
 
Newsletter n°2 OncoBasseNormandie 
 
 
 
 
 
Dispositif d’annonce, retour d’expérience d’un cadre de santé.
Dispositif d’annonce, retour d’expérience d’un cadre de santé.Dispositif d’annonce, retour d’expérience d’un cadre de santé.
Dispositif d’annonce, retour d’expérience d’un cadre de santé. 
  
 
Bonazebi NKUKA. Cadre de santé du service d’Oncologie. CHPC-Cherbourg. 
 
 
Le  dispositif  d’annonce,  mesure-phare  du  plan  cancer  2003-2007,  a  constitué  une  avancée 
majeure  dans  le  parcours  du  patient.  Sa  mise  en  œuvre  a    induit  des  questionnements 
éthiques  et   des  nouvelles  organisations dans  les  services  de  soin.  Elle  a  aussi  montré  des 
limites dans la continuité de la prise en charge du patient.  
 
Je rapporte ici l’expérience du service d’Oncologie du Centre Hospitalier Public du Cotentin 
de Cherbourg (Manche). En 2004, Le CHPC s’était proposé comme établissement pilote mais 
n’avait pas été retenu pour la Basse-Normandie. Le service d’Oncologie a continué le projet 
en envoyant une infirmière en formation  d’un DU de psycho-oncologie. Au dernier trimestre 
de  l’année  2005,    nous  avons  lancé  le  projet  dans  le  cadre  de  la  généralisation  de  cette 
mesure. 
 
Le  souci  d’une  annonce  «   la  moins  mauvaise  possible »  relève  d’une  dynamique 
pluridisciplinaire.  Il  mobilise  chaque  membre  de  l’équipe.  Aussi,  une  réflexion  autour  des 
conditions  les  plus  favorables  pour  annoncer  de  mauvaises  nouvelles    s’est  développée  au 
sein  de  l’équipe.  D’emblée,  il  s’est  posé  la  question  de  la  place  des  aides-soignants  et  des 
secrétaires    dans  ce  dispositif.  Un  dispositif  qui  est  venu  renforcer  la  collaboration  entre 
médecins,  soignants  et  administratifs,  en  favorisant    la  communication  interne  autour  des 
enjeux de l’annonce d’une mauvaise nouvelle. 
 
La prise de conscience de la nécessité de penser nos activités de soins auprès des personnes 
qui  apprennent  le  diagnostic  d’une  maladie  grave  s’est  imposée,  surtout  qu’il  n’existe  pas 
qu’un seul temps d’annonce puisque celle-ci est fragmentée, mais aussi plurielle. Plutôt que 
de parler de l’annonce, il est plus juste de parler d’une succession d’annonces. 
 
L’annonce  du  diagnostic reste  un  événement  majeur  pour  le  patient.  C’est un  traumatisme 
qui bouleverse les repères et la vie telle qu’elle était jusqu’alors. C’est aussi un moment clé 
dans la relation soignant-soigné. Relation qui s’inscrira, le plus souvent dans la durée, du fait 
des traitements, mais également du fait du suivi qui s’étendra parfois sur plusieurs années. 
Comment  témoigner  à  la  personne  en  souffrance  une  présence  aidante  et  bienveillante? 
Comment  repérer ses besoins psychologiques, sociaux et autres   afin de  l’orienter vers le 
professionnel  qui  sera  le  plus  apte  à  y  répondre ?  Comment  organiser    la  meilleure 
transmission des  données  entre les différents  intervenants  sans enlever au soignant toute 
initiative  et  toute  créativité ?  Une  fois  le  diagnostic  annoncé,  la  personne  qui  se  sait 
désormais malade doit être assurée qu’elle ne sera pas abandonnée ni par le médecin ni par 
l’équipe soignante.