
 
 
 NIGERIA 
5 / © 2016 - BUSINESS FRANCE 
l’année  2014,  la  CBN  (Banque  Centrale  du  Nigéria)  fixait  le  cours  du  change  USD/NGN  à 
1USD/197-199NGN, contre 1USD/160NGN six mois plus tôt.  
Manque de revenus, fortes restrictions pour l’accès aux réserves de la CBN, et pénurie de devises 
internationales ont entraîné une chute importante du naira sur le marché parallèle des changes. 
Fin avril 2016, 1USD se négociait à 320NGN et un Euro à 380 NGN. 
L’inflation  devrait  dépasser  les  14%  en  2016  (13,74%  en  mai)  contre  8-9%  les  années 
précédentes.  
 
POLITIQUES FISCALE ET ECONOMIQUE  
 
Une décennie de forte croissance au Nigéria de 2004 à 2014 a permis d’améliorer la situation du 
pays  et  d’investir  dans  la  diversification  de  l’économie.  L’économie  nigériane  est  aujourd’hui 
largement  portée  par  les  services  (52%),  notamment  par  un  secteur  des  technologies  du 
numérique (essentiellement téléphonie mobile), dont la part de contribution au PIB ne cesse de 
croître. L’économie nigériane est cependant restée très tributaire des revenus du pétrole dans un 
contexte de contraction mondiale, et des importations dans une situation de pénurie de devises. 
Le Président Buhari a annoncé son programme en 7 points peu après son investiture en mai 
2015 : 1/ restauration de la situation sécuritaire (lutte contre Boko Haram au nord-est, contre la 
piraterie  et  le  vandalisme  dans  les  régions  productrices  d’hydrocarbures),  2/ restructuration du 
secteur  pétrolier,  3/  poursuite  des  efforts  de modernisation  de  l’agriculture,  4/  valorisation  du 
secteur  minier,  5/  investissements  dans  les  nouvelles  technologies,  6/  poursuite  de 
l’industrialisation,  7/  modernisation  des  infrastructures,  principalement  le  réseau  électrique,  le 
réseau ferré et le secteur de la construction. 
Pour y parvenir, le gouvernement devrait continuer sur la voie de l’unilatéralisme commercial, qui 
fait  encore  consensus,  pour  préserver  ses  intérêts  commerciaux,  avec  l’objectif  d’accroître  les 
capacités productives du pays. 
 
Les  secteurs  clés  de  développement,  infrastructures  électriques  et  agriculture  en  tête, 
continueront de bénéficier d’une fiscalité favorable. 
Le Nigéria fait partie depuis le 1er janvier 2015 de la zone douanière commune de la Cédéao, qui 
compte 9 des 15 pays membres. Elle  s’est concrétisée par la mise en place du Tarif Extérieur 
Commun  (CET  en  anglais).  On  y  retrouve  notamment  les  droits  à  l’importation  imposés  par  le 
Nigéria sur l’automobile ou le riz. Globalement, ces tarifs s’échelonnent de 0 à 35%. S’y ajoutent 
des taxes et/ou  des  droits  d’accise  dans  certains  cas  pour  l’entrée  sur  le  territoire  nigérian, qui 
vont jusqu’à 110% en cumulant l’ensemble. C’est le cas du riz. 
Hors fiscalité pétrolière, la TVA (VAT Value Added Tax en anglais) est une des plus faibles de la 
région, fixée à 5%. La précédente administration évoquait son relèvement à 10%, avec en ligne 
de  mire  une  convergence  vers  les  15%,  plus  couramment  appliqués  dans  la  zone.  Plus 
récemment, le FMI préconisait une augmentation progressive à 7,5%. 
Par ailleurs, le gouvernement s’engage dans une réduction des dépenses, dont  l’abandon de la 
subvention  sur  l’essence  en  mai  2016  a  été  l’une  des  plus  spectaculaires  et  brutales 
manifestations (+ 65 %, de 86 à 15 Nairas).  
Le gouvernement devrait également continuer sur la même voie que les précédents, en soldant 
une partie du patrimoine étatique pour attirer les capitaux privés nécessaires au développement 
des infrastructures.