Les soins infirmiers en oncologie : nous montrons la voie et nous

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Les soins infirmiers en oncologie :
nous montrons la voie et nous nous
positionnons !
Dr. Manuela Eicher
Doyenne recherche, développement et
prestations de service
Journée annuelle SOS, Berne
24 mars 2011
Le train roule sur les rails….
Facteurs influençant les soins en
oncologie
Evolution en âge:
• Augmentation à env. 800‘000 personnes (+66%)
âgées de plus de 65 ans d‘ici 2030 (OFS, 2005)
Différences culturelles:
• Globalisation: la Suisse a un taux de migration
d’env. 25%
Coûts de la santé:
• En 2007 les coûts représentent 10,8% du PIB
(55,3 milliards de francs) (OFS, 2009)
adapt. nach Mick 2008, Clin J Onc Nurs 12: 307-313
Facteurs influençant les soins
en oncologie
Développement médical:
• Les développements technologiques et biomédicaux ont un
impact sur le diagnostic et la nature de la thérapie
• Aux USA, déjà 80%-90% des soins en oncologie ont lieu en
ambulatoire (Williamson, 2008)
Pénurie de personnel dans le domaine de la santé:
• Au vu d‘une demande constante en soins et en soutien, on
aura besoin d‘avoir 80‘000 personnes spécialisées
supplémentaires d‘ici 2030 (Obsan, 2009)
adapt. nach Mick 2008, Clin J Onc Nurs 12: 307-313
Analyse de la littérature des cinq
dernières années (2005-2010)
• Orientation internationale / nationale des soins en oncologie?
– Quels sont les domaines des soins en oncologie qui concernent
la recherche en sciences infirmières ?
– Quelles sont les possibilités existantes sur le plan national /
international d’une formation pour les infirmières en oncologie?
– Quelles sont les compétences dont disposent les infirmières en
oncologie sur le plan national / international ?
• Quels sont les besoins à développer qui s’annonce dans les
domaines de la formation continue, de la pratique, de la
gestion et de la recherche ?
Résultats
Recherche dans les bases de données de la
littérature
• Pub Med: 411 articles
Analysés: 143 articles (classés dans plusieurs domaines)
–
–
–
–
Pratique: 24 articles / 11 revues systématiques
Formation initiale et formation continue: 44 articles
Gestion: 28 articles
Recherche: 82 articles
– 39 études sont « clinical trials », tous les autres sont des rapports, des
revues,
des études descriptives (qualitatives / quantitatives)
– > 90% des articles proviennent de l’espace anglo-saxon
• Cochrane: 7 revues systématiques
Valorisation internationale / nationale des
soins en oncologie
1. Soins basés sur des preuves scientifiques (Evaluation /
Intervention / Outcome)
2. Education des patients et des familles pour l’aide à
l’autogestion
3. Survivorship Care / réadaptation oncologique
4. Pratique infirmière avancée en oncologie
5. Besoin et engagement du personnel infirmier en oncologie
6. Recensement des populations spécifiques en oncologie
7. Prévention du cancer et promotion de la santé
8. Le rôle des infirmières en oncologie dans une équipe
multidisciplinaire
9. Télésoins (telenursing) en oncologie
10.Soins palliatifs
1. Soins basés sur des preuves scientifiques
(Evaluation / Intervention / Outcome)
Pravikoff et al. 2005, Am J Nurs 105 (9): 40-49
1. Soins basés sur des preuves scientifiques
(Evaluation / Intervention / Outcome)
Revues Cochrane (publiées entre 2005 – 2010)
1. Intervention to reduce cancer related fatigue (Cramp & James, 2008)
2. Information before consultation for helping patients address their
information needs (Kinnersley et al., 2007)
3. Interventions for psychosexual dysfunction in women treated for
gynaecological malignancies (Flynn et al., 2009)
