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La Revue Internationale sur Bananiers et Plantains
INFOMUSA est publié avec le
soutien du Centre Technique
de Coopération Agricole
et Rurale (CTA)
CTA
Vol. 10 N° 1
Juin 2001
DANS CE NUMÉRO
Propagation en masse in situ
de FHIA-20 par emploi de
benzylaminopurine
Aspects socio-économiques
de la culture du plantain
en Colombie
Production de feuilles de
bananier pour l’industrie agro-
alimentaire
Evolution des photosynthèse,
transpiration et chlorophylle
pendant le développement
de la feuille de bananier
Estimation du développement
des racines à partir des
caractéristiques des parties
aériennes chez Musa
Luttes culturale, chimique et
biologique contre la pourriture
vasculaire et le flétrissement
du plantain
Evaluation d’hybrides de la
FHIA comparés à des variétés
locales de Musa au Pérou
Evaluation de matériel
génétique de Musa pour la
résistance aux charançons
La fusariose du bananier au
Kenya : distribution et impact
sur les petits producteurs
GCV des populations de
Fusarium (Foc) au Viêt-nam
La cercosporiose noire au
Mexique
Effet du nombre de
repiquages sur la
multiplication in vitro
de bananiers
Nouvelles des Musa
La communauté bananière
perd deux amis et collègues
Nouvelles de l’INIBAP
Thèse
Livres etc.
Annonces
Nouvelles de PROMUSA
Vol. 10, N° 1
Photo de couverture :
Vente locale de bananes en Bolivie
(L. Pocasangre, INIBAP).
Editeur :
Réseau international pour l’amélioration
de la banane et de la banane plantain
(INIBAP)
Rédacteur en chef :
Claudine Picq
Comité de Rédaction :
Emile Frison, Jean-Vincent Escalant,
Suzanne Sharrock, Charlotte Lusty
Imprimé en France
ISSN 1023-0068
Rédaction :
INFOMUSA, INIBAP,
Parc Scientifique Agropolis II,
34397 Montpellier Cedex 5, France.
Téléphone : + 33-(0)4 67 61 13 02 ;
Télécopie : + 33-(0)4 67 61 03 34 ;
Courrier électronique : [email protected]
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réserve le droit d’abréger ou de reformuler
les textes publiés pour des raisons de clarté
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INFOMUSA est également publié en an-
glais et en espagnol.
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d’INFOMUSA à l’adresse indiquée ci-dessus,
avec si possible six semaines de préavis,
afin d’éviter toute interruption de réception
de la revue.
Les opinions émises dans les articles n’en-
gagent que leurs auteurs et ne reflètent
pas nécessairement le point de vue de
l’INIBAP.
INFOMUSA Vol. 10, N° 1
SOMMAIRE
Propagation en masse in situ de l’hybride de bananier plantain FHIA-20
par emploi de benzylaminopurine ...................................................................3
Aspects socio-économiques de la culture du bananier plantain en Colombie ....4
Production de feuilles de bananier plantain assouplies au feu pour l’industrie
agro-alimentaire ................................................................................................9
Evolution de la photosynthèse, de la transpiration et de la chlorophylle
pendant le développement de la feuille de bananier
(Musa AAB Simmonds) ....................................................................................12
Estimation du développement des racines à partir des caractéristiques
des parties aériennes chez les bananiers et les bananiers plantain
(Musa spp.) .......................................................................................................15
Evaluation des luttes culturale, chimique et biologique contre la pourriture
vasculaire et le flétrissement du bananier plantain
(Musa AAB Simmonds) ....................................................................................17
Evaluation d’hybrides de la FHIA comparés à des variétés locales de Musa
dans une région de l’est du Pérou indemne de cercosporiose noire............21
Evaluation de matériel génétique de Musa pour la résistance
aux charançons.................................................................................................26
La fusariose du bananier au Kenya : distribution et impact sur les petits
producteurs ......................................................................................................28
Groupes de compatibilité végétative des populations de Fusarium oxysporum
f.sp. cubense au Viêt-nam ...............................................................................32
La cercosporiose noire (Mycosphaerella fijiensis Morelet) au Mexique.............33
Effet du nombre de repiquages sur la multiplication in vitro de quatre variétés
de bananiers.....................................................................................................38
Nouvelles des Musa ...............................................................................................40
La communauté bananière perd deux amis et collègues....................................40
Nouvelles de l’INIBAP ............................................................................................42
Thèse.......................................................................................................................47
Livres etc.................................................................................................................47
Annonces................................................................................................................49
Nouvelles de PROMUSA..................................................................................I à XVI
La mission de l’INIBAP est d’accroître de façon durable la productivité des bananiers et des
bananiers plantain cultivés sur de petites exploitations pour la consommation locale et pour
les marchés d’exportation.
