Babou et Callot JREMT 2011

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3ème Journée de Recherche et d’Echanges en Management du Tourisme, 10 Juin 2011, Groupe Sup de Co La Rochelle, France
Le tourisme à la croisée des chemins : le trèfle des capitaux
Auteurs :
Isabel BABOU
BABOU Conseil, Vice présidente AFEST
Diplôme d’expertise judiciaire
40, rue Anna Jacquin - 92100 BOULOGNE-BILLANCOURT
[email protected]
Auteur auquel doit parvenir l’avis du Comité Scientifique
Philippe CALLOT
Prof. Dr., Groupe Ecole Supérieure de Commerce Et de Management (Tours-Poitiers, France)
Laboratoire CRESCEM – Axe Marketing des services, relations clients, Axe Ethique RSE et
Développement durable
1, rue Léo Delibes – 37205 TOURS cedex
[email protected]
1
3ème Journée de Recherche et d’Echanges en Management du Tourisme, 10 Juin 2011, Groupe Sup de Co La Rochelle, France
Le tourisme à la croisée des chemins : le trèfle des capitaux
Résumé
Vivement critiqué pour sa contribution au changement climatique d’une part (5% des
émissions totales de CO2), jouant un rôle fondamental dans la réduction de la pauvreté et la
création d’emplois d’autre part, le tourisme est à la croisée des chemins. Reposant jusqu’à
maintenant sur 3 capitaux : acteurs, espaces, images, ce papier propose une nouvelle approche
en 4 capitaux : air, espaces, temps et argent.
Ces quatre capitaux constituent une piste pour une offre de tourisme plus orientée vers la
responsabilité sociale de l’entreprise et donc le développement durable.
Mots clés
Environnement, climat, RSE, économie, tourisme
Tourism at a crossroads: the tourism clover
Abstract
Sharply criticized for its contribution to climate change on the one hand (5% of total CO2
emissions), while playing a very important role in poverty reduction and employment growth
on the other hand, tourism is at a crossroads. Until now it was dependant on the 3 following
assets: actors, space and image. This article proposes an innovative approach based on 4 new
assets: air, space, time and money.
These create a new path for tourism supply, more oriented towards the firms social
responsibility and thus towards sustainable development.
Key words
Environment, climate, RSE, economy, tourism
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3ème Journée de Recherche et d’Echanges en Management du Tourisme, 10 Juin 2011, Groupe Sup de Co La Rochelle, France
Introduction
Le management du tourisme doit aujourd’hui faire face aux évolutions contingentes dans un
contexte de globalisation avéré chaque jour. Il doit réaffirmer son utilité afin de pondérer les
critiques adressées à la filière (nuisances, impacts environnementaux, voyages polluants…).
Ces critiques ont commencé de poindre dès les années 60 où il était admis que le tourisme
détruisait l’environnement naturel, favorisait l’emploi saisonnier de personnels peu ou pas
qualifiés (Jafari, 1990).
Les changements climatiques, géopolitiques viennent complexifier la donne de cette
contingence environnementale majeure. Dans ce contexte de changements permanents, le
tourisme, en tant qu’activité de l’inutile et résultant du bon niveau de confort des économies
développées est mis en cause au titre des enjeux à venir. Le tourisme durable, réactualisé à la
suite de l’émergence du développement durable apparaît comme une réponse partielle aux
questions posées. Les tourismes aux qualificatifs variés : solidaire, responsable, éthique,
équitable, parfois trop rapidement amalgamés, sont les concrétisations issues de cet héritage
du développement durable. Ils s’inscrivent dans ce filon d’un autre tourisme dessiné par de
nombreux auteurs (Laurent, 2004 ; Perriot, 2005 ; Blangy, 2006 ; Brunel, 2006 ; Wirth,
2006 ; Delisle & Jolin, 2007 ; Lamic, 2008, Eskénazi, 2008 ; Dubois, 2009 ; Sharpley, 2009 ;
Schéou, 2009) ou remis en cause par d’autres (Christin, 2008 ; Callot, 2010, 2011 ; De Viry,
2010). Le tourisme est à la croisée des chemins. La problématique est la suivante : comment
le tourisme peut-il s’émanciper des maux qui lui sont reprochés ? Comment cette activité
peut-elle concilier les bienfaits connus (ressourcement, apports économiques, découvertes…)
et les nuisances avérées ? Comment concilier, tant du côté de l’offre que du côté de la
demande, l’intérêt collectif à l’intérêt individuel ? C’est dans ce contexte, qualifié de
turbulent, que nous émettons l’hypothèse suivante. Les acteurs de la filière favoriseront une
mise en adéquation de leur offre par un processus de renouvellement stratégique (RS)
3
3ème Journée de Recherche et d’Echanges en Management du Tourisme, 10 Juin 2011, Groupe Sup de Co La Rochelle, France
s’assimilant à une véritable rupture par rapport aux convenances, habitudes ou ancrages des
pratiques. Nous adhérons ainsi à l’illusion de la maturité sectorielle. Baden-Fuller et Stopford
(1994) avancent l’idée que certains outils – dans ce cas l’Ecolabel – peuvent favoriser
l’émergence de ce RS tout d’abord chez les pionniers (enthousiastes, motivés) puis
classiquement chez les adopteurs précoces avant de convaincre une majorité d’acteurs.