4. Non-pharmacological interventions for breathlessness in advanced stages of
malignant / non-malignant diseases (Bausewein et al., 2008)
5. Psychosocial interventions for reducing fatigue during cancer treatment in
adults (Goedendorp et al., 2009)
6. Recordings or summaries of consultations for people with cancer (Pitkethly
et al., 2008)
7. Specialist breast care nurses for supportive care for women with breast
cancer (Cruickshank, 2008)
interventions offerts
par des infirmières en oncologie
 Toutes les revues se focalisent sur les
1. Soins basés sur des preuves scientifiques
(Evaluation / Intervention / Outcome)
« Putting Evidence into practice (PEP) »:
Représentation systématique des meilleures preuves scientifiques pour
l’évaluation / les interventions et la mesure des outcomes
concernant les « Nursing sensitive patient outcomes » suivants:
•
•
•
•
•
•
•
Anorexie
Peur
Fardeau des proches
Nausée / vomissement
provoqués par la
chimiothérapie
Constipation
Dépression
Diarrhées
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Dyspnée
Fatigue
Lymphoedème
Mucosite
Douleur
Neuropathie
Hémorragies
Infections
Troubles du sommeil
2. Education des patients et des familles
pour l’aide à l’autogestion
Augmentation des besoins:
• Evolution des exigences / droits des patients (consentement
éclairé)
• DRG
• Diminution continue de la durée moyenne d’hospitalisation
dans les soins hospitalières et augmentation du traitement
ambulatoire et soins à domicile (Obsan, 2008)
• Augmentation du nombre de thérapies orales
antinéoplasiques:
– Adhérence des enfants : 48-98%
– Adhérence des adultes : 16-100% (Partridge, 2009)
2. Education du patient: exemple SMaRT I
Oncology Trial
10 rendez-vous individuels pour des patients atteints
d‘un cancer sur une période de 3 mois avec des
infirmières spécialement formées :
•
•
Education des patients sur la dépression et la thérapie s‘y
rapportant (médicaments inclus)
Instruction sur le comportement permettant la résolution de
problèmes à adopter pour surmonter les sentiments de
détresse:
a.
b.
c.
d.
e.
f.
•
Identifier et expliquer le problème
Définir les buts à atteindre
Remue-méninges („Brainstorming“) pour trouver des solutions
Choix de la solution privilégiée
Expliquer les étapes nécessaires pour identifier le problème
Evaluation du processus
Communication sur la gestion des symptômes avec des
oncologues / le médecin de famille en charge du patient
2. Education du patient: exemple de SMaRT
Oncology Trial
Strong, et al. 2008, Lancet 372: 40–48
3. Survivorship Care / Réadaptation
Etats-Unis: taux des survivants au cancer
17%
23%
3%
sein
prostate
colon
gyneco.
6%
urogénital
hémat.
7%
19%
mélanome
poumon
6%
autres
9%
10%
USA: 2003 10.5 millions de survivants au cancer = 3.6% de
la population
Ganz, 2008, JCO, 26: 759-767
3. « Survivorship Care » / Réadaptation,
exemple: besoins non satisfaits
Besoins-évaluation avec 1152 survivants au cancer dans le Royaume-Uni (UK):
• 30% de ces survivants exprimèrent 5 ou davantage de besoins non satisfaits
au niveau du système de santé après la fin de la thérapie; de ces 30%, 60%
des survivants, l’état de leurs besoins ne s’est pas amélioré après 6 mois
• Besoins les plus importants (T0):
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Peurs sur la propagation du cancer (n=438, 30%)
Inquiétudes de vos proches (n=384, 26%)
Incertitude sur l’avenir (n=374, 26%)
Inquiétudes sur le fait que les résultats du traitement échappent à votre contrôle
(n=320, 22%)
Manque d’énergie (apathie)/fatigue (n=305, 21%)
Etre informé sur le cancer qui est sous contrôle ou qui diminue (n=290, 20%)
Etre informé sur ce que vous pouvez réaliser pour vous sentir mieux (n=281 19%)
