Démarrage de l`Initiative IT Fitness en Allemagne

SPEECH/07/191
Vladimír Špidla
Membre de la Commission européenne chargé de l’emploi, des
affaires sociales et de l’égalité des chances
«Démarrage de l’Initiative IT Fitness en
Allemagne»
Discours d’orientation prononcé à l’occasion de la manifestation
de lancement de l’Initiative IT Fitness en Allemagne, dans le
contexte de l’Alliance européenne sur les compétences pour
l'emploi
Berlin, le 27 mars 2007
Monsieur Berg,
Madame Illner,
Mesdames et Messieurs,
Tout d’abord, je tiens à vous remercier chaleureusement, Monsieur Berg, de m’avoir
invité à prendre la parole aujourd’hui. Je suis ravi d’être parmi vous pour le
lancement de l’Initiative IT Fitness en Allemagne.
Les technologies de l’information jouent un rôle sans cesse croissant dans le monde
du travail. Si, il y a une trentaine d’années, les ordinateurs étaient encore réservés
aux spécialistes, 58 % des travailleurs allemands les utilisaient en 2006.
L’Allemagne dépassait ainsi la moyenne de l’UE, située à 51 %, tout en demeurant
loin derrière les leaders européens qu’étaient la Finlande et la Suède, où plus de
deux tiers des travailleurs se servaient déjà d'un ordinateur.
Cette évolution n’arrive pas par hasard. Les mutations technologiques s’accélèrent
et la mondialisation fait sans cesse peser de nouvelles exigences sur les
entreprises et sur les hommes et les femmes qui y travaillent.
Même dans des secteurs tels que l’agriculture ou les transports où, il y a encore peu
de temps, aucune connaissance informatique n’était nécessaire, quasiment plus
personne ne peux désormais s’en passer. La maîtrise de l’informatique devient la
quatrième compétence de base, après la lecture, l’écriture et le calcul.
Il y a un an, en mars 2006, la Commission européenne s’est adressée aux
entreprises d’Europe, par une communication intitulée «Mise en œuvre du
partenariat pour la croissance et l’emploi: faire de l’Europe un pôle d’excellence en
matière de responsabilité sociale des entreprises». L’objectif poursuivi était double:
1) premièrement, nous voulions donner une impulsion à des initiatives dans le
domaine de la responsabilité des entreprises et faire mieux connaître de telles
initiatives;
2) deuxièmement, nous voulions faire en sorte que les entreprises déploient tout
leur potentiel en vue de la réalisation des objectifs de la stratégie de Lisbonne pour
la croissance et l’emploi.
En outre, nous avons créé une Alliance européenne dans le domaine de la
responsabilité sociale des entreprises, qui chapeaute notamment l’Initiative ITFitness. Par ailleurs, c’est grâce à des ressources du Fonds social européen,
notamment, que le Land de Brandebourg réalise le projet INNOPUNKT, dans le
cadre de l’Initiative IT-Fitness. Ce projet soutient principalement la préparation
systématique d’un choix de profession, par les jeunes, qui soit juste, sous l’angle de
l’égalité des chances, et valorisable dans l’avenir.
Je salue donc l’initiative et l’engagement constructif des entreprises participantes.
Cette initiative est une bonne illustration de ce que la Commission européenne
entend par «responsabilité sociale» et elle s’inscrit dans le droit fil des priorités et
des objectifs de la stratégie de Lisbonne.
En effet, les investissements dans le capital humain, dans les aptitudes, dans les
compétences et dans l’éducation constituent un pilier de cette stratégie. Ils sont le
moteur d’une économie sur la voie de la croissance.
Ils sont également le ciment d’une plus grande cohésion sociale, à condition que
l’éducation et la formation profitent à tous.
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Comme le Conseil européen du 9 mars l’a déjà souligné, l'éducation et la formation
sont des éléments indispensables dans une société de la connaissance. Avec la
recherche et l’innovation, elles forment une sorte de triangle magique pour le bon
fonctionnement de celle-ci.
Malgré cela, l’Europe investit trop peu dans le capital humain. Nous sommes
malheureusement encore très éloignés de notre objectif visant à faire en sorte qu’au
moins 12,5 % des adultes participent à des mesures d’éducation et de formation
tout au long de la vie. Les États membres du sud de l’Union européenne sont ceux
dans lesquels les travailleurs prennent le plus rarement part à ce type de mesures.
En participant à l’Alliance européenne sur les compétences pour l'emploi, dans le
cadre de laquelle l’Initiative IT Fitness se déroule ici en Allemagne, les entreprises
contribuent à combler de tels retards.
Elles se sont fixé pour objectif d’augmenter les perspectives d’emploi de 20 millions
d’Européens d’ici 2010, par des offres de formation appropriées. Leur action
consiste principalement à aider directement les individus à élargir leurs aptitudes et
leurs compétences.
Ces personnes se retrouvent donc dans une situation plus favorable sur le marché
du travail. Un bon bagage informatique permet de trouver plus facilement un emploi
ou d’accroître ses chances d’obtenir un poste mieux rémunéré.
Enfin, une telle démarche favorise également la compétitivité des entreprises: dans
la société de la connaissance d’aujourd’hui, la capacité de générer, d’extraire ou de
traiter des informations peut jouer un rôle décisif dans le succès ou l’échec des
entreprises. Pour réussir, elles ont besoin de collaborateurs qualifiés.
À cet égard, il importe de ne pas perdre de vue l’intégration sociale. Il est
indispensable d’embarquer dans l'aventure non seulement les jeunes, mais aussi,
par exemple, les personnes plus âgées, moins qualifiées ou handicapées. Pour les
migrants également, les connaissances informatiques peuvent jeter des ponts.
Nous devons contribuer à combler «le fossé numérique», qui crée également une
ligne de démarcation entre les couches sociales et entre les générations. Ce n’est
que lorsque ce fossé aura été comblé que les technologies de l’information pourront
déployer tout leur potentiel.
En effet, les technologies de l’information sont déjà un instrument d’intégration
sociale important. Comme déjà indiqué, elles peuvent ouvrir aux catégories de
population les plus diverses, telles que les chômeurs, les personnes handicapées
ou les migrants, la possibilité d’exercer des activités qualifiées. Ce qui sera
profitable à l’économie et à la société en Allemagne.
Enfin, l’Initiative IT Fitness constitue un bon exemple: je souhaiterais que de plus en
plus d’entreprises empruntent la voie d’une compétitivité durable, tiennent compte
des intérêts sociaux à long terme et recherchent le dialogue avec tous les acteurs
concernés. Elles peuvent ainsi notamment aider les individus à s’adapter au rythme
de l’évolution technologique et économique dans notre monde globalisé.
En effet, au-delà des objectifs en matière d’emploi ou des lignes directrices pour la
politique économique et de l'emploi, une préoccupation primordiale de la stratégie
de Lisbonne est que le progrès économique et le progrès social aillent de pair en
Europe.
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La réalisation de cet objectif n’est pas seulement l'affaire du politique. Les
entreprises ont elles aussi une responsabilité sociale.
Je me réjouis de voir que les entreprises participant à l’Initiative IT Fitness sont
soucieuses d’assumer cette responsabilité sociale. Elles constituent ainsi un
exemple qui, je l’espère, fera école.
Je vous remercie de votre attention.
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