Des kolkwitzias en panne de fleurs Des plantes qui ont

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PIERRE GINGRAS
JARDINER
[e-mail]
LA PRESSE
|
MONTRÉAL
|
SAMEDI 12 AVRIL 2003
|
J17
C
JARDINER
LE TOUR DU JARDIN
Danger : peau verte
et baies de pommes de terre
ertaines plantes potagères
attirent plus l’attention que
d’autres. C’est le cas des
tomates et des pommes de
terre.
Par exemple, plusieurs
amateurs de potagers ont vu
leurs plants de pommes de terre
donner de petits fruits, semblables
à de minuscules tomates au cours
de l’été dernier. Une lectrice de
Sainte-Julie, Lise Daigle, demande
si ces baies sont toxiques et si on
peut les enfouir dans la terre avec le
feuillage pour en faire du compost.
Il faut d’abord souligner que les
plants de pommes de terre donnent
des fruits lorsqu’on leur en donne
l’occasion, c’est-à-dire, si on ne
procède pas à la récolte des tubercules
avant la fructification. Mais l’an
dernier, l’été très chaud que nous
avons connu a accéléré la croissance
de certaines plantes, si bien que
plusieurs amateurs de potagers ont
pu découvrir de petites tomates dans
leurs pommes de terre, souvent pour
la première fois.
Ces fruits sont toxiques et peuvent
provoquer, s’ils sont avalés, de
sérieuses douleurs intestinales, de
la diarrhée et de la fièvre, en plus
de provoquer des périodes de
transpiration intense, nous dit le
Jardin botanique de Montréal qui
cite l’ouvrage Common Poisonus Plants
and Mushrooms of North America. C’est
que la pomme de terre fait partie de
la grande famille des solanacées dont
certaines comme les daturas, le tabac
ou la pomme de terre contiennent
des alcaloïdes toxiques. Chez le tabac,
il s’agit de la nicotine.
La pomme de terre produit de la
solanine. Il suffit d’une dose de 5
ppm pour tuer un rat alors qu’il
faudrait une concentration de 55
ppm de nicotine ou encore 1200
ppm d’aspirine pour en arriver au
même résultat, nous apprend Jean-
Paul Thorez, dans son excellent
ouvrage La Pomme de terre (éditions
Actes Sud).
En raison des sélections qui
remontent à la nuit des temps, nos
pommes de terre cultivées con-
tiennent aujourd’hui peu de solanine,
soit environ 2 mg par 100 g de chair.
Cette proportion peut cependant
être multipliée par 10 dans la peau
verte du tubercule, poursuit l’auteur.
C’est avant tout l’exposition à la
lumière, même très faible, qui
déclenche les processus biologiques
provoquant le changement de
coloration et de composition
chimique de la peau de la pomme
de terre. Il suffit de l’exposer à la
lumière durant huit jours pour que
la teneur en solanine passe de 5 mg
par 100 g à 17 mg par 100 g et parfois
plus, nous dit Thorez.
La saveur du tubercule se détériore
dès que la concentration en solanine
dans la chair atteint 10 mg par 100 g
et les risques de douleur gastrique
commence habituellement à 20 mg.
Conclusion : entreposez toujours
vos pommes de terre à la noirceur
totale et n’en mangez jamais si elles
ont commencé à verdir, comme c’est
parfois le cas ces temps-ci. Rappelons
que la solanine résiste à toutes les
formes de cuisson.
Par ailleurs, en dépit de la présence
de l’alcaloïde, il n’y a aucun danger
à transformer feuilles, fruits et germes
de pomme de terre en compost.
COURRIER
R
R
Q
Q
Des kolkwitzias
en panne de fleurs
MARILOUY DORÉ, DE CHICOUTIMI-NORD, a acheté
deux kolkwitzias aimables, il y a cinq ou six ans, des
arbustes qui ont été plantés à des endroits différents.
Mais ni l’un ni l’autre n’a fleuri.
«Pourtant ils sont exposés au soleil une bonne partie
de la journée et bénéficient d’une bonne couche de neige
que nous avons en abondance dans la région. Ils n’ont pas
été fertilisés à chaque année. Cette plante dont j’avais
entendu parler dans une revue française est appelée
«arbuste de beauté», mais elle nous a déçus. Que devons-
nous faire?»
