Une introduction au management des systèmes d’information – Jérôme CAPIROSSI 3/7
Malgré tout, l’information reste un concept complexe à saisir. Le philosophe A LAGACHE déclare qu’ « il n’y a
pas d’information sans représentation », mettant en lumière le caractère subjectif du phénomène. Pour G
BATESON, l’information est le moteur de l’évolution, elle « est une différence qui engendre une différence ».
JL LEMOIGNE voit l’information surgir du processus entre « signifiant » et « signifié » qui interagissent
récursivement l’un sur l’autre.
Cela est en accord avec l’expérience que l’on en fait. En effet, l’information peut prendre la forme d’un signal, d’un
stimulus, d’un signe, d’une donnée, ou d’un message. Elle peut être brute ou dérivée. Lorsqu'elle est dérivée, elle
peut être le résultat de dérivations successives après des opérations d’enrichissement, de stockage, de croisements,
de contrôles, de restitutions.
L’information peut adopter différents modes : sons, images ou texte. Elle peut être fiable, complète, incomplète, ou
redondante. Elle peut être informelle ou structurée et avoir des durées de vie variées.
Cela est également en accord avec l’expérience qu’en font les entreprises. En effet, on constate que chaque secteur
d’activité, voire chaque entreprise possède ses représentations propres. Par exemple, bien que les entreprises aient
peu ou prou les même clients, elles en ont toutes une vision différente selon qu’elles vendent des voitures, des
voyages, ou des services à domiciles.
La même chose se produit entre deux entreprises d’un même secteur d’activité. Par exemple, une entreprise qui vend
des voitures de très haut de gamme n’a pas les même représentations de ses clients qu’une autre qui vend des
voitures utilitaires. A l’intérieur d’une même entreprise, on note également différentes représentations d’une même
information. Par exemple, le service de production et la comptabilité n’ont parfois pas la même conception du
chiffre d’affaire.
Ainsi, l’information n’est pas un concept clos. Sa complexité la rend saisissable uniquement au travers de
représentations, telle les ombres de la grotte de Platon éclairée par le monde des idées. Bien que les théories
actuelles soient puissantes, le champ du futur reste ouvert à l’imagination des chercheurs pour découvrir de
nouvelles représentations opératoires qui auront probablement un impact significatif sur les technologies de
traitement de l’information.
III. SYSTEME D’INFORMATION ET SYSTEME INFORMATIQUE
Depuis les années 60, suivant l’usage américain, les informaticiens utilisent le vocable « système d’information »
pour désigner les systèmes automatisés de traitements de l’information. Le périmètre de ces systèmes ne porte que
sur un sous-ensemble des informations de l’entreprise, caractérisé comme : « l'ensemble des informations
formalisables circulant dans l'entreprise et caractérisées par des liens de dépendance, ainsi que des procédures et des
moyens nécessaires pour les définir, les rechercher, les formaliser, les conserver, les distribuer ». (M VOLLE).
Les moyens de traitements sont appelés système d’informatique, et comprennent les systèmes informatiques et les
systèmes de communication. Cela va du téléphone, en passant par la vidéo, et, bien-sur, comprenant les systèmes à
base d’ordinateurs.
Chaque système est composé d’une partie Hardware, l’électronique, et d’une partie Software, les programmes et les
données qui sont constituées des représentations des informations.
Les fonctions du système d’information sont :
§ Le codage et le décodage des informations. Il s’appuie pour cela sur un référentiel qui contient les règles
syntaxiques pour bâtir les représentations de l’information.
§ Le stockage et la restitution des représentations. Il s’agit des méthodes d’accès, des procédures de persistance et
de maintenance des représentations.