1. Des changements
1.1 Du triangle acteurs, espaces, images au trèfle du tourisme
Auparavant, les tourismes se focalisaient classiquement autour du triangle acteurs, espaces,
images (Cazes, 1992). En fait d’acteurs nous parlons aujourd’hui de parties prenantes, celles
qui en interne comme à l’externe sont en contact avec l’entreprise dans un jeu d’influences
réciproques. Ces éléments composent, selon Lozato-Giotart et Balfet (2004), la particularité
de chaque touristicité qui « est l’analyse de la potentialité attractive d’un géosite ». Or les
lignes ont bougé…
Le rapport de l’organisation mondiale du tourisme (UNWTO) insiste sur l’influence du
climat, sur la qualité et la longueur des saisons touristiques de même que sur le rôle important
qu’il joue dans le choix des destinations. Le climat, en ce qu’il affecte l’environnement
naturel, a une part de responsabilité dans le développement de maladies infectieuses et de
nuisibles aquatiques (méduses, algues…). Le risque sanitaire étant le plus redouté des
touristes. De façon générale le changement climatique fait peser des menaces sur le tourisme.
Les évolutions géopolitiques des années 90 dans l’ex Yougoslavie puis du Golfe Persique,
marqués par une résurgence du terrorisme, ou encore les événements actuels de transitions
démocratiques au Maghreb ou Machrek, s’ajoutent aux variations climatiques. Au constat de
ces changements, nous préconisons une logique de quatre ressources, que nous intitulerons
capitaux, adaptables tant pour l’offre que pour la demande.
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Schéma 1 : Le trèfle du tourisme intégrant les quatre capitaux gravitant autour du tourisme
Capital Air
Capital
Argent
Tourisme
Capital
Temps
Capital
Espaces
1.1.1 Le capital air
Inaliénable et collectif, il est matérialisé par la qualité de celui que nous respirons tous. Les
émissions de CO2 estimées à 5% selon l’UNWTO et la commission européenne, issues de nos
déplacements, contribuent à sa détérioration tout en participant aux changements climatiques
avérés (Giec, 2007). Cela peut nous amener à réfléchir sur les déplacements à venir, leur
fréquence et sur la nécessité d’en effectuer. Des incitations fortes sont faites pour que des
politiques de réduction des émissions de Ges (Gaz à effet de serre) soient mises en place d’ici
2020 pour l’hôtellerie et 2030 pour l’aviation afin de préserver climat et qualité de l’air. Sont
ainsi proposées des travaux au sein des d’hôtels pour en améliorer les performances
énergétiques, comme celles des bateaux de croisières. L’UNWTO, la commission
européenne, la loi Grenelle 2 de juillet 2010 pour ce qui concerne la France encouragent le
développement de carburants verts pour l’aviation de même que le remplacement d’avions au
sein des flottes par des appareils plus économes en carburant… Ainsi espère-t-on en 2020 une
réduction de 25% du carburant utilisé dans les transports par rapport à 2005. Selon
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l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA), plus de 2000 appareils dans la flotte
mondiale (soit 11,2%) auraient plus de 25 ans. L’étude du World Economic Forum (WEF) va
jusqu’à avancer des chiffres. Citant IATA elle indique que « la commercialisation de
biocarburants pour l’aviation permettrait de réduire les émissions de 9% d’ici 2030 ». Puis
citant le Giec, elle estime une réduction de 29% d’ici 2020 pour les bâtiments commerciaux,
dont les hôtels, et 20% pour l’industrie de la croisière. (WEF, 2009 : 5).
L’UNWTO souligne que le défi de l’industrie touristique est bien la mise en place de
stratégies permettant de distinguer la hausse prévue du nombre de touristes à venir de la
hausse des émissions de Ges et de l’utilisation grandissante d’énergie. Cela doit se faire de
sorte que la croissance du tourisme puisse tout à la fois permettre la réduction de la pauvreté
et jouer son rôle important dans l’objectif du millénaire pour le développement fixé par le
programme des Nations unies (UNWTO, 2008 : 39).
Un rapport de la Direction générale de l’énergie et du climat estime que les émissions
tripleront entre 2005 et 2035, passant à 3 057 Mt (hors excursionnistes). Le nombre de
passagers au kilomètre augmenterait de 223% d’ici 2035. La part de l’avion dans les
déplacements touristiques passerait de 40 à 52%. Les émissions dues aux activités touristiques
croîtraient de 305% et celles dues à l’hébergement de 170% (Synthèse n° 3, 2010 : 13).
1.1.2 Le capital temps
Nous le considérons comme central car souvent responsable des maux que nous connaissons
dans les sociétés développées tout du moins (Rosa, 2010). En effet, nos assuétudes ou
addictions consuméristes, devenues dépendances, impriment un rythme fait de stress, de
déplacements toujours plus rapides, de rapports à l’autre souvent superficiels.