Malheureusement, il n’y a pas grand-chose à faire. Tout
simplement parce qu’il faudrait être bien chanceux pour que
cette plante fleurisse à Chicoutimi-Nord. Non seulement, cet
arbuste est-il considéré comme rustique seulement en zone
5, et en zone 4 s’il est bien protégé, mais ses bourgeons
floraux sont plutôt fragiles au froid. Le kolkwitzia aimable
atteint de deux à trois mètres de hauteur. Ses fleurs sont
blanchâtres ou roses tirant parfois sur le rouge et sa floraison
est spectaculaire. En anglais, il porte d’ailleurs le nom de
beautybush, un terme qu’on pourrait traduire par «buisson
j
oli».
Vous pourriez tenter de transplanter votre arbuste dans un
endroit très protégé des vents, très près de la maison, par
exemple. Bien sûr, vous pourriez aussi l’emmitoufler de toile
géotextile. Mais cela n’empêchera pas les bourgeons de geler
s’il fait très froid, comme c’est souvent le cas dans votre coin
de pays.
Des plantes qui ont le vertige
LOUISE BEAULIEU, DE SAINT-BRUNO: Voilà quatre ans, j’ai
planté une vigne vierge et un hortensia grimpant au pied d’un
mur. Le hic, c’est qu’elles semblent avoir le vertige.
«Je n’y comprends rien, dit-elle. La vigne vierge s’agrippe
pendant quelque temps puis retombe au sol après avoir atteint
quatre à cinq mètres de hauteur. Même problème chez l’hydrangée.
J’ai mis des fils pour l’aider, rien n’y fait. Même au pied d’un poteau
d’Hydro, la vigne vierge ne monte pas. Quel est le problème ?»
C’est que vos plantes ne réussissent pas à s’agripper assez fortement
à votre mur. Si bien que lorsqu’elles atteignent une certaine hauteur,
leurs «attaches» finissent par céder sous le poids et tout le plant
tombe au sol.
La vigne vierge ou parthénocissus à cinq feuilles grimpe grâce à
ses vrilles qui s’accrochent aux obstacles. Elles peuvent donc s’agripper
plus ou moins à la brique jusqu’à une certaine hauteur. Par contre, si
elles ont tout l’appui voulu, si elles se lancent à l’assaut d’une épinette
par exemple, elles peuvent monter facilement sur plus de 10 mètres
et même jusqu’au sommet de l’arbre.
Il existe par contre un cultivar de parthénocissus qui a troqué les
vrilles contre des ventouses et qui peut grimper très haut, même sur
un mur où les aspérités ne sont pas nombreuses. Il s’agit de P. quiquefolia
«Engelmannii». Vendu un peu partout, il est rustique en zone 3.
Quant à Hydrangea petiolaris, l’hortensia grimpant (on utilise à tort
le terme hydrangée), le phénomène est le même. Cette fois, la plante
fait de l’alpinisme parce que ses petites racines s’insèrent dans les
anfractuosités présentes sur son chemin. Encore une fois, si la prise
n’est pas suffisante, l’ascension sera limitée.
Des aubergines
délicieuses
Au début de l’été dernier, j’avais planté quelques
aubergines dans mon potager d’essai pour
les présenter à l’émission Ricardo. Les résultats
ont été excellents. Mais une variété s’est avérée
d’un goût exceptionnel. Il s’agit de l’aubergine
«Machiaw» de forme très allongée, de couleur
violet très pâle. Découverte en plants aux
Serres Primavera à Boucherville. Semences
vendues chez Johnny’s Selected Seeds, une
maison du Maine spécialisée dans la pro-
duction de graines pour potager. Tél.: (207)
437-4301; courriel : www.johnnyseeds.com.
En saison, on peut en trouver dans le Quartier
chinois et probablement dans les grands
marchés publics. Le spécimen ci-contre est
cependant de petite
taille. L’aubergine peut
atteindre 30 à 40 cm de
longueur et un diamètre de
4 à 5 cm.
Le parthénocissus peut atteindre une hauteur
considérable s’il a l’appui voulu. Ses feuilles
tournent au rouge à l’automne.
Photo PIERRE McCANN, La Presse©
Photo PIERRE McCANN, La Presse©
L’aubergine
«Machiaw» est de
couleur violet
très pâle.
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Je vous y donne rendez-vous aujourd’hui, au
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l’Homme, pour faire plus ample connaissance
ou encore pour répondre à vos questions.
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Quand il veut bien fleurir, le kolkwitzia offre
un spectacle mémorable.
Photo JARDIN BOTANIQUE DE MONTRÉAL