Le programme de l’INIBAP a quatre objectifs principaux :
organiser et coordonner un effort global de recherche sur la banane et la banane plantain vi-
sant au développement, à l’évaluation et à la dissémination de matériel génétique de Musa
amélioré ainsi qu’à la conservation et à l’utilisation de la diversité génétique des Musa ;
promouvoir et renforcer la collaboration et le partenariat en matière de recherche sur les
bananiers au niveau national, régional et international ;
renforcer la capacité des Systèmes nationaux de recherche agricole à conduire des re-
cherches sur la banane et la banane plantain ;
coordonner, faciliter et appuyer la production, la collecte et l’échange d’information et de
documentation sur la banane et la banane plantain.
L’INIBAP est un programme de l’Institut international pour les ressources phytogénétiques
(IPGRI), un centre “Future Harvest”.
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Propagation en masse in situ
de FHIA-20 par emploi de
benzylaminopurine
Aspects socio-économiques
de la culture du plantain
en Colombie
Production de feuilles de
bananier pour l’industrie agro-
alimentaire
Evolution des photosynthèse,
transpiration et chlorophylle
pendant le développement
de la feuille de bananier
Estimation du développement
des racines à partir des
caractéristiques des parties
aériennes chez Musa
Luttes culturale, chimique et
biologique contre la pourriture
vasculaire et le flétrissement
du plantain
Evaluation d’hybrides de la
FHIA comparés à des variétés
locales de Musa au Pérou
Evaluation de matériel
génétique de Musa pour la
résistance aux charançons
La fusariose du bananier au
Kenya : distribution et impact
sur les petits producteurs
GCV des populations de
Fusarium (Foc) au Viêt-nam
La cercosporiose noire au
Mexique
Effet du nombre de
repiquages sur la
multiplication in vitro
de bananiers
Nouvelles des Musa
La communauté bananière
perd deux amis et collègues
Nouvelles de l’INIBAP
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D. Manzur Macias
Les bananiers et les bananiers plan-
tain sont des herbes géantes pé-
rennes, provenant de l’hybridation
intra et interspécifique de deux espèces fo-
restières diploïdes : Musa acuminata (ba-
nanier) et M. balbisiana (bananier plan-
tain). Ils prolifèrent sous les tropiques et
sont la source d’hydrates de carbone la
plus importante dans les économies locales
(Stover et Simmonds 1987). Le plus alar-
mant pour leur culture a été l’apparition et
la dissémination de maladies comme la
cercosporiose noire (Mycosphaerella fi-
jiensis Morelet) et de celles dues au virus
de la mosaïque à tirets (BSV) et de la mo-
saïque du concombre (CMV). Ces pro-
blèmes ont été résolus grâce aux pro-
grammes d’amélioration génétique mis en
place par des organisations internationales
qui ont permis d’obtenir des variétés de ba-
naniers plantain résistants à la cercospo-
riose noire (Vuylsteke 1998), à haut rende-
ment avec un haut potentiel à la
consommation comme l’hybride FHIA-20
créé par le Dr Phil Rowe à la Fundación
Hondureña de Investigación Agrícola
(FHIA).
Les bananiers plantain améliorés sont
polyploïdes et parthénocarpiques, c’est
pourquoi ils se multiplient de façon végéta-
tive à partir de bourgeons provenant de
pieds mères prêts à être récoltés. La coupe
du régime lève la dominance apicale exer-
cée sur les bourgeons dormants du rhi-
zome. On tronçonne celui-ci en autant de
morceaux qu’il présente de bourgeons dor-
mants afin de stimuler leur croissance ou
bien on l’isole en arrachant la base des
gaines foliaires et en incisant en croix les
bourgeons déjà développés afin de stimuler
le bourgeonnement des dormants (Auboi-
ron 1997). La multiplication en masse in
vitro ou micropropagation se pratique de
façon routinière à partir de la prolifération
de méristèmes apicaux sur le milieu de cul-
ture Murashige-Skoog enrichi en cytoqui-
nines et en vitamines (Krikorian et
Cronauer 1984). Un des facteurs limitants
les plus fréquents quand on désire agran-
dir une plantation est l’obtention du maté-
riel à planter qui est plutôt rare du fait de
la nature même de la plante, de la faible
production de rejets et de son lent dévelop-
pement (Tézenas du Montcel 1985).