Le temps, de plus en plus comprimé que permet la plupart des moyens de transports, transfère
une partie de ce capital au bénéfice de celui passé sur place. Virilio dans « l’Administration de
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la peur » souhaite « nous faire comprendre que raccourcir toujours plus le temps, c’est tuer
l’espace à petit feu » (Richard, in Virilio, 2010).
Par ailleurs le temps est une variable essentielle du tourisme via des techniques puissantes
(yield management, tarification différenciée), des consommateurs aux temps disponibles
différents ayant une sensibilité au prix très hétérogène. Le temps du tourisme est également
lié à la notion de saisonnalité qui rend plus ou moins propice le déplacement vers telle ou telle
destination. Cela exerce une influence sur les prix et la fréquentation, comme sur les emplois
qui y sont liés. De même cela génère des mobilités qui agissent sur les espaces (nécessité de
créer des infrastructures par exemple) et des émissions fonction du mode de transport utilisé.
1.13 Le capital argent
C’est le niveau économique, celui du rendement pour chaque entrepreneur, celui de chaque
ménage au titre de son budget. Le tourisme, qui s’est très fortement amplifié dans la deuxième
moitié du XXe siècle dans les pays développés, résulte avant tout de la bonne santé
économique d’une nation. La croissance de la Chine, pour ne citer qu’elle, permet d’observer
l’émergence d’un tourisme interne. Les nouveaux riches sont présents à l’international (à
Paris le nombre de visiteurs chinois a progressé de 33,6% au premier semestre 2010 par
exemple). A l’inverse, le tourisme apparaît essentiel pour certains pays auxquels il pourvoit
devises et emplois. Ainsi la Tunisie tire 6,5% de son PIB, couvre 60% du déficit de sa balance
commerciale et fournit 350 000 emplois à une population totale de 10 millions de personnes,1
particulièrement durement touchée en ce début 2011. Ce secteur semble vital pour de
nombreux pays en voie de développement à l’heure où ce tourisme s’assortit de qualificatifs
variés : durable, solidaire etc.
L’UNWTO l’affirme depuis longtemps (2002 au sommet de Johannesburg) : le tourisme est
« source d’enrichissement ». Il [est censé] contribue[r] à la réduction de la pauvreté. Le
1
Minoui, Delphine. 2011. La Tunisie mise sur un printemps touristique, www.lefigaro.fr, consulté le 7/2/2011.
7
3ème Journée de Recherche et d’Echanges en Management du Tourisme, 10 Juin 2011, Groupe Sup de Co La Rochelle, France
dilemme s’amplifie quand le secrétaire général de l’Organisation mondiale, F. Frangialli,
rappelait ce vœu lors de la conférence de Bali (12 décembre 2007) à propos du changement
climatique. « Le tourisme est créateur de richesse, d’emplois et contribue à la réduction de la
pauvreté. Ceux qui disent : ne voyagez pas loin de chez vous, évitez de prendre l’avion pour
économiser des tonnes d’émissions de CO2 devraient réfléchir à deux fois. » En effet ces vols
long-courriers sont souvent à destination de pays habités par les populations les plus pauvres
de la planète, qui, on le sait, seront déjà les premières victimes du réchauffement. Et les
émissions de Ges par l’intensification des vols accélèrent le phénomène... Ces populations,
comme à Bali, seraient doublement affectées si on les privait aussi de la contribution
économique du tourisme. Il y a comme une forme d’autodestruction à vouloir, dans ces
conditions, toujours plus de touristes. On voit ici le terrible nœud gordien ! L’avenir de ces
pays ne peut se limiter à cette relation entre flux touristiques et développement économique.
A fortiori si nous admettons que les retombées sont limitées, souvent, à 20% des dépenses
effectives !
1.1.4 Le capital espaces
Nous le retrouvons chez Cazes (1992) initiateur de cette approche du tourisme autour du
triptyque évoqué ci-dessus. L’UNWTO rappelle aussi que le tourisme capitalise sur les
paysages comme sur les éléments culturels, les paysages étant parfois partie des éléments
culturels en tant qu’ils sont façonnés par l’homme (Boyer, 2008). Le tourisme, à destination,
se matérialise par les infrastructures mises en œuvre qui contribuent à une empreinte
écologique2 (Rees, Wackernagel, 1996) majeure (voies d’accès, hébergements, attractions,
aéroports, nouveaux resorts…).
Dans le tableau des principaux impacts des changements climatiques et les conséquences sur
le tourisme, nous trouvons les causes et conséquences impactant le tourisme (tableau en
2
Surface nécessaire pour produire ce que consomme une population donnée. Depuis 1980, l’empreinte
écologique de l’ensemble de l’humanité dépasse le niveau soutenable, in CANFIN, Pascal, 2009. Et si on se
mettait au vert ? Alternatives économiques, n° 278, mars, p. 52.
