SOMMAIRE
1 - REPÈRES
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1 - LE THÉÂTRE GREC
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Les conditions de la représentation . . . . . . . . . . . 11
La comédie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2 - LE CONTEXTE HISTORIQUE
. . . . . . . . . . . . . . 21
Les débuts de la guerre du Péloponnèse
(431-421) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
La réalité de la guerre au Vesiècle . . . . . . . . . . . . 23
3 - ARISTOPHANE, VIE ET ŒUVRE
. . . . . . . . . . . 25
2 - ÉTUDE DU TEXTE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
1 - RÉSUMÉ DE LA PIÈCE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2 - LA STRUCTURE DE LA COMÉDIE
. . . . . . . . . 37
La forme canonique de la comédie . . . . . . . . . . . . 37
Structure de la Paix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Commentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3 - LES PERSONNAGES
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
Lavendange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
Le chœur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Les dieux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
4 - LA LANGUE D’ARISTOPHANE
. . . . . . . . . . . . . 64
La versification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Les différents niveaux de langue . . . . . . . . . . . . . . 66
La métaphore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
Les créations verbales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
3
- THÈMES
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
1 - LA GUERRE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Une vision concrète de la guerre . . . . . . . . . . . . . . 71
Les images . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Les artisans de la guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
REPÈRES 5
Les causes de la guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
Les partisans de la guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
2 - LES REPRÉSENTATIONS DE LA PAIX
. . . . . . . . 84
Les systèmes d’opposition… . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
La Paix et ses suivantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .91
3 - L’ÂGE D’OR
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
La fertilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
L’abondance de nourriture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
La sexualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
4 - GRECS ET ATHÉNIENS
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
Le panhellénisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
Une pièce qui reste centrée sur Athènes . . . . . . . 99
Un public athénien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
4 - ÉCHOS ET CORRESPONDANCES
. . . . . . . . . . . . . 103
1 - DÉFINIR LA COMÉDIE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
La Poétique d’Aristote . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
Carnaval et comédie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
La comédie ou le retour à l’âge d’or . . . . . . . . . 109
2 - LA PAIX ET SES SOURCES
. . . . . . . . . . . . . . . . 109
L’aigle et l’escarbot, Ésope . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
Le mythe de Bellérophon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
3 - LA PAIX DANS LES AUTRES PIÈCES
D’ARISTOPHANE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Les Acharniens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
Lysistrata . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
5 - ANNEXES
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
1 - BIBLIOGRAPHIE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
Le théâtre grec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
La guerre du Péloponnèse
et l’arrière-plan historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
Aristophane et la comédie ancienne . . . . . . . . . . 120
Traductions et commentaires . . . . . . . . . . . . . . . . 121
2 - LEXIQUE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
3 - INDEX DES NOMS
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
6LES MOTS
1
REPÈRES
1 - LE THÉÂTRE GREC
Dans l’Athènes du Vesiècle, le théâtre est une célé-
bration de la cité par elle-même, célébration tant poli-
tique que religieuse. Ces deux aspects ne sont en réalité
pas séparables puisque la vie civique intègre le religieux
et le sacré au même titre que le politique. Les repré-
sentations font partie d’une célébration à Dionysos
organisée par la cité démocratique.
Généralités
La dimension politique
Si le théâtre grec est indissociable de la vie civique,
c’est d’abord parce que les citoyens y participent de
plusieurs manières. La fonction la plus importante qui
soit dévolue à un citoyen est sans doute la chorégie*,
une des liturgies* que la cité impose aux Athéniens les
plus riches. Il s’agit de prendre en charge tous les frais
relatifs à une représentation théâtrale, ce qui constitue
une somme astronomique puisqu’il faut nourrir et
REPÈRES 7
Les * renvoient aux mots du lexique.
payer les acteurs, les musiciens, pendant les répétitions,
s’occuper des costumes, du décor… Même les
métèques* pouvaient être chorèges, et en général l’on
s’acquittait volontiers de cette charge, que l’on consi-
dérait comme un grand honneur.