La présente étude est destinée à évaluer
une technique de multiplication in situ du
bananier plantain FHIA-20.
Matériels et méthodes
Des vitroplants de l’hybride FHIA-20 prove-
nant de la FHIA ont été multipliés par mi-
cropropagation au laboratoire de culture
de tissus du Département de Phytotechno-
logie jusqu’à obtention de plantules com-
plètes selon les protocoles établis par di-
vers auteurs (Ma et Shii 1972, Hwang et al.
1984), puis acclimatés aux conditions du
champ sous un système de brumisation in-
termittente et enfin transplantés sur leur
emplacement définitif : une parcelle utile
de 25 plants encadrée par du bananier
plantain Dominico hartón, à la distance de
2 x 3 m entre les plants et les sillons, si-
tuée à la ferme « Montelindo » (propriété
de l’université de Caldas), localisée à 5°5N
et 75°40’W, à 1050 m d’altitude, d’une tem-
pérature moyenne de 23°C et aux sols de
classe ‘Typic Distrandept’. Un mois après
leur plantation, les plants ont été fertilisés
en accord avec les résultats des analyses
de sol et les besoins nutritionnels du maté-
riel végétal FHIA-20.
Dix mois après la plantation, chaque
plant s’était multiplié à raison de 8 à 10 re-
jets par emplacement ; rejets d’une hau-
teur de 15 à 20 cm et d’un pseudotronc
d’un diamètre de 15 à 20 cm à la hauteur
du collet du rhizome. On a appelé ces re-
jets : bourgeons de première génération
(B1G) (figure 1).
A l’aide d’un coutelas désinfecté au for-
mol à 2% avant chaque opération, on a
coupé transversalement le pseudotronc de
chaque rejet à 2 cm du collet du rhizome
et on a ensuite extrait le méristème apical
situé à quelque 4 cm de profondeur, ce
qui a laissé une cavité de 2 cm de dia-
mètre sur le rhizome (figure 2A). On a en-
suite incisé transversalement et en croix
le fragment de pseudotronc restant
jusqu’au niveau du collet du rhizome
(figure 2B). Une fois ces coupures faites
sur chaque rejet, on a déposé dans la ca-
vité laissée par l’extraction du méristème
apical, 4 ml d’une solution de cytoquinine
benzylaminopurine (BAP) à la concentra-
tion de 40 mg par litre d’eau distillée
(figure 2C). On a recouvert enfin les rhi-
zomes avec un mélange à parties égales
de limon sableux et de compost de fiente
de poule jusqu’à 5 cm au-dessus de la sur-
face du sol. Au bout de 3 mois, sont appa-
rus des bourgeons dits de seconde généra-
tion (B2G) issus de chaque rejet recépé
(figure 2D).
Quand les propagules (bourgeons) issues
des B2G se sont différenciées et ont atteint
une hauteur de 20 à 30 cm, on les a inci-
sées de nouveau selon le protocole décrit
auparavant, en ajoutant dans les cavités la
même quantité de BAP et en complétant
l’opération de la même façon (figure 3A)
jusqu’à obtention de propagules appelés
bourgeons de troisième génération (B3G)
(figure 3B).
Soixante jours après, les B3G ont été trai-
tés de la même façon que les générations
précédentes jusqu’à obtention de bourgeons
de quatrième génération (B4G) que l’on a
laissés se développer (figure 4A) pour les
INFOMUSA Vol 10, N° 1 3
Propagation en masse in situ de l’hybride
de bananier plantain FHIA-20 par emploi
de benzylaminopurine
Agronomie Multiplication rapide
Figure 1. Différenciation des bourgeons
de première génération (B1G)
Figure 2. Différenciation des bourgeons de
seconde génération (B2G).
A. Méristème apical extrait. B. Incision en croix.
C. Cavité du méristème apical. D. Bourgeon
de seconde génération.
B1G
B2G
A
D
C
enraciner ensuite dans de la terre stérile et
sous brumisation intermittente (figure 4B).
Résultats
Cette technique de propagation en masse
in situ [de l’extraction du méristème api-
cal a l’incision en croix en passant par
l’addition de BAP] permet d’obtenir une
moyenne de quatre bourgeons aux stades
des B1G et des B2G mais, quand on la
poursuit jusqu’au stade des B3G, on ar-
rive à une moyenne de 13 plantules, ce
qui est tout à fait comparable aux résul-
tats obtenus in vitro. Si l’on totalise les
propagules issues d’un bourgeon, de la
première jusqu’à la troisième génération,
on obtient 156 plantules [(4+4+4)x13].