8
3ème Journée de Recherche et d’Echanges en Management du Tourisme, 10 Juin 2011, Groupe Sup de Co La Rochelle, France
annexe 1). Partant, nous devrions désormais considérer les capitaux collectifs à protéger (air
et espaces) qui sont sous la menace des capitaux individuels (argent, temps). Nous allons
aborder ces notions dans le chapitre suivant après une brève description de la méthodologie
développée.
1.2 Méthodologie
Au titre de la méthodologie nous adoptons une démarche abductive. Celle qui consiste comme
le souligne A. David (1999) à élaborer une observation empirique reliant une règle générale à
une conséquence. L’observation concerne ici le secteur du tourisme dans son ensemble, la
règle étant le développement continu de ce secteur (croissance régulière). La conséquence
réside dans les impacts de ce développement, impacts que nous venons de mentionner.
L’approche fut ainsi récursive. Après une suite d’aller/retours (colloques, avis d’experts,
d’acteurs du tourisme, de conseils aux entreprises) nous avons pu faire évoluer le trèfle
proposé dès 2007. Plusieurs amendements ont été ainsi opérés suite aux commentaires des
évaluateurs et/ou auditeurs.
1.3 Des capitaux collectifs aux capitaux individuels : le trèfle du tourisme évolué
1.3.1 De la notion de RSE et de l’évolution du capital temps
La Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) « consiste dans un engagement des
entreprises d’évoluer dans un cadre éthique pour participer au progrès économique et
contribuer à l’amélioration de la qualité de vie de leurs salariés, de l’environnement local et
de la société dans son ensemble »3. Igalens (2009) rappelle que la plupart des définitions de la
RSE la décrivent comme l’intégration des préoccupations sociales et écologiques aux activités
industrielles et commerciales. C’est en ce sens, et à partir de plusieurs remarques, que ce que
nous avons présenté sous l’intitulé « temps » s’est élargi au capital social. De ces définitions,
et à propos de l’offre (commerciale), le triptyque du développement durable apparaît
3
World Business Council for Sustainable Development, 1997.
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clairement. Poser la question de la RSE c’est alors considérer l’entreprise comme citoyenne
(Scouarnec, 2010). Au titre de la demande, nous pourrions d’ailleurs introduire ici la notion
de responsabilité sociale citoyenne (RSC). Elle consisterait à assurer un revenu suffisant aux
acteurs (en parité de pouvoir d’achat) garant d’un bon niveau social (éducation, culture,
intégration) tout en considérant le respect de l’environnement et le changement climatique.
Cette approche renvoie aux travaux de Boutaud (2002) comparant l’IDH (l’indicateur de
développement humain) à l’empreinte écologique des individus.
1.3.2 Les quatre capitaux comme cadre holistique des activités… dont le tourisme
Nous nous focalisons ici sur l’offre (commerciale). Les quatre axes demeurent et permettent
une approche holistique des capitaux collectifs et individuels concernés par le tourisme. Dans
une démarche RSE, s’agissant des capitaux collectifs nous dissocions l’empreinte écologique
(en termes d’espaces au sol utilisés par l’homme) de la responsabilité climatique matérialisée
par la qualité de l’air que nous respirons (contribution avérée de l’homme aux émissions de
CO2, de méthane…). En clair, l’entreprise, en termes de responsabilité globale, considère-telle l’impact environnemental et climatique de ses activités ? Quel est, par exemple, le
périmètre, exact retenu pour calculer, au moyen d’un Bilan carbone® les émissions de Ges ?
Au titre des capitaux individuels, la responsabilité sociale, propre à chaque unité, chaque
entreprise, doit intégrer également la contrainte économique représentée par la responsabilité
économique (le capital économique). La RSE ainsi requalifiée distingue deux responsabilités
collectives (environnementales et climatiques) et deux responsabilités individuelles (sociale et
économique). Toutes les parties prenantes d’une entreprise sont concernées par ces différents
niveaux de responsabilités. Cela aboutit à une autre grille de lecture du tourisme (schéma 2).
