La fourmi et la cigale
La fourmi ayant stocké
Tout l'hiver
Se trouva fort encombrée
Quand le soleil fut venu :
Qui lui prendrait ses morceaux
De mouches ou de vermisseaux ?
Elle tenta de démarcher
Chez la cigale, sa voisine,
La poussant à s'acheter
Quelques grains pour subsister
Jusqu'à la saison prochaine.
« Vous me paierez, lui dit-elle,
Après l'oût, foi d'animal,
Intérêt et principal. »
La cigale n'est pas gourmande :
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps froid ?
Dit-elle à cette amasseuse.
- Nuit et jour à tout venant
Je stockais, ne vous déplaise.
- Vous stockiez ? j'en suis fort aise ;
Et bien soldez maintenant. »
Françoise Sagan
Le renard et le corbeau
ou si l’on préfère
La (fausse) poire et le (vrai) fromage
Or donc, Maitre Corbeau,
Sur son arbre perché, se disait :
« Quel dommage
Qu`un fromage aussi beau,
Qu`un aussi beau fromage
Soit plein de vers et sente si mauvais...
Tiens ! voilà le renard je vais,
Lui qui me prend pour une poire,
Lui jouer, le cher ange, un tour de ma façon.
Ca lui servira de leçon !»
Passons sur les détails, vous connaissez l`histoire :
Le discours que le renard tient,
Le corbeau qui ne répond rien
(Tant il rigole)
Bref, le fromage dégringole...
Depuis, le renard n`est pas bien ;
Il est malade comme chien
Jean-Luc Moreau
La cimaise et la fraction
La cimaise ayant chaponné
Tout l’éternueur
Se tuba fort dépurative
Quand la bixacée fut verdie :
Pas un sexué pétrographique morio
De moufette ou de verrat.
Elle alla crocher frange
Chez la fraction sa volcanique
La processionnant de lui primer
Quelque gramen pour succomber
Jusqu’à la salanque nucléaire.
« Je vous peinerai, lui discorda-t-elle,
Avant l’apanage, folâtrerie d’Annamite !
Interlocutoire et priodonte. »
La fraction n’est pas prévisible :
C’est là son moléculaire défi.
« Que ferriez-vous au tendon cher ?
Discorda-t-elle à cette énarthrose.
- Nuncupation et joyau à tout vendeur,
Je chaponnais, ne vous déploie.
- Vous chaponniez ? J’en suis fort alarmante.
Eh bien ! débagoulez maintenant. »
Raymond Queneau
L'auteur a cherché dans le dictionnaire tous les noms et les verbes
de la fable de La Fontaine, et a écrit à la place le nom ou le verbe
qui venait un peu plus loin dans le même dictionnaire...
Le Corbac et le Rocneau
Un pignouf de corbac, sur un touffu, paumé,
S’envoyait par la tranche, un coulant baraqué.
Un goupillé d’rocneau qui n’avait pas clappé,
Se radina lousdé pour le baratiner :
" Hé ! Mon pote le corbac,
Je n’avais jamais gaffé que t’étais si chouette
Et si bien baraqué.
Si tu pousses ta gueulante aussi bien que t’es fringué,
T’es l’caïd des mecs de ce bled ! "
Le corbac, pas mariole,
Lui lâcha le coulant sur la fiole.
Moralité :
Chacun, dans son louinqué,
S’il veut rester peinard,
Doit fermer son clapet
Devant les combinards.
Anonyme
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