Anxiété (n=277,19%)
Incapacité de réaliser ce que vous faisiez auparavant (n=272, 19%)
Avoir à disposition un membre du personnel à qui vous pouvez parlez de tous les
aspects de votre condition, du traitement et du suivi (n=269, 18%)
Armes et al. 2009, JCO, 36: 6172-6179
4. Pratique infirmière avancée (PIA) en
oncologie
Définition:
•
Pratique infirmière spécialisée axée sur l’individu, la famille et le groupe,
dans laquelle le suivi est assuré, les résultats de la recherche sont mis en
pratique, et les offres de soins développées et systématiquement utilisées
conformément aux dernières découvertes. Les rôles typiques sont „Clinical
Nurse Specialists“ und „Nurse Practitioner“ (Hamric, Spross & Hanson,
2008)
•
Augmentation du nombre d‘infirmières en pratique avancée (APNs)
(Schober, 2005, ICN):
– USA 1993: 140‘000 APNs
– Développements en Europe: Grande-Bretagne, Scandinavie, Bénélux, France,
Espagne
– Suisse: les deux instituts en sciences infirmières forment des APNs, mettent sur
pied des places de travail pour les APNs dans différents hôpitaux cantonaux et
universitaires (par ex. : Aarau, Bâle, Berne, Soleure, St. Gall, Zürich)
4. Les PIA en oncologie: exemple de suivi
par une infimière de pratique avancée
But: comparaison du suivi traditionnel (Soins habituels) avec un suivi
téléphonique réalisé par une infirmière spécialisée en cancer du sein
(BCN) après le traitement de ce type de cancer
Design: Randomised equivalence trial (N= 374)
• Les femmes du suivi téléphonique ne furent pas plus anxieuses, mais
plus contentes que celles des “soins habituels” (intention to treat
P<0.001).
• Pas de différence significative entre les deux groupes concernant le
nombre d’investigations cliniques.
• Les récidives furent rares (4.5%), pas de différence temporelle
relevée au sujet du nombre de jours écoulés jusqu’à leur diagnostic
entre le groupe “Soins habituels” (median 60.5 (range 37-131) et le
groupe “Suivi téléphonique” (median 39.0 (range 10-152); P=0.228).
Beaver et al. 2009, BMJ: 338, a3147
5. Besoin et engagement du personnel
infirmier en oncologie
Le rapport Patient/infirmière est un indicateur de qualité
important:
– Le rapport optimal est de 4 patients / infirmière dans les soins
stationnaires.
– Une augmentation du rapport à 6 Patienten / infirmière induit
une augmentation de 14% du risque de mortalité dans les 30
jours qui suivent la sortie de l’hôpital ; ce risque atteint 31%
pour un rapport de 8 patients/ infirmière
– En diminuant le nombre de patients / infirmière, on constate
auprès de patients traités chirurgicalement que les infections
des voies urinaires, les pneumonies, les hémorragies gastrointestinales ainsi que les états de choc sont plus rares
Aiken et al. 2002, JAMA, 288: 1987-1993
Needlemann et al. 2002, N Engl J Med, 346 (22): 1715 – 1722
5. Besoin et engagement du personnel
infirmier en oncologie
Clé de répartition du personnel (nombre moyen de patients cancéreux
traités chirurgicalement / infirmière / hôpital) ≤ 4 montra:
• Un taux de mortalité dans les 30 jours plus bas (2.75% vs. >
3.26%, p<0.01)
• Un taux de complications plus bas (33.53% vs. >37.34% , p<0.01)
• Un taux de “ne pas être en mesure de sauver” (“failure to rescue”)
plus bas (8.07% vs. < 8.59%, p<0.01)
Nombre d’infirmières bachelor par hôpital < 20% montra:
• Un taux de mortalité dans les 30 jours plus élevé (4.30% vs. >
3.87%, p=0.05)
• Un taux de “ne pas être en mesure de sauver” (“failure to rescue”)
plus élevé (12.83% vs. > 10.57%, p=0.01)
Friese et al. 2008, Heal Re Ed Trust, 43 (4): 1145-1161
Positionnons-nous!
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