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Schéma 2 : Le trèfle du tourisme évolué (2010)
Capital air
Responsabilité
climatique
Capital argent
Responsabilité
économique
Capital social
Tourisme
Responsabilité
sociale
Capital espace
Responsabilité
environnementale
Dans ce « trèfle évolué » le capital temps fait place au capital social plus englobant. Nous
avons là une analogie avec le modèle des cinq capitaux comme base d’un tourisme soutenable
(www.forumforthefuture.org). A l’inverse de notre trèfle s’adressant autant à la demande qu’à
l’offre, ce modèle identifie cinq capitaux distincts que n’importe quelle organisation utilise
pour délivrer ses produits et services (Sharpley, 2009 : 158-159). Les cinq capitaux mis en
évidence sont le capital naturel, le capital humain, le capital social, le capital manufacturé, le
capital financier. Pour les auteurs à l’initiative de ce modèle (Shen et al, 2008 : 29 traduction
libre) le capital humain représente les savoirs faire, les connaissances, la capacité à travailler
et la bonne santé. Le capital social s’entend comme les ressources sociales utilisées par les
peuples à la poursuite de leurs objectifs vitaux. Enfin, le capital naturel désigne les ressources
naturelles desquelles découlent toutes ressources (protection contre l’érosion, cycle
alimentaire…). S’agissant du tourisme, et donc d’une activité de service, nous ne reprenons
pas le capital manufacturier mentionné ici. Avec ce trèfle nous trouvons une forte similitude
avec les propos prônant l’action et émis lors de la seconde conférence internationale sur le
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3ème Journée de Recherche et d’Echanges en Management du Tourisme, 10 Juin 2011, Groupe Sup de Co La Rochelle, France
changement climatique et tourisme de Davos (2007). Cette déclaration a réaffirmé
l’importance du tourisme pour les défis globaux que sont le changement climatique et la
réduction de la pauvreté. Elle insistait sur l’urgente nécessité d’acter des politiques
encourageant un tourisme durable réel reflétant une responsabilité basée sur les quatre piliers
suivants (quadruple bottom line) : environnemental, social, économique et climatique. Notre
trèfle, même si la présentation n’en est pas définitive, se trouve ainsi étayé par cette
déclaration.
La question posée gravite autour des outils que peuvent utiliser les entreprises pour interagir
sur chacune des variables du trèfle. Comme pour la demande, les quatre capitaux de l’offre
concernent des niveaux individuels d’actions tout en s’adressant à des capitaux collectifs. Ce
que nous pouvons résumer dans le tableau suivant.
Tableau 1 : Les différents capitaux appréciés à partir de l’offre avec les parties prenantes
concernées
Capitaux Offre
Parties prenantes concernées
L’empreinte écologique,
Entreprises
de construction,
l’impact de l’activité (matières consultants spécialisés, Ademe,
Capital premières consommées,
Afnor, Ifen
espace
biodiversité, emprises
foncières, ressources
naturelles).
Capitaux
collectifs
Le bilan carbone® de chaque Fournisseurs
(origine
des
unité touristique.
productions), clients (provenance,
Capital
exigences),
salariés
air
(déplacements),
système
de
production,
traitement
des
déchets
Le niveau de rentabilité Banques, actionnaires, capitaux
Capital
souhaité par chaque entreprise. risqueurs,
salariés
(salaires,
argent
intéressement, participation…)
Capitaux
La
fonction
managériale Salariés, clients, collectivités
individuels
Capital propre à chaque entreprise, ses territoriales, écoles, associations,
social
valeurs,
sa
responsabilité CCI, syndicats professionnels,
sociale et sociétale.
chaînes volontaires
Les parties prenantes sont chacun à leur niveau, concernées par ces mêmes capitaux. Ils ne
sont bien évidemment pas limités à l’offre et à la demande. Ils concernent toute la société.
Nous suivons là le concept de valeur étendue défendu par Bascoul et Moutot (2009). Le
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3ème Journée de Recherche et d’Echanges en Management du Tourisme, 10 Juin 2011, Groupe Sup de Co La Rochelle, France
dialogue et le travail avec les parties prenantes s’inscrivent dans cette logique. La valeur liée
aux conséquences de long terme de la consommation vient ainsi s’ajouter, selon, eux à la
valeur ajoutée traditionnelle. Les auteurs mentionnent deux externalités, sociales et
environnementales, en phase avec notre modèle. Celles-ci sont liées à la production, la
consommation et la fin de vie du produit (Bascoul et al, 2009 : 16). Le dialogue et le travail
avec les parties prenantes s’inscrivent dans cette logique. La démarche est on le voit similaire
à notre approche le marketing (l’ouvrage ne traite que de cette fonction) intégrant les
conséquences de ses activités. Si l’approche n’est pas nouvelle, Bouayad en son temps parlait
lui de valeur exogène (1997), ce concept de valeur étendue rejoint notre approche au titre de
la prise en compte des paramètres sociétaux et environnementaux, trois des éléments du trèfle
présenté.
Nous avons vu les différents impacts du changement climatique et leurs conséquences sur le
secteur du tourisme. Le trèfle présenté, tant du côté de la demande que du côté de l’offre,
qualifie les capitaux collectifs et individuels qui participent aux évolutions des changements
avérés. Comment l’offre peut-elle alors s’adapter pour minorer ces effets ? Comment modifier
la grille de lecture de l’offre touristique ? Qu’est-ce que cela implique ? Bascoul et Moutot
suggère un hexagone de la valeur étendue confirmant ces questions (2009 : 28). Quel est
l’impact écologique de la consommation du produit/service ? Quel modèle social est soutenu
par le mode de consommation ? Quel est l’impact sur la société durant l’acte de
consommation (rejets, nuisances, altérités…) ? Quel est l’impact social direct de la
production ? En nous focalisant sur l’hôtellerie nous proposons de voir les solutions pouvant
répondre à ces questions dans le chapitre qui suit.
2. L’Offre en hôtellerie : Les quatre capitaux comme piliers d’un
management touristique éco-responsable.