C’est aussi la cité qui, par l’intermédiaire de l’ar-
chonte*, choisit les chœurs, les chorèges, les poètes et
c’est un tirage au sort à l’Assemblée* qui détermine
l’attribution du chœur et des pièces à tel chorège, et
qui règle l’ordre de passage des poètes.
Dans la représentation elle-même, la cité est présente
à travers les chœurs, composés de citoyens athéniens.
Mais si le théâtre est une institution indissociable de
la démocratie, c’est surtout qu’elle rassemble l’en-
semble des citoyens. Tous pouvaient assister à la repré-
sentation, y compris les plus pauvres à qui la cité
donnait la somme d’argent nécessaire pour y participer,
le théôricon (qui n’existait peut-être pas encore à
l’époque de la Paix). Certaines places du premier rang –
la proédrie – étaient réservées aux hauts dignitaires de
l’État. D’autres que les citoyens venaient au théâtre :
les femmes et les étrangers par exemple. On s’installait
au théâtre pour la journée, on y mangeait, buvait, on
s’y retrouvait par groupes. Les spectateurs étaient
réunis sur les gradins en fonction de leur appartenance:
les éphèbes, les femmes, les membres du Conseil se
retrouvaient entre eux. Le théâtre était donc l’une des
institutions qui contribuaient à la cohésion de la cité et
renforçait le sentiment d’appartenance de chacun.
Mais le théâtre est aussi le seul lieu où la cité se repré-
sente elle-même. La tragédie le fait dans la mise en
perspective que peut donner le mythe. C’est là qu’on
oppose deux conceptions du pouvoir, l’ancienne, qui
repose sur des valeurs aristocratiques, et la nouvelle
8LAPAIX
dont les valeurs sont démocratiques. Il peut aussi s’agir
de mettre en scène des dilemmes auxquels la cité est
confrontée. Dans l’Antigone de Sophocle, par exemple,
la question est de savoir si la cité a le droit de punir et
de se venger sur un mort, ou si elle doit se borner à châ-
tier les vivants, et laisser les morts aux dieux. Toute tra-
gédie met en scène des problèmes qui se posent à la
collectivité, et ses enjeux sont toujours politiques.
La comédie, elle, est par tradition une satire poli-
tique. On y brocarde les puissants du jour, on critique
leur politique, on utilise absolument toutes les armes:
on raille un trait de caractère, on caricature, on rappelle
telle ou telle anecdote où Untel s’est ridiculisé, ou a
montré son vrai visage. Cléon, le démagogue, chef du
parti populaire et partisan de la guerre, est la cible privi-
légiée du poète, mais d’autres personnalités en vue sont
égratignées par un jeu de mots, une allusion, comme
Hyperbolos*, ou Cléonyme* ou Lamachos dans la
Paix. La comédie ne vise pas seulement les politiques et
les militaires, mais tous les personnages en vue dans la
cité, Euripide, Socrate ou Hiéroclès – Sacripan le devin.
C’est que, profondément, la comédie ancienne est
par nature politique. Les premières pièces
d’Aristophane suivent en général un certain schéma:
face à une cité envahie par les malfaisants, et dont les
institutions ne fonctionnent plus, le héros comique va
fonder une nouvelle cité ou restaurer l’ancienne en uti-
lisant les moyens les plus absurdes. Il combattra ceux
qui refusent d’abandonner leurs prérogatives. C’est
d’ailleurs sur ce schéma que repose la Paix.
Mais la comédie n’est pas comme on a voulu le mon-
trer le représentant d’un certain parti. Elle est conserva-
trice par nature car elle craint la nouveauté et idéalise le
passé où Athènes n’était pas aux mains des hommes
politiques contemporains, toujours pires que ceux du
REPÈRES 9
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