence extrême.
On distingue les ACM utilisées en cas de défaillance
mono-ventriculaire gauche et celles utilisées en cas
de défaillance bi-ventriculaire. Le cœur artificiel total
implantable pourra être discuté en cas de nécessité de
cardiectomie en attente de transplantation.
Assistances longue durée ou cœur artificiel ?
Une assistance circulatoire est implantée en parallèle
du cœur et donc, par définition, le cœur natif est laissé
en place. Les pompes peuvent être placées à l’extérieur
du corps et on parle alors d’assistance paracorporelle.
Lorsque qu’elles sont placées à l’intérieur, on parle de
système implantable. Le coeur artificiel est placé en
série sur la circulation. Le coeur natif est alors réséqué
et les 2 ventricules artificiels sont placés entre l’oreillette
droite et l’artère pulmonaire à droite et entre l’oreillette
gauche et l’aorte à gauche.
En cas de panne, les assistances circulatoires ont pour
avantage le fait que le coeur natif peut prendre le relais
pour assurer la survie du patient, ce qui n’est pas le cas
avec le cœur artificiel total dont le fonctionnement doit
être infaillible. Mais le cœur artificiel a pour avantage
d’éviter certains problèmes potentiellement liés à
la conservation du cœur natif : troubles du rythme,
formation de caillots, dysfonctions valvulaires.
Figure 2
LA POMPE MINIATURE À FLUX AXIAL
EST MONTÉE SUR CATHÉTER INTRODUIT PAR
L’ARTÈRE FÉMORALE DROITE.
Elle est placée dans le ventricule gauche au travers
de la valve aortique. Le sang du ventricule gauche
est aspiré par cette pompe vers l’aorte ascendante.