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3ème Journée de Recherche et d’Echanges en Management du Tourisme, 10 Juin 2011, Groupe Sup de Co La Rochelle, France
A partir des quatre dimensions présentées nous procédons ici à un inventaire des actions
(sous contraintes) qu’une entreprise hôtelière du secteur pourrait envisager de développer.
2.1 Les capitaux collectifs : l’empreinte écologique et/ou le bilan carbone
La question posée ici est de quelle façon l’entreprise peut-elle réduire son empreinte
écologique et/ou son bilan carbone ? Le facteur environnement, sous l’effet de deux
indicateurs : le CO2 et l’empreinte écologique, pose la question du voyage vertueux (Callot,
2010). Le voyage, majoritairement pratiqué en voiture ou en avion est ainsi remis en cause du
fait du coût de l’énergie fossile. L’empreinte foncière, l’intervention sur l’écosystème et la
biodiversité, les prélèvements hydriques, et la densité des fréquentations touristiques à
certaines périodes sont les conséquences directes d’un développement touristique sur un site
vierge. Nous retrouvons ici les contraintes de la capacité de charge (Céron et Dubois, 2000).
Les masses de touristes supposent ainsi de nouvelles installations qui entraînent une
amplification des empreintes. Elles aggravent la situation de la biodiversité, des écosystèmes,
des ressources halieutiques. Enfin, le voyage est sans doute le point le plus critique, nous le
verrons au détail du bilan carbone, d’une unité hôtelière (graphique 2). En suivant les propos
de Lamic (2008), n’oublions pas qu’œuvrer pour un tourisme durable, c’est avant tout partir
moins souvent, plus longtemps. C’est utiliser le moins possible des modes de transport
polluants, pour finalement émettre autant de CO2 en moins. C’est une manière de répondre
positivement à l’injonction de F. Frangialli de « réfléchir à deux fois ». Les parcs d’attraction
d’un côté ou les zones protégées de l’autre montrent cette ambivalence de l’espace, d’un
territoire pour en faire une zone touristique (resort, base, camp, village, club, parc à thème…)
ou une réserve naturelle qui attire à son tour les visiteurs. Les voies possibles pour limiter
cette empreinte sont, pour certains auteurs, pour le moins dissuasives. L’abandon d’entretien
des sentiers, le paiement d’une taxe, le zonage spatial, la mise en œuvre de réglementations
adaptées sont des pistes évoquées (Lamic, 2008).
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Pour le bilan carbone, c’est la question fondamentale du périmètre qui sera pris en compte
pour trouver ensuite les voies d’amélioration possibles. Au titre des transports, le bilan
carbone (graphique 1 et 2) doit comprendre : les émissions des employés, des clients, des
fournisseurs et ce quels que soient les modes de transport utilisés. Ainsi plus un visiteur vient
de loin, plus il dégrade le bilan carbone. S’il ne vient pas ce sera le bilan financier qui pâtira.
Graphique 1 : Représentation de tonnes équivalent carbone pour la variable déplacement
50
tonnes equivalent carbone par mode et par
utilisateur
45
Visiteurs
Salariés en mission
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Route
Air
Fer
Bateau
Au final, le bilan carbone servira à prendre conscience des voies d’amélioration possibles au
titre des postes concernés. L’objectif d’amélioration sera, sur l’unité en question et lors du
prochain bilan, de comparer et d’apprécier les efforts entrepris.
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3ème Journée de Recherche et d’Echanges en Management du Tourisme, 10 Juin 2011, Groupe Sup de Co La Rochelle, France
Graphique 2 : Exemple d’un bilan carbone pour un hôtel-restaurant sur un an
Bilan carbone : 1 217 TeCO2
Immobilisations
Déchets 11%
Marchandises
4%
1%
énergie
interne
10%
Frêt
4%
Matières
premières
15%
Déplacements
55%
Nous voyons clairement que ce sont les déplacements qui impactent le plus le bilan carbone
de cette unité. Avec le fret nous observons que nous atteignons 60% du total. Ici 28% des
postes représentent 70% des émissions de CO2. Le diagnostic est aisé, les recommandations
évidentes. Si les capitaux argent et social sont faciles à appréhender pour un individu qu’en
est-il pour l’entreprise ? Que comprend le capital économique ? Que signifie le capital social ?
C’est ce que nous allons voir dans le prochain chapitre.
