Jean Dasté :
LE VOYAGE D’UN COMEDIEN
THEATRE ET CINEMA
Adaptation : Alain MEILLAND
Mardi 4 février 2014 à 19h30
Palais Jacques-Cœur
Bourges
Entrée libre – réservation 02 48 65 37 34
Dossier de presse
« Jean Dasté, ( 1904 1994 ) pionnier de la centralisation théâtrale, a ouvert une brèche
dans laquelle se sont engouffrés, Jean Vilar, Gabriel Monnet, Hubert Gignoux, puis Roger Planchon ou
Ariane Mnouchkine. Sans lui le monde du théâtre en France n'aurait pas la même apparence ».
Au lendemain de sa disparition, en 1994, à l’âge de 90 ans, Michel Cournot écrivait, à propos
de Jean Dasté dans le Monde
:
« Vous ne saurez jamais ce que vous lui devez »
Jean Dasté (1904-1994)
Jean Dasté est initié au théâtre par sa mère. Jacques Copeau, dont il épousera la fille, Marie-
Hélène, le prend comme élève à l'école du Vieux-Colombier en 1922. Il suit son maître en
Bourgogne, où le « groupe des Copiaux » joue de 1924 à 1929, première tentative de
décentralisation théâtrale. Après la dissolution de la troupe, et, traversant une période de
doute il est sur le point de renoncer au théâtre. Il souhaite sortir le théâtre des salles pour
retrouver l'esprit des bateleurs.
Jean Renoir le fait débuter au cinéma en 1932 dans Boudu sauvé des eaux puis Jean Vigo lui
donne ses lettres de noblesse en le faisant jouer dans Zéro de conduite (1933), et dans
L'Atalante (1934). Aux côtés de Michel Simon, il campe un marinier émouvant. Après la
mort de Vigo (1934). Il revient chez Renoir dans Le Crime de Mr Lange (1936), La vie est à
nous (1936) et La Grande Illusion (1937).
Après la Seconde Guerre mondiale et, soutenu par Jeanne Laurent, directrice des spectacles
et de la musique au ministère de l'éducation, il est appelé en 1945 à Grenoble pour créer la
« Compagnie des comédiens de Grenoble », qui marque les débuts officiels de la
décentralisation théâtrale. Ne pouvant obtenir de subvention municipale, la compagnie est
dissoute en 1947. Jean Dasté fonde alors à Saint-Étienne le centre dramatique de la Cides
mineurs (actuellement Comédie de Saint-Étienne), coopérative ouvrière d'intérêt public
régional.
En 1956, après le succès rencontré par la création du Cercle de craie caucasien de Brecht,
Jean Dasté recentre son activité à Saint-Étienne. La troupe se scinde alors en deux équipes:
Les Tréteaux, animés par André Lesage, sillonnent la campagne tandis que la Comédie plante
son chapiteau. En 1962 elle s'installe dans la salle des Mutilés du travail qui peut accueillir
un millier de spectateurs. Après dix ans de démarches la maison de la culture de Saint-
Étienne, gérée par un conseil d'administration, subventionnée par l'État et les collectivités
locales, commence en 1969 de fonctionner dans un bâtiment appartenant à la ville. Par suite
de divergences politiques avec la municipalité, Jean Dasté n'y dispose que d'une petite salle à
laquelle il donne le nom de Copeau et présente l'année suivante sa démission de directeur du
Centre dramatique.
Jean Dasté meurt à Saint-Étienne en 1994. Un théâtre et un collège y portent son nom. « Il a
ouvert une brèche dans laquelle se sont engouffrés Jean Vilar, Hubert Gignoux, Gabriel
Monnet, puis Roger Planchon ou Ariane Mnouchkine. Sans lui le monde du théâtre en
France n'aurait pas la même apparence », observe Le Monde au lendemain de sa disparition.
Histoire d’un spectacle par Alain Meilland
(metteur en scène)
Lorsque l’Association Double Cœur m’a sollicité pour parler des pionniers de la
décentralisation théâtrale et plus particulièrement de Jean Dasté, j’ai tout de suite eu envie de
rendre un « joyeux hommage » à celui qui fut mon premier professeur d’Art Dramatique à
Saint-Etienne avant de m’engager (j’avais 19 ans) pour deux saisons dans sa compagnie La
Comédie de Saint-Etienne (Centre Dramatique National). Ce qui me permit, dès mes débuts au
théâtre de travailler avec de grands metteurs en scène comme Pierre Vial ou Antoine Vitez.
Au départ j’ai travaillé à partir de textes extraits de : Voyage d’un comédien, Pour que vive le
théâtre, Le théâtre et le risque et « Jean Dasté qui êtes-vous ? » et de la pièce d’Evelyne
Loew « Le public a bien joué ce soir », ainsi que d’autres extraits de la correspondance que lui
et moi avons échangée pendant des années. Bien sur, j’ai également voulu intégrer dans ce
spectacle la partie concernant Bourges puisque Gabriel Monnet avait lui-même travaillé
comme acteur et metteur en scène à St-Etienne, entre 1957 et 1961, avant de créer la Comédie
de Bourges. Et comment ne pas évoquer également la semaine que passa à mon invitation -
Jean Dasté à Bourges en avril 1974 alors que la Maison de la Culture connaissait la seconde
grande crise de son histoire ?
