Le choix entre exportation directe et indirecte se fait plus précisément entre :
- exportation (directe) via une force de vente en propre (filiale commerciale),
- exportation (directe) via la force de vente d’un partenaire local (distributeur dans pays
cible),
- exportation (indirecte) via une SCI française spécialiste du pays ciblé.
a) Quels avantages par rapport à une filiale commerciale?
Dans ce cadre l’exportation indirecte présente les avantages spécifiques suivants :
- Le risque d’échec commercial est diminué : du fait de la connaissance du pays, de la
répartition optimisée des tâches entre exportateur et SCI, d’une facilité plus grande pour la
SCI à acquérir la confiance des interlocuteurs, de la diminution du risque interculturel ; enfin
une SCI opérant sur un marché aura plus de chances d’y recruter de bons vendeurs qu’un
exportateur qui y démarre.
- Le droit d’entrée sur le marché plus faible: l’énergie et l’argent à affecter pour la conquête
d’un marché via l’exportation indirecte est plus faible qu’avec l’exportation directe. Ceci
permet d’aborder d’aborder des marchés intéressants mais qui seraient trop difficiles en
exportation directe1 soit parce qu’ils sont trop compliqués, soit parce que les ressources
export de l’entreprise sont entièrement concentrées sur d’autres pays prioritaires ;
- Le risque financier est partagé: les deux parties partagent les risques de lancement de
l’action commerciale, du besoin en fonds de roulement (BFR2) consécutif au financement de
la prospection parfois longue, de recouvrement des sommes dues par les clients, etc.
b) Quels avantages par rapport à un distributeur local3 ?
Dans ce cadre l’exportation indirecte présente les avantages spécifiques suivants :
- L’absence de barrière culturelle : la collaboration commerciale s’effectue dans entre
français, dans une compréhension plus rapide et plus efficace qu’avec un distributeur local ;
dans le cas de l’exportation indirecte c’est donc la SCI qui gère la « frontière culturelle ».
- Un contrat exécutable: la SCI et l’exportateur choisissent ensemble le droit dans lequel il
convient de placer leur contrat : le droit français, ou toute autre solution4 qui permette à la
SCI d’aligner ses engagements aval avec ses clients et ses engagements amont avec ses
fournisseurs. Ceci permet mieux l’exécution du contrat que le droit local d’un pays où l’Etat
de droit serait encore en devenir.
1 en Afrique, ce qui semble insurmontable pour un exportateur est parfois business as usual pour une SCI…
2 Il faut ici citer les effets contreproductifs de la loi LME, laquelle vise à réduire les délais de paiement de la commerce inter-
entreprises en France : les SCI françaises sont pénalisées par cette loi car elles doivent payer leurs fournisseurs
exportateurs français à 45j maximum dans le cadre de la LME, et se font payer par les clients étrangers à 60, 90 voire 120j…
3 Pour mémoire nous considérons le recours à un distributeur local comme une exportation directe dans la mesure où le
distributeur local est un client export (cross culturel) géré par un commercial export de l’exportateur ;
4 La Convention de Vienne, le droit cantonal de Genève avec un arbitrage international neutre, le droit anglais, la clause «
sans référence à un droit national particulier », etc.