2.2 Capitaux individuels ou liés à la seule entreprise
2.2.1 Le capital argent et la performance économique de l’entreprise
L’entreprise a pour vocation de faire du profit. Or, engagée, de façon parfois militante dans un
processus de réduction de son empreinte écologique ou de son bilan carbone, elle peut, en se
focalisant trop sur la variable environnementale oublier les principes fondamentaux de bonne
gestion. A partir de données comptables simples, l’entreprise doit ainsi appréhender sa
vulnérabilité économique, sa fragilité en surveillant quelques indicateurs. Nous nous
appuierons sur la technique de scoring qui « est une note basée sur la mesure de différents
critères peu nombreux et simples à mesurer, jugés pertinents pour prédire la performance ou
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le comportement de l’entreprise évaluée » (Bobot et Voyenne, 2007 : 66). Adapté aux petites
et moyennes entreprises PME nous retiendrons la formule de Collongues (1977). Elle prend
en compte le poids de la masse salariale par rapport à la valeur ajoutée produite (R1 =
FP/VA). Elle évalue le poids des frais financiers par rapport au chiffre d’affaires hors taxes de
l’entreprise (R2 = Frais financiers/CAHT). Enfin, elle apprécie le fonds de roulement sur le
total du bilan (R3 = FDR/total du bilan). Pour R1 ce ratio est particulièrement évocateur en
hôtellerie-restauration. Révélateur de l’importance de la masse salariale il peut aussi, via le
dénominateur, signifier une faible valeur ajoutée produite ! Si l’hôtellerie est bonne
contributrice, la restauration avec le coût des matières premières empiète largement sur cette
production. Dans cette branche d’activité le poids des matières premières pèse entre 30 et
40% du CAHT selon les formules. Pour R2 ce ratio devrait baisser au fil des années, les frais
financiers diminuant et le CAHT augmentant. La combinaison de ces ratios dits discriminants
permet à partir de coefficients affectés à chaque ratio, d’évaluer la performance de l’entreprise
ou encore son risque de vulnérabilité. La formule Z est dans ce cas la suivante :
Z = 4,9830 60,0366 11,8348
Le seuil d’appréciation est fixé à 5,455. Au-delà de cette note et plus elle est élevée, plus le
risque de défaillance sera important. En-deçà de cette note et plus l’entreprise s’en éloigne
plus l’entreprise est considérée comme saine. A partir d’une unité hôtelière nous avons pu, sur
quatre ans récupérer les données comptables (tableau 3) ci-après :
Tableau 3 : répartition des postes utiles au calcul des ratios
Année 1
Année 2
Année 3
Année 4
Frais de personnel
227
232
345
370
Valeur ajoutée
251
260
338
387
4
4
4
8
421
469
583
691
6
1
36
-2
369
389
507
379
Frais financiers
CA HT
FDR
Total du bilan
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En appliquant la formule du score à cette entreprise nous obtenons les résultats suivants :
Graphique 3 : évolution du score d’une PME hôtelière sur 4 ans
5,52
5,60
5,40
5,20
5,00
4,88
4,93
4,80
4,66
4,60
4,40
4,20
1
2
3
4
L’entreprise dégage un profil de scores inquiétant. Toujours dans une limite haute les trois
premières années, l’entreprise voit sa note franchir le seuil critique de 5,455. Une lecture
rapide permet de constater un ratio R1 trop important ici.
2.2.2 Capital social et RSE
Nous pouvons en préalable de ce thème rappeler la définition de la Responsabilité Sociale de
l’Entreprise (RSE). Elle « consiste dans un engagement des entreprises d’évoluer dans un
cadre éthique pour participer au progrès économique et contribuer à l’amélioration de la
qualité de vie de leurs salariés, de l’environnement local et de la société dans son ensemble »4.
Il nous faut retenir les termes évolution, éthique, progrès donnant un (autre) sens aux
agissements quotidiens de la PME. La RSE, nous le voyons ici, suppose un engagement dans
l’action. Certains l’énoncent comme « une réponse pragmatique aux pressions liées aux
perspectives environnementales, politiques et sociales adressées à l’entreprise » (Pesqueux
2009 : 51). Les politiques menées concernent les rapports avec les salariés (consultation,
mesures appropriées en matière de santé, de sécurité) mais aussi avec l’environnement, le
marché et les parties prenantes tout autant que les valeurs défendues. Ce qui est recherché est
un changement profond par le style de management via des actions sociales et sociétales,
4
World Business Council for Sustainable Development, 1997.
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communautarisées tout en s’appuyant sur des valeurs. La performance des entreprises ne peut
plus s’envisager qu’à partir d’évaluations seulement économiques. Elle doit s’appréhender
globalement à partir d’une logique de responsabilité sociale (RSE). A l’inverse comme
l’évoque Martinet dès 1983 il ne faut pas tomber dans l’excès inverse. Privilégier les
aspirations sociales, et nous pouvons rajouter environnementales, sans maîtriser leur
performance économique exposerait les firmes « évidemment à la perte de compétitivité et à
la disparition » (Martinet, 1983 : 264).
Conclusion - Vers un élargissement du DD
Les causes du changement climatique sont une « augmentation des concentrations
atmosphériques des gaz à effet de serre » (Académie des sciences, 2010 : 4). Pour assurer sa
pérennité, le tourisme et ses acteurs doivent agir de concert pour diminuer les Ges dont ils
sont responsables. C’est, à nos yeux, un signal fort synonyme de changement et un moment
qui nous paraît opportun pour le produire, le favoriser. Trois leviers peuvent se combiner pour
une performance environnementale : minorer les consommations énergétiques, optimiser les
performances énergétiques, utiliser de plus en plus les énergies renouvelables. L’importance
économique et sociale du tourisme est telle qu’il faut le préserver en l’aménageant. Pour
l’UNWTO (2008) le tourisme continuera d’être une composante vitale de l’économie globale.
