275/03 : Article 19 / Eritrea
Résumé des faits
1. Le 14 avril 2003, le Secrétariat de la Commission africaine a reçu une communication introduite
par Article 19 à l’encontre de l’Etat d’Erythrée, Etat partie à la Charte africaine.
2. Article 19 expose qu’il est particulièrement soucieux de la poursuite de la détention au secret sans
procès, d’au moins 18 journalistes et d’autres encore en Erythrée, depuis septembre 2001.
3. Les 18 journalistes qui seraient détenus au secret sont ceux dont les noms suivent:
1. Zemenfes Haile, fondateur et directeur de l’hebdomadaire privé Tsigenay ;
2. Ghebrehiwet Keleta, rédacteur en chef de Tsigenay ;
3. Selamyinghes Beyene, reporter à l’hebdomadaire MeQaleh ;
4. Binyam Haile de Haddas Erythrée ;
5. Yosef Mohamed Ali, rédacteur en chef de Tsigenay ;
6. Seyoum Tsehaye, rédacteur et photographe free-lance et ancien directeur de la télévision
d’Etat Eritrean State Television (EriTV) ;
7. Temesgen Gebreyesus, reporter au Keste Debena ;
8. Mattewos Habteab, rédacteur à MeQaleh ;
9. Dawit Habtemicheal, rédacteur en chef adjoint, MeQaleh ;
10. Medhanie Haile, rédacteur en chef adjoint, Keste Debena ;
11. Fessahye Yohannes (ou Joshua) rédacteur en chef de Setit ;
12. Said Abdulkadir, rédacteur en chef d’Admas ;
13. Amanuel Asrat, rédacteur en chef de Zemen ;
14. Dawit Isaac, collaborateur à Setit ;
15. Hamid Mohammed Said, EriTV ;
16. Saleh Aljezeeri, Eritrean State Radio ;
17. Simret Seyoum, rédacteur et directeur général à Setit.
4. Le Plaignant allègue qu’en août 2001, une douzaine de hauts fonctionnaires et les autres
membres de l’élite au pouvoir, connue sous l’appellation de G15, ont signé une lettre ouverte
critiquant le gouvernement du Président Isaias Afewerki. Cette lettre aurait prétendument engendré
une crise politique qui aurait suscité des défections, des démissions, la destitution de hauts
fonctionnaires, l’emprisonnement des opposants et de journalistes et l’annulation des élections
générales qui devaient avoir lieu au mois de décembre 2001.
5. Le Plaignant allègue également que le 18 et le 19 septembre 2001, 11 anciens fonctionnaires du
gouvernement érythréen, parmi lesquels l’ancien Vice-président Mahmoud Sheriffo et l’ancien Ministre
des Affaires étrangères Petros Solomon, ont été arrêtés à Asmara.
6. En outre, le 18 septembre 2001, le gouvernement érythréen a interdit l’ensemble de la presse
privée comprenant les journaux suivants: MeQaleh, Setit, Tsiganay, Zemen, Wintana, Admas, Keste
Debena et Mana. Subséquemment, de nombreux journalistes ont été arrêtés et gardés en détention,
parmi lesquels les 18 journalistes actuellement gardés au secret. Les raisons invoquées par le
gouvernement pour justifier ces actions allaient de la menace pour la sécurité nationale au manque de
respect des conditions requises d’autorisation.
7. Le Plaignant affirme que Haddas Erythrée, quotidien d’Etat, est la seule publication autorisée dans
le pays.
8. Selon le Plaignant, le 4 octobre 2002, des lettres d’appel ont été adressées au Président érythréen
et au Président de la Commission africaine, les pressant de procéder à la libération inconditionnelle ou
à un procès équitable des détenus. Le 12 novembre 2002, le Plaignant a adressé une lettre au
gouvernement demandant des informations sur les détenus et la permission de se rendre dans le
pays pour rendre visite aux détenus. Article 19 soutient que toutes les demandes adressées au
gouvernement sont restées lettre morte.