Si l’on prévoit de sélectionner pour cette
propagation en masse in situ, cinq B1G
de chaque plant FHIA-20, on obtiendrait
780 plantules (156 x 5) par emplacement
en huit mois.
Discussion
Potentiellement, un rhizome d’hybride
FHIA-20 possède de 14 à 16 bourgeons
quand le régime apparaît. Chacun d’eux
produit de 6 à 8 bourgeons axillaires.
Quand on incise ces bourgeons et qu’on en
élimine le méristème apical pour y incor-
porer la BAP, ils développent de 4 à 5 pro-
pagules dans le cas des B1G et des B2G et
jusqu’à 13 pour les B3G.
Il faut remarquer que cette technique se
pratique quand le pied-mère a développé
des rejets de 30 cm, et ce, sans abîmer le
système racinaire de la plante-mère, qui
produit son régime de façon normale. Elle
permet d’obtenir également en huit mois
des propagules quasiment exemptes de
maladies ou de parasites puis l’on peut sé-
lectionner des plantes saines au champ
pour les multiplier.
Il est facile et pratique de développer au
champ cette technique en cas de pénurie
de matériel ou pour multiplier massive-
ment des variétés prometteuses et à haut
rendement telles que l’hybride FHIA-20.
En appliquant cette technique aux
plants de FHIA-20 sur le point de fleurir,
on a favorisé la suppression du temps de
latence du bourgeonnement axillaire en in-
hibant la dominance apicale.
Remerciements
L’auteur remercie les techniciens Jairo
Castaño Z. et Manuel Aristizábal L. pour
avoir revu cette publication.
Références
Auboiron E. 1997. La multiplication sur souche dé-
cortiquée. Fiche technique : propagation rapide
de matériel de plantation de bananiers et plan-
tains. CRBP, Douala, Cameroun. 4pp.
Krikorian A.A. & S.S. Cronauer. 1984. Aseptic cul-
ture techniques for banana and plantain impro-
vement. Economic Botany 38 : 322-331.
Hwang S.C., C.L. Chen, J.-C. Lin & H.L. Lin. 1984.
Cultivation of banana using plantlets from meris-
tem culture. Hort Science 19 : 231-233.
Ma S.S. & C.I. Shii. 197 2. In vitro formation of ad-
ventitious buds in banana shoot apex following
decapitation. Journal of the Chinese Society of
Horticultural Science 18 : 135-142.
Stover R.H. & N.W. Simmonds. 1987. Banana. 3ème
ed. Longman, RU. 468pp.
Tézenas du Montcel H. 1985. Le bananier plantain.
Maisonneuve & Larose, Paris. 143pp.
Vuylsteke D.R. 1998. Shoot–tip culture for the pro-
pagation, conservation, and distribution of Musa
germplasm. IITA, Ibadan, Nigeria. 82pp.
4INFOMUSA Vol 10, N° 1
Figure 3. Différenciation des bourgeons de
troisième génération (B3G). A. Méristème apical
extrait. B. Bourgeon de troisième génération.
Figure 4. Différenciation des bourgeons de quatrième génération (B4G).
A. Bourgeons en cours de développement. B. Plantule transplantée en sac.
L’auteur est professeur titulaire, spécialiste en
culture de tissus au Departamento de Fitotecnía,
Facultad de Ciencias Agropecuarias, Apartado Aéreo
275, Manizales, Colombie. Courrier électronique :
J. L. Rodríguez Martínez
et A. Rodríguez Saavedra
L
a culture du bananier plantain est
devenue un axe de grande impor-
tance socio-économique en Colom-
bie du point de vue de la sécurité alimen-
taire et de la création d’emplois. De plus,
le bananier plantain appartient au sec-
teur traditionnel de l’économie rurale où
il est utilisé principalement comme om-
brage de la culture caféière et représente
un composant essentiel du programme
alimentaire. En Colombie, plus de la moi-
tié de la surface cultivée appartient aux
petits producteurs (Rodríguez Saavedra
et al. 1999).
Dans le secteur agronomique, la banane
plantain occupe le cinquième rang après
le café, la canne à sucre, la pomme de
terre et les fleurs. Elle participe à la pro-
duction agricole du pays pour 6,8% du
total (CCI 2000).