L’idée de faire intervenir également le cinéma au cours de ce spectacle en intégrant la
projection du court métrage d’Alexandre Donot Il n’y a pas de nom plus beau est un moyen
d’évoquer, à travers des témoignages croisés de Jean Dasté et Jean Saby les relations entre le
monde ouvrier, la formation théâtrale des amateurs et l’arrivée, en 1947, de l’homme qui
créera : Le Centre Dramatique de la Cité des mineurs.
Certes cette soirée correspond au XXème anniversaire de sa disparition (15 octobre 1994) mais
je pense que Jean, éternel bateleur, n’aurait pas aimé qu’on lui rende un hommage solennel,
sérieux, nostalgique, voire ennuyeux ! Lui qui se tournait toujours vers les jeunes comédiens, lui
qui était passionné de la formation théâtrale, m’a, j’en suis sur, soufflé à l’oreille cette idée de
confier l’essentiel de la soirée à neuf jeunes comédiens du Conservatoire de Tours qui, le temps
d’une soirée, avec masques de la commedia dell’arte deviendront les petits enfants de Jacques
Copeaux…. Ceux que l’on appelait LES COPIAUX
Avec des élèves comédiens …………. Par Philippe LEBAS
(Professeur et responsable de la classe d’Art Dramatique du Conservatoire à
rayonnement régional de Tours)
Dès que j'ai rencontré Alain, j'ai eu le désir de lui faire rencontrer mes élèves ! Pourtant je ne
savais que peu de choses de son parcours, c'est au cours des différentes rencontres avec lui que
j'ai pu mesurer le caractère exceptionnel de son parcours dans le monde du spectacle vivant.
Acteur artistique de la culture, acteur associatif de la culture, acteur politique de la culture,
acteur au sens plein. Ce parcours si prolifique est porté par une personnalité joyeuse, accessible
et toujours curieuse et Alain n'a pas hésité un instant à venir à la rencontre des élèves du
conservatoire de Tours. Nous avons évoqué son action, ses rencontres avec Jean Dasté et encore
Léo Ferré, si riches qu'elles portent en elle les germes d'un avenir.
Pour que la culture ne se réduise jamais à la marchandisation de la culture. Ce slogan est un
vœu et un combat. « La jeune lune tient la vieille lune toute une nuit dans ses bras dit Brecht »
Nous faisons tout pour qu'elles se parlent, s'écoutent et s'enchantent.
Le voyage d’un comédien distribution
Benoit Bouvet - un copiau - Jean d’Yd – Gabriel Monnet – Roger Planchon -
Anna Delogé - un copiau – Agnès, épouse de Jacques Copeau -
Pierre-Quentin Derrien - un copiau - Jacques Copeau – André Malraux – le second
conférencier -
Maxime Huet-Monceyron - un copiau - Jean Dasté -
Magdelaine Guignard - un copiau - la présentatrice -
Louise Maurice - un copiau - la mère de Dasté enfant – Suzanne Bing directrice de l’Ecole du
Vieux Colombier -
Delphine Meilland - un copiau - 2ème précieuse ridicule –
Alain Meilland - Le premier Conférencier
Laurène Nouvellon - un copiau – Marie-Hélène Copeau-Dasté (fille de Jacques Copeau et
épouse de Jean Dasté) dite Maïène – Alain Meilland –
Aurore Obellianne un copiau - 1ère précieuse ridicule -
Production DOUBLE CŒUR
Adaptation et mise en scène Alain Meilland
Assisté de Delphine Meilland
Régie de plateau et éclairages : Gaston Serre
Film :
Il n’y a pas de nom plus beau
En présence du réalisateur
et avec l’aimable autorisation de Festivals & Distribution La Fémis
Réalisation Alexandre Donot
Production
LA FEMIS
Alexandre Donot réalisateur du film…
Alexandre Donot est né à Saint-Etienne en 1983. Il y réalise son premier film lors des
élections présidentielles de 2002, filmant les mouvements de jeunesses des différents partis
politiques. Régisseur général du Théâtre de la Grille Verte (1998 à 2003) à Saint-Étienne, il
poursuit à La fémis (2009) une formation cinéma 2ème année département montage.
Ces principaux films et autres réalisations sont : Yorick là-bas, court métrage de fiction -
Réalisation de la captation de La Cantatrice Chauve Opéra de Jean-Philippe Calvin. Prod.
NYU France-Théâtre de l'Athénée The one that got away, court métrage de fiction. Los
Angeles, USA CraigX Rubin, une histoire hollywoodienne, documentaire. Los Angeles, USA
réalisation du film de la pièce Simone de Beauvoir Mise en scène Cécile Cotté Prod. NYU
France. Paris, France Monteur du court métrage Beyond the Mexique Bay réalisé par Jean-
Marc Rousseau-Ruiz, sélectionné pour la Semaine de la Critique, Festival de Cannes 2007.
Prod. Parati Films. Paris, France
…Il n’y a pas de nom plus beau
Ce film documentaire est le portrait d’un théâtre d’amateurs créé par Jean Saby, grand-père
du réalisateur, il y a quarante ans. Jean Saby était alors inspiré par la décentralisation
théâtrale, Jean Dasté et la Comédie de Saint-Etienne. C’est aussi l’histoire d’une filiation, de
la transmission d’une certaine idée du théâtre à travers les personnes et les générations
.
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