Une bonne hygiène de vie contribue à diminuer le taux de
cholestérol…et donc, participe à réduire le risque cardio-
vasculaire.
U
ne récente étude, menée en Suède, met en
avant les bénéfices d’une alimentation équi-
librée, sur le long terme. «Dans le nord de la
Suède, l’incidence du cholestérol et donc, le
taux de maladies cardiovasculaires a, nettement, dimi-
nué ces 20 dernières années», relaient des chercheurs
suédois, dans l’European Heart Journal. Ces derniers ont
suivi les populations des comtés de
Norrbotten et de Västerbotten, de 1994 à 2014. Résultat,
«le taux, moyen, de cholestérol sanguin est passé de 6,2
à 5,5 mmol/L».
COMMENT L’EXPLIQUER ?
L’usage de médicaments (statines) compte pour un
tiers de cette diminution du risque. Contre 2/3 concer-
nant l’amélioration du mode de vie. Les volontaires ont
«réduit la quantité de matières grasses de l’assiette et
privilégié la consommation de fruits, de légumes, de
fibres et de graines», explique le Pr Mats Eliasson (De-
partment of Public Health and Clinical Medicine, Sunder-
by Hospital, Lulea).
Les maladies cardiovasculaires restent la principale cause
de décès, en Suède. Mais, cette diminution de l’incidence
du cholestérol «prouve l’ecacité de la prévention pri-
maire (mise en place, pour éviter la survenue de la mala-
die) et secondaire (prise en charge limitant l’évolution
d’une maladie récemment diagnostiquée)». Cette dimi-
nution du cholestérol concerne, principalement, les plus
âgées. Mais, aussi, les patients pris en charge, pour une
hypertension artérielle élevée, un diabète, un évènement
cardiaque, ou un accident vasculaire cérébral.
Aucune diérence, significative, n’a été observée entre
hommes et femmes
Cholestérol:
les eets de 20 ans
de prévention
Arrêt cardiaque:
Les femmes moins bien prises
en charge, que les hommes
Moins de cathétérisme, chez les femmes. Seconde étape: l’hôpital.
Ici encore, les chires posent question, puisque 18% de femmes sont
vivantes, en arrivant à l’hôpital, contre 26% des hommes.
Les services d’urgences, aussi, sont moins susceptibles de transpor-
ter, directement, une femme en salle de cathétérisme, pour une angio-
graphie – Dr Karam.
E
n outre, à leur arrivée aux urgences, 40% de ces femmes ont
bénéficié d’une angiographie, contre 60% des hommes. Or,
encore, parmi la majorité de femmes, qui n’ont pas béné-
ficié de l’angiographie, près de la moitié présentaient une
maladie coronaire. Que le public reste convaincu de la spécificité
masculine de la maladie coronaire, est une chose; mais, l’ignorance
n’est pas réservée aux non-soignants: «les services d’urgences,
aussi, sont moins susceptibles de transporter, directement, une
femme en salle de cathétérisme, pour une angiographie», déplore
le Dr Karam.
«Chez les femmes, qui ont bénéficié d’une angiographie, nous
avons observé une cause coronaire, à l’arrêt cardiaque, dans un
tiers des cas», ajoute-t-elle. «L’angiographie n’est donc pas un
geste inutile».
AUCUN MOTIF, POUR ÉVITER L’ANGIOGRAPHIE, CHEZ UNE PA-
TIENTE VICTIME D’ARRÊT CARDIAQUE
Le déficit concerne, en fait, toute la chaîne de prise en charge. La
patiente elle-même, pour commencer. «Une précédente étude, me-
née à l’HEGP, montrait que les victimes d’arrêt cardiaque présentent,
fréquemment, des symptômes, la veille: évanouissements, étourdis-
sements, nausées, palpitations, douleurs à la poitrine, soue court.
Les femmes ont tendance à tenir ces symptômes pour imaginaires,
ou décident de s’en occuper plus tard. Or, les femmes doivent écou-
ter leur corps en cas de douleurs à la poitrine et consulter un méde-
cin, très rapidement».
Les médecins traitants, eux-mêmes, «ne pensent pas au dépistage»
de la maladie coronaire. Quant aux hospitaliers, ils restent dans le
schéma général de pensée. Or, «la fréquence de la maladie coro-
naire, chez les femmes, est en augmentation» et «l’arrêt cardiaque
n’est pas un évènement rare, chez les femmes». Il existe, certes, des
causes d’arrêt un peu plus fréquentes, chez les femmes, que chez
les hommes, comme l’embolie pulmonaire; «mais, ceci ne dispense
pas de l’angiographie systématique, hors cause évidente».
Conformément aux recommandations, «les médecins doivent
prendre en charge les femmes, exactement comme ils prennent
en charge les hommes. Nous ne pourrons améliorer la survie des
femmes, après arrêt cardiaque, que lorsque les médecins, les ser-
vices d’urgences, le grand public et les femmes, elles-mêmes, ac-
cepteront que l’accident peut arriver à n’importe qui, quel que soit
le sexe»
Santé-MAG
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