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Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992
Contenu du secret
C'est à l'occasion de la célèbre affaire Watelet que la Cour de cassation, en 1885, va
préciser la notion de secret.
Le docteur Watelet, appelé à donner des soins au peintre Bastien Lepage en 1883,
diagnostiqua une tumeur cancéreus
e du testicule gauche dont il l'opéra. Le peintre
décéda en 1885 à Alger où il était allé se reposer sur les conseils du médecin. Le
docteur Watelet fut accusé par la presse d'avoir envoyé le peintre en Algérie pour
dégager sa responsabilité. En réponse, l
e médecin fit publier dans la presse une lettre
dans laquelle il exposait la maladie du peintre et justifiait sa conduite. Poursuivi
pénalement pour violation du secret professionnel, le docteur Watelet soutenait pour
sa défense que les faits avaient été r
évélés par la presse. La Cour de cassation estima
que le secret avait été divulgué puisqu'il s'agissait "d'un ensemble de faits secrets par
leur nature dont il avait eu connaissance en raison de sa profession alors qu'il traitait
Bastien Lepage en qualité
de médecin."
(Cass., crim., 19 décembre 1885). Désormais, le secret couvre non seulement ce qui a
été confié par le patient mais également tout ce que le médecin a vu, entendu ou
compris.
Plus généralement, le secret couvre tout ce qui est parvenu à la c
onnaissance du
professionnel de santé. Ce secret couvre l'ensemble des informations concernant la
personne venues à la connaissance du professionnel de santé, de tout membre du
personnel des établissements ou organismes et de toute autre personne en relati
on,
de par ses activités, avec ces établissements ou organismes (article L. 1110
-
4 du CSP.
Le secret protégé par la loi vise les renseignements que "le confident recueille dans
l'exercice de ses fonctions, auxquels il n'aurait point eu accès hors l'exercic
e de celles
-
ci". Peu importe que l'information divulguée soit déjà connue
:
"Venant d'un professionnel autorisé, la confirmation transforme en un fait
indiscutable ce qui n'était encore que supposition."
(TGI Paris, 5 juillet 1996, Gubler). La Cour de ca
ssation a précisé que l'obligation du
respect du secret professionnel ne s'impose que dans les relations entre le
professionnel et son client. Le délit n'est pas constitué dès lors qu'il est établi que les
faits relatés dans un certificat rédigé par un méd
ecin concernent une personne qui
n'était pas le client du praticien en cause (Cass. crim., 23 janvier 1996).
Le secret partagé
Afin d'assurer la continuité des soins dispensés au patient ou de déterminer sa
meilleure prise en charge sanitaire, des pr
ofessionnels de santé peuvent être conduits