Il devrait contribuer à l’atteinte des objectifs de développement pour le millénaire et être un
élément intégral et positif dans notre société.
Mais il semble aussi que beaucoup de professionnels s’attachent trop à l’aspect économique.
Le changement climatique, nous l’avons vu, affecte sans nul doute l’industrie touristique. Or,
cette question semble avoir peu d’écho auprès des professionnels. « La recherche pour l’écoinnovation – très présente dans beaucoup de secteurs industriels - a à peine fait son entrée
dans celui du tourisme ». (ECORYS, 2009). Le tourisme est à la croisée des chemins… Cette
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préoccupation écologique, au cœur de la RSE, se traduit au sein de l’offre et de la demande
qui interagissent. Une réponse par des produits/services ad hoc constituerait un avantage
concurrentiel pour les entreprises qui les proposent. Nous voyons donc bien que l’offre en
tourisme doit intégrer cette notion de performance globale dépassant la seule préoccupation
économique. Elle doit aussi atteindre ses objectifs de profit sans lesquels elle ne peut survivre.
La pertinence de l’offre réside de ce fait dans sa capacité à intégrer les quatre capitaux du
trèfle, individuels et collectifs. Ils sont un moyen de concilier RSE et DD. « Les dispositifs
mettant en avant le concept de "performance globale" se proposent d’évaluer la responsabilité
sociale de l’entreprise (RSE) ou sa contribution au développement durable » (Capron et
Quairel, 2006 : 6). Ils sont encore peu nombreux. Ce croisement des capitaux et la prise en
compte des contraintes propres à chaque entreprise mais aussi de l’intérêt collectif
s’inscrivent dans cette logique et peuvent trouver rapidement des implications managériales.
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3ème Journée de Recherche et d’Echanges en Management du Tourisme, 10 Juin 2011, Groupe Sup de Co La Rochelle, France
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Annexe 1
Impacts des changements climatiques, implications et conséquences pour le tourisme
(adapté de Sharpley, 2009, p. 140, traduction libre)
Impacts
Implications
Hausse des températures (ex : Saisons perturbées, stress de la
canicule en Russie, Californie, chaleur pour les touristes,
Portugal, Grèce…)
rafraîchissements coûteux,
croissance probable de décès
par infection.
Diminution de la couverture Manque de neige dans les
neigeuse et fonte des glaciers (ex : stations de sport d’hiver,
Népal, France, Suisse, Etats-Unis) augmentation des coûts de la
neige
artificielle,
saisons
d’hiver plus courtes, esthétisme
des paysages réduit.
Hausse de l’intensité et des Risques pour les équipements
fréquences des tempêtes (ex : touristiques,
hausse
des
Haïti, Nouvelle-Orléans)
assurances/perte du bénéfice
d’assuré,
coûts
liés
à
l’interruption de l’activité.
Réduction des précipitations et
Manque d’eau, compétition de
augmentation de l’évaporation
l’eau pour le tourisme et
dans certaines régions (ex :
d’autres secteurs, augmentation
Argentine, Portugal…)
des feux. Productions agricoles
altérées.
Conséquences
touristiques
Changement de la
demande pour des
destinations plus
fraîches (plus au nord)
ou plus en altitude et
déclin de destinations
chaudes (pourtour
méditerranéen)
Orientation vers les
stations en haute
altitude,
développement de
produits alternatifs, de
marchés (alpinisme,
randonnée…).
Réduction
de
la
demande touristique
dans les régions à
risque.
Diminution de
l’attractivité,
augmentation des
risques, baisse de la
demande et hausse des
voyages vers des
régions plus froides et
moins risquées. Fin de
produits : tourisme
viticole en France,
Californie…
Hausse des fréquences des Inondations avec conséquences Demande en baisse,
précipitations
dans
certaines sur les sites culturels et coûts élevés pour les
régions (ex : Chine, Europe architecturaux.
réparations.
centrale…)
Hausse du niveau des mers (ex : Erosion des côtes, diminution Diminution des
Méditerranée, océan Pacifique)
des plages, coûts élevés pour la équipements, déclin
protection et le maintien des du tourisme.
fronts de mer.
Hausse de la température des mers Hausse du blanchiment du Demande réduite.
en surface
corail et des ressources
marines,
dégradation
des
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Feux de forêts plus fréquents et
plus conséquents (ex : Californie,
Portugal,
Grèce,
Australie,
France…)
Changements géologiques (ex :
érosions, acidités, moisissures)
destinations de plongée (ex :
Australie)
Diminution de l’attraction
Demande réduite
naturelle, augmentation des
risques d’inondations,
dommages aux infrastructures
touristiques.
Diminution du capital
Demande réduite
archéologique et des autres
ressources naturelles, avec
impact sur l’attraction des
destinations.
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