C’est l’histoire d’une femme qui toutes les nuits rassemblent ses os, les morceaux épars de
son corps mais chaque jour les morceaux se séparent, il lui manque quelque chose. Une clé,
une porte, une ouverture. Pendant ce temps, elle erre, longtemps, dans le noir, la forêt, elle
se perd, rencontre des inconnus, joue avec eux, fait l’amour parfois, discute, argumente.
C’est l’histoire d’une femme dans le monde qui ne sait pas comment l’habiter.
C’est l’histoire d’une femme qui cherche, qui enquête, avide de quelque chose dont elle ne
connaît pas le nom mais qui la tire dans une direction puis une autre.
C’est une femme à la recherche de sa propre histoire mais elle n’a à sa disposition que des
lambeaux de vie, éparpillés, en miettes. Et face à cet éparpillement c’est comme si elle se
sentait trahie.
Par qui ?
Il y a une phrase dans La Mouette de Tchekhov qui dit « il y a un passage dans Tourgueniev
« Heureux celui qui par de tels nuits a un toit au-dessus de sa tête, qui a un coin chaud » Oui
Tourgueniev et que Dieu vienne en aide à tout ceux qui errent sans abris » et à ce moment
l’héroïne de l’histoire, Nina, se met à pleurer.
Quelle est mon histoire ? se demande Marianne.
Tout à coup, sa vie devient l’objet d’une quête, une aventure dont elle cherche à décrypter
le sens. Qu’est-ce qui est réel ? Qu’est-ce qui est vrai ? Sur quoi s’appuyer ? Comment aller
vers son propre désir quand tout semble obstrué ? Où est le sens ?
Au terme d'une longue nuit, s'étant défaite d'une histoire qui n'était pas la sienne, qui
venait l'entraver, elle va pouvoir enfin poser un pas sur le seuil de la porte et raconter sa
propre histoire.
Et la recherche de vérité devient une obsession qui la mènera jusqu’à remettre en question
cette recherche. Passer d'une vision où on cherche ce qui est vrai à une vision où on invente
ce qui est vrai. Pour peu qu’on veuille bien aller à la rencontre de son pouvoir créateur.