Le bananier plantain est cultivé dans
différentes zones agro-écologiques, de 0 à
2000 m d’altitude et entre 17 et 35°C. On y
cultive environ 358 000 ha produisant an-
nuellement 2,5 millions de tonnes de ba-
nanes dont 95% vont au marché interne et
le reste à l’exportation. Les principaux
centres producteurs se trouvent dans les
zones caféières de la région andine où
sont cultivés 231 000 ha (64% de la sur-
face cultivée totale) rapportant 67% de la
production nationale. D’autres régions na-
Aspects socio-économiques de la culture
du bananier plantain en Colombie
Ago-économie Enquête en Colombie
B3G
A
B
B4G
A
B
turelles importantes pour le bananier
plantain sont
l’Orénoque, le Pacifique, les
Caraïbes et l’Amazonie.
Parmi les surfaces cultivées en bananier
plantain, 87% le sont comme culture tradi-
tionnelle associée au café, au cacao, au
yuca et aux fruitiers et les 13% restants
comme monoculture mécanisée (Rodrí-
guez Saavedra et al. 1999).
La zone caféière centrale fournit la ma-
jorité des principaux marchés du pays. Le
clone Dominico hartón est la variété la
plus utilisée dans cette région. Dans
d’autres régions productrices comme les
Caraïbes, l’Orénoque, le Pacifique et
l’Amazonie, le clone prédominant est le
Hartón, plus adapté et productif en zones
d’altitude inférieures à 1000 m (Rodríguez
Saavedra et al. 1999).
Selon la Corporación Colombia Interna-
cional la consommation de bananes plan-
tain en produit frais est estimée, pour
l’année 1999, à 62 kg/personne/an, une des
plus élevées au monde.
Etat actuel de la culture
du bananier plantain
Dans le monde
Pour des raisons agro-climatiques, la cul-
ture du bananier plantain est concentrée
en Afrique, en Amérique latine et dans les
Caraïbes.
Le tableau 1 montre que, en 1999, l’aire
mondiale du bananier plantain couvre
4,8 millions d’hectares plantés produisant
30,6 millions de tonnes. Les régions les
plus productrices du monde se trouvent
en Afrique et en Amérique latine avec res-
pectivement 74,2% et 22,5% de la produc-
tion mondiale contre 3,3% pour le conti-
nent asiatique.
Les quatre plus gros pays producteurs
pour le continent africain sont, dans
l’ordre : l’Ouganda, le Rwanda, le Ghana
et le Nigéria; pour l’Amérique latine et les
Caraïbes : la Colombie et le Pérou et
enfin, pour le continent asiatique : le Sri
Lanka.
La Colombie représente 39,1% de la pro-
duction d’Amérique latine et des Caraïbes
et 8,8% de la production mondiale,
chiffres relativement stables ces huit der-
nières années. Le Pérou suit avec une par-
ticipation de 4,4% à la production mon-
diale et de 19,5% à celle d’Amérique latine
et des Caraïbes.
Consommation mondiale
La plus grande partie de la production
mondiale de bananes plantain est presque
uniquement destinée à répondre aux be-
soins internes des pays producteurs. Seule-
ment 1% est commercialisé sur les mar-
chés internationaux pour satisfaire la
demande de consommateurs d’origine la-
tine et, dans une proportion moindre, d’ori-
gine africaine (CCI 2000).
On estime que 10% des bananes plantain
importées par les Etats-Unis sont destinés
à l’élaboration de produits dérivés dont
la consommation a augmenté de 15%
entre 1991 et 1995. Ce type de produits
continue à être destiné aux communautés
d’origine latino-américaine ou africaine.
Mais on cherche aussi à cibler les consom-
mateurs d’origine anglo-saxonne car ils re-
présentent la majorité de la population
nord-américaine, ce qui fait de ce marché
potentiel l’un des plus recherchés par les
exportateurs de bananes plantain. Le mar-
ché est couvert à 90% par les entreprises
suivantes : Mariquita, Migrand Chips, Goya
food et Chifles Chips (CCI 2000).
Dans le marché de l’Union Européenne,
les Pays Bas, la Belgique et l’Espagne sont
les principaux pays importateurs qui, à
leur tour, exportent le produit vers
d’autres membres de l’Union. Le marché
européen du plantain vert est limité et re-
lativement stable car la demande ne pro-
vient que des communautés latino-améri-
caine, caribéenne ou africaine. Les
principaux pays pourvoyeurs sont la Colom-
bie et le Costa Rica bien que certains pays
africains participent également de façon
marginale à l’approvisionnement de ce
marché (CCI 1998).
Pays importateurs
Les Etats-Unis, l’Europe et le Japon sont
les principaux importateurs de bananes
plantain achetant 80% des exportations.
Les Etats Unis importent uniquement
d’Amérique latine et des Caraïbes : entre
autres de Colombie, d’Equateur, du Vene-
zuela, du Costa Rica et de République Do-
minicaine. Le Japon se fournit aux Philip-
pines, en Chine et en Afrique du Sud alors
que l’Union Européenne importe la banane
plantain de ses anciennes colonies mais
aussi d’Amérique latine et des Caraïbes.
L’Europe produit également ce que l’on a
coutume d’appeller le « plantain commu-
nautaire », qui provient d’Espagne, du Por-
tugal, de Grèce ou des territoires et des dé-
partements d’outre-mer français comme la
Martinique et la Guadeloupe (Rodríguez
Saavedra et al. 1999).
Pays exportateurs
Colombie. Ce pays est considéré comme le
principal exportateur de bananes plantain
vers les marchés des Etats-Unis et de
l’Union Européenne, avec une croissance
lente en terme de volumes exportés. En
1995, on a exporté 105 000 tonnes pour
36 millions de dollars US FOB, chiffre
porté à 121 000 tonnes en 1998, pour
42,1 millions de dollars US FOB, ce qui re-
présente un taux de croissance positif de
4,9%. Dans le cas des Etats-Unis, la Colom-
bie est passée de 80 000 tonnes exportées
pour 28 millions de dollars US CIF en 1992
à 109 000 tonnes pour 40,4 millions de dol-
lars US CIF en 1999, représentant une
croissance des volumes exportés de 4,6%.
Equateur. C’est le deuxième pays exporta-
teur après la Colombie. Ses exportations
vers les Etats-Unis ont considérablement
diminué ces huit dernières années avec
une variation moyenne de 7,3%. La plus
faible participation a eu lieu en 1999 où on
est passé de 57 000 tonnes pour 10,6 mil-
lions de dollars US CIF en 1992 à 26 000
tonnes pour 7,5 millions de dollars US CIF
en 1999, ce qui représente un taux de
croissance négatif de 10,6%. Le pays
a fourni 13,1% du total importé par les
Etats- Unis en 1999. En revanche, les ex-
portations vers l’Union Européenne ont
augmenté, passant de 396 tonnes en 1995
à 546 tonnes en 1998, ce qui représente un
taux de croissance positif de 11,3%.
Venezuela. C’est le troisième fournisseur de
bananes plantain pour le marché nord-
américain : ses exportations ces huit der-
nières années ont été en moyenne de 8,2%
et sa participation au total importé par les
Etats-Unis en 1999 a été de 13%, égalant
l’Equateur. Le pays a augmenté progressive-
ment ses parts de marché, passant de
16 000 tonnes en 1992 pour 6,5 millions de
dollars US CIF à 26 000 tonnes en 1999 pour
17,2 millions de dollars US CIF, soit un taux
de croissance positif de 6,8%. En revanche,
sa participation a diminué sur le marché de
l’Union Européenne où on est passé de
33 tonnes en 1994 à 12 tonnes en 1998, ce
qui représente un taux de croissance néga-
tif de 22,4%. Cette situation a été mise à
profit par le Costa Rica et la Colombie pour
augmenter leurs parts de ce marché.
Prix internationaux
De façon générale, le prix de la banane
plantain n’a pas augmenté de façon signifi-
cative sur le marché nord-américain au
cours des huit dernières années. La Répu-
blique Dominicaine obtient le prix moyen
le plus élevé avec 0,58 dollar US/kg, suivie
par le Venezuela avec 0.45 dollar US/kg, le
Costa Rica et la Colombie avec 0.39 dollar
US/kg et enfin l’Equateur avec 0.19 dollar
US/kg.
La figure 1 montre que le Venezuela dé-
tient le record historique des prix face à la
Colombie et à l’Equateur. Ceci s’explique
par la taille plus grande de la banane plan-
tain vénézuélienne par rapport à celle de
la banane plantain colombienne ou équato-
INFOMUSA Vol 10, N° 1 5
Tableau 1. Production mondiale
de banane plantain en 1999 (FAO 1999).
Région Aire Rendement Production
(103 ha) (t/ha) (103 t)
Amérique
latine
et Caraîbes 830,7 8,30 6 898,0
Afrique 3 966,5 5,72 22 706,7
Asie 89,0 11,39 1 013,3
Total 4 886,2 6,27 30 618,0
1 / 68 100%
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